1 PIERRE 2.9-10 LA HAUTE VOCATION DE L’ÉGLISE

1 PIERRE 2.9-10 LA HAUTE VOCATION DE L’ÉGLISE

Prédication culte du 03 septembre 2023 par le pasteur Claude Missidimbazi

« 1 Pierre, apôtre de Jésus Christ, aux élus qui vivent en étrangers dans la dispersion, dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, 2 élus selon le dessein de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, pour obéir à Jésus Christ et avoir part à l’aspersion de son sang. Que la grâce et la paix vous viennent en abondance ! 3 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, 4 pour un héritage qui ne se peut corrompre, ni souiller, ni flétrir ; cet héritage vous est réservé dans les cieux […] » 

1 Pierre 1.1-3 

« […] vous qui avez été engendrés à nouveau par une semence non pas corruptible mais incorruptible, par la parole de Dieu vivante et permanente. »

1 Pierre 1.23

« 9 Mais vous, vous êtes la race élue, la communauté sacerdotale du roi, la nation sainte, le peuple que Dieu s’est acquis, pour que vous proclamiez les hauts faits de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière, 10 vous qui jadis n’étiez pas son peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ; vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde. » 

1 Pierre 2.9-10

Introduction

Pendant plusieurs semaines nous avons médité la vision d’Ésaïe.

Nous avons retenu notamment que le prophète a expérimenté Dieu et a été profondément marqué par l’attribut de Dieu suivant : Il est le Saint d’Israël.

Pour Ésaïe la prophétie, la proclamation n’était pas qu’une théorie, des mots, mais le fruit d’une rencontre personnelle avec le Dieu souverain, qui détient l’autorité, qui dirige l’histoire des hommes, assis sur le trône, dans Sa gloire. 

En face de ce Dieu si saint, unique et transcendant, le prophète Ésaïe reconnaît son péché et le confesse : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées. »

‭‭(Ésaïe‬ ‭6‬.5).

Mais Dieu va purifier le prophète et va l’envoyer à Son peuple pour transmettre Son message, que le peuple va rejeter catégoriquement. Ils seront donc exilés.

Heureusement le message du prophète Ésaïe ne s’arrête pas là : des chapitres plus tard, il annonce le Libérateur, le Messie.

Des siècles plus tard, le peuple a vécu l’arrivée de Celui qui était attendu et annoncé : le Christ Jésus, Fils de Dieu, qui est venu, qui est mort et qui est ressuscité.

Il a ensuite envoyé Son Esprit pour constituer un nouveau peuple pour Dieu, le peuple qui doit exister pour continuer à vivre les desseins du Père Éternel.

Le jour de la Pentecôte, l’Esprit du Christ est descendu sur les disciples réunis dans la chambre haute. Et à partir de ce moment, l’Église a existé et continue à exister jusqu’à maintenant, en attendant le retour du Christ Jésus.

Les versets 9 à 10 de cette première épître de l’apôtre Pierre, nous parle de l’identité et des privilèges des enfants de Dieu.

Il est important de comprendre, Bible en main : qui sommes nous réellement lorsqu’on reçoit le Christ Jésus comme Sauveur et Seigneur, et quand on est né de nouveau, « élu selon le dessein de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, pour obéir à Jésus Christ et avoir part à l’aspersion de son sang. »

L’importance de l’identité

Dans le monde, notre identité individuelle est connue et enregistrée par les autorités.

Nous avons aussi une identité collective en tant que chrétiens, et celle-ci surpasse toutes les autres identités.

L’apôtre Pierre nous parle ici de notre identité, de notre but et de notre fondation :

« Mais vous, vous êtes la race élue, la communauté sacerdotale du roi, la nation sainte, le peuple que Dieu s’est acquis […] »

Dans notre passage, après avoir réfléchi à la honte que doivent porter ceux qui rejettent le Christ, l’apôtre Pierre s’adresse à ceux qui croient en Lui.

