ESAÏE 1.2-9 LA DÉSOBÉISSANCE AUTODESTRUCTRICE DU PEUPLE DE DIEU – PARTIE 1

ESAÏE 1.2-9 LA DÉSOBÉISSANCE AUTODESTRUCTRICE DU PEUPLE DE DIEU – PARTIE 1

Prédication culte du 16 juillet par le pasteur Claude Missidimbazi

« Écoutez, cieux, et prête l’oreille, terre! car l’Éternel a parlé : J’ai nourri et élevé des fils, et ils se sont rebellés contre moi. Le boeuf connaît son possesseur, et l’âne la crèche de son maître ; Israël ne connaît pas, mon peuple n’a point d’intelligence. Ha ! nation pécheresse, peuple chargé d’iniquité, race de gens qui font le mal, fils qui se corrompent! Ils ont abandonné l’Éternel, ils ont méprisé le Saint d’Israël ; ils se sont retirés en arrière. Pourquoi seriez-vous encore frappés ? vous ajouterez des révoltes ! Toute la tête est malade et tout le coeur défaut. Depuis la plante du pied jusqu’à la tête, il n’y a rien en lui qui soit sain : tout est blessure, et meurtrissure, et plaies vives; elles n’ont pas été pansées, ni bandées, ni adoucies avec l’huile. Votre pays est dévasté, vos villes sont brûlées par le feu; votre terre, des étrangers la dévorent devant vos yeux, et elle est dévastée, comme ruinée par des étrangers. Et la fille de Sion est laissée comme une hutte dans une vigne, comme une cabane dans un champ de concombres, comme une ville assiégée. Si l’Éternel des armées ne nous eût laissé un bien petit résidu, nous aurions été comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe. »

‭‭Ésaïe‬ ‭ 1.2-9

Introduction

La Bible affirme : « Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau. »(Apocalypse 7.10)

Dieu a toujours été désigné dans la Bible comme le Sauveur de tous les hommes. Depuis le commencement, et jusqu’à la fin, Dieu n’a jamais cessé de chercher l’homme pour le sauver et lui donner la vie éternelle.

Bien que le salut soit le but ultime de Dieu dans le livre du prophète Ésaïe, Dieu agit avant tout de telle manière que nous l’acceptions comme Sauveur et comme Seigneur. 

Avec ce passage, l’entrée en matière est brutale : Dieu intente un procès à Son peuple.

Le prophète Esaïe veut nous montrer plus de Dieu et plus de nous-mêmes que nous l’avons jamais vu auparavant.

Le prophète veut que nous sachions ce que signifie être sauvé. 

  • Pour celui qui ne croit pas au Christ, qu’il écoute Ésaïe, parce que Dieu veut lui parler.
  • Pour le nouveau chrétien, Ésaïe l’encourage à placer toute sa confiance en Dieu. Car Dieu est ce roc fiable hors du quel rien ne tient.
  • Pour le chrétien expérimenté, Ésaïe le mettra au défi de faire confiance à Dieu d’une manière nouvelle. 
  • Pour celui qui souffre, Ésaïe l’aidera à tendre la main et à saisir la main puissante de Dieu en votre faveur.

La conviction du péché

Le prophète commence par la conviction vivifiante du péché. 

C’est notre premier pas vers Dieu. 

Avant de réaliser la puissance du salut que Dieu offre, il faut être conscient de notre état. Notre besoin urgent c’est une nouvelle conscience de soi.

On se dit souvent que « si je me sens bien, si je me sens bien dans ma peau, si je réussis dans les différents domaines de ma vie… Alors tout va bien ! »

Mais ce n’est pas forcément le cas. Il faut comprendre que l’amour providentiel de Dieu se répand sur tous les hommes, même les plus fervents pécheurs. Il fait preuve de générosité, et fait pleuvoir certaines bénédictions sur les justes comme sur les méchants. 

Le Seigneur sauve. Il sauve des pécheurs. Il sauve des pécheurs qui sont conscients de leur état.

Notre salut commence par le fait d’avoir un puissant sentiment de notre culpabilité, de notre éloignement de notre Dieu.

Il nous faut être conscient de notre état réel.

La condamnation du péché c’est :

  • La gentillesse de l’Esprit Saint qui nous confronte à la lumière que nous ne voulons pas voir. La vérité que nous avons peur d’admettre et la culpabilité que nous préférons ignorer.
  • C’est l’amour sévère de Dieu qui l’emporte sur notre malhonnêteté, sur notre aveuglement et sur nos excuses préférées.

