JEAN 19.28-30 J’AI SOIF (PAROLE 5)

JEAN 19.28-30 J’AI SOIF (PAROLE 5)

Prédication culte du dimanche 17 mars 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi

‭‭« Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Écriture soit accomplie : J’ai soif. 

Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l’ayant fixée à une branche d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l’esprit. » Jean‬ ‭19‬:‭28‬-‭30‬ ‭

Introduction

Si l’on considère les quatre évangiles, le Christ Jésus a prononcé sept paroles à la Croix : 

3 Paroles qui concernent Jésus et les hommes

1. La première parole parle du pardon générale que Dieu donne aux hommes : « Pardonne-leur » (Luc 23.33-34)

2. La seconde parole parle de la grâce spéciale : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23.39-43)

3. Par la troisième parole, le Christ prend le temps de prendre soin de sa mère : « Femme, ton fils ; fils, ta mère.» (Jean 19.25-27)

Une parole centrale

4. La quatrième parole est la plus difficile. Elle parle de l’isolement et l’abandon : « Mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? » (Marc 15.34)

3 paroles qui concernent Jésus et Dieu 

5. Nous allons nous pencher ici sur la cinquième parole qui parle du « désir » de sauver : « j’ai soif » (Jean 19:28-29)

6. La sixième parole parle de l’œuvre accomplie : « Tout est accompli » (Jean 19:30)

7. Enfin dans la septième parole, le Christ expire, c’est le retour auprès du Père : « Entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23:46)

Il est bon et important de méditer sur la Croix : c’est le cœur de l’Évangile et le trône de Dieu.

La cinquième parole de la Croix, par laquelle le Christ Jésus demande à boire est l’une des deux plus courtes des 7 paroles. En grec, il n’y a qu’un mot.

Jésus, en prononçant une requête, exaucée humainement, obéit à Dieu. Tout au long de Sa mission, Jésus sert le Père de façon parfaite en tout.  Le Christ Jésus n’était pas venu pour être servi : Il est venu pour servir et donner Sa vie en rançon.

À propos de notre passage d’aujourd’hui, un auteur a écrit : « Il utilise Sa soif, malheureusement bien réelle, et même atroce, pour accomplir les Écritures qui ont prédit Sa souffrance. »

Jésus savait

« Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Écriture fût accomplie: J’ai soif. » ‭‭(Jean‬ ‭19‬:‭28‬)

Le Christ Jésus a mené à bonne fin l’œuvre que le Père Lui avait confiée. Et avant de remettre Son esprit à Son Père, et mourir, Il va confirmer ce que les prophètes avaient annoncé Le concernant.

Le Christ « savait ».

Dans la deuxième partie de l’Évangile selon Jean, on trouve à trois reprises ce verbe « savoir » : 

  • v.13.1, « Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux. » 
  • ‭‭v.18.4, « Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s’avança, et leur dit : Qui cherchez-vous ? »
  • v.19.28, « Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Écriture fût accomplie: J’ai soif. »

Le Christ avait cette conscience de l’heure qui arrive, des événements futurs qui vont se produire et de l’accomplissement de ces événements. Le Christ n’était donc pas pris au dépourvu par l’évolution des circonstances et Il détermine même le moment de Sa mort : le Christ avait le contrôle total.

« J’ai soif ». Quel est le sens exact de cette parole ?

Ce cri atteste que le Christ est véritablement humain

Le Christ n’avait pas bu depuis la Cène, c’est à dire quasiment 18 heures auparavant.

La crucifixion, être suspendu au bois tant de temps, est une mort atroce.

« J’ai soif », Ce cri de douleur physique témoigne avant tout de la véritable humanité de Jésus, ainsi que de Sa véritable humilité.

Mais il y avait en plus de cette souffrance physique, psychologique, une souffrance spirituelle : celle d’avoir été abandonné temporairement par Son Père.

En effet, sur cette Croix, Jésus portait notre péché, notre malédiction.

Entendre le Christ dire qu’Il avait soif sur la Croix, c’est se rappeler à quel point Il est entré dans notre humanité. 

C’est là une vérité centrale de la foi chrétienne : le Christ Jésus était 100% homme et 100% Dieu. 

La soif de Jésus était une soif authentique. Jésus était bien un homme. Et nous avons parfois tendance à l’oublier. 

Et Jean en a été témoin : « Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. » (Jean‬ ‭19.35) 

Le Christ Jésus était un être humain sans péché. Dans Son incarnation, le Christ Jésus a pris notre humanité à Son compte.

