JÉSUS A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE

JÉSUS A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE

Prédication du 27 Septembre 2020 par le Pasteur Claude Missidimbazi

Texte : Esaie 52,13-15 ; 53

Thème : Jésus a souffert sous Ponce Pilate 

« Voici que mon Serviteur réussira, il sera haut placé, élevé, exalté à l’extrême. 

De même que les foules ont été horrifiées à son sujet — à ce point détruite, son apparence n’était plus celle d’un homme, et son aspect n’était plus celui des fils d’Adam —, 

de même à son sujet des foules de nations vont être émerveillées, des rois vont rester bouche close, car ils voient ce qui ne leur avait pas été raconté, et ils observent ce qu’ils n’avaient pas entendu dire. »

Ésaïe 52.13-15

« Qui donc a cru à ce que nous avons entendu dire ? Le bras du SEIGNEUR, en faveur de qui a-t-il été dévoilé ? 

Devant Lui, celui-là végétait comme un rejeton, comme une racine sortant d’une terre aride ; il n’avait ni aspect, ni prestance tels que nous le remarquions, ni apparence telle que nous le recherchions. 

Il était méprisé, laissé de côté par les hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, tel celui devant qui l’on cache son visage ; oui, méprisé, nous ne l’estimions nullement. 

En fait, ce sont nos souffrances qu’il a portées, ce sont nos douleurs qu’il a supportées, et nous, nous l’estimions touché, frappé par Dieu et humilié. 

Mais lui, il était déshonoré à cause de nos révoltes, broyé à cause de nos perversités : la sanction, gage de paix pour nous, était sur lui, et dans ses plaies se trouvait notre guérison. 

Nous tous, comme du petit bétail, nous étions errants, nous nous tournions chacun vers son chemin, et le SEIGNEUR a fait retomber sur lui la perversité de nous tous. 

Brutalisé, il s’humilie ; il n’ouvre pas la bouche, comme un agneau traîné à l’abattoir, comme une brebis devant ceux qui la tondent : elle est muette ; lui n’ouvre pas la bouche. 

Sous la contrainte, sous le jugement, il a été enlevé, les gens de sa génération, qui se préoccupe d’eux ? Oui, il a été retranché de la terre des vivants, à cause de la révolte de son peuple, le coup est sur lui. 

On a mis chez les méchants son sépulcre, chez les riches son tombeau, bien qu’il n’ait pas commis de violence et qu’il n’y eut pas de fraude dans sa bouche. 

Le SEIGNEUR a voulu le broyer par la souffrance. Si tu fais de sa vie un sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours, et la volonté du SEIGNEUR aboutira. 

Ayant payé de sa personne, il verra une descendance, il sera comblé de jours ; sitôt connu, juste, il dispensera la justice, lui, mon Serviteur, au profit des foules, du fait que lui-même supporte leurs perversités. 

Dès lors je lui taillerai sa part dans les foules, et c’est avec des myriades qu’il constituera sa part de butin, puisqu’il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et qu’avec les pécheurs il s’est laissé recenser, puisqu’il a porté, lui, les fautes des foules et que, pour les pécheurs, il vient s’interposer. »

Ésaïe 53.1-12


Nous continuons notre série de méditations sur la base du Symbole des apôtres. C’est l’une des plus anciennes confessions de foi chrétienne. Il est bon pour nous de revoir à travers ce texte les points essentiels de la foi chrétienne.

le Symbole des Apôtres est un résumé adéquat des convictions, un abrégé des vérités, des doctrines chrétiennes que l’on doit partager pour progresser être un croyant authentique.

Ce Symbole commence par « Je crois » 

« Je crois […] en Jésus-Christ […] Il a souffert sous Ponce Pilate, Il a été crucifié, Il est mort, Il a été enseveli, Il est descendu aux enfers…»

C’est cet article qui est aujourd’hui le sujet de notre méditation. 

Il est important pour nous de réfléchir sur les souffrances du Christ : nous devons prendre conscience que notre salut a nécessité la mort du Juste. 

De l’humiliation de Son Messie, de Ses souffrances jusqu’à la mort sur La Croix, Le Père a fait une réussite, une réussite : Il a accompli Son œuvre, le Christ Jesus est devenu le rédempteur du monde, et le Père a glorifié Son Fils.

Ce texte, appelé 4ème poème du Serviteur, évoque les larmes du Serviteur, homme de douleur. Mais elles vont se transformer en victoire ! Ces douleurs permettent à Dieu d’accomplir Son œuvre.

Bien avant la venue du Christ, le prophète Ésaïe a reçu ces paroles de Dieu et à décrit la mission efficace de Jésus dans ce texte très riche. 

On peut le résumer par « Mission accomplie ! » car, Jésus a accompli parfaitement le plan de Dieu. « Mission accomplie » car, par Ses meurtrissures, nous sommes guéris, Il a renversé le pouvoir du péché et de la mort. Mission accomplie car celui qui croit en Jésus sera sauvé et justifié.