Dans ce chapitre du prophète Ésaïe, Dieu nous dit la vérité sur nous-mêmes.

Pour trouver Dieu nous devons être honnêtes sur nous-mêmes.

Le salut commence au moment où nous sommes convaincus que nous sommes loin de Dieu, loin de Celui qui est Saint et qui veut nous sauver.

Un portrait peu flatteur

v.2-3 « Écoutez, cieux, et prête l’oreille, terre! car l’Éternel a parlé: J’ai nourri et élevé des fils, et ils se sont rebellés contre moi. Le boeuf connaît son possesseur, et l’âne la crèche de son maître; Israël ne connaît pas, mon peuple n’a point d’intelligence. »

Le chapitre 1 du livre d’Esaïe commence par une mise en accusation du péché du peuple de Dieu, et se poursuit par une description des effets de sa rébellion aux versets 4 à 9.

Ces péchés montrent que le peuple est mûr pour le jugement.

Le prophète appelle cieux et terre comme témoin de la rébellion et de l’ingratitude du peuple que l’Éternel a élevé comme Ses enfants.

Le Seigneur affirme que la désobéissance, décrite dans ce passage, défie toute logique, toute raison et toute intelligence : elle est contre nature !

Car un bœuf ou un âne reconnaît son propriétaire mais le peuple de Dieu ne le connaît pas !

v.4 « Ha ! nation pécheresse, peuple chargé d’iniquité, race de gens qui font le mal, fils qui se corrompent ! Ils ont abandonné l’Éternel, ils ont méprisé le Saint d’Israël; ils se sont retirés en arrière. »

Le prophète dresse un portrait peu flatteur du peuple et décrit comment ils ont sombré dans une telle dépravation, en utilisant les quatre expressions suivantes : 

  • Nation pécheresse, nation coupable
  • Pécheurs chargés d’iniquité, peuple chargé de fautes, de crimes
  • Race de méchants, race de gens qui font le mal
  • Fils qui se corrompent, fils corrompus…

L’expression qui introduit ce réquisitoires c’est « Ha ! »« Hélas ! », qu’on peut rendre par « Quel malheur »

« Ha, Hélas, Malheur… » était le cri de deuil par excellence chez les hébreux. 

C’est comme si le prophète voit le peuple de Dieu passait à côté de la vie.

« Hélas » indique que le prophète ne s’emportait pas, mais se lamentait plutôt, comme à des funérailles, comme à un enterrement.

La génération actuelle, à laquelle le prophète avait affaire, agissait comme ses prédécesseurs en rejetant le roi d’Israël. Leurs péchés sont internes et externes et traversent les générations.

Nous aussi nous leur ressemblons.

  • Premièrement, le peuple était parti servir d’autres dieux, abandonnant le Seigneur, Lui la source d’eaux vives. Nous aussi nous avons nos idoles : stars, objets, gens, idéologies…
  • Ensuite, le peuple de Dieu a rejeté, méprisé le Saint d’Israël.
  • Enfin, le peuple s’est retiré en arrière, s’est détourné de l’Éternel.

Ces termes indiquent l’infidélité active et continue du peuple de Dieu à l’égard de l’Alliance avec l’Éternel qui les avait délivrés et choisis !

Pourtant le Seigneur respectait Sa part de l’Alliance : Il protégeait et prenait soin de Son peuple depuis l’Exode et ce encore jusqu’au temps du prophète Ésaïe.

Le peuple n’a pas fait preuve de reconnaissance mais ils ont abandonné, rejeté, se sont détournés du Seigneur.

Le cœur de l’accusation

Le cœur de l’accusation du Seigneur est mis en évidence dans le verset : « J’ai élevé et fait grandir des enfants, mais ils se sont révoltés contre moi. » (v.2)

La grâce qui a sauvé et l’amour qui a pris soin de l’enfant ont été repoussés lorsque le peuple s’est rebellé. Et le comble c’est qu’il y a un mépris du peuple à l’égard de son Dieu.

Pourtant Dieu les avait choisis. Dieu les aimait. Ils avaient été conçus pour être spéciaux en tant que nation et peuple unique.…Et le péché a tout gâché. 

Le Seigneur est Saint et Il veut un peuple saint. Seul l’engagement envers le Seigneur garantit les vraies valeurs dans la vie. 

