UNE CONFIANCE AVEUGLE

UNE CONFIANCE AVEUGLE

Marc 10. 46-52
(46-48) Ils arrivèrent à Jéricho. Jésus et ses disciples sortaient de la ville, accompagnés d’une foule nombreuse. Bartimée, fils de Timée, un mendiant aveugle, était assis au bord du chemin. Lorsqu’il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier: « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » Mais beaucoup le rabrouaient pour le faire taire. Lui, cependant, criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » (49-50) Jésus s’arrêta et dit : « Appelez-le ! » On appela l’aveugle en lui disant : « Courage, lève-toi, il t’appelle. » A ces mots, il jeta son manteau, se leva d’un bond et vint vers Jésus. 51-52 Jésus lui dit: « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Maître, lui répondit l’aveugle, « fais que je puisse voir ! » « Va », lui dit Jésus. Parce que tu as cru en moi, tu es guéri. Aussitôt, il recouvra la vue et suivit Jésus sur le chemin.

Introduction
Jayne est le prénom de ma seconde fille de 2 ans. C’est aussi le prénom (Jane) de la mauricienne de 14 ans, gagnante de la 2e édition The Voice kids ; émission de concours de chant qui voit l’éclosion de jeunes talents. Cette gagnante est aveugle et son désir le plus cher était de participer à ce concours. Elle a fait bien plus, elle l’a gagné.
L’évangéliste Marc nous rapporte le récit d’un homme de Jéricho. Il faisait partie probablement des célébrités de la ville de Jéricho. Plus connu aux portes de la ville, personne ne pouvait le rater, un vrai personnage public ; mais lui, ne se doutait de rien.

Lisons donc ce récit dans l’évangile de Marc 10.46-52.
Ce que nous venons de lire fait écho à notre Jayne la chanteuse. Notre homme de Jéricho, Bartimée, est aveugle, mendiant, et désire vivement recouvrir la vue. Qui de nous, comme Bartimée, ne voudrait pas se sentir bien dans sa peau ? Qui de nous ne voudrait pas un miracle ? Je pense que tous nous voulons nous sentir bien dans notre peau.
Méditons donc ce texte de l’aveugle de Jéricho, un récit que l’on retrouve également chez Luc, avec une légère différence chez Matthieu.

Le thème de ce message est : Une confiance aveugle !
(Luc 18.35-43.
Matthieu 20.29-34, il y est question de deux aveugles pour un seul chez Marc. L’auteur ajoute que la foule se réjouissait et louait Dieu suite à cela.)
Idée homilétique
Nous verrons 3 raisons d’avoir une confiance aveugle en Christ :
– Christ nous rend persévérant (v. 46-48)
– Christ nous écoute (v. 49-50)
– Christ nous exauce (v. 51-52)
(1) Christ nous rend persévérant (v. 46-48)
Bartimée, est aveugle. Il a probablement imaginé comment pouvait être le monde réel et désire ardemment voir la lumière du jour. Il cherche absolument à rencontrer Jésus le faiseur de miracles, qui est dans le coin. Mais avec la foule nombreuse qui le suit, Bartimée n’a d’autres choix que de crier pour se faire entendre ; et rien n’y personne ne peut l’arrêter. « Fils de David, aie pitié de moi ! ». Nos enfants, nos neveux et nièces nous ont déjà donné des cris dignes d’Oscars dans les supermarchés et magasins, mais ce n’est pas ce genre de cris dont il s’agit. Ceux de l’aveugle de Jéricho nous rapprochent plutôt des cris de détresse (« à l’aide », « au secours »).

Mes amis, Bartimée est en situation d’impuissance et ses cris ne sont pas des blagues. Combien aujourd’hui, dans leur détresse, participent à des réunions d’orateur qui disent faire des miracles ? Le problème physique qui n’a trouvé aucune solution depuis toujours tombera-t-il aujourd’hui avec un tel charlatan ? Non ! Il ne fait qu’abuser du profond désespoir qui atteint ses victimes.

