GENÈSE 16.1-15 LE DIEU QUI ME VOIT

GENÈSE 16.1-15 LE DIEU QUI ME VOIT

Prédication Culte du 15 janvier 2023 par le Pasteur Claude Missidimbazi

« 1 La femme d’Abram, Saraï, ne lui avait pas donné d’enfant. Mais elle avait une servante égyptienne, nommée Agar, 2 et Saraï dit à Abram : Vois, je te prie : Yahvé n’a pas permis que j’enfante. Va donc vers ma servante. Peut-être obtiendrai-je par elle des enfants. Et Abram écouta la voix de Saraï. 

3 Ainsi, au bout de dix ans qu’Abram résidait au pays de Canaan, sa femme Saraï prit Agar l’Égyptienne, sa servante, et la donna pour femme à son mari, Abram. Celui-ci alla vers Agar, qui devint enceinte. Lorsqu’elle se vit enceinte, sa maîtresse ne compta plus à ses yeux. 5 Alors Saraï dit à Abram : Tu es responsable de l’injure qui m’est faite ! J’ai mis ma servante entre tes bras et, depuis qu’elle s’est vue enceinte, je ne compte plus à ses yeux. Que Yahvé juge entre moi et toi ! 6 Abram dit à Saraï : Eh bien, ta servante est entre tes mains, fais-lui comme il te semblera bon. Saraï la maltraita tellement que l’autre s’enfuit de devant elle.

7 L’Ange de Yahvé la rencontra près d’une certaine source au désert, la source qui est sur le chemin de Shur. 8 Il dit : Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu et où vas-tu ? Elle répondit : Je fuis devant ma maîtresse Saraï. 9 L’Ange de Yahvé lui dit : Retourne chez ta maîtresse et sois-lui soumise. 10 L’Ange de Yahvé lui dit : Je multiplierai beaucoup ta descendance, tellement qu’on ne pourra pas la compter. 11 L’Ange de Yahvé lui dit : Tu es enceinte et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom d’Ismaèl, car Yahvé a entendu ta détresse. 12 Celui-là sera un onagre d’homme, sa main contre tous, la main de tous contre lui, il s’établira à la face de tous ses frères. 

13 A Yahvé qui lui avait parlé, Agar donna ce nom : Tu es El Roï, car, dit-elle, Ai-je encore vu ici après celui qui me voit ? 14 C’est pourquoi on a appelé ce puits le puits de Lahaï Roï; il se trouve entre Cadès et Béred. 

15 Agar enfanta un fils à Abram, et Abram donna au fils qu’enfanta Agar le nom d’Ismaèl. 16 Abram avait quatre-vingt-six ans quand Agar le fit père d’Ismaèl. »

(Genèse 16.1-16)

Introduction

Nous avons ici une scène de famille pour nous enseigner une riche leçon spirituelle : c’est dans nos moments de grandes détresses que nous découvrons que le Seigneur se préoccupe de nous et nous vient en aide, parce que Dieu est miséricordieux.

Le livre de la Genèse nous parle de personnes qui s’aiment et se disputent, de relations familiales compliquées, d’échecs et de réussites, de nouveaux départs…

C’est dans cette vie quotidienne que Dieu nous enseigne de grandes leçons.

C’est avec ces personnes-là qui sont pourtant souvent pleines de failles que Dieu écrit une ou plusieurs histoires… Avec ces gens qui croient ou qui doutent.

Un besoin

v.1 « La femme d’Abram, Saraï, ne lui avait pas donné d’enfant. Mais elle avait une servante égyptienne, nommée Agar… »

Le récit s’ouvre avec une situation de besoin, une situation de crise. 

Face à ce besoin, Saraï et Abram cherche une solution.

Cette épisode se déroule dix ans après l’arrivée du patriarche Abram en Canaan.

La promesse divine tardant à s’accomplir, Saraï et ensuite Abram, se laissant aller à l’impatience, ont décidé d’aider Dieu.

Mais à chaque fois que nous mettons notre confiance dans des moyens de notre propre invention, nous ne faisons que nous rajouter des complications, de nouvelles épreuves.

