DIEU MATERNEL

DIEU MATERNEL

Prédication Culte du 30 Mai 2021 par le Pasteur Claude Missidimbazi

Texte : Esaïe 49,13-18

« Ciel, pousse des cris de joie! Terre, sois dans l’allégresse! Montagnes, éclatez en cris de joie! Car le SEIGNEUR console son peuple, il a compassion de ses pauvres. Sion disait: Le SEIGNEUR m’a abandonnée, le Seigneur m’a oubliée! Une femme oublie-t-elle son nourrisson? N’a-t-elle pas compassion du fils qui est sorti de son ventre? Quand elle l’oublierait, moi je ne t’oublierais pas. Je t’ai gravée sur mes mains; tes murs sont constamment devant moi. Tes fils accourent; ceux qui t’ont rasée et réduite en ruines sortiront de toi. Lève les yeux et regarde tout autour: tous se rassemblent, ils viennent vers toi. Par ma vie, – déclaration du SEIGNEUR – tu les revêtiras tous comme une parure. Tu les attacheras à toi, à la manière d’une mariée. »
Esaïe‬ ‭49:13-18‬‬‬

Aujourd’hui, nous voulons méditer sur l’attitude maternelle du Seigneur.
Quoiqu’il arrive, Dieu n’oublie jamais Ses enfants, c’est là Son côté maternelle.
Ce passage du livre d’Esaïe est la célébration suprême de la tendresse et du visage maternelle de Dieu.
La Bible reconnaît implicitement un visage maternelle de Dieu : « Sion disait : « Le SEIGNEUR m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée ! » La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l’enfant de sa chair ? Même si celles-là oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas. »
(Esaïe 49.14-15)
Le Seigneur éprouve un attachement plus fort que celui d’une mère pour son enfant. Ce visage maternelle de Dieu s’exprime dans Son attachement profond, attachement qui se manifeste en générosité, en tendresse, en longue patience et en fidélité quoiqu’il arrive.
Donnant la vie, la mère tient une place de choix dans l’existence ordinaire des hommes mais aussi dans l’histoire du Salut. 

C’est ce que le prophète Esaïe nous dit ici : Dieu reste fidèle à Lui même et Son amour n’a pas de fin. 
La maternité de Dieu est la découverte de Son amour, de Sa tendresse.
Pour nous transmettre ce message, le prophète utilise cette métaphore du lien qu’une mère a avec son enfant. Il utilise cette image pour nous apprendre à mieux connaître le Seigneur, à mieux saisir les traits de caractère de Dieu envers Son peuple.

Le contexte 

Le Seigneur s’adresse ici à un peuple déprimé, découragé.
Il dit : Ciel criez de joie… car le Seigneur console Son peuple.
Entre 587 et l’an 538 avant JC, le peuple d’Israël avait été déporté en Babylonie. En ces temps d’insécurité qui ont suivi, le peuple découragé était dans l’attente. En 539, un grand espoir surgit avec la nouvelle de la destruction de Babylone par les perses. Cependant rien n’en a découlé de concret pour le peuple de Dieu, dans un premier temps.

Dans Deutéronome 28, nous trouvons énumérées les malédictions et bénédictions qui découlent du respect ou non de l’Alliance conclue au Sinaï entre Dieu et Son peuple. Au final, le peuple a désobéi et l’exil loin de la Terre Promise en a été la punition. 
Mais Dieu reste fidèle à Son alliance et Ses promesses faites aux patriarches, et Il redonne ici espoir à Son peuple.

Comment vivre dans un climat de louanges au milieu des épreuves ?

Notre texte commence avec un hymne, un chant de louanges : « Cieux, poussez des acclamations; terre, exulte, montagnes, explosez en acclamations, car le SEIGNEUR réconforte son peuple, et à ses humiliés il montre sa tendresse. » (v.13)
Au milieu de nos épreuves, comment pouvons nous vivre dans ce climat de louange ? Comment rester joyeux sans se laisser empoisonner par l’ambiance d’incertitude, de défaite et de désespoir.
Il y a cette conjonction dans le texte : « car ». Nous pouvons vivre dans une atmosphère de louanges et d’actions de grâces « car le SEIGNEUR réconforte son peuple, et à ses humiliés il montre sa tendresse. »
Le Seigneur prend pitié de son peuple et prépare le chemin du retour pour les déportés, parce qu’Il est clément et miséricordieux !

