PÈRE GLORIFIE TON NOM

PÈRE GLORIFIE TON NOM

Prédication Culte Du 03 Janvier 2021 Par Le Pasteur Claude Missidimbazi

Titre : Père Glorifie Ton Nom
Texte : Jean 12.27-28

« Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je ? Père, sauve-moi de cette heure ? Mais c’est précisément pour cette heure que je suis venu. Père, glorifie ton nom. » Alors, une voix vint du ciel : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »
Jean 12.27-28 

Nous avons cette année deux mots d’ordre :

  • celui de l’an dernier tiré du Psaume 46, « Arrêtez et sachez que je suis Dieu je domine sur les nations, je domine sur la terre »,
  • complété par celui de que nous lisons dans Jean 12  « Père, glorifie Ton Nom ».

Ce que Dieu a dit hier est toujours d’actualité : nous devons nous arrêter et prendre conscience que le Seigneur est Dieu. 
Ainsi, nous ne devons pas nous laisser ébranler mais nous arrêter, prendre conscience que Dieu est souverain et prier comme Jésus : « Père, glorifie Ton Nom »

Il nous faut apprendre dans le concret de nos vies ce que signifie glorifier Dieu.

Le contexte 

Les difficultés interrogent notre foi. Dans notre texte, le Christ Jésus se prépare à affronter Son « heure ».
Depuis le chapitre 11, verset 4, de l’Evangile selon Jean, l’heure de la glorification du Christ avait été annoncée. Nous voyons ici que cette heure est en train de sonner, d’aller vers son accomplissement.
Les versets 51 à 52 de Jean 11 proclament que la mort de Jésus entraînera l’ouverture de Son message à tous les hommes.
L’évangéliste présente le Christ dans toute Sa dignité de Fils en conversation avec Son Père.

Le trouble de Jésus 

Au verset 27 nous lisons « Maintenant mon âme est troublée », qu’on peut aussi rendre par « maintenant je suis profondément secoué, je suis dans l’effroi, je suis dans l’angoisse ».
Le Christ Jésus est parfaitement homme dans son trouble et son hésitation face à La Croix.
Le Christ Jésus nous partage Ses émotions intérieures et le mot grec employé pour « troublé » est fort : « je suis remué en différents sens, je suis agité… »

Dans ce trouble, Jésus pose cette question : « Et que dirai-je ? Père, épargne moi ce moment ? »

Le Christ Jésus vit l’expérience d’un Dieu qui est Père : Son Dieu nourrit les oiseaux, Il fait briller son soleil sur les méchants et sur les bons, qui s’adressent aux plus petits… 
Le Christ Jésus aime appeler Dieu, « Père ». Il le fait à plusieurs reprises dans l’Evangile de Jean comme au chapitre 20.17 : « Jésus lui dit : Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. »
Le Christ n’accumule pas les titres majestueux pour s’adresser à l’É ternel, mais Il L’appelle simplement « Père » parce qu’Il vit en intimité avec Lui. Il a constamment partagé cette appellation de « Père, Abba Père, Papa » avec Ses disciples, notamment dans la prière dite du « Notre Père ».

Le cri que pousse le Christ Jésus est à la fois un cri de confiance mais aussi une prière de soumission.
Cette conversation intérieure, le Christ l’exprime à l’extérieur, Il rend extérieur ce qui est caché. 

Un retournement remarquable 

« Mais c’est précisément pour cette heure que je suis venu. »Le « mais » dans le texte marque un retournement remarquable.Il y a la un revirement puissant et totale : « Mais oui c’est pour cette heure que je suis là » !
Le Christ Jésus est conscient de la gravité et de la puissance de la mort, mais pourtant Il ne se laisse pas aller à cette angoisse : Il prononce ce « mais » fort.
Jésus opère un retournement définitif pour dire Son accord avec le Père : « pour cela je suis venu vers cette heure, c’est précisément pour l’affronter sue je suis venu jusqu’à cette heure.»

Cela s’accorde avec d’autres prières du Christ exprimées dans les autres évangiles, telle que la prière à Gethsemane dans Marc 14.32 « Abba, Père, à Toi tout est possible, écarte de moi cette coupe ! Pourtant, non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux ! »
Le Christ Jésus exprime son accord avec le Père, Il se soumet à la volonté du Père.

