GENÈSE 22 LE SEIGNEUR POURVOIRA

GENÈSE 22 LE SEIGNEUR POURVOIRA

Culte du 10 Juillet 2022 par le pasteur Claude Missidimbazi

« Après cela, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il lui dit : « Abraham ! » 

Celui-ci répondit : « Me voici ! » 

Dieu dit : « Prends ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac. Va-t’en au pays de Morija et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je t’indiquerai. » 

Abraham se leva de bon matin, sella son âne et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste et partit pour aller à l’endroit que Dieu lui avait indiqué. Le troisième jour, Abraham leva les yeux et vit l’endroit de loin. Il dit à ses serviteurs : « Restez ici avec l’âne. Le jeune homme et moi, nous irons jusque là-bas pour adorer, puis nous reviendrons vers vous. » 

Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac et porta lui-même le feu et le couteau. Ils marchèrent tous les deux ensemble. 

Alors Isaac s’adressa à son père Abraham en disant : « Mon père ! » 

Il répondit: « Me voici, mon fils ! » 

Isaac reprit : « Voici le feu et le bois, mais où se trouve l’agneau pour l’holocauste ? » 

Abraham répondit : « Mon fils, Dieu pourvoira lui-même à l’agneau pour l’holocauste. » 

Et ils continuèrent à marcher tous les deux ensemble. Lorsqu’ils furent arrivés à l’endroit que Dieu lui avait indiqué, Abraham y construisit un autel et rangea le bois. Il attacha son fils Isaac et le mit sur l’autel par-dessus le bois. Puis Abraham tendit la main et prit le couteau pour égorger son fils. Alors l’ange de l’Eternel l’appela depuis le ciel et dit: « Abraham ! Abraham ! » 

Il répondit : « Me voici ! » 

L’ange dit : « Ne porte pas la main sur l’enfant et ne lui fais rien, car je sais maintenant que tu crains Dieu et que tu ne m’as pas refusé ton fils unique. » 

Abraham leva les yeux et vit [derrière lui] un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla prendre le bélier et l’offrit en holocauste à la place de son fils. Abraham donna à cet endroit le nom de Yahvé-Jiré. C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui : « À la montagne de l’Eternel il sera pourvu. » 

L’ange de l’Eternel appela une deuxième fois Abraham depuis le ciel. Il dit : « *Je le jure par moi-même – déclaration de l’Eternel –, parce que tu as fait cela et que tu n’as pas refusé ton fils unique, je te bénirai et je multiplierai ta descendance: elle sera *aussi nombreuse que les étoiles du ciel, pareille au sable qui est au bord de la mer. De plus, ta descendance possédera les villes de ses ennemis. *Toutes les nations de la terre seront bénies en ta descendance, parce que tu m’as obéi. » 

Abraham retourna vers ses serviteurs. Ils se levèrent et repartirent ensemble à Beer-Shéba. En effet, Abraham habitait à Beer-Shéba. »

‭‭Genèse‬ ‭22.1-19‬

La mise à l’épreuve

Comme vu précédemment ce récit met en évidence la foi d’Abraham qui obéit à Dieu même si Il lui réclame ce qu’il a de plus cher.

Dieu a mis Abraham à l’épreuve : la foi en Dieu pour être authentique doit être testée, et l’obéissance est toujours l’expression de la foi en Dieu.

Tester : du mot hébreu « na‘sa », mettre à l’épreuve, afin de discerner, de juger et de connaître la qualité et la valeur de la personne.

L’épreuve a pour but de révéler la vraie nature de la personne.

Dieu est ici l’acteur principal. 

Les versets 11 et 12 nous montrent qu’Abraham a passé avec succès cette épreuve. 

Dans le monde biblique, le but de l’épreuve est de « savoir ». 

Lorsque Dieu éprouve c’est pour savoir ce qu’il y a au-dedans de nous. Ainsi, il est dit dans le Deutéronome qu’Il a conduit Son peuple dans le désert : « ainsi Il t’éprouvait pour connaître ce qu’il y avait dans ton cœur et savoir si tu allais, oui ou non, observer ses commandements. »  (Deutéronome 8.2)

Au verset 12 de notre récit, nous voyons donc Dieu sait maintenant ce qu’il en est d’Abraham : « L’ange dit : « Ne porte pas la main sur l’enfant et ne lui fais rien, car je sais maintenant que tu crains Dieu et que tu ne m’as pas refusé ton fils unique. » »

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La crainte de Dieu

Le verset 2 souligne qu’Abraham aime son enfant. Mais le verset 12 nous montre que plus que cet amour pour son fils favori, Abraham craint Dieu. 