Le Seigneur materne Ses humiliés

« Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite?N’a-t-elle pas compassion du fils qui est sorti de son ventre?Même si elle l’oubliait,moi je ne t’oublierai jamais. » (v.15)

Le Seigneur materne ses humiliés.
Ce qui est magnifique, qui est prenant ici, c’est que le prophète nous présente Dieu comme ce Dieu miséricordieux : il nous parle des entrailles maternelles de notre Seigneur.

Le mot hébreux ´rahamim’ désigne les entrailles maternelles et évoque l’émotion viscérale qu’éprouve la femme pour ses enfants, l’amour et l’affection qu’elle ressent pour ses enfants.

En l’appliquant à Dieu, la Bible reconnaît donc implicitement ce visage maternel du Seigneur, comme nous le voyons dans de nombreux passages : 

  • « Il est bon, Yahvé, envers tous, et ses tendresses pour toutes ses œuvres. » (Psaume 145.9)
  • « Souviens-toi de ta tendresse, Yahvé, de ton amour, car ils sont de toujours. »(Psaume 25.6) 
  • « Yahvé a pitié, il est juste, notre Dieu est tendresse. » (Psaume 116.5)
  • « Souviens-toi de ta tendresse, Yahvé, de ton amour, car ils sont de toujours. »(Psaume 25.6)

Dieu est miséricordieux 

Lorsque sur le Mont Sinaï, Dieu décline son identité à Moïse, dans Exode 34.6, Il se présente comme « Yahvé, Yahvé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité… »

Depuis la révélation du Sinaï la miséricorde s’impose comme un attribut fondamental de Dieu, non pas une qualité quelconque mais bien le signe premier de Son amour.
C’est dans le désert que le peuple hébreux a pu expérimenter la bonté et la tendresse de Dieu : ils n’ont manqué de rien. Ils ont constamment pu l’invoquer dans leur prière comme le Dieu miséricordieux. 
Au lieu de les détruire, l’Éternel leur pardonnait sans mesure.
Pour nous aussi, la réalité de cet amour et de cette tendresse de Dieu nous l’expérimentons dans notre histoire, dans notre quotidien. 
Comme le psalmiste le dit : Réponds-moi, S.eigneur ! Car il est grand ton amour !« Réponds-moi, ô Seigneur, toi dont la grâce est douce ! Dans ta grande tendresse, tourne vers moi ta face ! » (Psaume 69.17)

Dieu nous fait grâce : en Christ nous avons reçu Sa miséricorde.

C’est un amour viscéral, instinctif et tendre.
Dieu est bon : Il est toujours amour et tendresse pour Ses créatures.

Célébrons la tendresse et le visage maternelle de Dieu !

Exemple de l’amour viscéral d’une mère 

Dans le livre des Rois nous avons un exemple frappant de ce qu’est la compassion d’une mère : 
« En ce temps-là, deux femmes de mauvaise vie vinrent se présenter devant le roi.Et l’une de ces femmes dit « Ecoute-moi, Seigneur ! Moi et cette femme nous habitons la même maison ; j’y ai donné naissance à un enfant, étant avec elle.Trois jours après ma délivrance, cette femme a également accouché. Or, nous vivons ensemble, nul étranger n’habite avec nous la maison, nous deux seules y demeurons.Pendant la nuit, l’enfant de cette femme est mort, parce qu’elle s’était couchée sur lui.Mais elle s’est levée au milieu de la nuit, a enlevé mon fils d’auprès de moi, tandis que ta servante était endormie, l’a couchée sur son sein, et son fils qui était mort, elle l’a déposé entre mes bras.Comme je me disposais, le matin, à allaiter mon enfant, voici, il était mort ! Je l’examinai attentivement quand il fit grand jour, et ce n’était pas là le fils que j’avais enfanté.Non pas ! dit l’autre femme, mon fils est vivant, et c’est le tien qui est mort ! Point du tout, reprit la première, c’est le tien qui est mort, celui qui vit est le mien ! » C’est ainsi qu’elles discutaient devant le roi.Le roi dit alors : « L’une dit : Cet enfant qui vit est le mien, et c’est le tien qui est mort ; l’autre dit : Non, c’est le tien qui est mort, celui qui vit est le mien. »Le roi ajouta : « Apportez-moi un glaive ; » et l’on présenta un glaive au roi.Et le roi dit : « Coupez en deux parts l’enfant vivant, et donnez-en une moitié à l’une de ces femmes, une moitié à l’autre. »La mère de l’enfant vivant, dont les entrailles étaient émues de pitié pour son fils, s’écria, parlant au roi : « De grâce, seigneur ! Qu’on lui donne l’enfant vivant, qu’on ne le fasse pas mourir ! » Mais l’autre disait : « Ni toi ni moi ne l’aurons : coupez ! »Le roi reprit alors la parole et dit : « Donnez-lui l’enfant vivant et gardez-vous de le faire mourir : celle-ci est sa mère. » »
(1 Rois 3.16-27)
Aux versets 14 à 15 du chapitre 49 d’Esaïe, c’est de la même manière que Dieu se tourne vers nous, Ses enfants, lorsque nous souffrons et gémissons. Ce sont Ses entrailles qui sont bouleversées. Dieu est touché lorsque Ses enfants souffrent et qu’ils crient vers Lui.
Dans le livre d’Esaïe, à plusieurs reprises, le prophète compare Dieu à une femme qui accouche ou a accouché :

