JACQUES 2.1-13, 25-26 LE REJET PAR DIEU DE LA PARTIALITÉ ET DE LA DISCRIMINATION RACIALE

JACQUES 2.1-13, 25-26 LE REJET PAR DIEU DE LA PARTIALITÉ ET DE LA DISCRIMINATION RACIALE

Prédication culte du 09 Juillet 2023 par le pasteur Claude Missidimbazi

« Mes frères, ne mêlez pas de partialité à la foi de notre Seigneur glorieux, Jésus-Christ. Supposons en effet qu’il entre dans votre assemblée un homme avec un anneau d’or et des habits resplendissants, et qu’il y entre aussi un pauvre avec des habits sales ; si, pleins d’attention pour celui qui porte les habits resplendissants, vous lui dites : « Toi, assieds-toi ici à cette place d’honneur ! » tandis que vous dites au pauvre : « Toi, tiens-toi debout là-bas ! » ou bien : « Assieds-toi au bas de mon marchepied ! », ne faites-vous pas en vous-mêmes une discrimination, et n’êtes-vous pas des juges aux raisonnements mauvais ? Ecoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres, du point de vue du monde, pour qu’ils soient riches de foi et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? Et vous, vous avez déshonoré le pauvre ! Pourtant, ce sont bien les riches qui vous oppriment et qui vous traînent devant les tribunaux, n’est-ce pas ? N’est-ce pas eux qui calomnient le beau nom qui est invoqué sur vous ? Sans doute, si vous accomplissez la loi royale, selon l’Ecriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien. Mais si vous montrez de la partialité, vous commettez un péché, et vous êtes convaincus de transgression par la loi. En effet, quiconque observe toute la loi mais trébuche sur un seul point devient entièrement coupable. Car celui qui a dit : Ne commets pas d’adultère a dit aussi : Ne commets pas de meurtre. Si donc tu ne commets pas d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi. Parlez et agissez comme des gens qui vont être jugés d’après une loi de liberté, car le jugement est sans compassion pour qui ne montre pas de compassion. La compassion triomphe du jugement. »

‭‭Jacques‬ ‭2‬.1‬-‭13‬ ‭

« Rahab la prostituée ne fut-elle pas également justifiée en vertu des œuvres, pour avoir accueilli les messagers et les avoir renvoyés par un autre chemin ? Tout comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans œuvres est morte. »

‭‭Jacques‬ ‭2‬.25‬-‭26‬ ‭

Introduction

La discrimination, le racisme est une réalité.

En tant que chrétien nous devons nous engager pour combattre l’injustice.

Car Dieu rejette toute discrimination et favoritisme.

Malheureusement, la discrimination, le favoritisme existent aussi dans nos milieux, dans nos assemblées.

Nous devons être attentifs aux arguments que l’auteur Jacques nous donne ici, et être ouverts pour nous repentir car assurément nous ne défendons pas assez les pauvres, les laissés pour compte, les faibles, les rejetés, ceux qui ne sont pas comme nous…

Dans notre passage, écrit dans un style direct, très pratique, l’auteur exhorte les chrétiens, engagés avec notre glorieux S.eigneur Jésus Christ, à refuser la discrimination et à vivre selon la voie royale : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Le point focal de ce passage est le verset 9 : « Mais si vous faites preuve de favoritisme, vous péchez, et vous êtes condamnés par la loi comme des transgresseurs de la loi. »

Le verset 4 nous demande : « Ne faites-vous pas en vous-mêmes une discrimination, et n’êtes-vous pas des juges aux raisonnements mauvais ? »

Qu’est-ce qui démontre que nous sommes des transgresseurs de la Loi et que nous faisons preuve de favoritisme, partialité et de discrimination à l’égard des autres ?

Cela se voit dans la manière dont :

Nous donnons la préférence à certains et pas à d’autres

v.1-4 « Mes frères, ne mêlez pas des cas de partialité à votre foi en notre glorieux Seigneur Jésus Christ. En effet, s’il entre dans votre assemblée un homme aux bagues d’or, magnifiquement vêtu ; s’il entre aussi un pauvre vêtu de haillons ; si vous vous intéressez à l’homme qui porte des vêtements magnifiques et lui dites : « Toi, assieds-toi à cette bonne place » ; si au pauvre vous dites : « Toi, tiens-toi debout » ou « Assieds-toi là-bas, au pied de mon escabeau », n’avez-vous pas fait en vous-mêmes une discrimination ? N’êtes-vous pas devenus des juges aux raisonnements criminels ? »

L’auteur nous dit très clairement : « N’associez pas la partialité à la foi. » 

Ici être partial c’est avoir une préférence injuste, une attitude qui prend parti pour ou contre quelqu’un ou quelque chose, sans souci de justice ni de vérité mais avec un certain parti pris.

Le point de départ de la partialité c’est lorsque les croyants commencent à juger les autres selon les critères du monde.

Foi et favoritisme sont incompatibles.

