NOTRE PERE

NOTRE PERE

Prédication Du 21 Juin 2020 Par Le Pasteur Claude Missidimbazi

Thème : Notre Père

Texte: Jean 20.17

Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. » 

Jésus vit l’expérience d’un Dieu qui est le Père. Et Il partage Son expérience avec nous.

Le Christ Jésus aime appeler Dieu : « Père ».

Ce divin Père prend soin des créatures les plus faibles, Il fait briller son soleil sur les méchants comme sur les bons, Il se révèle aux plus fragiles (Luc 10). Ce Père prend soin des plus petits, Il défend les pauvres, Il guérit les malades et va rechercher les brebis égarées.

Le Père est le centre de la vie du Christ : Il a fait de la volonté du Père le centre de Sa vie, Il en fait Sa propre nourriture (Jean 4). 

Ici, après sa résurrection, le Christ dit ces paroles remarquables : « je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu ».

Quel est le Dieu de Jésus ? Quand le Christ parle de Dieu, Il n’use que d’un seul titre : « Père ».

Écoutons ce que Jésus dit de ce Dieu Père. 

Le Dieu Père que Jésus révèle

C’est le Père Céleste qui pardonne les fautes (Matthieu 6.14-15). 

« En effet, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera à vous aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos fautes. »

Ainsi le Dieu Père que Jésus révèle est Celui qui pardonne les fautes (Psaume 130.1-4, « chez toi l’emporte le pardon de tel sorte qu’on Te révère »).

Notre Père céleste est prompt à nous pardonner. Et parce que nous-mêmes avons été pardonnés, nous sommes appelés nous-mêmes à pardonner. Si nous ne le faisons pas, nous nous fermons nous-mêmes au pardon.

Le pardon peut parfois s’avérer difficile à accorder aux autres, lorsque nous avons été profondément blessés. C’est souvent particulièrement vrai dans le contexte de la famille ou de l’assemblée, car c’est là que l’on semble subir les choses les plus graves. En écoutant cette parole, s’il y a encore de la méchanceté, des traces de haines, que la grâce de Dieu éponge tout cela. Le Père céleste nous pardonne ; nous devons aussi pardonner aux autres.

C’est le Père céleste qui nourrit les oiseaux et sait ce dont les hommes ont besoin (Matthieu 6.26 & 32). 

« Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent point dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit ! Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? »

Jésus nous interpelle. Il nous dit clairement de ne pas se tracasser pour les choses matérielles, ces choses secondaires, Il nous dit de ne pas être assoiffés des choses terrestres. 

Il nous faut chercher premièrement le Royaume et la justice de Dieu.

C’est le Père céleste qui donne de bonnes choses à Ses enfants (Matthieu 7.11)

« Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent. » 

Dans Luc 11.11-13, la parabole du Seigneur renferme une promesse et une exhortation : « Quel père parmi vous donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? Ou bien s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson ? Ou bien s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ?  Si donc, mauvais comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, le Père céleste donnera d’autant plus volontiers le Saint-Esprit à ceux qui Le lui demandent. »

Il est question d’une pierre (ironie), un serpent (dangereux) et un scorpion (encore plus nuisible) en réponse à la demande d’un enfant qui demanderait à manger. Quel père même mauvais donnerait ce genre de choses ? 

A ces trois choses le Christ oppose le Saint Esprit comme don du Père Céleste. C’est le plus précieux des dons de Dieu et le gage de tous les autres ! 

Le Saint Esprit s’oppose aux bonnes choses comme LA vraie bonne chose. Pour Luc, le Saint Esprit est le don de Dieu par excellence, c’est pour cela qu’il faut Le demander au Père. C’est le Père qui Le donne en réponse à la prière du Christ Jésus, en réponse à Sa glorification.

C’est le Père céleste qui ne veut pas la perte d’un seul de Ses enfants (Matthieu 18.14)

« Ainsi votre Père qui est aux cieux veut qu’aucun de ces petits ne se perde. »

Le Père ne veut pas la perte, l’abandon d’un de ces petits. Le Père lutte, le Père veille sur Ses brebis1.

Communier avec le Dieu Père

Jésus vit l’expérience d’un Dieu qui est le Père. Il partage Son expérience avec nous et ainsi nous exhorte à découvrir le Père. Il veut nous emmener nous aussi à communier avec ce Père aimant, qui est magnifique et nous veut du bien. 

Prier notre Père

C’est ce Père céleste que le Christ Jésus invite Ses disciples à prier (Luc 11.2) : « Il leur dit : « Quand vous priez, dites : Père ! … » »

Le Christ nous enseigne à prier de manière efficace, en nommant Dieu « Notre Père ». « Voici donc comme vous devez prier : Notre Père… » (Matthieu 6.9)

Le Premier Testament n’utilisait pas cette expression de « Père » pour parler du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. YHWH était le Dieu des pères, des patriarches : « la Terreur d’Isaac » (Genèse 31), « le Puissant de Jacob » (Genèse 49).