  • « Je suis depuis longtemps resté inactif, je ne disais rien, je me contenais, comme femme en travail, je gémis, je suffoque, et je suis oppressé tout à la fois. » (Esaïe 42.14)
  • « Ecoutez-moi, maison de Jacob, tout le Reste de la maison d’Israël, vous qui, depuis le sein maternel, êtes pris en charge et portés haut depuis les entrailles maternelles. »(Esaïe 46.3)

Nous sommes habitués aux images de Dieu comme Père et moins aux images de Dieu comme Mère.
La tendresse nous permet d’être gentil, reconnaissant et doux. Dieu est tendre et nous recevons de Sa part cet te tendresse. Dans ce passage d’Esaïe, l’Éternel nous partage son cœur, Ses sentiments maternelles.

Dieu n’oublie jamais Son enfant

Nous devons croire à ces simples vérités, reçues par la foi : Dieu est fidèle, Dieu est tendre, jamais le S eigneur ne peut nous abandonner.
Le psalmiste l’affirme : « Car mon père et ma mère m’abandonnent, Mais l’Eternel me recueillera. » (Psaume 27.10)
Dans les temps de découragement, de stagnation méditons sur l’amour de Dieu. Tel que l’apôtre Paul le décrit dans le passage de Romains 8, à partir du verset 31 : « Que dire de plus ? Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous ? Lui qui n’a même pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas aussi tout avec lui ? Qui accusera encore les élus de Dieu ? Dieu lui-même les déclare justes. Qui les condamnera ? Christ est mort, bien plus : il est ressuscité ! Il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous. Qu’est-ce qui pourra nous arracher à l’amour de Christ ? La détresse ou l’angoisse, la persécution, la faim, la misère, le danger ou l’épée ? Car il nous arrive ce que dit l’Ecriture : A cause de toi, nous sommes exposés à la mort à longueur de jour. On nous considère comme des moutons destinés à l’abattoir. Mais dans tout cela nous sommes bien plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Oui, j’en ai l’absolue certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni ce qui est en haut ni ce qui est en bas, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous arracher à l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur. »‭‭(Romains‬ ‭8:31-39‬)

Nous voyons ici la puissance de l’amour viscéral de D.ieu pour Ses enfants.

La tendresse de Dieu

Le Seigneur dit encore : « Je t’ai gravée sur mes mains; tes murs sont constamment devant moi. Tes fils accourent; ceux qui t’ont rasée et réduite en ruines sortiront de toi. Lève les yeux et regarde tout autour: tous se rassemblent, ils viennent vers toi. Par ma vie, – déclaration du SEIGNEUR – tu les revêtiras tous comme une parure. Tu les attacheras à toi, à la manière d’une mariée. » (v.14-18)
C’est une inversion audacieuse de l’image : c’est le Seigneur lui même qui grave sur Sa main le nom de celle qu’Il aime avec tendresse, Sion. 
Le Seigneur chérit son peuple (Amen !), non seulement Son cœur bat pour Ses enfants mais, Lui qui n’oublie rien, a quand même gravé sur Ses mains le nom de ceux qu’Il aime.
Dans ce livre d’Esaïe nous célébrons la tendresse de Dieu !