Il n’était pas un homme déifié ou un dieu humanisé. Il était l’homme-Dieu !

Pendant qu’Il était sur terre, notre Seigneur a donné la pleine preuve de Sa divinité, en :

  • Parlant avec sagesse
  • Agissant avec une sainteté divine
  • Chassant les esprits mauvais 
  • Calmant la tempête
  • Ressuscitant les morts
  • Perçant les secrets des cœurs 

Pendant qu’Il vivait parmi les hommes, notre Seigneur a donné la pleine preuve de Son humanité, en : 

  • Entrant dans ce monde comme un bébé, qui a été enveloppé de langes (Luc 2.13,16)
  • Grandissant, se développant, en stature et en sagesse (Luc 2.40)
  • Étant curieux, posant des questions (Luc 2.46-47)
  • Étant affamé (Matthieu 4.2)
  • Étant fatigués (Jean 4.6)
  • Dormant (Marc 4.38)
  • Se réjouissant (Luc 10.21)
  • Gémissant, pleurant face à la mort de son ami Lazare (Jean 11.33-35)

Nous savons que Dieu ne peut pas avoir soif, Il est esprit et un esprit n’a pas soif.

Mais le Christ : « […] a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple » (Hébreux‬ 2.17)

Nous avons un souverain sacrificateur, un intermédiaire avec le Père, parfait qui nous comprend parce qu’Il a ressenti les mêmes choses que nous : Il a porté la finitude du corps humain et a su la vaincre.

Le Seigneur peut nous comprendre quand nous Lui disons que nous sommes fatigués, assoiffés, que nous nous sentons abandonnés, que nous avons besoin d’amour…

Ce cri nous dit que Jésus est celui qui accomplit les Écritures

« […] pour que l’Écriture soit accomplie, il dit : J’ai soif. » ‭‭(Jean‬ ‭19.28)

Entendre le Christ qui avait soif sur la Croix, c’est se rappeler que la Bible est vraie ! Et que Jésus Christ est bel et bien le Sauveur du monde qui accomplit les Écritures.

Plus nous lisons le Premier Testament et plus nous apprenons à connaître le Christ Jésus, et plus il devient évident qu’Il est le Sauveur que Dieu a promis d’envoyer.

Le Christ qui dit « J’ai soif », donne la preuve à tous qu’Il est Celui qui accomplit les prophéties du Premier Testament :

  • Il était promis que le Sauveur serait trahi par un ami intime (Psaume 41) => Jésus a été trahi par Judas (Matthieu 26)
  • Il était promis que le Sauveur serait totalement innocent (Ésaïe 53) => Ponce Pilate a déclaré ne trouver aucun motif d’accusation contre Jésus (Jean 18)
  • Il était promis que le Sauveur serait tourné en dérision (Psaume 22) => Jésus a été tourné en dérision, couronné d’épines, moqué, frappé, giflé, on a craché sur Lui… (Marc 15)
  • Il était promis que le Sauveur serait considéré comme un criminel (Ésaïe 53) => Jésus a été crucifié encadré de deux malfaiteurs (Luc 23)
  • Il était promis que le Sauveur aurait les mains et les pieds transpercés (Psaume 22 ) => Jésus a été crucifié, des clous ont été plantés dans Ses mains et Ses pieds (Jean 19)
  • Il était promis que les vêtements du Sauveur allait être partagés par tirage au sort (Psaume 22) => Les soldats qui ont crucifié Jésus ont partagé Ses vêtements en tirant au sort (Luc 23)
  • Il était promis que le Sauveur serait abandonné de Dieu (Psaume 22) => Cela s’est réalisé pour Jésus (Marc 15)
  • Il était promis que les os du Sauveur ne seraient pas brisés (Psaume 34) => Cela s’est réalisé pour Jésus (Jean 19)
  • Il était promis que le Sauveur serait enseveli dans le tombeau d’un riche (Ésaïe 53) => Cela s’est réalisé pour Jésus (Luc 23)

Toutes ces choses et bien d’autres ont été prophétisées des siècles avant que le Christ Jésus ne marche sur cette terre.

Le Christ Jésus a accomplie les Écritures de l’Ancien Testament à dessein. Il y avait la prophétie mais il y a eu aussi l’action du Christ Jésus : Il a agi selon les Écritures.