A ses lecteurs, l’apôtre assure qu’ils ne sont pas au nombre de ceux qui doivent trébucher, parce que eux ont obéi à la Parole : « Vous (par rapport aux autres vous avez été choisis. » 

Un chrétien est un privilégié. Un chrétien va expérimenter la régénération, la nouvelle naissance : « […] vous qui avez été engendrés à nouveau par une semence non pas corruptible mais incorruptible, par la parole de Dieu vivante et permanente. »(v.23)

L’apôtre Pierre communique la Bonne Nouvelle suivante aux croyants : « Vous êtes le peuple de Dieu et vous possédez d’immenses privilèges. »

L’apôtre Pierre introduit le verset 9 par : « Mais vous… »

Le terme « mais » marque la différence entre les incroyants, les incrédules désobéissants et le peuple élu de Dieu.

« Vous » désigne l’ensemble des croyants qui ont été régénérés par le Saint Esprit via la Parole.

Une race élue

« Mais vous, vous êtes la race élue… »

L’expression une « race élue »« lignée élue », fait écho au passage d’Ésaïe 43.3 : « […] Car moi, l’Éternel, je suis ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur. J’ai donné l’Egypte en rançon pour toi, la Nubie et Séva en échange de toi du fait que tu vaux cher à mes yeux, que tu as du poids et que moi je t’aime ; je donne donc des hommes en échange de toi, des populations en échange de ta personne. »

L’apôtre affirme ici, radicalement, que tous ceux qui croient dans le Christ Jésus, bien que d’origines différentes (qu’ils soient juifs, grecs, romains, barbares), constituent une nouvelle race de ceux qui sont nés de nouveau dans l’espérance vivante par la résurrection du Christ Jésus.

Le chrétien est un élu, élu selon le dessein de Dieu le Père. On ne choisit pas d’être chrétien, c’est Dieu qui choisit.

C’est en vertu de leur régénération que les croyants fidèles forment une famille spirituelle.

Cette réalité doit être acceptée par tous les croyants.

Ainsi la famille chrétienne prend le pas désormais sur la famille biologique.

L’apôtre Pierre affirme que les croyants sont un peuple élu, différents des autres ! 

Il faut marquer sa différence avec les « païens ».

Un sacerdoce royale

« Mais vous, vous êtes […] la communauté sacerdotale du roi… »

L’apôtre Pierre décrit ensuite ses lecteurs comme un sacerdoce royal, langage tiré directement d’Exode 19.5-6 : « Maintenant, si vous écoutez attentivement ma voix et si vous gardez mon alliance, vous serez pour moi un peuple à part au-dessus de toutes les nations. Car la terre m’appartient, car la terre est à moi, vous serez pour moi un sacerdoce royal et une nation sainte. Telles sont les paroles que tu diras aux fils d’Israël. »

L’apôtre Pierre prend pratiquement ces mots adressés aux hébreux au Sinaï pour affirmer que le nouveau peuple de Dieu, créé en Christ jouit des mêmes privilèges.

L’identité des croyants chrétiens qui constituent collectivement un sacerdoce est réellement une bénédiction, par l’obéissance à la Nouvelle Alliance par le sang du Christ.

Quand Dieu appelle Israël hors d’Egypte, Il va leur donner Ses lois, Ses commandements pour que le peuple entre dans Son projet et vive selon les normes divines.

Ils ont malheureusement échoué, mais Dieu n’a pas baissé les bras et a toujours conservé un reste jusqu’à la venue du Christ Jésus.

L’apôtre Pierre affirme donc « Vous êtes un sacerdoce royal ».

Le qualificatif « royal » est approprié car les chrétiens reconnaissent Dieu comme étant leur roi, à qui ils doivent désormais allégeance.

Ce corps est appelé royal parce qu’il appartient au grand et divin roi !

Le Royaume de Dieu est constitué de croyants qui doivent se considérer, par rapport au monde, comme mis à part pour la pureté et le but exigé par Dieu. 

Quand Dieu est notre roi, on se soumet à Lui, on reconnaît Sa main mise totale sur notre vie. 

Dieu avait établi une alliance au Sinaï qui a fait de l’ancien peuple hébreu une nation sainte, grâce au sang d’un sacrifice (lire Exode 24).

Mais pour les chrétiens, il y a plus, nous avons la Nouvelle Alliance scellée du sang, du sacrifice du Christ.