« Je crois […] en Jésus-Christ […] Il a souffert sous Ponce Pilate…»

Cet article du Symbole des Apôtres affirme, à l’instar de l’article précédent, que le Jésus historique a bien existé : Il a souffert sous le préfet romain Ponce Pilate qui a autorisé Sa mort. Cet événement est bien inscrit dans l’histoire.

Dans ce magnifique poème il y a plusieurs voix qui nous donne un portrait magnifique de la personne et de l’œuvre du Serviteur, du Christ.

La voix du Seigneur Lui même 

Cette voix s’exprime notamment dans le passage Ésaïe 52.13-15 qui commence par « Voici mon Serviteur… » 

Ce mot « voici » au début du passage fait porter notre attention sur la personne du Serviteur, sur la personne du Christ Jésus. 

Quand c’est le Seigneur qui parle de Jésus nous devons prêter beaucoup d’attention ! 

Dès le départ, le Seigneur annonce la gloire qui attend son Serviteur. 

Dieu fait toutes choses. Dès le départ c’est Lui qui annonce et c’est Lui qui soutient et qui réalise.

Il affirme « mon Serviteur réussira ».

En venant sur la terre, Jésus n’avait rien pour attirer les regards. Mais Jésus a réussi Sa mission terrestre en faisant ce pour quoi Dieu L’a envoyé. Face à la douleur et aux souffrances, Jésus avait conscience qu’Il accomplissait la volonté du Père et qu’Il était donc en train de réussir sa mission.

La voix du peuple 

Les versets 53.1-6 rapportent la voix, la réaction de la foule, des peuples, des nations… Cette voix s’exprime par le pronom « nous » et les adjectifs possessifs « nos », « notre ».

Le passage nous donne une description du Christ en tant que Serviteur souffrant. 

Le peuple réalise l’action du serviteur et est étonné.

Lorsqu’elle entend parler de ce Serviteur souffrant, la foule fait son examen de conscience : «  … nous l’avons compté pour rien. Vraiment il a porté nos langueurs et il s’est chargé lui même de nos douleurs. Pourtant nous l’avons considéré comme un lépreux, frappé de Dieu et humilié. Or, c’est à cause de nos fautes qu’il a été transpercé, c’est par nos péchés qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. »

Cette description du Christ Jésus comme Serviteur souffrant de retrouve aussi dans les Évangiles : 

Mathieu 20.28 « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner Sa vie en rançon pour une multitude. »

v.2 « Il n’avait ni prestance ni beauté pour retenir notre attention ni rien dans son aspect qui pût nous attirer. «Il était méprisé, abandonné des hommes… »

Le Christ n’avait ni beauté, ni éclat, étant dédaigné même par Son propre peuple. 

La dernière semaine de sa vie, le Christ Jésus a vécu d’atroces souffrances.

v.3 « Nous l’avons considéré comme puni, frappé par Dieu et humilié, pourtant… »

Nous voyons, par l’exemple du Christ, qu’un juste peut aussi être éprouvé, faire face à des souffrances sans que cela ne signifie qu’il a péché. C’est pour cette raison, entre autres, que nous devons apprendre à manifester de la compassion et non de la condamnation dans ces situations.

v.5 « Mais il était blessé à cause de nos fautes, il était écrasé à cause de nos péchés. La punition qui nous donne la paix est tombée sur lui. Et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. »

C’est en Christ Jésus que nous avons la guérison et le pardon. 

Le Christ s’occupe de chaque aspect de nos vies. Il prend sur Lui les souffrances des hommes, il nous apporte la guérison, la paix. 

Son œuvre de souffrance remarquable nous procure la réconciliation avec le Père.

En effet, 1 Pierre 2.24-25 parle du Christ comme étant « Lui qui a porté Lui-même nos péchés en Son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; Lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. »

Matthieu 8.17 « afin que s’accomplît l’oracle d’Isaïe le prophète : Il a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies. »

Les maladies et la guérison dont il est question ont traits aux conséquences du péché : la séparation d’avec le Père. 

Christ a fait le nécessaire pour notre vie. Il nous réconcilie avec Dieu le Père.

En mourant le Christ a versé Son sang. Lorsqu’on parle du sang du Christ, l’expression « sang » symbolise la mort du Christ à La Croix.

Il a enlevé les obstacles, Il a réparé en versant Son sang la relation avec le Père. Il a accompli la réconciliation. 

Le récit des souffrances et de la mort de Jésus confirme Sa nature réellement humaine. Il était réellement homme et Il a souffert physiquement et moralement : Il a connu l’angoisse (Matthieu 26.39), Il a été trahie et injustement condamné… Le Christ était conscient de ces souffrances et Il les a acceptées. Il les a vécues dans Son corps.