Un engagement total envers le Seigneur est crucial, primordiale derrière nos chants, nos prières et liturgies.

Abandonner le Seigneur est le contraire de chercher le Seigneur. Chercher le Seigneur c’est montrer une détermination à être avec Lui, là où Il se trouve.

La sainteté est au cœur de la nature de Dieu. Ainsi dans la pleine réalité de ce qui Le rend divin et Le caractérise comme unique, Dieu s’approche pourtant de nous, pour communier avec nous, pour marcher avec nous. Lui qui habite une lumière inaccessible, descend et Se fait connaître, et parle !

Ce passage traite de la rébellion et de l’ignorance

Ce qui est incroyable ici, c’est que le peuple de Dieu s’est mis à le mépriser, à le regarder de haut (v.4), Celui qui les a pourtant rachetés !

Ce qui est invraisemblable c’est que le peuple élu de Dieu est redevenu un étranger pour Lui.

A cause du péché, ils fuient loin de Dieu, au lieu de s’en rapprocher.

Cette abondance de péchés contraste avec le Saint d’Israël, qui a appelé Son peuple à être saint.

Être saint c’est être mis à part, consacré pour Dieu. 

Dieu est Saint, signifie aussi qu’Il est le tout autre, mais Il est aussi toujours présent dans cette création, Il capable de protéger Sa sainteté pour descendre parler à des pécheurs.

‭‭Nous banalisons nos choix, nous pensons qu’ils n’ont pas beaucoup d’importance. Mais Dieu ne les banalise pas, Il y donne beaucoup d’importance.

Pour Lui, il n’y a pas de plus grande tragédie dans l’univers que Ses propres enfants en rébellion contre Lui.

Ce qui blesse le cœur de Dieu c’est que nous sommes aussi rebelles à son égard, que nous sommes bénis par Lui.

Si nous affirmons que Dieu est notre Créateur, notre Père, quel respect démontrons nous pour Lui ?!

Même si ils sont souvent considérés comme stupides, l’âne et le bœuf, cités en exemple, en savent assez pour aller chercher leur maître, après tout, c’est lui qui les nourrit. 

A en croire le prophète, les animaux semblent savoir ce qui est le mieux pour eux, mais pas les humains !

Mais nous, nous sommes souvent insensibles à l’amour de Dieu. Nous errons d’un faux maître à l’autre, affamés, vides et frustrés. 

Nous nous demandons pourquoi Dieu semble loin et irréel : mais le péché gâche tout ! 

Il se passe des choses extraordinaires dans la vie de ceux qui sont en communion avec Dieu. Alors Sa présence se ressent réellement et agit concrètement.

On est devenus trop tolérants à l’égard du péché. Mais Dieu veut un peuple saint qui a quitté le monde pour s’abandonner et se consacrer à Lui seul.

Dieu a établi des limites parce qu’Il est notre Père : Il a le droit de nous élever, de nous corriger, de nous diriger. Il sait mieux ce qui est bon pour nous. 

Les conséquences des choix spirituels sont aussi certaines que les conséquences des choix physiques.

Tout comme un corps meurtri et blessés mourra si il n’est pas entretenu, de même si l’on ne s’occupe pas de régler le problème de nos péchés, nous n’avancerons pas.

Le ton est triste mais pourtant il reste de l’espérance.

De manière très dramatique, c’est comme si le prophète mettait en scène les funérailles du peuple de Dieu.  Le prophète voit à travers ses abominations une porte d’espérance, mais il veut que le peuple réalise et accepte d’abord sa condition. Il recevra ainsi ensuite, le salut et la guérison qui viennent de Dieu.

Le péché le plus courant, le « méga » péché dans nos assemblées consiste à abandonner et mépriser Dieu. 

On peut garder extérieurement les apparences de la piété, mais abandonner et mépriser Dieu en pratique . Abandonner le Seigneur, c’est le considérer comme le dernier recours plutôt que comme la source de vie.

Mépriser le Seigneur, c’est le déshonorer, le dévaloriser au profit d’autres choses.

Il y a des choix au quotidien qui montre qu’on méprise Dieu : lorsqu’on ne vit que pour soi-même, lorsqu’on n’en fait qu’à sa tête, ce qu’on a envie de faire.

Le prophète Ésaïe utilise deux images pour nous aider à comprendre à quel point nous pouvons être désemparés. 

