UNE SEULE CHOSE EST NÉCESSAIRE

UNE SEULE CHOSE EST NÉCESSAIRE

Prédication Culte du 24 Janvier 2021 par le Pasteur Claude Missidimbazi

Titre : Une seule chose est nécessaire

Texte : Luc 10,38-42


« Pendant qu’ils étaient en route, Il entra dans un village, et une femme, du nom de Marthe, Le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, appelée Marie qui s’assit aux pieds du Seigneur, et qui écoutait Sa parole. Marthe était absorbée par les nombreux soucis du service ; elle survint et dit : Seigneur, Tu ne te mets pas en peine de ce que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée. »

Luc 10.38-42

Nous passons notre temps à courir, à nous inquiéter pour tout un tas de choses.
L’enseignement de ce récit de Luc nous invite à adopter une autre attitude : « Choisir le Seigneur, Lui accorder toute notre attention, pour écouter Sa Parole et La mettre en pratique vaut mieux que s’affairer pour des occupations matérielles même si ces dernières concernent le Seigneur Lui-même. »
Accorder toute notre attention au Seigneur, pour écouter Sa Parole et La mettre en pratique est la chose la plus importante de la vie.

Cette activité est irremplaçable.

Le contexte 

Ce récit, qui n’est propre qu’à Luc, nous indique que « Pendant qu’ils étaient en route, [Jésus] entra dans un village, et une femme, du nom de Marthe, Le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, appelée Marie… » (v.38)
L’expression « être en chemin », ou « être en route » situe bien ce récit dans le cadre du voyage vers Jérusalem : le Christ Jésus va vers Sa mort, Sa crucifixion mais aussi Sa glorification.
Il s’arrête donc dans un village où une femme nommée Marthe L’accueille chez elle. Elle a une sœur, Marie, dont elle est probablement l’aînée.
« Elle avait une sœur, appelée Marie qui s’assit aux pieds du Seigneur, et qui écoutait Sa parole. » (v.39)

Le récit attire d’emblée notre attention sur la position que prend Marie : la position du disciple qui écoute Son Maître. Le temps du verbe en grec indique même que Marie écoutait « sans cesse » ce que Jésus disait.


« Marthe était absorbée par les nombreux soucis du service. » (v.40) Elle était très occupée avec les tâches ménagères, fort affairée à tout préparer pour le repas.
L’attitude de Marthe au verset 40 contraste avec celle de Marie au verset 39. Il y a là une comparaison de deux attitudes à l’égard de Jésus.

Le verbe traduit par « était absorbée », « était affairée » renvoie à la fois à un état d’esprit mais aussi à une activité matérielle.
Il évoque la super activité de Marthe. Il peut être traduit par être absorbé, affairé, être tiraillé de toutes parts, être surchargé, être tracassé, être distrait… 
Il s’agit de s’extraire d’une réalité et être absorbé par plusieurs autres.
Marthe est donc absorbée par de multiples tâches, de nombreux travaux : le ménage, le service et tout ce qui concerne la préparation du repas.

Il faut bien comprendre que cet engouement, cette excitation est pour Jésus. Tout ce que Marthe fait ici c’est pour son Maître Jésus.
Cependant Marthe en fait trop et son service qui devrait être positif s’en trouve affecté. Ce n’est pas l’accueil chaleureux de Marthe ni ses préparatifs qui attirent la réprobation, si réprobation il y a.
C’est l’excès de son entreprise qui est critiqué et non le fait qu’elle veuille servir. Elle est préoccupée et en fait trop.

« … elle survint et dit : Seigneur, Tu ne te mets pas en peine de ce que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider. »(v.40)
Dans sa fatigue et sa solitude, Elle sort de son isolement, non pas pour dialoguer mais pour se plaindre auprès du Maître Jésus. Elle s’en prend à Jésus dont elle critique l’indifférence : « Cela ne te fait-Il rien ? »

C’est un appel à l’aide.
Cette question, qui implique un reproche, attend une réponse négative.

« Tu n’as pas pensé au fait que Marie me laisse seule ? »
Le temps du verbe en grec montre que dès le début et jusqu’au moment où Marthe se plaint à Jésus, elle n’a pas été aidée par sa sœur : « ma sœur ne fait rien, je fais tout le travail »
Marthe est très dévouée mais vit assez mal que les autres ne le soient pas autant. Elle leur en fait donc le reproche.

« Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. »
La réponse du Seigneur est inattendue. Le Christ n’enjoint pas Marie à aider sa sœur, Lui qui pourtant prône l’amour du prochain.
Dans l’introduction de cet évangile, Luc attire notre attention sur le fait qu’il écrit au sujet de Jésus. Au moment où il rapporte ces faits, nous devons avoir à l’esprit que le Christ Jésus est déjà mort, ressuscité et exalté, glorifié comme étant le Seigneur !

Remarquons la solennité dont fait preuve Luc dans ce passage : trois fois le Christ Jésus est désigné comme le Seigneur !Ainsi Celui qui répond, Celui qui va parler c’est le Seigneur, c’est Celui qui a l’autorité. Ce qu’il va dire est important, ce qu’Il va dire est une révélation.

Le Seigneur répond à Marthe que « Beaucoup de choses pèsent sur ton cœur et tu as des difficultés à cause de cela »« Marthe, tu te tourmentes pour beaucoup de choses et pourtant une seule est nécessaire ».
Le Christ Jésus trouve que Marthe s’agite de trop, elle se soucie trop. 
C’est une femme bien intentionnée mais menacée par ses soucis, par ses préoccupations.

Le texte évoque ainsi avec précision un danger de la vie chrétienne : le danger de se soucier, d’être menacé par les soucis.

C’est un des thèmes favoris de l’évangile de Luc. Nous le voyons notamment au chapitre 8 de Luc. Dans la parabole du Semeur, le Seigneur enseigne que les soucis de la vie peuvent étouffer la Parole semée dans un cœur : « «La semence tombée au milieu des ronces » représente ceux qui ont écouté la Parole, mais en qui elle est étouffée par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, de sorte qu’elle ne donne pas de fruit. »(v.14)
Le souci est un danger pour la foi chrétienne. Luc développe abondamment ce thème comme aux versets : 

  • 12.22 & 26 « Jésus ajouta, en s’adressant aux disciples : — Ne vous tracassez pas sans cesse en vous demandant avec inquiétude : « Qu’allons-nous manger pour vivre ? Qu’allons-nous mettre pour être habillés ? » … Si déjà vous n’avez pas de pouvoir sur ces petites choses, pourquoi vous tourmentez-vous pour les autres ? »
  • 12.11 « Quand on vous traînera dans les synagogues devant les juges ou devant les autorités du monde, ne vous préoccupez pas avec anxiété de ce que vous aurez à dire pour votre défense ni de la manière dont vous le présenterez. »
  • 21.34 « Faites donc bien attention, veillez sur vous-mêmes pour que vos esprits ne s’alourdissent pas à force de bien manger, de trop boire et de vous tracasser pour votre vie de tous les jours, sinon ce grand jour vous surprendra tout à coup. »

Les soucis menacent la démarche de foi à l’égard du Christ Jésus !

Le Christ nous enjoint à ne pas nous laisser gagner par cette puissance qu’est le souci : pas de soucis, pas de tracasseries, pas d’agitation, pas d’éparpillement !

« N’oublie pas l’essentiel » nous dit Jésus. Et l’essentiel c’est la Parole de Dieu !

Ce que condamne le Seigneur, chez Marthe, ce n’est pas son travail ni la chaleur de son accueil actif mais l’excès d’agitation qu’elle semble y mettre. 
Chaque fois que je me laisse gagner par l’inquiétude et l’agitation, je suis appelé à suivre l’exemple de Marie et à me retrouver aux pieds du Seigneur.

Être agité, soucieux de trop, c’est le signe que nous avons perdu notre relation avec Dieu.
Les soucis sont des menaces et rongent notre vie intérieure et nous séparent du Seigneur. 
Jung a écrit que « l’agitation n’est pas une œuvre du démon mais le diable lui même. »

Marthe est troublée, inquiète mais celui qui vit dans la présence de Dieu est calme et serein.
Le climat actuel avec la crise pandémique s’accompagne d’une crise psychique : les gens ne vont pas bien, ils sont agités, troublés…
Le Christ comprend, Il ne condamne pas le travail de Marthe mais Il veut nous apprendre à revoir nos priorités.
L’Éternel comprend nos soucis et nos préoccupation ; mais Il met de l’ordre dans tout cela. 

Les soucis sont des menaces ; ils rongent nos vies intérieures. Face à cela, le remède, c’est de se mettre aux pieds du Seigneur.

Dieu ne laisse pas ses enfants s’étouffer ou s’égarer.
L’Éternel apporte une parole et Il apporte une présence. Nous devons nous ressourcer aux pieds de Jésus pour éviter de nous laisser gagner par les soucis, l’inquiétude et l’agitation. 
Nous devons apprendre la dépendance à Dieu et la totale confiance. 
Comme il est dit dans 1 Pierre 5.7, « Déchargez-vous sur Lui de tous vos soucis, car Lui-même prend soin de vous…».Nous lisons aussi dans Esaïe 30.15 que « C’est dans la tranquillité et la confiance que serait votre force… ».