Une nation sainte

« Mais vous, vous êtes […] la nation sainte… »

Une nation est composée de citoyens qui résident dans un lieu donné, obéissent à des règles et des règlements, et s’efforcent d’assurer le bien-être de leur société.

Les citoyens d’une « nation sainte » ont des caractéristiques communes grâce au Christ Jésus.

Les citoyens d’une « nation sainte » ont été mis à part pour servir Dieu.

Dieu est Saint et Il veut un peuple saint.

Quelle est la place de la sainteté dans ce contexte ?

« Dieu est saint » signifie qu’Il est le Tout Autre, Il est unique, transcendant, haut et élevé.

La sainteté est un attribut de Dieu qui est communicable : « Soyez saints, car moi Je suis saint. » (Lévitique 11.44)

Lorsqu’on parle de sainteté, la Bible montre que cela implique d’être mis à part pour un usage unique. Il s’agit d’appartenir à Dieu.

La manière dont on est consacré, dont on appartient à Dieu, affecte notre façon de penser, nos paroles, notre comportement et nos relations. 

Un peuple saint c’est un peuple qui appartient uniquement à Dieu.

Nos yeux qui sont consacrés à Dieu ne peuvent pas regarder tout et n’importe quoi.

Nos lèvres qui sont consacrés à Dieu ne disent pas n’importe quoi, ne médisent pas, ne mentent pas…

Être saint c’est être mis à part d’une manière ou d’une autre comme distinct ou unique. 

Si nous sommes mis à part par Dieu et si nous ne vivons pas en conséquence, nous contredisons l’essence de ce que Dieu nous a appelé à être, nous trahissons ce que nous sommes.

Notre corps ne nous appartient plus, notre temps, nos biens ne nous appartiennent plus. 

L’apôtre Jacques exhorte à montrer la foi en action : « De même, la foi qui n’aurait pas d’oeuvres est morte dans son isolement. »(Jacques 2.17)

La foi sans les œuvres est morte en elle même. 

C’est comme si l’apôtre nous disait : 

« Ne me parlez pas de votre grande foi en Dieu : montrez moi plutôt votre foi en action. 

Ne me dites pas que votre Dieu est grand : montrez moi plutôt votre Dieu qui est grand en action dans vos vies. 

Ne me dites pas que Dieu est saint : montrez moi dans vos actions que vous êtes réellement saints vous-mêmes. »

La chrétien ne doit pas se contenter de professer une doctrine juste : il doit aussi la manifester dans sa façon de vivre.

Un tartuffe est un imposteur, quelqu’un de faux un hypocrite : Il parle beaucoup mais n’agit pas.

Les personnes religieuses ont toujours été sujettes à une maladie insidieuse connue sous le nom d’hypocrisie.

Cette maladie atteint tous ceux qui dissocient progressivement leur foi de leur pratique quotidienne. 

Frederick Douglass a pointé du doigt l’hypocrisie du christianisme américain. Ces paroles sont toujours d’actualité et s’appliquent aussi pour nous chrétiens d’ailleurs. Ces paroles nous disent que la foi véritable se distingue des autres : 

« J’aime le christianisme pur, pacifique, et impartial du Christ.

Je déteste donc le christianisme corrompu, esclavagiste, « fouetteur » de femmes, pilleur de berceau, partial et hypocrite de ce pays. 

En effet, je ne vois aucune raison si ce n’est la plus trompeuse d’appeler la religion de ce pays, « le christianisme ».

Je le considère comme le summum de toutes les erreurs d’appellation. 

La plus audacieuse de toutes les fraudes et la plus grossière de toutes les diffamations.

Je suis rempli d’un dégoût inexprimable lorsque je contemple le faste et le spectacle religieux, ainsi que les horribles incohérences qui m’entourent partout.

L’homme qui manie le fouet taché de sang, pendant la semaine, c’est celui qui occupe la chaire le dimanche matin et prétend être le ministre de Jésus, un homme doux et humble.

L’homme qui me vole mon salaire à la fin de la semaine me rencontre en tant que responsable de l’école du dimanche, le dimanche matin, pour me montrer le chemin de la vie et le chemin du salut.