La première image est l’image d’un homme battu qui ne sent pas suffisamment ses propres meurtrissures pour demander de l’aide. 

v.5-6 « Pourquoi seriez-vous encore frappés ? vous ajouterez des révoltes ! Toute la tête est malade et tout le cœur défaut. Depuis la plante du pied jusqu’à la tête, il n’y a rien en lui qui soit sain : tout est blessure, et meurtrissure, et plaies vives ; elles n’ont pas été pansées, ni bandées, ni adoucies avec l’huile. »

‭‭Cet homme a été tellement malmené qu’il n’y a pas une parcelle de son corps qui ne souffre pas, mais il ne ressent plus rien. Il revient donc encore et encore à la charge et n’apprend jamais la leçon. 

Le plus grand obstacle à notre progression spirituelle est que nous nous sentons en bonne santé et en sécurité. Alors nous nous entêtons dans le péché.

La deuxième image décrit le carnage que la nation a subi du fait des incursions étrangères.

v.7 « Votre pays est dévasté, vos villes sont brûlées par le feu; votre terre, des étrangers la dévorent devant vos yeux, et elle est dévastée, comme ruinée par des étrangers. »

Pourtant il y a une porte d’espérance :

v.8-9 « Et la fille de Sion est laissée comme une hutte dans une vigne, comme une cabane dans un champ de concombres, comme une ville assiégée.

Dieu ne laisse jamais tomber. 

L’expression « Fille de Sion » exprime le statut particulier de la ville auprès de Yahvé. En d’autres termes, Sion est la fille de Dieu. Et en tant que telle, elle représente un symbole réconfortant parce que Dieu aime Son peuple.

Malgré la puissance du péché des uns et des autres, Dieu S’est toujours gardé un reste : un peuple fidèle, purifié, épuré, le noyau d’un peuple racheté et choisi. 

Et l’apôtre Paul reprend ainsi dans sa lettre aux Romains : « Et comme Ésaïe a dit auparavant : « Si le Seigneur Sabaoth ne nous avait laissé quelque semence, nous serions devenus comme Sodome et nous aurions été semblables à Gomorrhe ». » (Romains 9.29)

C’est là la grâce ininterrompue de Dieu.

Son chemin de salut est ainsi : Il fait grâce, exige l’obéissance, et envoie ensuite la bénédiction.

v.9 « Si le l’É ternel (YHWH) des Armées ne nous avait pas laissé quelques survivants, un petit résidu, un faible reste, quelques rescapés…»

C’est un miracle qu’un reste survit. C’est un miracle qu’aujourd’hui l’Église survive encore.

Dieu est désigné ici comme « l’Éternel des armées » : ce titre représente Dieu comme le roi souverain qui a à Sa disposition une multitude d’assistants, de messagers, de guerriers pour exécuter Ses ordres.

Il est le Seigneur des armées : c’est Lui qui mène les combats et c’est Lui qui gagne.

L’Église survit parce que Dieu sauve les pécheurs. Il est tout puissant pour changer les cœurs. Il voit ce que nous pourrions être.

Nous méritions ce que Sodome, Gomorrhe, et le peuple de Dieu ont pu subir comme punition. 

La seule raison pour laquelle nous sommes encore là c’est la miséricorde de Dieu.

Conclusion

Cette première partie du passage d’Ésaïe que nous voulons méditer (Ésaïe 1.2-20), nous montre que notre Dieu est bon, même si Son cœur est brisé.

Même si nous sommes sans force, Sa grâce est ininterrompue.

Nous lisons dans Deutéronome 32.39 :« Voyez maintenant que c’est moi, moi seul qui suis. Il n’y a pas de dieu à côté de moi. 

Je tue et je fais vivre. Je blesse et je guéris 

Et il n’y a personne qui puisse délivrer de ma main. » 

Voici une bonne nouvelle pour les personnes blessées. 

Le Christ Jésus a été blessé Lui-aussi, blessé pour nos transgressions, écrasé pour nos iniquités, sur Lui pesait le châtiment qui nous apportait la paix. C’est par Ses meurtrissures que nous sommes guéris (Esaïe 53). Il est question là de nos maladies spirituelles.

Le Christ nous guérit de la morsure du serpent de l’Eden !

Nous devons accepter ce que Dieu dit de nous : notre besoin urgent est une nouvelle conscience de soi. 

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