OSONS LA LOUANGE

OSONS LA LOUANGE

Prédication Culte Du 28 Mars 2021 Par Le Pasteur Claude Missidimbazi

Titre : Osons la louange

Texte : Marc 11,1-9

« Alors qu’ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers, il envoie deux de ses disciples en leur disant: Allez au village qui est devant vous; sitôt que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s’est encore assis; détachez-le et amenez-le. Si quelqu’un vous dit: « Pourquoi faites-vous cela? », répondez: « Le Seigneur en a besoin; il le renverra ici tout de suite. »Ils s’en allèrent et trouvèrent un ânon attaché dehors, près d’une porte, dans la rue; ils le détachent. Quelques-uns de ceux qui étaient là se mirent à leur dire: Qu’est-ce que vous faites? Pourquoi détachez-vous l’ânon? Ils leur répondirent comme Jésus l’avait dit, et on les laissa aller. Ils amènent à Jésus l’ânon, sur lequel ils lancent leurs vêtements; il s’assit dessus. Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d’autres des rameaux qu’ils avaient coupés dans la campagne. Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient criaient: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père! Hosanna dans les lieux très hauts! Il entra à Jérusalem, dans le temple. Quand il eut tout regardé, comme il était déjà tard, il sortit vers Béthanie avec les Douze. »
‭‭Marc 11.1-9

Osons la louange en ce dimanche des Rameaux ! 

« Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père! Hosanna dans les lieux très hauts! »Telle est la réaction du peuple lorsque, près du mont des Oliviers, Jésus est acclamé comme le nouveau roi que tout le monde attends. La louange du peuple est puissante. Elle donne sens à cet événement si important : cette entrée de Jésus à Jérusalem, la capitale religieuse.
Le peuple acclame et loue. Louer c’est faire l’éloge de quelqu’un, lui rendre honneur, célébrer son mérite et l’acclamer. Dans la louange il y a de la reconnaissance mais aussi de la joie !
Selon l’épître de 1 Thessaloniciens 5.16-18 « Réjouissez-vous toujours, priez continuellement, rendez grâce en toute circonstance: telle est, à votre égard, la volonté de Dieu en Jésus-Christ. »
‭‭Le Christ Jésus fait son entrée à Jérusalem sous un tonnerre de hourra et de louanges.
Au verset 8 nous lisons : « Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d’autres des rameaux qu’ils avaient coupés dans la campagne. »
‭À quel point savons nous reconnaître la dignité et l’unicité, le caractère unique, de notre Seigneur ?
Comment les chrétiens des diverses obédiences célèbrent ils le jour des Rameaux ? Est-ce pour eux une fête joyeuse ? 
Dans la « louange des Rameaux » quelque chose se passe. 

Le lieu de l’action 

Ce récit si fort s’ouvre d’abord en situant le lieu de l’action. Nous lisons au verset 1 : « Alors qu’ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers… »

Dans l’évangile selon Marc, il y a toute une géographie. Le Jésus selon Marc est toujours en mouvement : en marche, sur la route, ou en barque. Il se déplace beaucoup dans les sentiers, les déserts, le fleuve Jourdain, la Judée…
Les trois lieux cités ici dans ce passage sont des lieux importants :

  • La ville de Jérusalem, où le Christ sera jugé, condamné et endurera Sa Passion;
  • Les villes de Bethphagé et Béthanie, où le Christ recevra une onction anticipant Sa mort et Son ensevelissement; 
  • Le mont des Oliviers, lieu du derniers discours du Christ à Ses disciples. 

Les préparatifs 

Ensuite, le récit raconte les préparatifs de cette entrée du Christ à Jérusalem.

Aux versets 1 à 6, nous lisons : « … Il envoie deux de ses disciples en leur disant: Allez au village qui est devant vous; sitôt que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s’est encore assis; détachez-le et amenez-le. » 

Ce récit témoigne d’abord de la prescience de notre Seigneur. Dans la louange des Rameaux, il y a cette vérité que notre Seigneur Jésus sait toutes choses. 