Le Christ a parlé des choses qui constituaient son univers, le monde dans l’époque qu’Il vivait. Jésus parle de la réalité du quotidien ; dans tous ses discours, on voit qu’il est dans le vécu : maisons, portes, fenêtres, grains semés et récoltés, outres, vase, parfums, levain, ivraie, sel, manteau, couverture, pièces d’argent, coffre, trésor, poissons, querelles entre voisins, mariage, oiseaux du Ciel, météo, temps et saisons, intendance…Dans Ses paraboles, le Christ parlent des choses communes, Il n’est pas déconnecté de la réalité de la vraie vie. 

Quand Il dit à Marthe qu’elle s’agite pour beaucoup de choses, c’est bien en connaissance de cause. Quand Il s’adresse à Marthe, Il sait que les choses sont capables d’étouffer la foi et de détruire la relation avec Lui. 

Le Christ n’est pas contre les choses, mais Il nous met en garde que ces choses étouffent la foi et prennent la place de Dieu.
Dans son chapitre « La bénédiction de ne rien posséder », Tozer dit : « Les racines de notre cœur ont poussé au milieu des choses et nous n’osons en arracher une seule de peur de mourir. Les choses nous sont devenues nécessaires. Ce qui n’était pas le cas à l’origine. Les dons de Dieu ont maintenant pris la place de Dieu et tout l’ordre de la nature est renversée par cette monstrueuse substitution… »

Aujourd’hui on court derrière les choses. Pourtant les choses n’ont rien avoir avec le bonheur de l’homme. Mais l’on croit que plus on possède et plus on est heureux. 

Souvent ce n’est pas l’évangile qui nous donne du souci, ou le fait que les hommes se perdent loin de Dieu. C’est plutôt des soucis « matériels » qui nous préoccupent.
Les choses sont au milieu de nous mais le plus grave c’est que nous sommes totalement absorbés dans les choses. 
Le Christ n’est pas contre les choses, mais contre les choses mal utilisées. Le Seigneur peut donner les choses, mais ce n’est pas là le cœur de l’évangile. La bénédiction de Dieu ne réside pas dans le fait d’avoir des choses, des biens matériels comme veut le faire croire l’évangile de la prospérité. 
L’Evangile c’est Jésus qui est venu pour chercher et sauver ceux qui sont perdus. Là où Il est fidèle, c’est dans la réponse à un cœur qui se repent, c’est dans le pardon et le don de la nouvelle naissance. 

« Or une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée. »

Aux yeux du Seigneur une seule chose est nécessaire : la Parole de Jésus passe avant tout souci temporelle.
La priorité doit être donnée à la Parole de Dieu : l’unique nécessaire !

Dans ce passage, le Christ Jésus nous enseigne que L’amour de Dieu et l’écoute de Sa Parole ont droit à la priorité dans les préoccupations des hommes ! 
Marthe sert le Seigneur, mais Marie aussi sert le Seigneur, et son service est différent de l’agitation et l’inquiétude de sa sœur : c’est un service qui se passe à genoux, aux pieds du Maître.
Jésus exprime clairement que le service de Marie est le plus important et le seul nécessaire.
Quand Jésus passe, quand retentit l’appel de l’Évangile et l’annonce du Royaume la seule chose importante est de s’arrêter pour L’écouter et pour Lui répondre. Il n’y a rien de plus important.

Les soucis, empêchent bien des gens sincères de connaître par expérience le Christ.

Les tracasseries, tiraillements au quotidien sont la preuve que nous ne sommes pas à l’écoute de Jésus. Cela indique que nous n’avons pas compris que le Christ donne la priorité aux choses célestes spirituelles, au dessus des choses matérielles.Ne rien posséder mais connaître Dieu est une grâce incroyable : nous vivons pour les choses éternelles pas pour les choses passagères de ce monde.Le Christ Jésus dit : « Cherchez d’abord le Royaume de D ieu et Sa justice… » Matthieu 6.33 «Faites donc du royaume de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux votre préoccupation première, et toutes ces choses vous seront données en plus.»

Le Christ est réaliste. Il ne dit pas de renoncer au monde et d’aller se cacher, s’isoler. Il sait que l’homme doit manger, boire, se vêtir mais Il donne à chaque disciple une hiérarchie des priorités : Sa présence et Sa Parole. Dieu n’est pas une chose : Il est la vie.