Le Christ enseigne Ses disciples dans Marc 8.31 « Alors il commença à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite trois jours après. »

L’expression « Il fallait » implique qu’il s’agissait d’une sainte obligation. 

Personne ne veut souffrir, et c’est là que l’on voit la grandeur du Christ Jésus qui a assumé d’aller au devant de ces souffrances. Il a accepté de souffrir à notre place, car Il s’avait que l’objectif était le Salut, la vie et la liberté du peuple de Dieu.

Ce qui ajoutait au terrible de cette situation, c’est que le Christ n’avait commis aucune faute, aucun péché, aucun crime. Et pourtant, Il a été confronté aux pécheurs, livré entre leurs mains. Il a été sous le coup de la malédiction de la mort infâme de la crucifixion. Il n’a pas rebroussé chemin malgré l’immense souffrance morale que cette situation engendrait.

Hébreux 5.7-10 « C’est lui qui, aux jours de sa chair, ayant présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé en raison de sa piété, tout Fils qu’il était, apprit, de ce qu’il souffrit, l’obéissance ; après avoir été rendu parfait, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel… »

Parce que le Christ Jésus a souffert, il peut nous comprendre.

Le Christ a quitté Son trône et est devenu un être humain. Il a pris sur Lui les péchés, les souffrances et les malheurs des hommes. 

Le Fils de l’homme a accepté la souffrance. Bien qu’étant Fils de Dieu, Il a appris à obéir en passant par la souffrance.

C’est pour cela que nous apprendre nous aussi a souffrir pour le Nom de Jésus. Nous devons à notre niveau accepter de souffrir pour suivre le Christ, qui a souffert à notre place, qui est mort à notre place. 

La voix du narrateur 

Les versets 53.7-10 présentent la voix du narrateur qui réfléchit  sur le sort de ce Serviteur souffrant, victime innocente.

Le prophète voit bien que l’Éternel a voulu brisé Son Serviteur par la souffrance.

Jésus a souffert non pas parce qu’il avait fait de mauvais choix, non pas par erreur, mais parce qu’Il faisait la volonté de Dieu.

La vie du disciple du Christ, qui marche dans l’imitation de Jésus, comprend aussi de la souffrance : une souffrance qui est liée à l’obéissance à l’appel de Dieu.

La souffrance du serviteur c’est de s’engager à servir Dieu, malgré les obstacles et oppositions sur le chemin. 

Considérons les souffrances auxquelles nous sommes confrontées : est-ce qu’il s’agit du fruit de nos propres mauvais choix, de nos mauvaises actions ou bien est-ce la conséquence de l’obéissance à l’Évangile ?

A partir du verset 11, le narrateur décrit le triomphe du Serviteur souffrant. 

v.11 « Après tant de troubles il verra la lumière et sera satisfait. »

Ayant payé de Sa personne, le Christ a bien vu la lumière ! Aujourd’hui, nous Le voyons couronné de gloire et d’honneur. 

Le poème s’achève avec une même proclamation qu’au début « Parce qu’il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés. »

v.12 « Voilà pourquoi je lui donnerai une part avec ces gens nombreux ; il partagera le butin avec la multitude, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et s’est laissé compter parmi les malfaiteurs, car il a pris sur lui les fautes d’un grand nombre, il a intercédé en faveur des coupables. »

Nous sommes la part que le Seigneur a donnée à Son Fils qui le mérite largement. 

Le Serviteur s’élèvera, Il sera hautement exalté, Lui qui a porté les souffrances de beaucoup. Sa mission est couronnée de succès ; une fois élevé, le Serviteur attire à Lui tous ceux qui croient.

Comme par exemple l’eunuque éthiopien qui lisait justement ce chant du Serviteur souffrant ; il a été attiré à Christ lorsque l’évangéliste Philippe lui a expliqué le passage, avec pour conséquence : le baptême et le salut. 

L’apôtre Pierre a ainsi évoqué les souffrances du Messie mais aussi la gloire dont elles devaient être suivies  dans 1 Pierre 1.11, comme le disent aussi les passages suivants : 

  • 1 Corinthiens 15.3 « Je vous ai transmis, comme un enseignement de première importance, ce que j’avais moi-même reçu : Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures… »
  • Philippiens 2.7-9 « mais il s’est dépouillé lui-même, et il a pris la condition d’un serviteur en se rendant semblable aux hommes : se trouvant ainsi reconnu à son aspect, comme un simple homme, il s’abaissa lui-même en devenant obéissant, jusqu’à subir la mort, oui, la mort sur la croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé à la plus haute place et il lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom… »

Oui, cette mission est couronnée de succès. Le Serviteur justifie tous ceux qui croient en Lui ! 

Conclusion

Alors que répondre à cela ? 

Nous ne pouvons qu’éclater en reconnaissance et en admiration, en louange et en adoration ! 

C’est bien la première des réponses : remercier Dieu. Et ça ne s’arrête pas là, il nous faut ensuite croire et obéir.

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