LES YEUX LEVÉS VERS LE SEIGNEUR

LES YEUX LEVÉS VERS LE SEIGNEUR

Prédication Culte Du 18 Juillet 2021 Par Le Pasteur Claude Missidimbazi

Texte : Psaume 123

« 1 Chant des montées. J’ai levé les yeux vers toi qui sièges dans les cieux : 2 Oui, comme les yeux des esclaves vers la main de leurs maîtres, et les yeux d’une servante vers la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont levés vers le SEIGNEUR notre Dieu, dans l’attente de sa pitié. 3 Pitié, SEIGNEUR, pitié ! car nous sommes saturés de mépris, 4 nous en sommes saturés, nous en sommes gorgés. Les repus ne sont qu’une plaisanterie ! Aux arrogants le mépris ! »
Psaume 123.1-4

Le contexte

Dieu veut qu’on Lui adresse des demandes, des prières, des supplications et des actions de grâces. Pour se faire, prier selon les psaumes est une manière pratique qui nous aidera.
Le Psautier est un livre de prières et de louanges. C’est là son originalité par rapport aux autres livres de la Bible.Ces 150 psaumes nous font entrer en profondeur dans les relations entre Dieu et les hommes, nous font entrer dans l’expérience même du Peuple de Dieu.
Du psaume 120 au psaume 134, nous trouvons la collection des 15 cantiques des Montées. En méditant ces 15 psaumes, cantiques des Montées, nous avons une variété d’émotions : des encouragement, des reproches, des exhortations à louer et adorer Dieu.
Ce sont des chants de pèlerinage, censés renouveler la foi des croyants qui se rendaient au temple de Jérusalem, à l’occasion des fêtes religieuses. En effet, la loi ordonnait aux israélites de monter à Jérusalem aux grandes fêtes de l’année : la Pâques, la Pentecôtes et la fête des Tentes. On peut le lire dans Deutéronome 16.16 : « Trois fois par an, tous les hommes parmi vous se présenteront devant l’Eternel, ton Dieu, à l’endroit qu’il choisira: à la fête des pains sans levain, à la fête des semaines et à la fête des tentes. On ne paraîtra pas devant l’Eternel les mains vides. »

Dans le contexte du Psautier, ces psaumes sont des louanges, avec une atmosphère de louanges, d’adoration et de célébrations. Les pèlerins montaient à Jérusalem pour célébrer et chanter les merveilles de Yahweh et donc il y avait de la joie dans tous les cœurs.
Ce manuel du pèlerin est une bénédiction pour nous, car nous pouvons y trouver les propos, les paroles, les chants de ceux qui nous ont précédés dans le Seigneur.
Le psaume 123 parle de dépendance et de confiance.
Il est important de toujours insister sur la dépendance à Dieu. Le disciple quitte tout pour suivre le Christ. Compter totalement sur Dieu et rien que sur Dieu est la leçon la plus difficile que le pèlerin chrétien militant doit apprendre. Ce n’est pas facile mais c’est faisable par Sa grâce.

Aux versets 3 et 4 de ce psaume, l’auteur prie tout en étant conscient de son problème : « Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié : nous en avons plus qu’assez d’être méprisés. Notre âme en a plus qu’assezde ces moqueries des gens à l’aise,de ce mépris des gens supérieurs. »

Le mépris est souvent mal vécu. Cette prière d’attente et de supplication est celle du peuple de Dieu qui, au retour de son Exil, se voit méprisé, humilié par leurs voisins païens.Ils avaient conscience d’être un peuple de petits, pauvres, opprimés, méprisés, sans puissance économique, militaire ou politique. Mais loin d’être abattus par cette situation intolérable, ils se sont appuyés sur elle pour se tourner vers Dieu seul. 
Retenons ceci : Qui veut assumer les humiliations inéluctables de la vie, ne peut y parvenir de façon constructive qu’en se tournant vers le Seigneur qui élève ceux qui sont abaissés, courbés, abattus…

Je lève les yeux vers toi qui siège dans les cieux

Ici le psalmiste affirme d’emblée sa confiance absolue au Dieu qui siège dans les cieux :« Chant des montées. Je lève les yeux vers Toi qui siège dans les cieux. »

Le psalmiste commence en affirmant sa confiance en celui qui siège dans les cieux. Pourquoi se plaindre à Dieu si on ne Lui fait pas confiance ?
L’É ternel apparaît dans ce psaume, successivement comme :

  • Le roi qui siège au haut des cieux (v.1)
  • Le maître dont la main peut soustraire le serviteur au mépris des méchants (v.2) 

« Je lève les yeux » signifie que l’auteur regarde à l’Éternel pour obtenir la délivrance. 