Se garder du favoritisme c’est une invitation à imiter le comportement de Dieu : 

  • « En effet, l’Eternel, votre Dieu, est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, fort et redoutable. Il ne fait pas de favoritisme et n’accepte pas de pot-de-vin… »‭‭(Deutéronome‬ ‭10‬.17‬)
  • « Alors Pierre prit la parole et dit: «En vérité, je reconnais que Dieu ne fait pas de favoritisme et que dans toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable. » (Actes 10.34-35)

Ici l’auteur écrit avec beaucoup de force : « Gardez vous du favoritisme, n’ayez pas en vous ces préférences, cette façon de faire des différences entre les gens… »

« N’avez-vous pas fait de distinctions entre vous, et n’êtes vous pas devenus des juges à cause de vos mauvaises pensées ?

N’est-ce pas de la ségrégation que vous avez fait ? Vous devenez des juges aux raisonnements pervers. 

Ne portez-vous pas en vous-mêmes un jugement, ne devenez-vous pas des juges aux pensées perverses ? »

Ces questions restent d’actualité aujourd’hui. 

Nous ne devons pas mêler des considérations de personnes à la foi de notre Seigneur Jésus Christ.

Le Christ Jésus, Lui-même, ne tenait pas compte des apparences. Il allait partout faisant du bien :

  • « Ils envoyèrent ensuite quelques-uns de leurs disciples et quelques membres du parti d’Hérode dire à Jésus: «Maître, nous savons que tu dis la vérité: tu enseignes la vérité sur la conduite que Dieu demande; tu n’as pas peur de ce que pensent les autres et tu ne tiens pas compte de l’apparence des gens. »(Matthieu‬ ‭22‬.16‬) 

L’auteur Jacques va illustrer son propos en convoquant l’image de deux personnages différents, visitant une assemblée :

  • L’un aux doigts d’or, avec des bagues de valeur
  • L’autre portant des vêtements misérables, en lambeaux

En réaction à l’apparence de l’un et l’autre, on leur attribue des places différentes, celui aux habits resplendissants étant mis à la place d’honneur, et le pauvre debout quelque part ou au pied d’un escabeau. 

Le chrétien ne doit pas adopter les codes et critères d’évaluation de la culture du monde, qui favorisent l’homme riche en lui octroyant la meilleure place et discrimine l’homme pauvre en lui assignant la plus basse des places dans la maison de Dieu.

L’auteur Jacques tient ici le langage des marqueurs sociaux et économiques, ces étiquettes qui donnent un certain rang dans la société. 

Ce qui est dommage c’est qu’aujourd’hui encore, certains dans nos assemblées pensent encore que les biens matériels, le prestige de certaines grandes familles, certaines professions nobles… définissent notre identité. 

De manière subtile ou évidente, nous sommes avides de statuts prestigieux et de richesses.

Nous sommes trop souvent impressionnés par ces marqueurs de statuts sociaux tels que la tenue vestimentaire, les titres…

L’auteur nous met en garde contre le pouvoir que ces marqueurs socio-culturels peuvent avoir sur la communauté chrétienne.

La richesse est le marqueur le plus clair du statut social dans notre culture.

Le chrétien est dans le monde mais il n’est pas du monde. Il ne doit pas copier la culture malade de ce monde.

Les Saintes Écritures nous enseignent que la partialité n’est pas bonne :

  • « Il n’est pas bon de se montrer partial.. » (Proverbes 28.21)
  • « Car riches et pauvres ont ceci en commun, l’Éternel est notre créateur à tous. » (Proverbes 22.2)
  • « Ne pervertis pas la justice, ne fais pas preuve de partialité ou de favoritisme envers le pauvre, envers le grand, mais juge ton prochain avec équité. » (Lévitique 19.15)

Nous avons ici une mise en garde contre la discrimination. Nous devons la combattre au sein de nos assemblées.

Nous devons rejeter le racisme, la ségrégation, le tribalisme, les partis pris, l’entre-soi, ces clubs, groupes où les gens préfèrent rester qu’entre eux.

Il s’agit de vivre les uns avec les autres, face à face, comme des enfants de Dieu. Allons au delà de nos cercles d’amitiés, et nos proches.

Nous favorisons les riches et insultons les laissés pour compte

v.5-7 « Ecoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres, du point de vue du monde, pour qu’ils soient riches de foi et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? Et vous, vous avez déshonoré le pauvre ! Pourtant, ce sont bien les riches qui vous oppriment et qui vous traînent devant les tribunaux, n’est-ce pas ? N’est-ce pas eux qui calomnient le beau nom qui est invoqué sur vous ? »

C’est Dieu qui a choisi chacun d’entre nous pour être à Lui.

Que l’on soit riche ou pauvre, c’est Dieu qui nous a choisi pour être à Lui.

Qu’on soit pauvre ou riche, tout nous a été donné par le S.eigneur. Nous n’avons pas de mérite en nous-mêmes.

C’est Lui qui fait naître dans tel pays, et pas un autre, dans telle famille et pas une autre… 

Nous ne devons donc pas insulter les laissés pour compte, parce ce que ce que nous avons nous vient de Dieu.

« Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres, du point de vue du monde… »

Ici il est question de ce qui sont vus comme pauvres selon les critères de notre société.