Ayant dit cela, je ne me permettrai pas de juger cet aveugle qui cherche une guérison à tout prix, et désire rencontrer celui qui peut changer le cours de sa vie ; celui qui peut lui redonner un statut dans la société. Son statut actuel de mendiant n’est pas des plus confortables et il ne veut pas s’en contenter. Beaucoup, lorsque leurs frères ou soeurs sont en difficultés, ou encore traversent des périodes difficiles, veulent jouer aux défenseurs de Jésus. Certains diront par exemple : « Ton sujet de prière va même finir par fatiguer le Christ. Change de disque ! ». Oui, à certains moments, il faut savoir lâcher prise, mais à d’autres, comme le prouve notre texte, il faut savoir garder la foi et espérer contre toute espérance.
Bartimée veut croiser la route de Jésus pour recouvrer la vue, il veut voir. Il veut voir la lumière du jour et Dieu, qui dans sa souveraineté conduit les circonstances, lui permet de rencontrer la lumière du monde ! Marc, joue sur le fait que Bartimée soit aveugle pour écrire qu’il entend Jésus. Voilà la seule façon qu’il avait de reconnaître Jésus : à sa voix et ses dires ! Il a persévéré et a tenu bon jusqu’à ce que Christ réagisse.

(2) Christ nous écoute (v. 49-50)
Bartimée a entendu parler Jésus et l’a appelé. Jésus entend crier Bartimée et l’appelle. Les cris de l’aveugle de Jéricho ont servi de stimulant à la réaction de Jésus. Nous abordons ainsi notre seconde raison : Christ nous écoute.
Christ appelle Bartimée. Cette attitude de Christ est similaire à la compassion de l’Éternel envers celui qui est en détresse. Comme l’a affirmé David au Psaume 34 : « Quand un malheureux crie, l’Éternel entend, et il le sauve de toutes ses détresses ». Jésus affirme encore une fois ici sa connexion au Père et sa nature divine : Jésus est Dieu.

Dieu a appelé son peuple hors d’Égypte, il l’a libéré de 400 ans d’esclavage et Moïse a été son messager. Marc apporte une petite précision dans notre texte qui nous rapproche assez de cette situation mosaïque : Jésus fait convoquer Bartimée. « Appelez-le ! ». Cette déclaration du v. 49 peut attirer notre attention aujourd’hui à juste titre, car selon l’ordre du Christ, nous sommes messagers. Et donc à l’image de Marc, nous devons annoncer la Bonne Nouvelle, l’Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu. En tant qu’enfant de Dieu nous avons une mission : être des porteurs de lumière dans ce monde aveugle. C’est à nous de pointer le doigt vers Jésus, avec des paroles d’encouragement envers ceux qui nous écoutent.

Alors toi qui m’écoute ce matin : « Viens à Jésus, il t’appelle, courage, va vers lui ! ». Bartimée n’a pas pu résister à ce vibrant appel de Christ, une réponse d’espoir à son appel de désespoir. Jayne la chanteuse gagnante de The Voice Kids avait rêvé rencontrer un jour Patrick Fiori dont elle est fan. Encouragée par ses parents au concours de chant, elle a eu Patrick pour coach, elle a pu le toucher et, son rêve est devenu réalité. Ceux qui comme Bartimée entendent cet appel du Christ ce matin à venir vers lui, et qui n’ont pas encore franchis la ligne, n’endurcissez pas vos cœurs. Ne résistez pas et ne tardez plus, il faut bondir vers Christ !

(3) Christ nous exauce (v. 51-52)
Nous venons successivement de voir qu’une confiance aveugle en Christ nous rend persévérant et il nous écoute. « Que veux-tu que je fasse ? ». C’est avec cette question que nous verrons la dernière raison : Christ nous exauce.
L’aveugle de Jéricho, est 13e récit de miracles de cet évangile de Marc. Néanmoins, parmi les miracles du Christ, ceux que nous avons reçus ont été écrits pour notre enseignement. Je ferai donc remarquer ceci avant d’aborder ce dernier volet. Il n’est pas question d’une quelconque formule magique ici. Parce que j’ai crié à Jésus, il doit m’exaucer forcément ? Bien sûr que non ! Christ n’est pas le génie de la lampe d’Aladin, ni le père noël, et encore moins notre marionnette. En tant que Fils, il sait comme Dieu notre Père, ce que doit être notre absolue nécessité, l’indispensable pour notre quotidien, ce qui est bon pour nous.

