ÉSAÏE 6.1-13 DIEU ENVOIE

ÉSAÏE 6.1-13 DIEU ENVOIE

Prédication culte du 27 Août 2023 par le pasteur Claude Missidimbazi

« L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. 

Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. 

Ils criaient l’un à l’autre, et disaient : Saint, saint, saint est l’Eternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! 

Les soubassements des seuils frémissaient à la voix de celui qui criait, et la Maison se remplit de fumée.

Alors je dis : Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées. 

Mais l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une braise, qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a touché tes lèvres; ta faute est enlevée, et ton péché est expié. J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ? Je répondis : Me voici, envoie-moi. 

Il dit (alors) : Va, tu diras à ce peuple: Écoutez toujours, mais ne comprenez rien ! Regardez toujours, mais n’en apprenez rien ! Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis ses oreilles et bouche-lui les yeux, de peur qu’il ne voie de ses yeux, n’entende de ses oreilles, ne comprenne avec son cœur, qu’il ne se convertisse et ne soit guéri. Je dis : Jusques à quand, Seigneur ? Et il répondit : Jusqu’à ce que la dévastation ait privé les villes d’habitants et les maisons d’êtres humains, que le sol dévasté soit une désolation ; Jusqu’à ce que l’Éternel ait éloigné les êtres humains et que le pays soit tout à fait abandonné, et s’il y reste encore un dixième (des habitants), il repassera par l’incendie ; (Mais), comme le térébinthe et le chêne conservent leur souche quand ils sont abattus, sa souche donnera une sainte descendance. »

‭‭(Ésaïe‬ ‭6.1-13)

Introduction et rappel

Le prophète Ésaïe a vécu une expérience extraordinaire : il a vu Dieu.

Au moment de son appel, il reçoit cette vision où il voit Dieu, assis sur Son trône, avec les séraphins qui crient l’un à l’autre : « Saint, saint, saint est l’Éternel, le Maître de l’univers, Sa gloire remplit toute la terre. »

La vision que le prophète Ésaïe a du Seigneur a profondément influencé sa vie et son ministère.

Pour lui, le Seigneur est tout particulièrement le « Saint d’Israël ».

Nous sommes persuadés que les chrétiens qui persévèrent dans la foi, sont ceux qui ont vécu quelque chose de particulier avec Dieu : une illumination par le Saint Esprit dans leur cœur qui leur a révélé quelque chose de la gloire de Dieu.

Nous pouvons citer les expériences de nombre de nos prédécesseurs comme Paul, Pierre, Luther, etc…

D’une manière ou d’une autre, ils ont vu, ont reçu une révélation particulière de Dieu.

Que la Bible soit une illumination pour nous et que le Christ soit une réalité pour nous au quotidien : alors notre vie sera bouleversée.

Face au Dieu Saint dont la gloire remplit toute la terre, nous entendons ce cri : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées. » (v.5)

Ce cri fort exprime la détresse : la vision a convaincu le prophète de son péché et il a pris conscience de son péché, de son impureté et de l’impureté du peuple dans lequel il vit.

Le péché ne peut être reconnu et confessé qu’à la lumière de la présence de Dieu, lorsque Dieu Se révèle.

Nous avons l’exemple du roi David (Psaume 51) qui pendant longtemps n’avait pas conscience de son péché jusqu’au jour où le porte parole de Dieu s’est présenté devant lui et l’a confronté. 

C’est alors que le roi a vu la lumière et s’est rendu compte que le péché était là, et même que le péché est d’abord contre Dieu. 

De même, le prophète Esaïe disait jusqu’à ce sixième chapitre « Malheur à vous, malheur à vous », en s’adressant au peupleMais après la révélation de la gloire de Dieu, Il s’adresse désormais à lui-même en criant « Malheur à moi ! ».

« Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures… »

L’accent est mis sur les lèvres, et non pas sur les autres membres du corps, parce qu’en réalité notre nature corrompue de pécheur est mise en évidence plus par ce que nous disons avec nos lèvres, notre langue et notre bouche, que par toutes autres choses que nous pouvons faire.

« C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle… » (Luc 6.45)

Quand le cœur est corrompu, la bouche est corrompue.

Dans la Bible, le cœur est le centre de l’intelligence, de la pensée, de la compréhension. 

Ésaïe voit donc la réalité.

L’impureté du prophète est double : il est en lui-même impur et aussi il appartient à un peuple impur.

Mais la grâce de Dieu se manifeste !

« Mais l’un des séraphins vola vers moi, (tenant) à la main une braise qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche et dit: Ceci a touché tes lèvres; ta faute est enlevée, et ton péché est expié. » (v.6-7)

La reconnaissance du péché apporte le pardon complet. Dieu ne cesse de nous pardonner !

« […] Combien plus le sang du Christ – qui par l’Esprit éternel s’est offert lui-même sans tache à Dieu – purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour que nous servions le Dieu vivant ! » ‭‭(Hébreux‬ ‭9.14)

Pour résumé, le prophète voit Dieu, il réalise son péché, il confesse son péché, il est pardonné et ce n’est qu’alors que Dieu l’interpelle pour l’envoyer en mission.