C’était comme une honte de ne pas avoir d’enfants en ce temps là.

v.2 « Saraï dit à Abram : « Vois, je te prie : Yahvé n’a pas permis que j’enfante… » »

Le Seigneur qui avait promis un enfant à Abram et Saraï est pourtant Celui là même qui empêche l’arrivée de cet enfant à cette période là.

«  » Va donc vers ma servante. Peut-être obtiendrai-je par elle des enfants. » Et Abram écouta la voix de Saraï. »

Alors Saraï et Abram ont recours à une espèce de mère porteuse.

Abram n’a pas su faire preuve de foi, alors qu’il aurait dû être capable de recarder Saraï et de l’encourager à attendre la réalisation de la promesse de Dieu.

Des complications

v.3 « Ainsi, au bout de dix ans qu’Abram résidait au pays de Canaan, sa femme Saraï prit Agar l’Égyptienne, sa servante, et la donna pour femme à son mari, Abram. 

Celui-ci alla vers Agar, qui devint enceinte. Lorsqu’elle se vit enceinte, sa maîtresse ne compta plus à ses yeux. »

La solution qu’ils ont adoptée ensemble entraîne des complications.

« Saraï dit alors à Abram: «A toi de supporter les conséquences de l’injure qui m’est faite ! C’est bien moi qui ai mis mon esclave dans tes bras, mais depuis qu’elle s’est vue enceinte, elle s’est mise à me mépriser. Que le Seigneur soit juge entre toi et moi ! » Abram lui répondit : « C’est ton esclave, elle est en ton pouvoir. Fais-lui ce qui te plaît. » Alors Saraï maltraita tellement Agar que celle-ci s’enfuit dans le désert. »

‭‭(Genèse‬ ‭16‬.‭5‬-‭6‬)‬‬

Saraï maltraite et humilie sa servante au point qu’Agar poussée à bout, et perdant de vue les droits que Saraï avait sur elle, cherche son salut dans la fuite.

Le Seigneur entre en scène

v.7-11 « L’Ange de Yahvé la rencontra près d’une certaine source au désert, la source qui est sur le chemin de Shur. Il dit : Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu et où vas-tu ? Elle répondit : Je fuis devant ma maîtresse Saraï. L’Ange de Yahvé lui dit : Retourne chez ta maîtresse et sois-lui soumise. L’Ange de Yahvé lui dit : Je multiplierai beaucoup ta descendance, tellement qu’on ne pourra pas la compter. L’Ange de Yahvé lui dit : Tu es enceinte et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom d’Ismaèl, car Yahvé a entendu ta détresse. » 

Agar veut retourner chez elle, en Égypte. Agar est arrêtée dans sa fuite par l’intervention miraculeuse de Dieu.

Il est question ici de l’Ange de l’Éternel (Malachie en hébreu : messager, délégué, celui à qui on a confié un message, celui qui est envoyé comme ambassadeur.)

Certains y voit ici une préfiguration du Christ. D’autres un ange d’un rang et d’une dignité supérieure, un ange au dessus des autres anges (Josué 5.).

L’Ange a un message qui comprend :

  • deux ordres (v.9) : retourner auprès de sa maîtresse et lui être soumise,
  • et une promesse (v.10-11), c’est une motivation pour obéir : la promesse d’une descendance en très grand nombre.

Face à l’interpellation de l’Ange, Agar devait rebrousser chemin. 

Agar avait quitté la ligne du devoir, ainsi la première chose à faire était d’y rentrer à nouveau si elle voulait obtenir le secours de Dieu et Sa bénédiction.

Remarquons que l’obéissance à nos supérieurs est l’un des devoirs sur lequel les Écritures insistent le plus fortement. L’obéissance est à cet égard en opposition avec l’esprit révolutionnaire de ces dernières siècles.

L’Ange encourage Agar à remplir son devoir en lui révélant les desseins de Dieu au sujet de l’enfant quelle portait en son sein.

v.11 « Tu vas avoir un fils. Tu l’appelleras Ismaël, car le Seigneur a entendu ton cri de détresse. »

‭‭Dieu entend, Dieu exauce !

Par la suite, cette promesse s’est réalisé : Ismael eu douze fils et deux filles.

Agar fut ainsi la souche de douze tribus qui devinrent considérables.

