Prédication Culte du 12 janvier 2025 par le frère Fortuné Massamba
« C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande.
Après que Jésus eut achevé ces discours, la foule fut frappée de sa doctrine; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes. »
Matthieu 7.24-29
Introduction
Cette parabole est tirée du long discours de Jésus connu sous le nom de « Sermon sur la Montagne ».
Nous retrouvons également ce passage dans l’Évangile selon Luc au chapitre 6, versets 47 à 49.
Ce long discours avait pour but de forger le caractère des disciples.
La première chose dont tout bâtiment a besoin c’est une bonne fondation. En fait, les fondations sont la partie la plus importante d’un bâtiment.
Le discours s’ouvre une série de versets rythmés, appelés les Béatitudes, parce qu’ils proclament « heureux » ceux en faveur desquels les promesses divines s’accompliront.
Le Christ Jésus va ensuite énoncer des préceptes divins (comme l’aumône, la prière, le jeûne, le pardon des offenses, le chemin par la porte étroite, reconnaître les feux prophètes), et des paraboles dont fait partie notre texte de ce jour.
Le Christ Jésus parlait souvent en parabole. Les auteurs des évangiles ont souligné Sa préférence pour ce genre littéraire pédagogique.
En effet, la parabole est un tableau verbal simple, et bien adapté à la culture orale qui était celle des auditeurs du Christ à cette époque.
Il faut souligner, qu’ici, ces paroles s’adressent en premier lieu aux disciples du Christ.
Notre parabole commence au verset 24, avec ce connecteur « c’est pourquoi » qui exprime la conséquence de ce qui a été dit avant.
Il y a donc là une référence à ce que le Christ a dit précédemment aux versets 13 à 23 : « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.
Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ou un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. »
Pour illustrer les versets précédents, pour bien nous faire comprendre Sa parole, le Christ nous ramène à des choses concrètes que nous connaissons, à travers la construction d’une maison.
Il y a ici deux types de bâtisseurs, deux constructions, deux bases pour les fondations et deux destinées.
L’objectif des fondations est de soutenir toute la maison, pour qu’elle ne s’enfonce pas dans le sol de manière inégale, avec pour conséquences des fissures et d’autres dommages.
Une fondation bien réalisée soutient la maison, la maintient à niveau, même en cas d’inondation ou d’autres cataclysmes.
Une bonne fondation s’adapte au site de construction, tient compte de la géologie, des nappes phréatiques et cours d’eau voisins…
Deux types de bâtisseurs
Il y a ici deux types de bâtisseurs :
- L’un prudent, sage qui choisit de bâtir ses fondations sur le rocher.
- L’autre qualifié d’insensé, stupide qui va bâtir directement sur le sable, probablement parce qu’il est plus facile de bâtir sur le sable que de creuser profondément pour atteindre le roc.
Il est important d’être un bâtisseur sage !
La sagesse de Dieu en Christ complète la prudence naturelle : c’est l’un des bienfaits du Salut, elle fait partie de la régénération de l’Esprit.
Certaines personnes entendent et font. D’autres entendent et ne font pas.
Celui qui entend et agit est comparé à un bâtisseur prudent, sage.
Les constructeurs prudents prévoient les intempéries et les risques de catastrophes.
Malheureusement, certains construisent leur vie spirituelle sur des fondations qui ne sont pas solides.
Le Christ a ainsi raconté la parabole du riche fermier : « Les terres d’un homme riche avaient beaucoup rapporté. Et il raisonnait en lui-même, disant : Que ferai-je ? car je n’ai pas de place pour serrer ma récolte. Voici, dit-il, ce que je ferai: j’abattrai mes greniers, j’en bâtirai de plus grands, j’y amasserai toute ma récolte et tous mes biens; et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi. Mais Dieu lui dit: Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui sera-ce ? Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche pour Dieu. » (Luc 12.16-21)
Nous voyons que les deux bâtisseurs ont entendu tous les deux la Parole du Christ, l’Évangile. Ils bâtissent tous les deux une maison après avoir entendu la voix du Salut. Ils croient tous les deux que leurs maisons vont rester debout.
Ce qui les distingue c’est que l’homme prudent, sage, avisé, bâtit sa maison sur la Parole de Dieu.