Au verset 2, nous lisons « Oui, comme les yeux des esclaves vers la main de leurs maîtres, et les yeux d’une servante vers la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont levés vers le SEIGNEUR notre Dieu, dans l’attente de sa pitié. »

Pourquoi ce regard vers les mains du maître et de la maîtresse ? Ce n’est pas le regard de quelqu’un qui attend des ordres, mais de quelqu’un qui espère une réponse à un besoin. Ce regard exprime la dépendance plutôt que l’obéissance. Le psalmiste implore et attend une intervention secourable du Maître, comme l’indique les mots « dans l’attente de Sa pitié / jusqu’à ce qu’Il ait pitié de nous ». Nos yeux sont tournés vers Dieu jusqu’à ce qu’Il nous prenne en pitié.

Le texte insiste aussi sur le fait que Dieu est Celui qui siège dans les cieux. Dans le texte original il y a ces mots « vers Toi », répétés aux versets 1 et 2.« Vers toi qui siège » précise la direction, l’endroit et la personne vers qui se tourne le psalmiste. Cette personne est Yahvé, le Dieu, Elohim : le Dieu, Créateur, Roi qui domine sur toute la création.
Le psalmiste affirme donc sa foi, dans cette situation chaotique il a ce réflexe, cet élan de lever les yeux vers le Seigneur et de reconnaître qu’Il est le Créateur et son Roi.

« Comme les yeux de la servante sur les mains de sa maîtresse » Ce psaume est aussi une illustration du service : cette facette de la vie du disciple qui consiste à se comporter en serviteur. Le serviteur attend les ordres de son patron et dépend du bien et des dons de son patron.Le psalmiste lève donc les yeux vers Celui qui seul peut combler ses attentes. 

Ce psaume des Montées illustre qu’il y a des difficultés et donc des attentes dans le cheminement du pèlerin chrétien militant. Ce psaume nous apprend que quelque soit nos besoin, il ne faut pas compter sur une intervention humaine, mais lever les yeux vers le Seigneur, le Créateur et le Roi qui est au dessus de tout. 
Nous savons que notre Père céleste très bon nous écoute à chaque fois que nous allons vers Lui.
Levons les yeux vers le Seigneur, notre Dieu, plein de grâce, dans l’attente de Sa justice. Fixons nos regards sur le Seigneur sans nous fatiguer jusqu’à ce qu’Il nous sauve.

« … ainsi nos yeux sont levés vers le SEIGNEUR notre Dieu, dans l’attente… »
Il nous faut prier mais il nous faut aussi savoir attendre le temps de Dieu.
C’est souvent là que tout se complique parce que nous sommes très impatients, la plupart du temps.
Même quand on a la foi, on peut s’épuiser en attendant l’intervention de Dieu.
Le prophète Habacuc crie ainsi : « Jusqu’à quand, ô Eternel ? »

Nous devons apprendre à persévérer en attendant l’action de Dieu. 

Qu’arrive-t-il lorsque nous levons nos yeux vers Dieu par la foi ? Est-ce qu’Il nous répond tout de suite ? L’épreuve de la patience nous invite à frapper à la porte jusqu’à ce qu’elle nous soit ouverte. 
Par ailleurs, Dieu sait faire la part des choses entre ce dont nous avons besoin immédiatement et les autres choses.

