Prédication culte du dimanche 28 avril 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure. Le soleil s’obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. Jésus s’écria d’une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira. Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit : Certainement, cet homme était juste. Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s’en retournèrent, se frappant la poitrine. Tous ceux de la connaissance de Jésus, et les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l’éloignement et regardaient ce qui se passait. »
Luc 23:44-49
Introduction
Avant de quitter ce monde, le Christ Jésus a prononcé sept paroles, en étant suspendu sur la Croix.
Le schéma suivant les résume :
D’un côté la mort est omniprésente dans les jeux vidéos, les films et séries, certaines musiques.
D’un autre côté, l’expérience de la mort est repoussée à la marge de l’expérience quotidienne : on fait tout pour ne pas vieillir, on fait tout pour ne pas mourir.
Nos contemporains sont à l’aise avec la mort, et même s’en divertissent tant qu’ils n’ont pas à faire sérieusement face à la réalité de la mort.
Pour le chrétien, cultiver la conscience de la mort est une bonne chose : « Souviens-toi que tu vas mourir (Memento mori), ainsi tu apprendras à compter tes jours, afin d’acquérir la sagesse ! »
La septième parole du Christ Jésus sur la Croix annonce qu’Il a surmonté la mort.
Cette septième parole est en quelque sorte le dernier acte de Jésus.
Par elle, Il dévoile son attitude face a la mort.
Il se place entre les mains du Père : « Père, je remets mon esprit entre tes mains ».
Malgré Ses souffrances, le Christ Jésus est confiant.
Ce cri de Jésus, puissant, simple, est pour Lui la certitude de Sa réussite.
C’est comme si Il disait : « Père ! Je T’ai tout donné : mon corps, mes mains, mes pieds, ma bouche, mon temps, toute ma vie était à Toi entièrement… Maintenant à Toi de faire de ma vie et de ma mission une réussite ! »
Et cela sera fait lorsque le Père ressuscitera le Christ Jésus d’entre les morts !
Retenons cette vérité : Dieu ne fera pas de notre vie n’importe quoi lorsque nous la Lui confions totalement.
Ça a été le cas pour notre Seigneur Jesus Christ.
Lorsque nous confions notre vie au Seigneur, le Christ Jésus nous emmènera à Sa réussite !
La septième parole de Jésus est un cri de confiance et de soumission au Père
v.46 « Jésus s’écria d’une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira. »
Le premier mot de cette dernière parole de Jésus est « Père ».
C’était son mot favori, tant le Christ était attaché à Son Père, et Lui était totalement soumis. Il a toujours fait Sa volonté.
Le verbe que le Christ emploie est traduit par l’expression « remettre entre les mains », qui signifie confier quelque chose ou quelqu’un à la garde d’une autre personne.
Ici, le Christ confie Son esprit à la protection, à la solicitude de Son Père.
Cette prière de Jésus est l’accomplissement de la prophétie du Psaume 31.6 : « Dans ta main je remets mon souffle. Tu m’as racheté, S EIGNEUR , toi le Dieu vrai. »
L’expression « mon esprit » désigne la personne intérieure, cette partie au-dedans de l’homme qui est immortelle (l’esprit, l’âme).
Le Christ Jésus remet Son esprit entre les mains du Père.
Les mains du Père sont puissantes et vraies : ce que nous confions à Dieu, Il sait le garder.
Il ne s’agit pas d’un cri de détresse.
Auparavant, le Christ S’était écrié « Mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? » mais aussi « Tout est accompli ». Et ce n’est qu’après, qu’Il va prononcer ces paroles : « Père, je remets mon esprit entre tes mains ».
Dans ce cri, simple, puissant, le Christ Jésus est train d’affirmer Sa confiance, Sa capacité à surmonter la mort.
Dans ce cri nous trouvons exprimer l’humble soumission, la soumission totale du Christ à la volonté divine.
Ce n’est qu’à la fin de Sa carrière terrestre que le Christ peut dire ces paroles.
Le Christ Jésus est conscient que même Son esprit ne Lui appartient pas et que tout vient du Père.
Nous ne sommes les propriétaires de rien : tout nous a été donné par pure grâce.
Dans ce cri, le Christ Jésus exprime Sa totale confiance en Son Père.
Dans ce cri, nous trouvons exprimé l’amour filiale et la dévotion du Christ Jésus envers Son Père.
L’Évangile nous décrit comment le Christ a toujours tout fait pour plaire à Son Père.
Le Christ affirme Lui-même : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre. » (Jean 4.34)
Il était conscient que pour plaire à Son Père, Il devait aller jusqu’au bout de Sa mission.