Il n’a pas suivi ses propres désirs. Il n’a pas voulu retenir cette enfant pour lui, mais il a été obéissant jusqu’à vouloir le « céder ».

Abraham a montré clairement qu’il était prêt à offrir son fils chéri Isaac en sacrifice.

La mise à l’épreuve annoncée au verset 1, révèle au verset 12, sa totale obéissance : l’épreuve a été subie avec succès.

« Maintenant je sais que tu crains Dieu », peut être traduit par : « Maintenant je sais que tu respectes l’autorité de Dieu ! Maintenant je sais que tu es pleinement soumis à Dieu ! »

« Maintenant je sais que tu honores vraiment Dieu ! Puisque ce fils est le seul que tu as, et pourtant tu ne l’as pas gardé pour toi. Tu étais prêt à le faire mourir ! »

« Louez l’Éternel ! Heureux l’homme qui craint l’Éternel, Qui trouve un grand plaisir à ses commandements. » / « Heureux l’homme qui craint l’Éternel et désire ses prescriptions. » (Psaume 112.1)

La crainte de l’É ternel est la base de tout.

La crainte de Dieu ne signifie pas simplement avoir peur de Dieu, mais être respectueusement soumis à Dieu.

C’est le désir de plaire à l’É.ternel qui doit motiver l’obéissance.

Craindre Dieu c’est donc d’abord chercher à Lui plaire volontairement, coûte que coûte, sans rien retenir.

La crainte de Dieu engendre même de l’espérance !

Dans la lettre aux Hébreux, il nous est expliqué qu’Abraham cru et « il pensait que Dieu était capable même de le ressusciter des morts. » (Hébreux‬ ‭11.19‬)

Lorsque Dieu nous demande des sacrifices, la crainte de Dieu et le respect qu’on a pour Lui, nous pousse à qu’Il reste bon, et qu’Il ne veut que le meilleur pour nous.

Dans notre récit c’est la crainte de Dieu qui conduit le patriarche Abraham a reconnaître son fils Isaac comme un don de la part de Dieu, au point de ne pas mettre la main sur lui mais d’accepter de l’offrir en retour à Celui dont il l’avait reçu.

Souvent, les dons et bénédictions que Dieu nous a offerts ont pris la place du donateur dans nos cœurs. Nous devons être capable d’avoir cette foi d’Abraham qui a atteint un tel niveau d’obéissance, qu’il n’a pas élevé son fils unique, et bien aimé, pour occuper la place qui revient à Dieu seul.

Nous devons être capable de donner les biens que Dieu Lui même nous a donnés, et même au-delà, nous devons être capable de Lui donner notre vie, notre corps, notre temps…

Les personnes, les relations, les choses ne doivent pas être nos sources principales de bonheur.

Avons nous trouvé notre bonheur en Dieu avant tout autre personne ou tout autre chose ?

La crainte de Dieu, qu’Abraham manifestait, a été finalement récompensée. 

Abraham offre un substitut en holocauste finalement à la place de son fils. Sa foi est récompensé par le fait de pouvoir voir le bélier pris par les cornes dans un buisson proche. 

Craindre Dieu signifie le respecter comme souverain, c’est Lui faire totalement confiance et Lui obéir sans hésitation.

Il s’agit de placer le Royaume de Dieu en premier. Nous devons tout faire pour que l’Évangile se répande et atteigne le monde entier. 

Pour cela il faut bien sûr des moyens matérielles et humains. Et nous avons souvent du mal à contribuer à cela, à cause de l’attachement aux richesses de ce monde, à cause de notre attachement à notre bien être et à la gestion libre de notre temps. Nous pensons à nous mêmes d’abord et nous avons du mal à mettre en jeu nos « acquis », surtout légitimes.

C’est un défi qui nous est lancé. Il nous faut regarder nos idoles cachées en face, pour les abandonner.

Notre intelligence a besoin d’être renouvelée pour penser différemment de la culture ambiante de ce monde. Seul l’Esprit peut nous convertir, nous régénérer intérieurement.

Une préfiguration du Christ

Dieu donne dès lors ce témoignage d’Abraham : « maintenant je sais que tu crains Dieu, toi qui n’as pas épargné ton fils unique pour moi. »

Dieu est content de recevoir le don d’Abraham : « [tu l’as fait]…  pour moi » !

Le S.eigneur n’a besoin de rien à la base, et c’est Lui qui a même donné à Abraham ce fils. Mais Il est content de voir en pratique l’amour et le respect de Son serviteur.

Le verbe hébreu traduit ici par « épargner »signifie : retenir, refuser, conserver pour soi… 

Cette expression : « n’a pas épargné ton fils unique », nous rappelle une autre vérité : Dieu n’a pas épargné Son propre Fils unique, le Christ Jésus.