Le problème c’est le mépris 

Aux versets 3 et 4, s’exprimant au nom du peuple, le psalmiste se tourne vers le Seigneur pour obtenir de l’aide : 
« Pitié Seigneur ! Pitié ! Car nous sommes saturés de mépris. Use de grâce, envers nous ! Nous en sommes saturés, nous en sommes gorgés ! Accorde nous ton appui. Seigneur, oui, accorde nous ton appui car nous n’en pouvons plus d’être méprisés. Nous en avons plus qu’assez de l’ironie des insolents et du mépris des arrogants. »

Dans ces deux versets, l’auteur cerne le problème mais en même temps nous donne la solution.
Le problème c’est le mépris, le fait d’être considéré comme indigne d’attention.
Le peuple avait conscience d’être un peuple de petits, de pauvres, d’opprimés, de méprisés…« C’en est trop, nous sommes rassasiés * du rire des satisfaits, du mépris des orgueilleux ! », « nous sommes gavés, nous sommes saturés du rire des satisfaits ».

Le mépris est un sentiment/émotion intense, négatif mélange de dégoût et de colère à l’égard d’un individu, de soi-même ou d’un groupe d’individus perçus comme inférieurs ou sans intérêt. 

L’expression de ras-le-bol de ceux qui sont bafoués est ici très forte. 
Ce sentiment d’être méprisé est aussi d’actualité pour nous (probablement), face aux injustices exacerbées de ce monde.
Le mépris perce comme une épée et pénètre l’esprit plus que tout autre forme de rejet.

Nous pouvons subir le mépris, mais est-ce que pour notre nous ne méprisons pas aussi d’autres personnes ? Du haut de nos biens, nos richesses, nos aptitudes, notre intelligence, notre culture, nos diplômes, ne méprisons nous pas des individus perçus comme « plus petits » ? 
Quelles sont les personnes ou groupes de personnes que nous avons le plus de mal à respecter et à aimer ? Peut-on se dire disciple de Jésus si on entretient en soi, une parcelle de racisme, de haine, de mépris envers un individu quelconque, même ennemi ou adversaire ?
Dans Matthieu 5, le Christ Jésus a dit : « Si vous aimez seulement ceux qui pensent comme vous, que faites-vous là d’extraordinaire ? Même les païens en font autant. »

Le Christ veut nous montrer que faire les choses selon Son Esprit c’est accueillir ceux qui ne sont pas nos proches, donner à ceux qui ne se tiennent pas à nos côtés, ne pas écarter celui qui n’a pas de stature ni de statut…

Enfin, c’est un honneur d’être méprisé en tant que chrétien car notre Maître Lui même est allé vers les siens, et les siens ne L’ont pas reçu. Le Père a fait de Lui le Rédempteur du monde, « méprisé »« Homme de douleur, habitué à la souffrance ».

Ne nous laissons pas aller aux rires des satisfaits. Quoi que nous sommes ou que nous ayons, ce n’est pas parce que nous sommes plus forts, plus sages ou plus saints : c’est une grâce de Dieu et cela doit nous pousser à plus de reconnaissance ! Rendons grâces, éclatons de plus en plus en louanges, parce que c’est Dieu qui nous rassasie.
Nous ne devons pas être satisfaits de nos statuts, réputations, titres, diplômes, réussites, situations, nos biens et écraser de notre mépris les gens sans statuts, sans stature, faibles, pauvres, moins éduquées, etc.
On se gave de beaucoup de choses et on en oublie le Seigneur. Ne soyons pas orgueilleux à cause des biens matériels.

Les psaumes parlent beaucoup des pauvres. Ils y sont omniprésents, au point où certains on pu les intituler « prières des pauvres ». Pour rendre cela actuel, il nous faut comprendre que les pauvres, en esprit, c’est ceux qui sont dans la détresse et qui sont conscients de leur dépendance absolue à l’égard de Dieu. Le pauvre c’est celui qui compte sur Dieu et attend tout de Sa bonté. Le pauvre c’est ceux à qui il manque quelque chose et qui ne sont pas satisfaits. C’est ceux qui ont en eux un idéal jamais atteint et qui reste toujours pauvres et disponibles.
Au fond, devant Dieu, nous sommes tous pauvres.
Le Christ Jésus dira dans Matthieu 5 : « Heureux les pauvres de cœur, parce que c’est à eux qu’appartient le Royaume des Cieux. »

Le texte ne demande pas devenir forcément pauvre économiquement ou socialement pour être heureux.
Il s’agit plutôt d’un état d’esprit : ne compter que sur le Seigneur.

