Prédication Culte du 4 août 2024 par le Pasteur Claude Missidimbazi
«Jude, esclave de Jésus-Christ et frère de Jacques, à ceux qui sont appelés, aimés de Dieu, le Père, et gardés pour Jésus-Christ:» De Jude 1:1
Introduction
La lettre de Jude est une lettre certes courte mais très riche d’enseignements.
Dans ce premier verset, l’auteur se présente comme le frère de Jacques, le cousin de notre Seigneur Jésus. Il s’adresse à ses lecteurs, et à nous aujourd’hui, avec trois mots pour définir l’identité du chrétien et la vie chrétienne.
Avec cette description de la vie chrétienne, Jude veut affermir notre foi. Son objectif est de définir l’identité du chrétien. L’un des fondements de la vie chrétienne est l’appel. En effet, c’est toujours Dieu notre Père qui nous appelle à lui pour devenir chrétien.
Mise en garde contre les faux enseignants
Ceux qui ont été appelés, Jude les distingue des faux enseignants (verset 4) contre qui il convient de lutter (verset 3). En effet, dans l’époque où Jude rédige sa lettre, il y avait des influenceurs qui donnaient un enseignement erroné à propos de la grâce de Dieu. Selon eux, on pouvait vivre sa vie comme on l’entendait, la grâce Dieu étant toujours là pour pardonner les péchés.
Comme souvent, les grands influenceurs ne sont jamais à l’extérieur mais toujours à l’intérieur. Ces personnes qui donnaient ces enseignements erronés sur la grâce de Dieu se trouvaient parmi les chrétiens.
Jude s’adresse donc au peuple de Dieu pour les mettre en garde contre ces faux enseignants et influenceurs.
Appelés
« Ceux qui ont été appelés », l’expression est au passé. C’est un mot plein d’assurance qui est adressé aux chrétiens à qui Jude écrit.
Le mot « appelé » reflète une réalité présente tout au long du Nouveau Testament. L’appel désigne la main tendue de Dieu pour appeler des injustes à vivre Sa grâce. Il signifie « sélectionné », « choisi ».
Le choix de Dieu est toujours le bon.
Depuis le début, Dieu est un Dieu qui appelle. Il n’a cessé d’appeler les hommes à Lui, et ce, malgré leur désobéissance.
On le voit avec Adam au commencement dans le jardin d’Eden. Après que celui-ci se soit caché de la face de Dieu après avoir péché, Dieu l’appelle « Adam où es tu ? »
Ensuite il appelle Abraham (Genèse 12).
Même quand les Israélites étaient désobéissants, il ne cessait de les appeler. Dieu s’est servi successivement de plusieurs hommes pour appeler son peuple à Lui : Moise, les Juges, le roi David, les prophètes…
Il est important de noter que Dieu appelle toujours avec un but précis. Il a voulu faire d’Israël, et de nous aujourd’hui les chrétiens, un peuple à part pour bénir les autres nations. Quand Dieu appelle, Il ne peut échouer car c’est Lui qui est derrière l’appel. Ainsi, nul ne peut être sauvé ni converti sans le vouloir de Dieu.
Voici le contexte dans lequel Jude s’inscrit lorsqu’il adresse cette lettre aux croyants.
L’appel à Jésus
Jésus a appelé des disciples pour les former et les envoyer. C’est ainsi que l’église est née avec un but précis : interpeller et inciter à foi tous ceux qui ne sont pas sauvés.
L’appel est un privilège qui implique une responsabilité. En gardant à l’esprit le but spécifique pour lequel Jésus nous appelle, nous ne pouvons nous perdre.
Quand le Seigneur appelle, quelque chose qui n’existait pas avant prend place dans nos vies. Dieu nous a choisis et nous a confiés une vocation qui n’est pas terrestre : les chrétiens sont appelés à devenir disciples de Jésus et à apporter la bonne nouvelle. Le peuple de Dieu doit être profondément différent des autres. Notre identité doit commencer par prendre conscience de notre appel : se mettre au service de Dieu à l’intérieur de Son Église à l’extérieur auprès de ceux qui ne le connaissent pas. Nous devons dire aux autres que Dieu les aime.
Répondre à l’appel de Dieu
Ce mot « appelé » implique un changement et un mouvement. La véritable conversion implique un mouvement
- du moi vers le Christ
- de l’indifférence à l’amour
- de l’ignorance à la vérité
- du doute à la confiance
- de l’impiété à la pureté
- de la tristesse à la joie
- de la peur à la paix
Nous devons répondre à l’appel de Dieu si nous voulons que cet appel ait un quelconque impact.
Notre Seigneur Jésus a ainsi pu dire «Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.» Matthieu 22:14
L’appel n’est pas quelque chose qui nous tombe dessus malgré nous. C’est quelque choose que nous acceptons consciemment.
Dieu nous appelle ; c’est à nous de répondre. Nous sommes libres de répondre à l’appel de Dieu en disant « Seigneur me voici, je décide de te suivre »
Accepter de suivre Jésus n’implique pas d’avoir une vie facile. L’appel implique de quitter quelque chose pour s’attacher à Jésus. Il faut prendre sa croix et suivre Jésus. Aujourd’hui, on nous présente un évangile simpliste en occultant la mort à soi même.