Celui qui vend ma sœur à des fins de prostitution, se présente comme le pieux défenseur de la pureté. 

Celui qui proclame que c’est un devoir religieux de lire la Bible, me refuse le droit d’apprendre à lire le nom du Dieu qui m’a fait. 

Le chaleureux défenseur du caractère sacré des relations familiales, est le même qui disperse des familles entières, séparant maris et femmes, parents et enfants, sœurs et frères, laissant la hutte vacante et le foyer désolé. »

Après avoir dénoncé l’hypocrisie du christianisme américain, Douglass compare les chrétiens américains aux pharisiens de l’époque du Christ : « Ils s’attachent avec une rigueur pharisienne aux formes extérieures de la religion, tout en négligeant les questions les plus importantes de la loi, du jugement, de la miséricorde, et de la foi… »

Faisons attention à l’hypocrisie, aux attitudes et comportments où l’on feint d’être des saints, bons, etc. 

Le Dieu Saint, Le Tout Autre ne peut pas tolérer l’impureté continue et le mal. 

Un peuple acquis

« Mais vous, vous êtes […] le peuple que Dieu s’est acquis… »

L’apôtre Pierre précise donc que ses lecteurs sont un peuple qui appartient à Dieu, la possession spéciale de Dieu.

Telle est l’identité de l’Église : cela commence avec un Dieu puissant qui Se choisit un peuple saint, qu’Il régénère et auquel Il dit : « Vous êtes ma possession à moi ! »

Un but

Pourquoi est-ce que Dieu définit pour nous cette identité ? 

L’objectif est expliqué dans la suite du verset 9 : « […] afin que vous annonciez les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière… » 

La mission de l’Église est « d’annoncer ».

Nous sommes un peuple spécial pour annoncer, via nos paroles, et nos actes, que Dieu est Dieu ! 

Dans notre manière de vivre, nous devrions être des influenceurs, car nous témoignons de la grandeur de Dieu ! Nous annonçons les mérites, les vertus de Dieu.

En nous sauvant, Dieu nous intègre dans l’histoire de la Bible. 

L’histoire de Son peuple que nous lisons dans le Premier Testament, c’est désormais l’histoire de tous ceux qui sont rachetés et sauvés. 

Le chrétien loue Dieu dans toutes les circonstances. 

Et même plus : un chrétien qui célèbre les mérites et les louanges de Dieu, c’est un chrétien qui doit aussi pouvoir susciter la louange chez les autres.

Après la collecte de certaines églises en faveur de l’église de Jérusalem, l’apôtre Paul écrira dans 2 Corinthiens 9. « Et Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de biens, afin que vous ayez toujours tout le nécessaire et, en plus, de quoi contribuer à toutes les œuvres bonnes. […] Il vous rendra suffisamment riches en tout temps pour que vous puissiez sans cesse vous montrer généreux; ainsi, beaucoup remercieront Dieu pour les dons que nous leur transmettrons de votre part. […] il suscite encore de très nombreuses prières de reconnaissance envers Dieu. » (2 Corinthiens‬ ‭9‬:‭8, 11, 12‬)

Ici l’apôtre Paul insiste sur le fait que lorsqu’on fait des dons aux gens, bien sûr ils peuvent nous dire merci, mais cela suscite surtout de la reconnaissance envers Dieu !

C’est le point le plus important.

Agissons pour susciter des actions de grâces chez les autres !

Conclusion

L’apôtre Pierre conclue par ces paroles : « […] Vous qui jadis n’étiez pas son peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ; vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde. » (v.10)

Nous qui jadis étions loin de Lui, nous sommes maintenant le peuple de Dieu.

Dieu a eu compassion de nous et nous sommes les bénéficiaires de Sa grâce !

C’est la réalité de ce que nous sommes !

Le message confié au prophète Ésaïe, que nous avons vu lors de la prédication précédente nous présentait la disqualification du peuple (« Vous n’êtes pas le peuple approprié »).

Entre-temps, le grand souverain sacrificateur par excellence, le Christ Jésus est venu et a réconcilié Dieu et les hommes, et les hommes avec Dieu !

Posons nous la question : qui sommes nous vraiment ?

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