Une seule chose est nécessaire : « Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée. »

Le Christ Jésus n’a pas voulu démoraliser Marthe, Il n’a pas dévalorisé ce qu’elle fait. Mais, avec bienveillance, Il l’invite à se concentrer sur une seule tâche.En l’appelant « Marthe, Marthe » (vocatif) il y a beaucoup d’affection et Il veut l’amener à réfléchir et à faire la distinction entre ce qui est essentiel et ce qu’il est superflu.
Qu’en est-il de nous ? Souvent dans nos vies actuelles, il y a beaucoup d’éparpillement. Marthe a reçu Jésus avec chaleur, mais elle ne Lui a pas donné toute l’attention requise.
Comme Marthe, nous pouvons être content d’accueillir le Christ dans notre vie mais la faute est de ne pas donner toute notre attention au Seigneur. Donnons à Jésus notre attention pleine et entière, donnons Lui la priorité.
Le Christ Jésus dit dans Jean 10 que « mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent » : lorsqu’on est né de Dieu, on se réjouit d’entendre Sa voix. L’homme spirituel mange et digère les Paroles du Seigneur et c’est comme ça qu’il prend des forces.
Nous sommes souvent écartelés entre mille préoccupations, solicitations et distractions. Nous vivons avec trop de poids, trop de surcharges. Il faut faire un tri dans nos vies entre ce qui est superflu et ce qui est essentiel. Il faut se délester et ne pas continuer à amasser.
Quel est donc cet unique nécessaire ? C’est de faire ce que faisait Marie : assise aux pieds du Seigneur, elle écoutait Jésus. 
La Parole de Dieu et Son écoute devraient passer avant toute préoccupation temporelle. 
Le Christ ne déprécie pas le travail de Marie, les deux services sont utiles et nécessaires mais il y a un ordre de priorité. Il faut bien sûr travailler, s’adonner aux activités nécessaires mais pas avant d’avoir passé du temps dans la présence des S.eigneur.

Écouter la parole de Dieu pour la mettre en pratique : Voilà donc le premier devoir de l’homme !C’est la seule nécessité absolue et radicale.

Le Christ nous donne ailleurs les mêmes recommandations : 

  • Luc 4.4 : « Jésus lui répondit: Il est écrit: L’Homme ne vivra pas de pain seulement » ; Nous devons mettre Dieu en priorité dans tout ce que nous faisons et disons. Écouter la Parole de Dieu et La mettre en pratique, c’est l’unique nécessité de nos vies de chrétiens ;
  • Dans la parabole des Deux Maisons (Luc 6), le Christ nous enseigne que ne pas écouter la Parole de Dieu c’est manquer de sagesse et bâtir sa maison sur le sable, sans fondation ; Il ne suffit pas d’entendre la Parole de Dieu : Il faut L’accepter et La mettre en pratique ;
  • Dans la parabole du Semeur (Luc 8), le Christ nous enseigne qu’écouter la Parole de Dieu c’est devenir une terre qui porte du fruit ;
  • Dans Luc 11.27-28, le Seigneur définit le vrai bonheur : « Jésus venait de parler ainsi, quand une femme s’adressa à lui du milieu de la foule: « Heureuse est la femme qui t’a porté en elle et qui t’a allaité! » Mais Jésus répondit: « Heureux plutôt ceux qui écoutent ce que Dieu dit et le mettent en pratique! » »
  • ‭Enfin, Il affirme en Luc 8.21 « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent ce que Dieu dit et qui le mettent en pratique. »

Conclusions 

La Parole de Dieu et Son écoute devraient passer avant tout autre souci temporelle.
Quel est notre amour pour l’écoute de la Parole de Dieu ? Est-ce la meilleure part de nos journées ? 
Choisissons le Seigneur : le plus important est de se tenir dans Sa présence, de recevoir Ses Paroles avant d’aller servir les autres. 
Le Seigneur nous sert en nous donnant Sa présence, Sa parole et Sa bénédiction 
Comme le psalmiste le dit en Psaume 119, affirmons « Ma part ô Éternel, je le dis, c’est d’observer Ta Parole ».

Le Seigneur nous demande simplement de Le suivre comme la brebis qui reconnaît la voix de son maître. Il nous adresse un message concernant la hiérarchie de nos priorités.
Lâchons les choses qui sont les sources de nos soucis, inquiétudes pour nous asseoir aux pieds du Maître pour L’écouter et suivre Ses instructions.
Déchargeons nous sur le Christ Jésus de tous nos soucis. 

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