Notre Seigneur était capable d’émotion face à la mort, mais aussi d’une résolution sans faille dans cette décision d’aller jusqu’au bout de son destin : mourir pour les péchés de tous les hommes.
Ce ressaisissement de Jésus Le conduit à s’engager vers l’heure, sa mission.
Le Christ se révèle comme étant le Fils, Il se comporte comme Fils. Être Fils ici signifie correspondre à ce que Son Père a prévu pour Lui.
Il est seul pour Se décider : « Je suis venu pour cette heure » exprime le moment de Sa décision personnelle.Il s’adresse au Père après avoir pris Sa décision. Il affronte seul ce combat intérieur et après avoir pris Sa résolution, Il peut Se tourner vers Dieu pour affirmer Son plein accord.
Pour Jésus c’est une heure sombre, mais aussi une heure de victoire : Il est prêt, il est résolu à aller jusqu’au bout de l’incarnation.
Nous aussi nous devons apprendre à cesser de « souhaiter » pour se mettre à « décider ». L’heure est venue de prendre position, de dire oui à la volonté de Dieu et d’adopter une soumission totale. Arrêtons de nous cacher dans la prière pour demander de l’aide à Dieu : il faut aussi répondre à ces prières en prenant des décisions fortes. Nous avons tendance à fuir quand l’heure de l’épreuve est là. L’épreuve révèle réellement si nous sommes dans la foi ou si nous ne l’avons jamais vraiment été. L’heure de l’épreuve est le moment où il ne faut pas fuir, mais au contraire s’engager et aller jusqu’au bout.
Le Christ Jésus a démontré de la force, de la volonté de faire et d’accomplir. Il est important qu’il y ait ce déclic spirituel pour dire « mais », pour dire « malgré les souffrances, les épreuves, j’ai pris la résolution de faire la volonté de Dieu, j’ai pris la détermination sans faille de ne jamais abandonner le Seigneur ». 
Le Christ Jésus ne cache pas Ses émotions, Il s’interroge mais Il affirme Sa détermination. Pour Sauver l’humanité Jésus ne doit pas être sauvé de cette heure, de l’épreuve, de la mort mais Il doit venir dans cette heure, Il doit entrer dans l’épreuve de la mort.
Nous avons tendance à prier pour demander d’être béni, de vivre bien… mais nous voyons qu’ici Jésus ne prie pas pour être sauvé de la mort mais Il prie pour entrer dans la mort, car Il sait que c’est là le dessein du Père. Jésus prie pour S’en remettre à Son Père, car Celui-ci peut tout, mais en même temps Il S’engage. 

Le thème de l’heure 

Ce thème de l’heure est très suivi, développé dans l’Évangile de Jean. Il y est employé 26 fois. A chaque fois ce terme parle d’un temps favorable :

  • Chapitre 2, « … mon heure n’est pas encore venue », Jésus répondant à Sa mère qui Lui demande d’intervenir aux noces de Cana ;
  • Chapitre 7, il semblait même impossible que Jésus soit touché, arrêté ou tué tant que « son heure » n’était pas arrivée : « Ils cherchèrent alors à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue ;
  • Chapitre 4, « Crois-moi, femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. », Jésus répondant à la femme samaritaine ; 

Le Christ Jésus en tant qu’homme entre dans l’accomplissement des desseins voulus par Dieu, dans l’accomplissement de la volonté de son Père.
Dieu dans Sa grande sagesse a préparé cette heure. Jésus est présenté comme le Fils de l’Homme qui vient vers l’heure. 
Pour nous aussi, en ces temps difficiles, l’heure est sombre. Mais l’heure est là non pas pour se décourager, démissionner et devenir infidèle. L’heure est là pour que nous disions un « mais », pour que nous puissions prendre de fermes résolutions.
L’Eglise vit dans l’heure de Dieu : Lui, Il sait ce qu’il se passe. Nous devons donc prier le Père : « Dans ces heures sombres donne moi de rester fidèle, de faire ce qui est juste. Que ce temps d’angoisse n’est pas une emprise sur mon espérance car je sais que Tu l’as déjà vaincu ! »

Le Christ ne veut pas Se sauver Lui même, Il affirme au contraire qu’Il vient pour sauver. Et cela signifie pour Lui d’aller vers l’heure, l’heure de cette mort.Pour que le grain de blé porte du fruit, il doit mourir : « si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance. » (Jean 12.24)