Entendre la voix de Dieu

Au verset 8, maintenant que le charbon a purifié ses lèvres, le prophète est prêt à être envoyé.

Ce n’est qu’à ce moment, pour la première fois dans notre récit, que la voix du S.eigneur retentit : « J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ? »

On ne peut pas entendre la voix de Dieu quand on est vautré dans le mal. Dieu est un Dieu saint et Il parle à Ses serviteurs qui Lui sont consacrés.

Ainsi, parce qu’il a été purifié, le prophète Ésaïe entend la voix de Dieu. 

L’appel à la mission pour Esaïe commence par l’écoute et la disponibilité : « Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ? Je répondis : Me voici, envoie-moi. » 

« Qui marchera pour nous ? »

Avant même d’avoir des précisions sur la nature ou le contenu de la mission, le prophète répond : « Je suis disponible, envoie moi ! »

Un message déroutant

Le prophète est donc envoyé pour porter un message qui nous semble déroutant.

« Va, tu diras à ce peuple : Écoutez toujours, mais ne comprenez rien ! Regardez toujours, mais n’en apprenez rien ! Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis ses oreilles et bouche-lui les yeux, de peur qu’il ne voie de ses yeux, n’entende de ses oreilles, ne comprenne avec son cœur, qu’il ne se convertisse Et ne soit guéri. » (v.9-10)

Le Seigneur demande à Ésaïe d’ordonner au peuple de continuer à persévérer dans le mal qu’ils font depuis si longtemps.

Il dit en gros : « Continuez à ignorer mes messages, mes avertissements, mais le jugement vous attend. »

Dans la Bible, c’est le « cœur » qui comprend. Mais lorsque Dieu « endurcit »« ferme » le cœur, il n’est plus possible de comprendre.

Le problème n’est donc plus le message ou le messager. Ce n’est pas un problème de rhétorique, d’explications, d’exégèse : ici, c’est comme si Dieu disait : « Ce n’est pas le message qui n’est pas approprié. C’est vous qui n’êtes pas le peuple approprié pour être mon peuple, vous n’êtes pas le peuple approprié pour comprendre mon message. »

Le Seigneur sait ici, même avant d’envoyer Son prophète, que son message ne sera pas écouté. Et effectivement, le prophète Ésaïe n’a pas réussi à ramener le peuple à Son Dieu.

Dieu a toujours tout fait pour sauver son peuple. Mais comme décrit dans le Deutéronome (chapitre 29), depuis le commencement jusqu’à la venue du Christ, il y a cette tendance dans le peuple de Dieu : l’endurcissement !

La désobéissance ! La persistance dans l’infidélité !

Cette tendance de fond était là au temps de Moïse, des juges, des prophètes, Esaïe, Jérémie, du Christ Jésus que les siens n’ont pas reçus…

Il y a des gens qui ne changeront jamais, parce qu’ils sont entrés dans un schéma où ils s’endurcissent toujours davantage.

La réponse à la Parole de Dieu

Lorsque le message de Dieu est prêché, Il n’y a en fait que deux réponses : la foi ou l’incrédulité.

Le réformateur Calvin a écrit : « Nous devons en effet être profondément attristés lorsque les efforts ne sont pas couronnés de succès. Et nous devons prier Dieu de donner de l’efficacité à Sa Parole. 

Nous devons même nous blâmer en partie lorsque les fruits sont maigres. 

Mais nous ne devons pas abandonner notre tâche, car il nous suffit de travailler fidèlement pour la gloire de Dieu et que nos services Lui soient agréables.

Et le son de notre voix n’est pas inefficace lorsqu’il rend le monde sans excuse. »

Les résultats ne dépendent pas de nous, mais de Dieu qui fait le tri dans ceux qui vont dire « oui » et ceux qui vont dire « non ».

Rappelons nous ce que Dieu dit de Sa Parole : « Comme la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé, fécondé la terre et fait germer (les plantes), sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui mange, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne retourne pas à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli avec succès ce pour quoi je l’ai envoyée. » (Ésaïe‬ ‭55.10-11)

La Parole de Dieu ne peut laisser personne indifférent. À son écoute, soit nous sortons meilleurs, soit nous sortons pires.

Dans le Premier Testament, nous voyons comment tout a été essayé pour séduire le peuple, mais rien n’a marché. Jusqu’au point de non retour où Dieu a envoyé Son peuple en exil.

Les versets 9 et 10, ont été repris à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament par le Christ et Ses apôtres :

  • « C’est pourquoi j’utilise des paraboles pour leur parler : parce qu’ils regardent sans voir et qu’ils écoutent sans entendre et sans comprendre. Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie exprimée par Ésaïe en ces termes : “ Vous entendrez bien, mais vous ne comprendrez pas; vous regarderez bien, mais vous ne verrez pas. Car ce peuple est devenu insensible; ils se sont bouché les oreilles, ils ont fermé les yeux, afin d’empêcher leurs yeux de voir, leurs oreilles d’entendre, leur intelligence de comprendre, et ainsi, ils ne reviendront pas à moi pour que je les guérisse, dit Dieu. ” » ‭‭(Matthieu‬ ‭13‬.13-15)

Ce tri fait partie de la volonté de Dieu, souverain, qui décide qui sera sauvé.