Toute la Bible parle du Christ Jésus. La clef de lecture de toute l’Écriture c’est Jésus Christ :

  • Il est annoncé dans le premier testament 
  • Il est arrivé dans les Évangiles
  • Il est proclamé, prêché dans les Actes des Apôtres
  • Il est expliqué dans les épîtres
  • Et Il revient dans l’Apocalypse !

Selon Jean 3.16, « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. »

La désignation du Christ comme « Fils unique » et le verbe « donner » ne sont pas en effet sans rappeler la tradition de la ligature d’Isaac. 

Mais le sacrifice du Christ n’était aucunement une mise à l’épreuve de la foi du Père céleste. Le seul point commun c’est qu’un père offre son fils.

La Bible nous dit ainsi : « Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie ! Qui les condamnera ? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! Qui nous séparera de l’amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? selon qu’il est écrit: C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, Qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. »

‭‭(Romains 8.31-39)

Le Père nous a offert Son Fils, et nous L’avons assassiné.

Mais comme Dieu a pourvu un agneau pour l’holocauste à la place d’Isaac pour qu’il vive, de même Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné Son Fils unique pour que nous ayons la vie éternelle. Cette vie éternelle c’est le Christ Jésus Lui-même !

Bénissons Dieu car c’est l’Éternel qui pourvoit toujours.

Il nous amène à comprendre que l’essentiel c’est Lui.

L’Éternel voit et pourvoit

v.14 « Abraham donna à cet endroit le nom de Yahvé-Jiré. C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui : A la montagne de l’Eternel il sera pourvu. » ‭‭(Genèse‬ ‭22.14‬)

Quand Dieu paraît, Il pourvoit, Il porte secours.

Il faut noter que le temple sera construit sur cette même montagne où se déroule notre récit, à Morija, à Jérusalem (selon 2 Chroniques 3.1). 

Abraham donne un nom à ce lieu : L’Éternel « voit », l’Éternel « pourvoit ».

Et en donnant ce nom à ce lieu, Abraham va partager son expérience de Dieu : Abraham a vu Dieu et Dieu a pourvu.

Ici, l’Éternel se montre et devient un vis-à-vis pour Abraham. 

Dans le culte à rendre à Dieu, il faut quand même un sacrifice, et pour cela Dieu pourvoit Lui-même ! 

Une véritable adoration de l’Éternel implique un substitut : quelqu’un doit prendre ma place.

Pour nous, le substitut parfait c’est Jésus Lui-même. 

Comme Jean Le Baptiste l’a indiqué : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. » (Jean 1.29)

Dieu n’a pas retenu Son Fils unique, agneau sans tache. Le Seigneur est à la base de notre Salut, et c’est Lui notre Salut.

L’Éternel est du début à la fin à l’initiative du Salut ! Il appelle, Il soutient, Il encourage et à la fin Il nous accueillera.

Dieu est le pourvoyeur !

Abraham donc donne un nom particulier à Dieu dans ce récit : L’Éternel « voit », l’Éternel « pourvoit ».

Dieu voit ce que nous Lui offrons, Il voit notre manière de donner, le culte que nous voulons Lui rendre, et Lui même sait pourvoir en substituant à nos manques ce qui est nécessaire.

Dieu voit quand nous Lui donnons tout, en esprit et en vérité, et Lui même viendra à notre rencontre.

A chaque fois que nous cédons de nos biens matériels, que nous cédons de notre temps, on se détache de ces choses, leurs places diminuent dans nos vies, c’est notre moi qui diminue, c’est un peu de notre cœur que nous offrons à Dieu.

Plus nous nourrissons cette relation avec Dieu, plus nous diminuons, plus le Christ prend de place en nous jusqu’à ce que ce soit Lui qui soit vu et connu.

Conclusion

La grande interrogation de ce texte est : est-ce que nous aimons Dieu pour les avantages qu’Il peut nous procurer ? Ou aimons nous Dieu pour qui Il est ?

Nous devrions aimer Dieu simplement pour qui Il est et non pour Ses bénédictions : même si nous ne recevons rien de Lui, nous devrions continuer à aimer Dieu et à Le servir de manière désintéressée.

Comprenons que Dieu est toujours là, Il voit même si on a l’impression qu’Il ne réagit pas. Il interviendra quand Il le voudra, mais Il connaît nos difficultés et combats de tous les jours.

Enfin, demandons nous à nouveau : Qu’est-ce que cela nous a coûté d’être chrétien ? Qu’est-ce que ça nous à couté de suivre le Christ et d’obéir au Seigneur ? Qu’est-ce que nous Lui avons donné qui nous a coûté quelque chose ?

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