Deux bases pour les fondations
Bâtir sur le roc équivaut à obéir à la Parole de Dieu.
Plus loin, Jésus dira à Pierre en parlant de la construction de Son Église : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur ce roc je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » (Matthieu 16.18)
La vie chrétienne doit être édifiée sur le socle de la Parole de Dieu.
La marque du vrai disciple n’est pas simplement d’entendre et de croire, mais aussi de croire et de faire.
Les seuls vrais convertis sont ceux qui mettent en pratique la Parole de Dieu.
L’apôtre Jacques dit ainsi : « Car, si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s’être regardé, s’en va, et oublie aussitôt comment il était. »(Jacques 1.23-24)
La seule preuve qui puisse attester le Salut est une vie d’obéissance.
La maison bâtit sur le roc c’est une vie d’obéissance qui manifeste une attitude pieuse envers ce que Dieu dit et ce que Dieu fait.
La maison bâtit sur le roc c’est une vie qui se dépouille de sa propre justice et de l’orgueil, qui fait tout pour entrer par la porte étroite et pour marcher fidèlement sur le chemin resserré du Christ et de Sa Parole.
L’apôtre Paul répète ailleurs que le seul fondement sur lequel nous pouvons bâtir avec succès c’est le Christ Jésus !
« Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. » (1 Corinthiens 3.10-11)
Le Christ est la substance de la foi. Nous pouvons avoir en Lui une confiance audacieuse !
Le bâtisseur insensé, prend un risque irrationnel en construisant sur le sable.
Le sable est composé des opinions, des attitudes, des volontés humaines qui changent, varient constamment, sont instables.
Bâtir sur le sable, c’est bâtir sur sa propre force, ses propres réalisations, ses propres objectifs, sa propre satisfaction, sa propre justice…
Bâtir la maison de sa vie sur le sable c’est croire que l’on est sauvé parce qu’on entend, voire accepte intellectuellement les paroles du Christ, mais sans y obéir en pratique. Alors on peut croire être sauvé et vivre dans une fausse sécurité qui nous empêche de rechercher Dieu.
Deux destinées
L’apôtre Paul évoque dans l’épître aux Thessaloniciens comment ces derniers se sont convertis, abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, « et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir. » (1 Thessaloniciens 1.10)
Ceux dans la vie est bâtie sur le roc, sur l’obéissance à la Parole du Christ seront délivrés de la colère à venir.
Quand les cataclysmes viennent, la maison bâtie sur le roc sera peut être ébranlée mais elle ne va pas s’effondrer.
Quand cette même adversité a frappé la maison de l’homme insensé, elle a été complètement démolie : c’est le sort réservé à ceux qui bâtissent sur des idées, philosophies, religions, concepts humains.
Le jugement viendra sur l’insensé qui suivra cette voie. Ce n’est pas qu’il lui restera peu, mais il ne lui restera rien. La parabole parle d’une ruine complète. L’insensé pèche et sa maison est jugée avec lui.
Ce chemin pris ne mène pas du tout à Dieu, mais toujours et irrémédiablement à la perdition !
Cette parabole s’applique bien sûr le plan individuel de chaque personne.
Toutefois, le Christ a sans doute en plus anticiper la chute de la maison de Jérusalem, sous la direction des chefs religieux qui ont collectivement rejeté leur Messie.
Plus loin, Il dit cette complainte : « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! Voici, votre maison vous sera laissée déserte; car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »(Matthieu 23.37-39)
À l’époque de Jésus, la maison de Jérusalem était moralement désolée au moment où le Christ prononce ces paroles.
Historiquement, elle s’est totalement effondrée en l’an 70, avec la chute de Jérusalem.
Conclusion
Le Christ représente le fondement, le roc, et tout élément hors de Sa personne n’est que sable.
Certains bâtissent leur espoir sur la prospérité du monde, mais prenons exemple sur ce constructeur sage qui a construit sa maison sur le roc, l’obéissance aux paroles du Christ.
Construire sur le roc c’est être un disciple qui écoute et réagit, qui écoute et obéit, pas quelqu’un de superficiel.
La pratique de l’obéissance renforce nos fondations et nous permet de surmonter les crises de la vie.
Puisse le Seigneur faire de nous des bâtisseurs pour l’éternité et alors rien ne nous séparera de l’amour de Christ
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