L’Ange précise sa bénédiction : v.12 « Celui-là sera un onagre d’homme, sa main contre tous, la main de tous contre lui, il s’établira à la face de tous ses frères. »

Ce verset décrit le genre de personne que l’enfant qui naîtra sera plus tard et ce qu’il adviendra de lui.

Dieu voit

v.13-14 « À Yahvé qui lui avait parlé, Agar donna ce nom : « Tu es El-Roï », car, dit-elle, « Ai-je encore vu ici après celui qui me voit. »

C’est pourquoi on a appelé ce puits le puits de Lahaï-Roï ; il se trouve entre Cadès et Bérèd. »

Agar fait ici l’expérience de la grâce de Dieu.

Elle appelle ainsi l’É ternel qui lui avait parlé du nom de « Atta-El-Roï (C’est toi le Dieu qui me voit) », et elle commémore cet événement en appelant le puits situé dans ce lieu inconnu, « Beer-Lachaï-Roï (le Puits du Vivant-qui-me-voit) »

En hébreu, Celui qui me voit, c’est aussi Celui qui me cherche.

Dieu entend et Dieu voit, et parce qu’Il entend et Il voit : Il intervient !

Dans la Bible, les noms communiquent un message : Dieu s’est révélé à Agar de façon de directe, et elle a répondu par la foi.

Dieu voit la détresse et l’affliction et Il entend celui qui L’invoque !

Il est le Dieu vivant et vrai : Il est Celui qui entend et Celui qui voit.

Saraï l’épouse d’Abram aurait dû le savoir, car c’est ce même Dieu vivant et vrai qui est apparu à Abram son mari.

Dans sa détresse d’être stérile, elle aurait dû se tourner vers Lui, car Il entend les affligés et voit leurs besoins.

Il accomplira miraculeusement Ses promesses qui ne peuvent l’être à l’aide d’une intervention humaine : Dieu n’a pas besoin de notre aide !

Accorder des enfants à une femme stérile ce n’est pas une grande affaire pour notre Dieu comme dit le psalmiste : « Il donne une maison à celle qui était stérile, Il en fait une mère joyeuse au milieu de ses enfants. Louez l`Éternel ! » (Psaume 113.9)

Ainsi Dieu va pourvoir aux besoins de la femme enceinte renvoyée dans le désert, parce que c’est un Dieu miséricordieux qui fait grâce. 

Le péché de Saraï était à l’origine de ce qui se passe ici, mais Dieu a utilisé ce mal pour le transformer en bien pour Sa gloire : Agar est devenue une matriarche dont la descendance a joué un rôle important dans l’histoire. 

Dieu n’est jamais surpris : Il sait tout. 

En tant que souverain de la terre, Il contrôle les événements et les êtres. Il sait aussi anticiper nos réactions.

Une leçon à en tirer

La leçon pour Saraï, Abram, Agar et même pour le chrétien aujourd’hui est claire : ceux qui servent Dieu doivent avoir confiance en Sa Parole, et ne pas renoncer à habiter dans cette Parole jusqu’à l’accomplissement de ce que Dieu a promis.

Il s’agit de supporter même l’épreuve jusqu’au bout avec patience. 

Dieu est un Dieu de Parole : Il est ce roc fiable hors duquel rien ne tient.

Il s’agit de résister à la tentation de laisser tomber ou de vouloir aider Dieu : Il n’a pas besoin de notre aide pour accomplir Ses promesses.

La bonne nouvelle de ce récit c’est que Dieu voit, entend et Il intervient.

Agar est le premier personnage de la Bible à parler du Dieu « vivant », car elle a vu concrètement qu’elle a été l’objet de la sollicitude de Dieu, alors qu’elle était perdue dans le désert, repoussée par son maître.

Notre Seigneur est appelé le Dieu vivant parce qu’Il est le Dieu qui Se révèle, Il ne Se cache pas. Il intervient dans les affaires de l’humanité. Il donne dans l’histoire des marques évidentes de Sa puissance.

Les justes ont éprouvé maintes fois dans leurs cœurs que Dieu les a soutenus, secourus. Le Dieu qui exauce la prière est un Dieu vivant, et il est bien naturel que ce soit après Lui qu’ils soupirent dans leurs détresses !