La mention selon laquelle l’ânon n’a jamais été monté témoigne du fait de l’importance et de l’honneur qu’on doit rendre au Christ Jésus. On ne lui offre pas quelque chose de déjà utilisé par quelqu’un d’autre mais quelque chose de grande valeur. Comme le roi David qui répond à Ornân dans 1 Chroniques 21.24 : « … je n’apporterai pas à l’Eternel ce qui t’appartient pour lui offrir des holocaustes qui ne m’auront rien coûté. »

Ainsi Jésus sait, Jésus envoie, Jésus précise :« Si quelqu’un vous dit: « Pourquoi faites-vous cela? », répondez: « Le Seigneur en a besoin; il le renverra ici tout de suite. » Ils s’en allèrent et trouvèrent un ânon attaché dehors, près d’une porte, dans la rue; ils le détachent. Quelques-uns de ceux qui étaient là se mirent à leur dire: Qu’est-ce que vous faites? Pourquoi détachez-vous l’ânon? Ils leur répondirent comme Jésus l’avait dit, et on les laissa aller. »

Pour avoir le droit de faire un tel emprunt, le S eigneur donne comme seule carte de visite Son titre : « Le Seigneur en a besoin ».
En grec « Kurios », en latin « Dominus », ce mot traduit par « Seigneur » désigne le maître, le patron, celui qui a les droits, celui qui possède et qui dispose légalement de quelqu’un ou de quelque chose, le chef…
C’est un titre christologique : Jésus est l’unique Seigneur.

Nous apprenons aussi que notre Seigneur est humble : un Dieu caractérisé par l’humilité.
Dans les indications que le Seigneur donne à Ses disciples il y a des détails qui suscitent notre admiration et notre louange. Plus loin, dans Marc 14.12-16, le Christ Jésus envoie deux disciples en ville, emprunter une salle pour fêter la Pâques.
« … et là où il entrera, dites au maître de maison: Le maître dit: Où est la salle où je mangerai la Pâque avec mes disciples? Il vous montrera une grande chambre à l’étage, aménagée et toute prête: c’est là que vous ferez pour nous les préparatifs. »
‭‭Les détails de ces deux épisodes d’emprunt disent la radicale pauvreté de ce roi : Il n’a rien à Lui. 
Dans cette pauvreté radicale, le Christ est aussi dans une dépendance radicale et une obéissance radicale.Il n’a pas un lieu à Lui pour finir le jour et partager le repas de fête. 
C’est le Roi sans rien qui a dû emprunter et rendre le bien d’autrui pour tenir jusqu’au bout.Quand la mort est arrivée, elle n’avait plus rien à ravir : Le Christ vivait seulement par la grâce provisoire des biens empruntés, Lui, le Roi de gloire !Lui, le Créateur de l’univers ne possédait pas de biens propres sur la terre.

Une acclamation porteuse de l’attente messianique 

« Ils amènent à Jésus l’ânon, sur lequel ils lancent leurs vêtements; il s’assit dessus. Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d’autres des rameaux qu’ils avaient coupés dans la campagne. Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient criaient: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père! Hosanna dans les lieux très hauts! »

Dans la louange des Rameaux il y a le fait que l’acclamation du peuple est porteuse de l’attente messianique.
En effet, aux versets 9 et 10, le peuple crie : « Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père! Hosanna dans les lieux très hauts! »

Les foules font un tapis de vêtement et de branchage. Le héros s’avance au milieu, cette procession s’accompagne de cris de joie, de cette exclamation « Hosanna » !
À l’origine, ce mot signifie « Viens à l’aide !Au secours ! Donne le salut ! »

Il est tiré du psaume 118.25, comme formule de prière pour demander à Dieu son aide permanente après la victoire.« S’il te plaît, S eigneur, accorde le salut! S’il te plaît, Seigneur, accorde la victoire! »

Avec le temps il a pris le sens de « Louanges à Dieu » et « Gloire à Dieu ». Il est devenu un cri de louange, une acclamation joyeuse au roi, comme notre mot en français « Vive le roi ! » ou « Hourras ! »

Le peuple hébreux savait que le psaume 118 était un psaume messianique. Cette formule signifie donc l’accomplissement de l’attente messianique : Celui que les prophètes avaient annoncé est maintenant venu !