Tant que nous ne répondons pas à l’appel de Jésus, nous ne pouvons vivre en disciple.
Aimés de Dieu le Père
Alors que la précédente « appelés » fait allusion au passé, celle-ci fait référence au présent.
La formulation peut paraître un peu curieuse : « Aimés en Dieu le Père », c’est-à-dire dans la sphère de Dieu.
L’amour de Dieu est la source du don de son Fils (cf Jean 3,16). Tout ce que Dieu fait est toujours marqué de son amour.
L’amour accompagne et motive l’action de Jésus dans nos vies.
Un amour profond
L’amour le plus profond est l’amour de Dieu. Il ne s’agit pas d’une émotion, mais d’un acte réfléchi.
Lorsque l’on aime, on donne. « L’amour – don » est la base de notre salut. Dieu nous aimés en donnant Jésus, et Il nous aime encore aujourd’hui.
L’apôtre Jean qui était très proche de Jésus, nous permet de comprendre l’amour de Jésus.
«Et nous, nous connaissons l’amour que Dieu a pour nous, et nous l’avons cru. Dieu est amour; celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.»Première de Jean 4:16 NBS
Dans la prière sacerdotale, Jean rapporte les paroles de Jésus qui a souligné l’amour entre Dieu le Père et le Fils
«afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, pour que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé.» Selon Jean 17:21 NBS
L’amour de Dieu le Père nous permet d’entrer dans quelque chose qu’on ne peut même pas sonder. Être aimé de Dieu le Père permet de vivre l’amour de Jésus, avec le Saint Esprit. Ainsi nous sommes en communion avec Dieu Père Fils et Esprit et être en communion avec les autres chrétiens.
L’amour de Dieu est une assurance de protection. Le croyant est habité par cette grandeur de l’amour de Dieu et vit dans la communion avec Dieu. Il peut jouir de cet amour en permanence. Dieu prend l’initiative de nous aimer dans le Fils.
Nous devons repartir avec cette certitude que Dieu nous aime. Même si nous ne comprenons pas ce que Dieu fait, il ne faut jamais oublier que Dieu nous aime. Cet amour a été démontré quand Jésus est mort sur la croix pour nous.
Gardés par et pour le Christ
Cette expression est une assurance pour le futur. Elle nous permet d’appréhender l’avenir avec confiance. Nous avons une espérance, une identité. Notre identité est notre force.
Gardés pour quoi ? Pour ce jour spécial, pour le festin.
«Réjouissons-nous, soyons transportés d’allégresse et donnons-lui gloire, car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée. Il lui a été donné d’être vêtue de fin lin, resplendissant et pur. – Le fin lin, c’est la justice des saints.» Apocalypse de Jean 19:7-8 NBS
Les noces de l’Eglise avec l’époux céleste doivent être préparées. Le chrétien doit être excité pour ce jour, où il pourra vivre avec le Christ pour toujours.
Être gardé pour Jésus signifie que Dieu, tout au long de cette vie, exerce sa puissance afin de préserver les croyants intacts jusqu’à la fin.
Dieu agit tous les jours pour nous garder. Il nous gardera jusqu’à la fin. Les croyants ont beaucoup de choses à traverser mais Dieu promet de veiller sur eux à chaque instant, afin de les garder jusqu’à la fin.
La grâce permet aux croyants d’être sauvés ; et c’est cette même grâce qui garde les croyants.
«Par le Seigneur, les pas de l’homme s’affermissent, il prend plaisir à sa voie; s’il tombe, il n’est pas terrassé, car le Seigneur soutient sa main.» Psaumes 37:23-24 NBS
Le Seigneur nous garde et nous garde pour Lui. Nous devons chanter la grâce souveraine de Dieu. Même persécutés, les chrétiens doivent garder la foi.
Conclusion
La vie chrétienne n’est jamais simple et nous avons des raisons d’être inquiets. Cependant, il y a une chose pour laquelle nous ne devons jamais être inquiets : la fidélité de Dieu à nous maintenir dans notre foi. Dieu sera toujours puissant pour nous préserver.
La puissance de résurrection de Jésus est à la hauteur de ce qui peut nous faire douter ou tomber. Dieu est fidèle.
«gardez-vous dans l’amour de Dieu, en attendant la compassion de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle.» De Jude 1:21 NBS
Par la foi, croyons que Dieu nous garde ; cependant, il est de notre responsabilité de ne pas rester dans des endroits non propices à garder la foi.
Dieu nous garde quand nous restons sur le droit chemin. La foi demande l’obéissance ; cela signifie qu’il ne faut pas se contenter de croire mais il faut aussi obéir.
Dieu nous garde non seulement des attaques terrestres et visibles, mais également des attaques spirituelles.
«ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre création ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur.» Aux Romains 8:39 NBS
«– De loin le Seigneur m’est apparu: Je t’aime d’un amour éternel; c’est pourquoi je te conserve ma fidélité.» Jérémie 31:3 NBS
Telle est notre identité : appelés, aimés et gardés. Ce sont les 3 mots les plus importants concernant notre identité en Christ.
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