C’est le Christ Jésus qui initie le fait d’appeler Dieu Père. Il révèle le Père et enseigne à Ses disciples à s’adresser à Dieu comme étant Père.

L’ordre des mots : « Pater hēmōn »

Les mots grecs utilisés pour introduire la prière du « Notre Père » sont « Pater hēmōn » : littéralement « Père de nous ». En grec, l’ordre des mots a une importance, et le premier mot de cette prière est donc « Père » et non pas « notre » comme cela est rendu dans la traduction française. 

Lorsque nous comprenons le sens de ce mot « Père », nous rentrons dans une relation vivante avec Dieu. Dieu se présente comme proche, attentif, bienveillant comme un père l’est pour ses enfants. Il ne se présente pas comme un Dieu tout puissant, maitrisant la nature et les éléments, vengeur et menaçant… 

S’adresser au Père, c’est entrer dans une sphère de tendresse, de bienveillance et de bonté. A ce Dieu proche, les croyants acceptent de s’ouvrir et de se remettre avec confiance en toutes circonstances. 

Abba Père                                                                                               

Marc 14.36 « Abba, Père, pour toi, tout est possible. Eloigne de moi cette coupe; cependant, qu’il arrive non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ».

Ici, Dans l’agonie du jardin de Gethsémané, Jésus s’adresse à Dieu en l’appelant « Abba », c’est-à-dire « Papa ». Selon le témoignage de Paul, nous savons que les premiers chrétiens aussi s’adressaient à Dieu en utilisant ce terme « Abba » (Galates 4.6, Romains 8.15).

Même au temps de Jésus, les premiers mots d’un enfant étaient « Imma » (maman) et « Abba » (papa). « Abba » évoque la tendresse, l’affection, la proximité, l’intimité, la confiance du petit enfant envers son père. Les adultes aussi employaient « abba » pour signifier le respect et l’obéissance au père de la famille patriarcale.

Ainsi lorsque nous nous adressons à Dieu notre Père en l’appelant « Papa », cela indique l’affection, l’intimité et la proximité mais aussi le respect et la soumission.

Pour prier « Notre Père, il faut être enfant de Dieu 

Romains 8.15 « En effet, vous n’avez pas reçu un Esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la crainte : non, vous avez reçu l’Esprit en conséquence de votre adoption par Dieu comme ses fils et ses filles. Car c’est par cet Esprit que nous crions : Abba, c’est-à-dire Père ! »

C’est dans l’Esprit du Christ, dans la présence continuelle du ressuscité au milieu de nous, que nous pouvons crier « Abba ».

Lorsque l’on parle d’adoption, ce qui est mis en avant c’est la notion de choix exercé par la volonté : Dieu a voulu, Dieu a choisi de faire de nous Ses enfants par Son Esprit. Il donne Son Esprit de famille. Il Le donne à ceux qui sont reconnus comme Ses enfants.

Merci au Père de nous avoir adopté par Sa grâce !

Ainsi pour prier le « Notre Père » il faut être un enfant de Dieu.

Mais comment être un enfant de Dieu ? En lisant les passages de Jean 1.1-5 & 11-13, les Ecritures nous disent clairement que pour devenir enfant de Dieu, il faut recevoir Jésus, la Lumière du monde, dans son cœur. Il faut croire en Son Nom, croire qui Il est réellement, c’est-à-dire le Fils de Dieu, le Dieu vivant et vrai. Jésus pardonne les fautes, Il donne un esprit neuf et un cœur régénéré faisant du pécheur qui se repent un enfant de Dieu.

Tel Père, tel fils, telle fille

C’est l’Esprit Saint qui fait de nous des fils adoptifs, des filles adoptives de Dieu. Il y a des traits visibles de l’action et de la réalité de l’Esprit dans les vies des enfants du Père.

Quels sont les traits qui caractérisent le visage de l’enfant de Dieu ? 

La confiance en Son Père

En se référant au Sermon sur la Montagne, on peut souligner que le premier trait de caractère de l’enfant de Dieu est la confiance : « Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. » (Matthieu 6.8)

Celui qui est né de Dieu a cette attitude de confiance, il est serein, il sait qu’il peut tout demander et qu’il peut tout dire à Son Père céleste qui sait Lui tout ce dont ses enfants ont besoin.

Nous devons rejeter l’inquiétude. Lorsque nous avons confiance en Dieu, nous marchons avec conviction : nous pouvons contribuer à l’avancement du Royaume des Cieux sans inquiétude, avec nos biens, en priant pour les autres, en servant Dieu, en témoignant de l’Evangile. Nous faisons confiance à Dieu pour pourvoir à nos besoins au quotidien. 