Il y a un « hosanna » mais aussi l’acclamation « béni » : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur »« Que soit béni le Seigneur, le Messie » !
Bénir Dieu c’est reconnaître en Lui la source de toute bénédiction, c’est reconnaître qu’Il est Celui qui ne cesse de bénir Ses créatures de Ses dons ordinaires ou non.

Dans la louange des Rameaux, il y a cette reconnaissance et cette acclamation du triomphe de Dieu qui accomplit Ses promesses et prophéties.

Zacharie 9.9-10 « Éclate de joie, Jérusalem! Crie de bonheur, ville de Sion! Regarde, ton roi vient à toi, juste et victorieux, humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. À Éfraïm, il supprimera les chars de combat et les chevaux, à Jérusalem; il brisera les arcs de guerre. Il établira la paix parmi les pays; il sera le maître d’une mer à l’autre, depuis l’Euphrate jusqu’au bout du monde. »

‭‭ « Tressaille de joie ! […]Voici, ton roi vient à toi … » : c’est Dieu qui en Jésus Christ arrive à Jérusalem en chevauchant un ânon.
Le roi humble s’offre à l’accueil mais aussi au refus des habitants de la ville de Jérusalem. 

L’ânon est aussi le symbole de l’humilité du Roi Messie. Même si en orient, l’âne n’est pas une monture méprisée, et une monture des chefs et des prêtres, il reste ici un symbole d’humilité et de paix.

C’est Dieu qui en Jésus Christ arrive à Jérusalem en chevauchant un anon.
Nous célébrons la grandeur d’un roi humble et doux ! La place d’un roi n’est elle pas dans le faste et les signes du luxe le plus tapageur, dans le somptueux des signes de noblesses et de dignité telles que des carrosses, etc. ?
Quelle déception ce peut être pour certains de voir le roi promis, Jésus sur un simple ânon !
La force et la puissance du Christ Jésus ne résident pas dans l’apparence : pour Lui les apparences sont tromperies.

Et l’histoire a souvent prouvé que c’est bien le cas. Les façades somptueuses et beaux atours de ceux qui exercent le pouvoir sur cette terre cachent souvent la faiblesse et la bassesse : un pouvoir qui se base sur le mensonge, le crime, le mal, la recherche effrénée d’un enrichissement personnelle, d’une accumulation d’avantages au détriment des autres.

Mais le royaume que le Christ Jésus est venu inaugurer repose sur la vérité et la justice !
Voilà pourquoi Il vient à chacun de nous avec douceur et humilité pour mieux répondre à nos attentes et nos besoins essentielles. Son règne est une prise en charge personnelle de chacun. 
C’est un roi bien différent !

Ce Messie venant sur un ânon ne ressemblait pas à ce messie que le peuple pouvait attendre. Le Christ est venu sans armées ni armes. Mais Il est venu avec un cœur, une parole, une présence. Il vient pour apporter la paix : l’arme de Jésus c’est la paix !
Il amène la paix là où nos cœurs sont troublés et agités. Le Christ est notre paix. Il nous donne Sa paix , qui n’a rien à voir avec celle du monde. Cette paix demeure en nous et nous donne d’être sereins, calmes et de ne pas avoir peur malgré les circonstances.

Le drame de cette louange des Rameaux 

« Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d’autres des rameaux qu’ils avaient coupés dans la campagne. Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient criaient: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père! Hosanna dans les lieux très hauts! »
Le drame de ce dimanche des Rameaux c’est que chacun s’empresse de comprendre et d’interpréter ces événements de la manière qui lui convient le mieux.

Chacun utilisait ce qu’il avait pour rendre un hommage au seigneur : son vêtement, des branches et rameaux. Mais chacun avait aussi sa compréhension de l’événement, dictée par ses attentes et ses envies de voir en ce Jésus, un Jésus politique, libérateur qui s’occuperaient des problèmes des gens.
Alors que le Christ apportait l’amour et le pardon de Dieu !