L’Éternel est un Dieu vivant par opposition à ces faux dieux qui ne parlent, ni n’agissent, n’entendent, ni ne voient, n’exaucent, ne délivrent. 

Pour Agar, c’est la bénédiction divine qui a fait que sa descendance soit multipliée.

C’est la bénédiction de Dieu qui peut aussi nous rendre fécond, multiplier nos fruits. C’est Dieu qui donne et tout nous vient de Lui.

Agar nous apprend une grande leçon ici : elle place sa confiance en l’Éternel, non pas dans l’avenir qu’elle voit, mais en Celui qui la voit.

Le regard de l’Éternel est rempli de compassion, Il ne vient pas pour écraser ou détruire, mais pour relever.

Agar sait que ce « voir de Dieu » signifie qu’il pourvoira à ses besoins, comme à ceux de son fils.

C’est la même chose qu’Abraham apprendra par la suite, lors de la ligature d’Isaac (Genèse 22) : Dieu voit et donne un substitut à la place du fils.

Plus tard, à Moïse, lors de l’épisode du Buisson Ardent, l’Éternel affirme : « J’ai vu… et j’ai entendu… » (Exode 3.7)

Dieu n’a pas changé, Il reste bon et miséricordieux.

Lorsqu’Il voit, Dieu ne peut pas rester inactif, à cause de Sa compassion.

Le S.eigneur sait encore aujourd’hui nous voir, dans nos détresses. Il ne reste pas indifférent.

Avoir vu que Dieu vit et qu’Il nous voit c’est suffisant pour aller plus loin : c’est assez pour nous donner des ailes, du courage, de la persévérance.

Agar retournera donc auprès de Saraï, mais pas pour être sous la tutelle d’une méchante maîtresse. Mais si Dieu a ordonné c’est que le même Dieu veillera, l’aidera dans cette épreuve.

v.13 « À Yahvé qui lui avait parlé, Agar donna ce nom : « Tu es El-Roï », car, dit-elle, « Ai-je encore vu ici après celui qui me voit. »

Agar est pénétrée de l’idée de la bonté de Dieu qui ne l’a pas abandonné dans son malheur, mais qui l’a vue, a fait attention à elle, à eu compassion d’elle. 

Le même Dieu qui a consolé Agar est prêt à nous consoler nous aussi aujourd’hui, si nous plaçons notre confiance en Lui.

Le psalmiste le dira : « le S eigneur est bon pour tous, plein de tendresse pour toutes ses œuvres. » (Psaume 145.9)

Conclusion

Dieu est fréquemment appelé le Dieu vivant et vrai : Il aime à exprimer et démontrer Sa puissance.

Dieu est un Dieu qui Se laisse toucher. Un Dieu présent en tout lieu à un humain qui souffre.

Dieu est un Dieu qui ne Se laisse pas enfermer dans les sanctuaires ou dans les rites, mais qui est là où pleure une jeune femme enceinte.

Avoir vu Dieu c’est important.

Avoir vu que Dieu vit et qu’Il nous voit, c’est suffisant. 

Puissions nous aussi dire à un moment : « Tu es le Dieu qui me voit. »

Oui Dieu voit notre condition humaine, nos faiblesses… Il ne détourne pas Son regard et nous remet en route vers Lui et vers les autres… 

Comme le psalmiste nous pouvons louer :

« Au chef des chantres. Du serviteur de l’Éternel, de David, qui adressa à l’Éternel les paroles de ce cantique, lorsque l’Éternel l’eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Il dit : Je t’aime, ô Éternel, ma force ! Éternel, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur ! Mon Dieu, mon rocher, où je trouve un abri ! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite! Je m’écrie: Loué soit l’Éternel ! Et je suis délivré de mes ennemis. Les liens de la mort m’avaient environné, Et les torrents de la destruction m’avaient épouvanté; Les liens du sépulcre m’avaient entouré, Les filets de la mort m’avaient surpris. Dans ma détresse, j’ai invoqué l’Éternel, J’ai crié à mon Dieu; De son palais, il a entendu ma voix, Et mon cri est parvenu devant lui à ses oreilles. » (‭‭Psaumes‬ ‭18‬.1-‭7‬)

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