Père glorifie Ton Nom

Tout d’un coup ces paroles résonne « Père, glorifie Ton nom ».
Le Christ résolu, qui a accepté le projet de Son Père, cette mort sur La Croix fait jaillir ce cri avec force « Père glorifie Ton Nom, montre Ta splendeur de Père… »
Et le Père Lui répond : «  Alors, une voix vint du ciel : Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »

Dans notre passage, à trois reprises le mot grec « gloire » revient, avec des temps différents qui marque :

  • Le présent, maintenant : « Père maintenant glorifie Ton nom »
  • Le passé, hier : « Je L’ai déjà glorifié »
  • Le futur, demain: « Et je Le glorifierai encore »

Le Christ Jésus prie le Père de Se manifester comme Dieu, de révéler la splendeur de Sa présence.
Dans le chapitre 17, nous lisons « Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit : Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie ».
Glorifier Dieu dans le concret de sa vie C’est l’aimer jusqu’au bout.Lorsqu’on déborde d’amour, on s’oublie naturellement pour prendre à la personne aimée, on ne peut empêcher de publier partout la louange de celui qu’on aime.
Le Christ est absorbé, possédé par l’amour du Père, et c’est pour cela qu’Il Se plaît à parler sans cesse de Lui. Il Se plaît à Se faire petit devant Lui et à reconnaître qu’Il a tout reçu de Lui. Il Lui rapporte tout le mérite du plan de rédemption.
Toujours au chapitre 17, le Christ affirme « Je T’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’oeuvre que Tu m’as donnée à faire. »
Même au soir de Sa vie, le Christ S’adresse au Père pour résumer Sa mission ici bas. Ce n’est que lorsque le croyant peut dire la même chose, « je T’ai glorifié sur la terre », qu’il peut partir rejoindre Son maître.

Si dans le langage courant la gloire est généralement associée à la célébrité, dans le vocabulaire biblique la gloire (‘doxa’ en grec) consiste principalement à donner du poids. Glorifier quelqu’un c’est révéler quelqu’un tel qu’il est. Lorsqu’on parle de gloire dans la Bible, on parle d’éclat, de rayonnement.
Lorsque le Christ prie « Père, glorifie Ton Nom », Il demande qu’Il se révèle comme le seul Dieu vivant et vrai.

Glorifier Dieu dans le concret de nos vies c’est L’aimer. Lorsque l’on aime Dieu il n’y a pas de retenu, on est à fond, on ne calcule pas, on est absorbé par l’amour du Père et tout ce que l’on fait, on le fait pour Sa gloire. La passion nous fait faire des choses incroyables. Nous rêvons que les gens dans l’Eglise soit passionné de Jésus !
Le Christ Jésus est un passionné du Père. Le croyant qui reçoit l’Esprit de Jésus doit donc aussi devenir un passionné du Père !
Quand le Christ Jésus prie « Père, glorifie Ton Nom » c’est Son cœur même qui s’exprime ici. Il montre ce qu’il y a de plus important, de plus cher à Ses yeux, ce n’est pas Sa propre vie mais la gloire de Dieu.
« Père glorifie Ton nom » tel est la demande fondamentale du Christ. Elle surmonte comme une victoire dans la lumière, le moment de trouble, de questionnement de Jésus.
A ce moment, le nom du Père a été glorifié dans Son ministère, et Il le sera dans Sa mort et Sa résurrection. 
Glorifier Dieu dans le concret de sa vie c’est demander que le plan conçu par Dieu s’accomplisse et que la gloire de Sa volonté se manifeste. 
Même dans ces temps difficiles, même si nous ne comprenons pas tout, prions Père glorifie Ton Nom, que Ta volonté soit faite.

Je l’ai glorifié et Je le glorifierai encore

Verset 28 : « Alors, une voix vint du ciel : Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »

La réponse du Père ne tarde pas, la prière du Christ Jésus reçoit immédiatement l’assurance d’être exaucée. Il faut comprendre que le Père affirme au Fils que « Jusqu’à maintenant ce que Tu as été, ce que Tu as dit en Mon Nom, pour Ma gloire. Ton style de vie M’a glorifié, Ton message M’a glorifié et même dans Ta mort Je serai encore glorifié. »
Nous devons nous aussi entendre cette voix du Père « Je l’ai déjà glorifié » : « Je t’observe chaque jour, je te vois marcher pour Moi, je te vois penser aux autres, je te vois renoncer à ta vie, je te vois Me servir, je te vois Me louer, alors oui j’ai déjà glorifié Mon Nom dans ta vie. »
La réponse est éclatante, c’est le sceau divin qui vient sur la détermination du Christ Jésus qui a décidé d’aller jusqu’au terme de Sa mission. Le Père ne peut qu’être d’accord. La voix du Ciel confirme la volonté du Père sur la mission et l’œuvre du Christ Jésus.
Cette voix répond également à l’espérance des gens qui entouraient le Christ ce jour là (les grecs qui étaient venus adorer à Jérusalem et voulait Le voir). Elle répond à notre espérance à nous. Elle dit « Oui ! Je L’ai déjà glorifié, c’est bien Lui Jésus votre sauveur ! »