Beaucoup de gens à cette époque espéraient un Messie qui chasserait l’ennemi, l’occupant romain et procéderait au grand nettoyage religieux.
Ils attendaient un libérateur à la fois spirituel et politique. Mais le Christ Jésus venait d’abord s’occuper des sans abris, des rejetés, Il est d’abord envoyé aux laissés pour compte.
C’est un Messie qui prend sur lui les infirmités, et non pas un Messie militaire, comme certains disciples ont pu l’exprimer « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël… » (Luc 24.21).
Le Jésus selon Marc n’est pas un Jésus politique : c’est un thérapeute, un sauveur, un Messie qui sera crucifié, dont le Père détournera la face car Il a porté sur Lui la marque du péché pour devenir par la suite un Messie ressuscité et glorifié : le Sauveur de tous les hommes.
Nous ne devons pas projeter sur le Christ Jésus nos attentes politiques.
Le Jésus des Écritures est venu pour sauver et donner un cœur nouveau, une espérance nouvelle et parler du Ciel.

Souvent nous sommes découragés parce que le Jésus que nous avons dans notre tête n’est pas le Jésus des Écritures.
Le Christ des Écritures est Celui qui est décrit dans des passages tels que :

  • Matthieu 8.17, « Ainsi s’accomplit ce qui avait été dit par l’entremise du prophète Esaïe: Il a pris nos infirmités et il s’est chargé de nos maladies. »
  • ‭‭Matthieu 12.17-21, « …afin que soit accompli ce qu’a dit le prophète Esaïe : Voici mon serviteur que j’ai élu, mon Bien-Aimé qu’il m’a plu de choisir, je mettrai mon Esprit sur lui, et il annoncera le droit aux nations. Il ne cherchera pas de querelles, il ne poussera pas de cris, on n’entendra pas sa voix sur les places. Il ne brisera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui fume encore, jusqu’à ce qu’il ait conduit le droit à la victoire. En son nom les nations mettront leur espérance. »

Le Christ se fraie un chemin royal, bien particulier, bordé d’humilité. 
Nous devons accepter le portrait du Christ que nous donne les Écritures, pas celui formé par nos propres désirs, non un Messie politique, non un Messie selon nous, selon nos envies mais un roi différent avec tant de qualités. Le Christ est fascinant et a su séduire nos cœurs. Il est venu vers nous pour nous apporter la paix.

On peut s’imaginer que dans cette même foule, certains qui criaient « hosanna » crieront quelques jours plus tard « à mort ». C’est le propre de la foule que d’être versatile. 
Il y a dans ce genre de « hosanna » quelque chose de faux : la louange doit être vraie et authentique, venir de nos cœurs.
Osons la vraie louange : celle de deux qui reconnaissent l’identité et l’œuvre de Jésus. Est-ce que nos hosanna s’adressent au vrai Jésus ou à une fausse image du Christ ?

L’arrivée du Fils de Dieu dans Jérusalem ne pouvait se produire dans le silence. Mais même les disciples ne comprenaient pas totalement ce qui se passait. 
Nous lisons dans Jean 12.16 : « Tout d’abord, ses disciples ne comprirent pas ces faits ; mais lorsque Jésus eut été élevé à la gloire, ils se rappelèrent que l’Écriture avait annoncé cela à son sujet et qu’on avait accompli pour lui ce qu’elle disait. »

Il y a de « faux Jésus »… Il ne faut pas les chercher dans les visions et les songes, ni dans des temples ou des cathédrales. C’est dans les Saintes Écritures que nous pouvons trouver le vrai Jésus.
Demandons à Son Saint Esprit d’éclairer ces mots et nous ouvrir l’intelligence spirituelle pour que nous comprenions, que nous découvrions le vrai visage du Christ Jésus. Le Messie n’est pas entré dans Jérusalem à la tête d’une grande armée, monté sur un cheval majestueux, mais Il est venu juste et victorieux humble et monté sur un âne, pour parler de paix aux nations.

Conclusions 

Jésus qui entre en Jérusalem, aujourd’hui c’est Jésus qui demande à entrer au cœur de nous mêmes, et attends à y être accueilli avec joie. Veut on le suivre dans Sa passion ? Entendre la voix du bon berger et Le suivre, entrer par la porte qui est Jésus est trouver de bonnes ressources spirituels.

Ce texte est une promulgation prophétique de l’identité de Jésus Christ comme roi Messie pacifique.
La louange des Rameaux doit être une fête : pas la fête du malentendu mais la fête de la vérité ! Osons la louange, acclamons le Roi de l’univers. Osons la vraie louange, louons le Jésus des Écritures.

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