« C’est pourquoi je vous dis : ne vous inquiétez pas en vous demandant : « Qu’allons-nous manger ou boire ? Avec quoi allons-nous nous habiller ? » La vie ne vaut-elle pas bien plus que la nourriture ? Et le corps ne vaut-il pas bien plus que les vêtements ?» (Matthieu 6:25 )

Le rejet de l’hypocrisie

En plus de la confiance, il y a un trait que doit avoir l’enfant du Père, sinon son image est déformée par rapport à celle de son père : un enfant de Dieu doit être dépourvu d’hypocrisie.

Le Christ Jésus ne rentrait pas dans la classification habituelle que l’on pouvait faire des pécheurs de son temps. Il accueillait les prostitués, les exclus, les personnes oubliés, isolés, les gens détestés par la société, les tordus, les captifs, les perdus, les cabossés. Le Christ était dirigé par la miséricorde, ému de compassion, Il tendait la main vers les pécheurs. Il était l’ami des pécheurs mais fustigeait les orgueilleux, les hypocrites, les hommes qui n’avaient de religieux que l’apparence.  Il ne supportait pas les comédiens de la foi. 

En lisant les passages de Matthieu 6.1, 6.3-4, 6.6, 6.16-18, nous voyons combien le Christ condamne sans état d’âme les hypocrites. Ceux qui font semblant détruisent les églises et le monde. L’hypocrisie doit cesser au milieu de nous.

L’imitation du Père dans l’amour

C’est une réaction spontanée entre un fils et son père. L’enfant cherche tout naturellement à imiter son grand modèle qui est son père.

Matthieu 5.48, Luc 6.36 Il s’agit d’être parfait comme notre Père est parfait. Mais de quelle perfection s’agit-il ?

« Eh bien, moi je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. Ainsi vous vous comporterez vraiment comme des enfants de votre Père céleste, car lui, il fait luire son soleil sur les méchants aussi bien que sur les bons, et il accorde sa pluie aux justes comme aux injustes. » (Matthieu 5:44-45) 

Dans le contexte du Sermon sur la Montagne, il n’est donc nullement question d’impeccabilité, d’atteindre cette perfection qui est impossible sur terre (1 Jean 1.8). Mais le trait de perfection par lequel le chrétien doit être comme Dieu Lui-même est celui de la perfection dans l’amour.

Le véritable fils de Dieu est celui qui pardonne, qui aime ses ennemis. Lorsque l’enfant de Dieu aime, il révèle l’amour de Dieu.

Il y a des manquements dans notre propre vie, et nous avons subis des manquements de la part des autres, mais le pardon doit s’exercer. Exerçons cet amour qui fait du bien à ceux qui nous ont fait du mal.

Le Père « de nous »

Avec l’accueil du Père, nous ne sommes plus seul. La prière du Christ nous invite à dire : Père « de nous ». Il ne s’agit plus de « moi seul », ni de « moi et mes proches seuls ». 

Nous faisons partie d’une humanité. A chaque fois, nous sommes invités à sortir de nous-mêmes. Nous sommes d’emblée sous l’amour de Dieu, en fraternité : j’ai un Père, j’ai des frères et j’ai des sœurs. 

Nous avons un même Père, et un même Saint Esprit, nous sommes frères et sœurs : je peux et je dois vivre avec ceux qui viennent d’ailleurs. 

Pourquoi alors tant de divisions et de querelles dans nos assemblées ? Parce que nous ne laissons pas l’Esprit de Dieu exercer Sa direction, c’est parce que Sa puissance de régénération et de vie n’a pas été expérimentée. Car le premier fruit de l’Esprit c’est l’amour ! 

C’est parce que nous avons un même Père que nous sommes responsables les uns des autres : nous sommes désormais concernés par ce que les autres vivent.

Soyons reconnaissants et affirmons que nous n’avons pas d’autres dieux

Dire « Père », c’est aussi dire « merci » !

Merci pour les dons, les cadeaux qu’Il nous donne chaque jour : « Merci pour l’univers, merci pour la beauté de la création, merci pour cette œuvre d’art, merci pour la naissance d’un enfant… »

C’est dire merci pour le rôle d’éducateur de ce Père, direct et à travers ceux qui nous ont élevés, éduqués sur cette terre. C’est dire merci aussi pour l’éducation que nous avons reçus de nos parents, de notre société, de nos prédécesseurs dans la foi, de nos responsables spirituels…

Dire Père pour dire Dieu c’est dire aussi que nous n’avons pas d’autres maitres, pas d’autres dieux

Dire « Père » c’est affirmer qu’il n’y a pas d’idole dans notre cœur

Nous n’avons qu’un seul vrai Père aimant et magnifique. 

Conclusion

Jésus nous exhorte à découvrir Dieu comme Père ! 

« Je Te loue, Père, S eigneur du Ciel et de la Terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout petits. Oui, Père, c’est ainsi que Tu en as disposé dans Ta bienveillance. A Toi seul soit toute la gloire ». 

Prions « Père de nous que Ton Nom soit sanctifié ; que Ton Règne vienne ; que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel… »

Que le Père Se révèle plus profondément à chacun d’entre nous, qu’Il soit une réalité pour nous.

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