La solution est de supplier Dieu pour qu’Il fasse miséricorde 

Le psalmiste reconnaît « nous sommes saturés de mépris »« Des personnes orgueilleuses et arrogantes nous ridiculisent. » Mais le psalmiste reconnaît aussi quelle est la solution à son problème. 
Quelque soit la situation, aussi intolérable soit-elle, lançons un S.O.S au Seigneur. Adressons nos prières aux Seigneur, plein de grâce, dans l’attente de Son secours.
« Pitié, SEIGNEUR, pitié ! car nous sommes saturés de mépris… »
Quand nous subissons le mépris, comme le psalmiste, la solution est de supplier Dieu de nous accorder Sa grâce.
Cela a été le cas au temps de Néhémie lorsque le peuple de Juda est revenu de l’Exil. Nous lisons dans le livre de Néhémie, au chapitre 4 : « Lorsque Sanballat a appris que nous étions en train de reconstruire la muraille, il s’est mis en colère et s’est montré très irrité. Il s’est moqué des Juifs et a dit devant ses frères et devant les soldats de Samarie : « Que font donc ces misérables Juifs ? Va-t-on les laisser faire ? Vont-ils offrir des sacrifices ? Vont-ils finir leur tâche dans la journée ? Vont-ils redonner vie à des pierres ensevelies sous des tas de poussière et réduites en cendres ? » Tobija l’Ammonite était à côté de lui. Il a dit : « Qu’ils construisent seulement leur muraille de pierres ! Si un renard grimpe dessus, il la fera crouler ! » Ecoute, notre Dieu, avec quel mépris on nous traite ! Fais retomber leurs insultes sur leur tête et livre-les au pillage et à la déportation ! » ‭‭(Néhémie‬ ‭4:1-4‬)
L’É ternel a donné gloire à Son Nom face aux oppositions, face aux mépris : la muraille a été reconstruite.

Attendre le secours de Dieu, se remettre totalement entre les mains du Seigneur est la bonne réaction face aux oppositions, mépris, critiques… 

Comment ne pas être affecté par le mépris ? 
Comme le psalmiste, il nous faut porter notre regard vers Dieu. Il ne s’agit pas de jeter un coup d’œil furtif, mais de porter un regard attentionné, soutenu, confiant, plein de réflexion et d’adoration, rempli d’attente, concentré sur Dieu.

La miséricorde, la pitié, la grâce caractérise profondément notre Dieu. Le psalmiste en appelle à cette miséricorde divine sur laquelle il compte tant. Il ne se repose pas sur sa foi ni sa piété mais il fait confiance à ce Dieu miséricordieux.
Cette pitié de Dieu vient a notre rencontre pour nous soulever, pour nous secourir.
La miséricorde fait partie de l’identité même de Dieu, comme Il l’a révélée à Moïse : « Et l’Éternel passa devant lui, et s’écria : L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité… »‭‭(Exode‬ ‭34:6‬)
« Dieu est riche en compassion », nous dit l’apôtre Paul dans sa lettre aux Ephésiens, chapitre 2.

Calvin a pu écrire, en faisant ressortir avec beaucoup de justesse la situation précaire des serviteurs et servantes du Seigneur : 
« Il n’était pas question pour eux de se défendre eux-mêmes contre les outrages.Leur seul recours était dans la protection que leur Maître pouvait étendre sur eux. Dieu nous désarme à dessein et nous prive de tout secours humain afin que nous apprenions à nous confier en Sa grâce et à nous contenter d’elle seule. »

Conclusions 

Face au mépris que devons nous donc faire ? 
« Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins. »
‭‭(Hébreux‬ ‭4:16‬)‬‬
« … ayant les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la mène à la perfection; en échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu.»
‭‭(Hébreux‬ ‭12:2‬)

Croyons, en nous approchons du trône de la grâce, que le Seigneur par sa main puissante peut nous soustraire au mépris des méchants. 
Il intercède et a tout accompli pour que nous soyons secourus dans nos besoins. 

Seigneur enseigne nous a nous concentrer sur Toi. Fais que nous Te gardons toujours dans nos pensées !

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