Nous devons revoir nos convictions, revoir nos doctrines à la lumière de la gloire de Dieu. 
Rien n’est plus important que la gloire de Dieu. 
Nous ne devons pas nous préoccuper en premier de notre bien être, de notre bonheur terrestre mais la priorité c’est la gloire de Dieu, c’est d’être épanoui en Dieu en faisant Sa volonté.

Le Christ a choisi de ne pas être sauvé tout de suite, mais d’aller jusqu’au bout, à la mort parce que c’était le dessein de Dieu, parce qu’Il savait que c’était le seul chemin pour que les hommes soient sauvés. 
En tant que disciples de Jésus, prenons chaque jour notre croix et suivons Le, renonçons à notre vie. Cela implique une mort à nous même. On suit le Christ Jésus maintenant, mais on Le suivra aussi après la mort, cela veut dire que là où Il sera, nous aussi nous y serons.
Il y a donc plus à gagner en renonçant à ces choses terrestres passagères qu’à vouloir toujours posséder plus. Nous n’avons rien apporter sur cette terre et nous n’en emporterons rien. 

Que notre unique passion, ambition soit de glorifier Dieu. Alors nous pourrons entendre cette voix intérieure : « Je l’ai déjà glorifié et je le glorifierai encore ».

N’oublions jamais que tout ce que Dieu fait tourne autour de Sa gloire. 

Alors que nous Le glorifions, nous serons surpris d’être heureux dans cet exercice même ! Il y a une jubilation de faire la volonté de notre Père. 
Le Christ n’était pas malheureux, Il n’était pas triste. Il n’avait pas de grandes possessions matérielles, maisons, gardés robes remarquables, de véhicules ou troupeaux. C’est pourtant Lui qui prêche et qui incarne le vrai bonheur ! Qu’est-ce qu’Il a qu’on a pas ? Il a été heureux de faire la volonté de son Père et de Le glorifier.
Tant qu’on arrive pas à ce point là, on erre, on tâtonne pour chercher notre satisfaction dans des lieux ou des choses où on ne trouvera jamais. 

Le bonheur avec Dieu est dans la mort à soi-même. Il est totalement différent de ce que le monde prône. Acceptons ce que Jésus dit, acceptons la définition du bonheur selon le Christ Jésus : « Heureux les pauvres en esprit : le Royaume des cieux est à eux ; Heureux les doux ; Heureux ceux qui pleurent… » (voir Matthieu 5).

Les exigences de Jésus nous dépassent parce qu’on ne veut pas lâcher prise et nous naviguons souvent dans la compromission entre deux mondes. Soyons comme le Christ qui n’avait qu’une seule préoccupation depuis le début : la gloire de Dieu. La seule chose qui Le dirige c’est de faire plaisir à Son Père, tant qu’Il a l’approbation du Père, Il est heureux !Parfois ça passait par le fait de dire des paroles durs, de chasser avec violence les vendeurs du temple parce que le Christ est animé du zèle pour la gloire de Son Père.

Conclusion

Dans Jean 14.13, le Christ Jésus déclare « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, de sorte que le Père soit glorifié dans le Fils. »
Même la dans la prière, il est d’abord question de la splendeur du Père, il est d’abord question du poids que nous donnons à la personne de Dieu.

Dorénavant en priant ne soyons pas obsédé par notre bien être mais prions plutôt pour que l’exaucement soit une occasion de témoigner du poids du Nom de Dieu, de Son amour, de Sa manifestation, de dire 
« Regardez ce que le Seigneur est capable de faire ! ». Prions plutôt comme ceci : « Exauce moi pour que ce soit l’occasion pour moi de rendre gloire à Ton Nom ! »
Glorifier Dieu c’est Lui donner du poids, qu’Il soit révélé comme le seul vrai Dieu, que Sa gloire resplendisse…

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