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Voilà une question qui peut nous être posée encore aujourd’hui comme à Bartimée. Malgré les avancées technologiques, les maladies, les naissances complexes, les malformations congénitales, les stérilités, … Toutes ces lourdeurs et tares physiques sont toujours là. Quand nous prions Dieu, nous voulons, comme Bartimée, qu’il nous exauce : nous voulons un miracle. Cette question posée vaut plusieurs possibilités de réponses, elle est comparable à un chèque en blanc, déjà signé et dont le montant est à définir. Le miracle que nous désirons doit être son miracle pour nous !
L’aveugle de Jéricho était obsédé, il n’avait qu’une seule chose en tête et sa réponse face à la proposition de Jésus va dans ce sens : il veut voir. Notre cher Bartimée est déterminé, il veut sa guérison. Jayne notre chanteuse, quant à elle, n’avait souhaité, dans sa détemination, qu’une participation, mais elle ressort de ce concours avec une année de cours de chant ainsi qu’une amitié avec Patrick Fiori, son idole. La réponse de Jésus peut quelque peu surprendre. À la demande de Bartimée, Jésus répond : « Va ! ». Cette réponse va au-delà de sa demande et l’incite à croire ce que dit le Maître, comme il a cru qu’il pouvait le guérir.

Cette injonction « Va ! » de Jésus implique deux choses. La 1ère est que Bartimée peut voir et il voit. La seconde est qu’il décide seul désormais de la direction qu’il veut prendre. Avant, il ne voyait rien et c’était les autres qui décidaient parfois du chemin qu’il allait prendre.
Comme nous le rappelle le v. 46, il avait des points de repères fixes et ce n’est certainement pas toute la ville de Jéricho qu’il pouvait parcourir. L’ex-aveugle, alors à mobilité réduite, occupait un poste de mendiant à l’entrée de la ville. Son handicap limitait ses actions et ses réactions. Maintenant, non seulement il voit, mais il peut faire des choix de feuille de route : vive la liberté ! Plus rien ne peut l’empêcher de profiter et rattraper tout ce qu’il n’a pas pu faire avant. Ou encore suivre celui qui lui a rendu la vue, pour ainsi en apprendre sur son sauveur afin de vivre la vie telle qu’elle doit être réellement.

Face à ce dilemme, Bartimée fait preuve de sagesse. Sa soif de liberté lui a donné de rencontré Christ ; aussi, il choisit de rattraper son temps perdu avec lui : il suit Christ. Le v. 52 qui est le commentaire même de Marc, l’écrivain, confirme cela : « Il recouvra la vue et suivit Jésus sur le chemin ». Christ l’a exaucé parce qu’il avait la foi. Sans nous culpabiliser ce matin, avons-nous la foi que ce message de salut agit encore aujourd’hui ? Nous ne pouvons que formuler des projets et les soumettre à l’approbation de notre maître, qui seul a le dernier mot.
En préparant ce message, j’ai réfléchi sur ma confiance en Jésus, si elle est aussi aveugle que l’était celle de l’aveugle de Jéricho. Cela m’a poussé à formuler deux demandes à Dieu : avoir un coeur selon Dieu et que Dieu soit mon ancre et ma voile. J’invite chacun à mener aussi cette démarche et déposer devant Dieu des demandes personnelles reflétant sa volonté pour chacun. Lui seul nous exaucera sûrement et à sa guise.

Conclusion
L’entretien de Bartimée avec Jésus nous livre un message d’espoir concernant la confiance aveugle en ce que dit Jésus, Fils de Dieu ; en sa parole. Le fait de savoir qu’il nous écoute et nous exauce, selon sa volonté et son bon plaisir, doit nous pousser à davantage persévérer. Oui mes amis, nous avons à garder cette confiance aveugle en lui.
Le débat n’est pas de savoir s’il était aveugle de naissance ou qu’il le soit devenu par la suite. Aux yeux de chaque lecteur et à la compréhension générale, Bartimée est aveugle. Pour Marc, c’est son état actuel qui importe et c’est à partir de cet état que Christ agira. Même si certains parmi nous ont fréquenté les églises par le passé et que maintenant il y a un refroidissement, Christ est ce feu qui redonne la chaleur à ces corps qui ont pris froid. Christ apporte le renouveau et notre aveugle de Jéricho peut en témoigner.
Voilà le message de salut qu’a délivré Marc à ses lecteurs de culture romaine ; ce message est aussi pour nous. Bartimée est représentatif de tout homme aveugle face à l’Évangile de Christ, peu importe sa culture.
Ayons donc, non pas une ignorance aveugle de Christ mais bien une confiance aveugle en Lui.
AMEN !!!!!

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