Mais la vraie richesse est la richesse spirituelle.

L’argent, la richesse que le Christ Jésus a dénoncés comme un dieu est devenu un marqueur de statut social dans notre société. Et cela a contaminé nos assemblées.

Nous ne devons pas aimer l’argent au point de trahir notre Dieu !

Nous ne devons pas accepter que les riches soient aux manettes des assemblées, juste parce qu’ils sont riches.

Nous ne devons pas aimer l’argent au point de vendre notre âme.

Nous devons au contraire avoir les bras ouverts à tous, bien accueillir les pauvres, avoir des programmes, des œuvres sociales pour que leurs situations s’améliorent…

Nous refusons de suivre la loi royale de l’amour

v. 8-13 « Sans doute, si vous accomplissez la loi royale, selon l’Ecriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien. Mais si vous montrez de la partialité, vous commettez un péché, et vous êtes convaincus de transgression par la loi. En effet, quiconque observe toute la loi mais trébuche sur un seul point devient entièrement coupable. Car celui qui a dit : Ne commets pas d’adultère a dit aussi : Ne commets pas de meurtre. Si donc tu ne commets pas d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi. Parlez et agissez comme des gens qui vont être jugés d’après une loi de liberté, car le jugement est sans compassion pour qui ne montre pas de compassion. La compassion triomphe du jugement. »

L’auteur s’attelle avec ce troisième argument à montrer que ‭‭l’Écriture ne tolère pas le favoritisme.

Il parle d’accomplir sans cesse la « Loi royale ». Qu’est-ce que cette loi ?

La loi royale est celle que l’on trouve dans Lévitique 19.18 : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Eternel. »

Lorsqu’on parle d’aimer son prochain comme soi-même, il s’agit de mener une vie d’obéissance au Christ Jésus.

Notre prochain c’est celui qui est à côté de nous, ce sont les frères et sœurs qui sont avec nous dans les assemblées, ce sont nos collègues au travail, nos voisins, etc.

La loi royale c’est la loi du Christ Jésus qui est roi et est venu apporter un Royaume qui n’est pas de ce monde ! 

C’est la loi qui régit toutes les autres lois !

L’apôtre Paul a recommandé : « Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres, car celui qui aime les autres a accompli la loi. […] L’amour ne fait pas de mal au prochain; l’amour est donc l’accomplissement de la loi. » (Romains 13.8 et 10)

Nous serons jugés par rapport à cette loi royale, non pas pour décider si nous sommes sauvés ou non. 

« Parlez et agissez comme des personnes appelées à être jugées par une loi de liberté, car le jugement est sans compassion pour qui n’a pas fait preuve de compassion. La compassion triomphe du jugement. » (Jacques 2.12)

C’est avec cette Loi royale que nous serons jugés. Plus tu as de compassion pour ton frère et moins la sanction sera sévère.

« Mes frères et sœurs, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? Cette foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un de vous leur dise : « Partez en paix, mettez-vous au chaud et rassasiez-vous » sans pourvoir à leurs besoins physiques, à quoi cela sert-il ? Il en va de même pour la foi: si elle ne produit pas d’œuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu’un dira : « Toi, tu as la foi, et moi, j’ai les œuvres. » Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai ma foi. »(Jacques 2.14-18)

Le Salut engendre des œuvres, la foi sans les œuvres est inexistante. 

Et les œuvres dont on parle ce n’est pas faire des miracles, guérir des malades, chasser les démons…

Il s’agit des œuvres qui sont le fruit de l’Esprit, qui manifestent qu’il y a vraiment de la foi.

Nos assemblées doivent être remplis de gens qui aiment, de gens qui s’aiment.

Il n’y a pas de contradiction des propos de Jacques avec ceux de l’apôtre Paul :

  • On sait que l’Évangile selon l’apôtre Paul, c’est la justification par la foi seule. Nous sommes justifiés grâce au Christ Jésus qui est notre justice, par la foi seule.
  • L’Évangile selon Jacques c’est la foi qui produit des œuvres. Lorsqu’on est sauvés, les œuvres accompagnent le Salut. Les œuvres attestent de la foi et non pas du salut.

Conclusion

L’auteur Jacques conclut en donnant l’illustration de Rahab : « Rahab la prostituée ne fut-elle pas également justifiée en vertu des œuvres, pour avoir accueilli les messagers et les avoir renvoyés par un autre chemin ? Tout comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans œuvres est morte. » (Jacques‬ ‭2‬.‭25‬-‭26‬)

Rahab était une prostituée (un marqueur de statut). Mais par la foi, elle a été déclarée juste et est dans la généalogie du Christ ainsi que comptée parmi les héros de la foi (Matthieu 1, Hébreux 11.31)

Dieu est un Dieu inattendu qui utilise qui Il veut. C’est un Dieu universel qui n’a pas de favori : « Allez et faites de toutes les nations des disciples. » (Matthieu 28.19)

Nous sommes invités à :

  • Évitez le favoritisme 
  • Vivre selon la loi royale qui donne la liberté 
  • Jésus, la gloire même de Dieu, a donné l’exemple d’une telle vie.

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