Ici, le Christ nous enseigne que la connaissance de la parole prophétique doit être concrétisée par l’action.

Dans bien des cas, le Christ Jésus n’a rien fait pour accomplir ce qui était annoncé. Mais Il était habité par les Écritures, et Il ne fait que suivre ce qu’Elles disent à Son sujet.

Dans son récit, du début à la fin, l’auteur de l’Évangile selon Jean a décrit Jésus comme le Fils de Dieu qui parle, et qui décide de donner Sa vie : on ne Le force pas.

Le Christ affirme ainsi : « […] Je donne ma vie pour mes brebis. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père. »(Jean‬ 10.15, 18)

Il a voulu, Il a décidé : la Crucifixion n’est pas une erreur, un accident mais l’offrande délibérée du Bon Pasteur.

« J’ai soif » : ce cri de Jésus parle moins de Sa faiblesse mortelle, réelle, que du contrôle souverain qu’Il exerce sur Sa mission.

Ce cri nous dit que Jésus est le seul capable d’étancher notre soif

Nous sommes des assoiffés.

Nous pensons souvent que c’est en accumulant de plus en plus de biens, en se livrant de plus en plus aux plaisirs et aux loisirs, ou en obtenant le plus de succès possible, que notre soif sera étanchée. 

Mais en fait, nous en réclamons toujours davantage. Nous découvrons que nous avons toujours soif : toutes ces choses sont comme de l’eau salée qui semble nous rafraîchir mais nous laisse plus assoiffés qu’avant.

Certains continueront à avoir soif de cette manière pour l’éternité, comme le riche dans cette fameuse parabole de Luc 16 (v.19-31), de « L’homme riche et Lazare » : il était tourmenté par une telle soif, qu’il aurait tout donner pour que quelqu’un trempe le bout du doigt dans de l’eau et lui rafraîchisse la langue. 

Le Christ a enduré la soif sur la Croix, la soif de la mort et la soif de l’Enfer : le Christ a eu soif, pour que nous n’ayons plus à avoir soif.

Le Christ dit Lui-même : « […] Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. »(Jean 7.37-38)

Si nous sentons dans notre âme une soif pour quelque chose que rien dans cet univers ne peut nous apporter, le Christ Jésus nous invite à aller vers Lui !

Le Christ a tout fait, tout accompli, tout achevé : Il a mené à termes le dessein éternelle de Dieu (cf. verset 30)

Plus rien ne peut aujourd’hui nous arrêter de croire dans le Christ et de Le suivre jusqu’au bout. 

C’est important ce que le Christ a fait pour nous : Il a accompli les Écritures.

Ici, cette prophétie qui est accomplie est un stimulant pour nous tourner vers Lui.

Cette parole part d’un fait naturel, humain, et renvoie à une réalité spirituelle.

Le psalmiste s’écrie ainsi : « Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant : Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, Pendant qu’on me dit sans cesse : Où est ton Dieu ? » ‭‭(Psaumes‬ ‭42.3-4)

« J’étends mes mains vers toi; Mon âme soupire après toi, comme une terre desséchée. — Pause. Hâte-toi de m’exaucer, ô Éternel! Mon esprit se consume. Ne me cache pas ta face ! Je serais semblable à ceux qui descendent dans la fosse. » (Psaumes‬ ‭143.6-7)

Le prophète nous invite encore aujourd’hui : « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, Même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! » ‭‭(Ésaïe‬ ‭55‬:‭1‬)

Conclusion

L’Évangile selon Jean est remarquable. Au chapitre 4, le Christ Jésus comprend la vraie soif de la femme samaritaine, soif de réalisation, soif de ne plus souffrir pour vivre, mais surtout soif de la présence de Dieu. 

Il lui affirme, alors que c’est Lui qui demandait à boire : « […] Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » (Jean‬ ‭4.13-14)

Et plus loin, Il ajoute : « […] Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. » (Jean 7.37-39)

Cette parole de Jésus nous touche profondément car elle nous donne d’être restauré, d’étancher notre soif.

Nous avons une promesse : « Ils ne connaîtront plus ni faim ni soif, ils ne souffriront jamais plus des ardeurs du soleil ni de la sécheresse brûlante.

L’Agneau qui est au centre du trône sera leur berger, il les conduira vers les sources d’eaux vives, et Dieu lui-même essuiera toute larme de leurs yeux. » (‭‭Apocalypse‬ ‭7‬:‭16‬ -17)

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