Nous savons que c’est le Christ Jésus Lui-même qui donne Sa vie. Il est conscient de ce qu’Il fait : « Je donne ma vie de moi-même. Personne ne me la prend, mais je la donne de moi-même. » (Jean 10.18)
Nous lisons dans Jean 19.30 : « […] Il baissa la tête et rendit l’esprit. »
Par ces mots, l’auteur termine son récit de la Passion.
Mais ici « baisser la tête » n’est pas pour Jésus un signe de résignation !
Le mot indique que l’œuvre est achevé, il est utilisé pour se coucher dans le repos : le Christ Jésus a fini Sa mission.
Lui qui n’avait pas d’endroit pour reposer Sa tête, va entrer dans un repos particulier.
Le Christ Jésus assume avec une conscience éveillée : rien n’est accidentel, le Christ Jésus ne fait qu’accomplir les Écritures.
La septième parole de Jésus a une application éternelle
« Père, je remets mon esprit entre tes mains » : le Christ Jésus Se confie en la toute puissance de Dieu.
Et Sa mort aura une portée considérable, éternelle.
Ce que cette septième parole nous apprend encore c’est que : le Christ Jésus Se remet à Dieu, et en consequence tout Lui sera remis.
Ce que nous offrons à Dieu, Il est capable de le multiplier de nous le restituer, comme Il l’a fait pour notre Seigneur.
La Croix est en elle-même glorieuse, car elle est le lieu profond d’où le Christ Jésus affirme Son droit à l’éternité.
La Croix atteste que le Christ a réellement vaincu toute opposition.
Le Christ anticipe le matin de Pâque : Il sait qu’Il doit passer par là, mais Il sait aussi que ce n’est pas la fin !
La septième parole du Christ Jésus a une application éternelle : Le Christ Jésus remet Son esprit à Son Père et Il ouvre pour nous un boulevard d’espérance !
Parce que si Il est passé par là, tous ceux qui sont en Lui passeront aussi par là, pour retrouver une gloire plus grande !
Le Christ Jésus remet Son esprit à Son Père comme chef du peuple qu’Il représente : avec Lui, nos esprits sont présentés à Dieu.
Le Christ Jésus vit, meurt, non pas pour Lui-même mais pour les croyants.
Son dernier acte Le concerne autant qu’eux : Christ rassemble les esprits des élus et les présente avec le Sien au Père !
C’est pour cela que l’apôtre Paul pourra écrire : « Il nous a ressuscités avec lui, et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus Christ… » (Éphésiens 2.6)
C’est là l’état des vrais croyants !
Cette parole nous assure que nous suivrons le même trajet que le Christ à notre mort.
Nous avons ainsi l’assurance que si notre demeure terrestre, notre corp est détruit, nous avons dans les Cieux, un édifice éternel qui n’a pas été fait par les mains des hommes.
À notre mort, notre corps sera séparé temporairement de notre être intérieur, mais cet être intérieur sera toujours en communion avec le Christ Jésus, pour ceux qui demeurent en Lui.
Notre esprit retourne à Dieu !
Alors, notre souci majeur doit être notre esprit, notre âme, le dedans qui doit être riche de Dieu, riche de Sa grandeur.
Notre esprit, notre âme peut être nourri de beaucoup de choses : soit des choses de ce monde, soit des choses de Dieu.
La septième parole condamne notre crainte de la mort : le S eigneur l’a déjà vaincue !
Nos attitudes face à la vie et à la mort sont appelées à bénéficier de l’action de Jésus.
Certes la mort reste, pour nous tous, le dernier ennemi auquel nous avons à faire face. Mais le Christ Jésus l’a affrontée avant nous, et Il l’a affrontée pour nous.
Et Il est sorti vainqueur : par Lui et en Lui, nous avons la Vie éternelle.
Ainsi tout dépend de notre marche avec le Christ Jésus ici bas.
Si le Christ Jésus est réellement le Seigneur de notre vie, nous n’avons pas à nous inquiéter de l’au-delà : pour la vie et pour la mort nous sommes au Seigneur (Romains 14.8) !
Cette septième parole nous encourage à nous remettre entièrement à Dieu
Cette septième parole du Christ sur la Croix nous encourage nous en remettre entièrement à Dieu qui est digne de confiance : ce que Dieu prend, Il le garde (Jean 17).
Qui peut nous ravir des mains de Dieu ? Rien ni personne. Alors, il est important de tout Lui confier.
Le chrétien qui remet son esprit, son âme au Christ est partout en communion avec Dieu ! Et ce même lorsque notre corps va se flétrir.
La mort est partout, elle guette. Mais le chrétien n’a pas à avoir peur de la mort.
Il doit être prêt à partir à tout moment.
Malheureusement, beaucoup de croyants sont dans le déni : ils pensent qu’ils ont le temps, qu’ils peuvent, pour le moment, faire tout ce qu’ils ont envie de faire.