  • « Ésaïe a dit aussi pourquoi ces gens ne pouvaient pas croire : «Dieu a rendu leurs yeux aveugles, il a fermé leur intelligence, afin que leurs yeux ne voient pas, que leur intelligence ne comprenne pas. Et voilà pourquoi, dit Dieu, ils ne se tournent pas vers moi pour que je les guérisse.»» (Jean‬ ‭12.39-40)
  • «[…] Comme le déclare l’Écriture : « Dieu a rendu leur esprit insensible; il a empêché leurs yeux de voir et leurs oreilles d’entendre jusqu’à ce jour.»»(Romains‬ ‭11.8)
  • « Alors qu’ils s’en allaient sans pouvoir se mettre d’accord entre eux, Paul leur dit simplement ceci : « Le Saint-Esprit avait bien raison lorsqu’il s’adressait à vos ancêtres par l’intermédiaire du prophète Ésaïe! Il déclarait en effet : “Va dire à ce peuple: Vous entendrez bien, mais vous ne comprendrez pas; vous regarderez bien, mais vous ne verrez pas. Car ce peuple est devenu insensible; ils se sont bouché les oreilles, ils ont fermé les yeux, afin d’empêcher leurs yeux de voir, leurs oreilles d’entendre, leur intelligence de comprendre et ainsi ils ne reviendront pas à moi pour que je les guérisse, dit Dieu.” » » (Actes‬ ‭28.25-27)

Lorsque nous sommes prêts à obéir au Seigneur, c’est un signe que la grâce de Dieu nous a touché !

Mais si nous résistons à Dieu, Il peut retirer la lumière de notre compréhension, au point que la foi devienne impossible.

Que les gens rejettent ou acceptent le message, la venue de la Parole de Dieu est toujours un événement surnaturel.

Écouter la Parole de Dieu est une affaire sérieuse. Parce que l’obéissance est la marque et la marche des rachetés. 

« […] Si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte… » (Hébreux‬ ‭3.15)

On endurcit son cœur lorsqu’on ne veut pas obéir, lorsqu’on ne veut pas écouter les paroles envoyées par Dieu, lorsqu’on les considère comme la parole venant d’un homme, lorsqu’on refuse d’écouter les paroles qui nous dérangent…

Le fait de persister dans le péché est une preuve que l’on est déjà disqualifié.

Au milieu du chaos, une porte d’espérance

Quand le prophète entend ce message, il est consterné : « Je dis : Jusques à quand, Seigneur ? » (v.11)

La réponse du Seigneur est terrible : « Et il répondit : Jusqu’à ce que la dévastation ait privé les villes d’habitants et les maisons d’êtres humains, que le sol dévasté soit une désolation… »

Il semble ne plus y avoir d’espoir, mais le but du Seigneur est d’éduquer Son peuple pour qu’il ne se perde pas totalement. 

Au milieu de ce chaos, il y a pourtant une porte d’espérance : « Et s’il y reste encore un dixième (des habitants), il repassera par l’incendie ; (Mais), comme le térébinthe et le chêne conservent leur souche quand ils sont abattus, sa souche donnera une sainte descendance. » (v.13)

Le Messie est annoncé.

Cette génération d’Ésaïe était déjà perdue, et la déportation a bien eu lieu.

Mais quelqu’un devait arriver, le Messie, la souche, qui allait prendre la place du peuple infidèle, impur et désobéissant, et qui Lui sera obéissant et fidèle jusqu’à la mort.

Esaïe 11 nous dit comme la graine sainte émerge d’une souche, le vieux tronc de Jesse, cette semence croîtra et se multipliera, c’est certain. Mais beaucoup de douleurs et de pertes doivent se produire avant, pendant, et à côté de cette semence en développement. 

L’Évangile du Royaume est arrivée, même si c’est dans une grande opposition. L’Évangile a toujours avancé, dans la discrétion, mais il y a toujours un reste. 

Conclusion

Rien d’autre ne peut vous sauver de votre incrédulité, si ce n’est Dieu Lui-même. 

C’est pourquoi vous devez craindre plus que tout votre propre cœur et la dureté de votre cœur.

Si vous n’avez pas de la reconnaissance vis-à-vis de Dieu : méfiez-vous !

Méfiez-vous d’un cœur qui n’est jamais satisfait de Dieu.

Méfiez-vous d’un esprit qui cherche des excuses pour ne pas croire.

Attention à l’impulsion de celui qui dit : « Je ferai ça demain », à celui qui repousse au lendemain.

Méfiez-vous de penser que ce message concerne votre frère et pas vous !

Dieu nous dit : « […] Voici sur qui je porterai mes regards : sur le malheureux qui a l’esprit abattu, qui tremble à ma parole. » (Ésaïe‬ ‭66.2)

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