Aux versets 15 à 18, le prophète emploie encore le même vocabulaire de l’enfantement, comme précédemment, le vocabulaire du veuvage et de l’abandon mais aussi celui de la joie retrouvé ! 
Il utilise toujours cette même métaphore au chapitre 49 : « Tu te croyais privée de fils, mais à nouveau tu les entendras dire : « Je n’ai pas de place, pousse-toi donc un peu, que je puisse m’installer ».Tu te demanderas alors : « Qui m’a donné tous ces enfants ? J’étais privée des miens et sans espoir d’en avoir d’autres, exilée et mise à l’écart. Mais ceux-là, qui les a élevés ? J’étais restée seule, et ceux-là, où étaient-ils ? » » (Esaïe 49.20-21)
Dieu ne cesse de se manifester comme un Dieu qui aime, qui conduit toujours vers ce qui est bon :

  • « Comme un homme que sa mère console, je vous consolerai. Oui, dans Jérusalem, | vous serez consolés. »(Esaïe‬ ‭66:13‬)‬‬

Notre foi est basée sur l’impossibilité pour le S eigneur d’abandonner ou d’oublier Ses enfants, l’impossibilité pour le Seigneur de ne pas tenir Ses engagements et Ses promesses.

La compassion du Christ 

Le Christ Lui-même a fait la promesse d’être toujours avec nous. La dernière parole du S.eigneur dans Matthieu 28 est « voici : Je suis moi-même avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.» (Matthieu‬ ‭28:20‬)
Le Christ Jésus était animé de compassion. Ce qui Le caractérisait, c’était d’aller de lieu en lieu pour faire du bien, pardonnant, sauvant la vie de cette femme qui était accusée, soulageant les douleurs de cette autre…

La compassion est la motivation de Son ministère terrestre mais aussi céleste.
Face à Jérusalem qui Le rejette, le S.eigneur Jésus prononce quand même ces paroles pleines de compassions : « Ah, Jérusalem ! Jérusalem ! Toi qui fais mourir les prophètes et qui lapides ceux que Dieu t’envoie ! Combien de fois j’ai voulu rassembler tes habitants auprès de moi comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes ! Mais vous ne l’avez pas voulu ! » ‭‭(Luc‬ ‭13:34‬ )
Nous sommes bouleversés parce que lorsque nous péchons, le S eigneur n’est pas là pour nous enfoncer mais Il veut nous relever, nous faire revenir à Lui.

Conclusions 

La tendresse de notre père se manifeste de multiples manières et le Psaume 103 peut être considéré comme un véritable hymne à la miséricorde divine.Le psalmiste y chante la miséricorde du S.eigneur qui ne cesse de se pencher sur l’homme pour le guérir de ses misères.« Bénis Yahvé, mon âme, du fond de mon être, Son saint NomBénis Yahvé mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits. C’est Lui qui pardonne toutes tes offenses (C’est là la manifestation de Sa tendresse !) Qui te guérit de toute maladie(Manifestation de Sa tendresse !)Qui rachète à la fosse ta vie(Manifestation de Sa tendresse !)Qui te couronne d’amour et de tendresse… (Manifestation de Sa tendresse !) »

Quand nous nous rendons compte que nous sommes aimés comme ça, cela nous donne envie d’aimer encore plus Dieu et notre prochain, ça nous fait exploser en louanges et actions de grâces !
L’amour nous transforme et nous rend meilleur. 
L’amour est une puissance. Là où il y a la haine, il faut mettre de l’amour. Là où il y a du désespoir, il faut y mettre de l’amour.
Quand l’amour de Dieu, répandu dans nos cœurs par Son Esprit, est vécu, la vie devient une louange. 
Cela permet de voir la main de Dieu dans les choses qui semblent les plus insignifiantes. 

Croire que Dieu est amour, permet de réaliser que tout ce qu’Il fait, Il le fait par amour.
Nous pouvons passer par la vallée de l’ombre de la mort, mais l’amour de Dieu nous permet de la traverser en sachant qu’on en sortira vainqueur. 
Dressons la liste des multiples manifestations de l’amour de Dieu : 

  • Il nous a à pardonné nos crimes et nos offenses 
  • Il nous a sauvé des ténèbres
  • Il nous a donné Son Esprit 

Dieu nous entoure de personnes attentionnées qui nous aiment, Dieu nous donne de la santé, du travail, etc…
Gardons en tête l’amour indéfectible du Seigneur qu’Il a pour nous Sa famille terrestre ! 

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