Ils repoussent ce qu’il faut faire maintenant et tout de suite.
Pourtant, il n’y a qu’une seule certitude : nous allons tous mourir. Il est donc urgent de mettre nos vies en règle, en termes de :
- repentance, rupture avec tout péché, tout péché caché
- réparation du mal causé,
- de réconciliation avec son prochain,
- d’obéissance à Dieu…
Le Christ est mort pour nous délivrer de nos péchés. Son œuvre doit être concrète dans nos vies : nous ne pouvons pas rester les mêmes, avoir les mêmes mauvais désirs, le même mauvais caractère, les mêmes mauvais comportements et affirmer que nous sommes sauvés.
Le Christ sauve de quelque chose : il doit y avoir un « autrefois » qui contraste avec un « maintenant » qui manifeste la libération que le Christ a accomplie dans nos vies !
Il est urgent d’être en règle avec notre Créateur, faisons attention à la fausse foi qui nous fait ressentir des choses, vivre des expériences « spirituelles ».
Tant qu’on a pas obéi au Christ, tant qu’on a pas fait de Lui notre Seigneur, tant qu’on a pas donné 100% de notre vie, on ne peut pas dire avoir la foi en Lui, et on ne peut pas prétendre aller au Ciel avec Lui.
Merci à Dieu, parce qu’il existe un refuge saint des tempêtes de la vie et des terreurs de la mort : les mains du Père.
Elles sont un véritable abri pour le cœur !
Si nous comprenons, acceptons ces paroles, nous pourrons être comme Étienne, le premier martyr dans Actes 7.
Lorsqu’il est mort sous un déluge de pierres, il s’est écrié : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! »
« Pendant qu’ils lapidaient Étienne, il priait : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit ». Puis il se mit à genoux et s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur reproche pas ce péché ». Et quand il eut dit cela, il expira. » (Actes 7.59-60)
Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu se confient donc en leur fidèle Créateur et se consacre au bien (1 Pierre 4.19).
Le Père accepte l’esprit du Christ : ce n’est que la conséquence d’une vie vécue sous l’autorité et la direction du Saint Esprit.
Conclusion
v.47-49 « Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit : Certainement, cet homme était juste. Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s’en retournèrent, se frappant la poitrine. Tous ceux de la connaissance de Jésus, et les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l’éloignement et regardaient ce qui se passait. »
Quel témoignage. Voyant ce qui était arrivé, un officier romain reconnaît que Jésus était juste. Le Christ Jésus n’était coupable d’aucun crime méritant la mort. On ne pouvait rien Lui reprocher.
Les foules sont parties en se frappant la poitrine, probablement rattrapés par leurs mauvaises consciences.
Jésus surmonte la mort en disant ces paroles : « Père, je remets mon esprit entre tes mains. »
Ce cri de Jésus puissant, simple, est pour Lui la certitude de Sa réussite.
Pour preuve, cinq prophéties ont été accomplies par les paroles de Jésus sur la Croix
- Lorsqu’Il dira « Père, pardonne-leur, parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font… » (Luc 23.33-34), cela correspond à la prophétie d’Ésaïe 53.12 : « […] parce qu’il a porté le péché de beaucoup et qu’il a intercédé pour les coupables… »
- Lorsqu’Il dira au malfaiteur « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23.39-43), cela renvoie à la prophétie de l’ange à Joseph, Matthieu 1.21 : « elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
- Lorsqu’Il dira « Mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? » (Marc 15.34), cela correspond au Psaume messianique 22 : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? »(Psaumes 22.2)
- Lorsqu’Il S’écriera « J’ai soif ! »(Jean 19:28-29), et qu’on Lui proposera du vinaigre, cela renvoie au Psaume 69.22 : « Ils mettent du poison dans ma nourriture, Et, pour apaiser ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre. »
- Enfin la dernière parole : « Père, je remets mon esprit entre tes mains », correspond au Psaume 31.6 : « Je remets mon esprit entre tes mains ; Tu m’as libéré, Éternel, Dieu de vérité ! », comme vu plus haut.
Rappelons-nous : Dieu ne fera pas de notre vie n’importe quoi lorsque nous la Lui confions totalement.
Christ est venu, Christ est né, Christ a souffert, Christ est mort, Christ est ressuscité, Christ est vivant, Christ reviendra, Christ est là.
« Et je vis comme une mer de cristal, mêlée de feu, et les vainqueurs de la bête, de son image et du chiffre de son nom, debout sur la mer de cristal. Ils tiennent les harpes de Dieu. Ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau: Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu Tout-Puissant! Tes voies sont justes et véritables, Roi des nations! Seigneur, qui ne craindrait et ne glorifierait ton nom? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, parce que ta justice a été manifestée. »(Apocalypse 15:2-4)
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