Prédication culte du 14 mai 2023 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.
Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. »
Jean 3.14-16
Introduction
Ce verset de Jean 3.16 résume la révélation.
Le Christ Jésus affirme plus haut dans le chapitre, qu’Il parle ici des choses célestes (v.12).
Ce verset a tellement de nuances que nous devons nous arrêter un moment pour l’approfondir et entrer dans la vie de ce qui y est écrit.
« Les mots […] savent de nous ce que nous ignorons d’eux » a dit le poète René Char.
Il y a ici 25 mots en grec, des mots riches, les mots mêmes de Dieu.
Cette phrase nous vient de la part de Dieu.
Beaucoup de phrases sont bien connues, marquantes, proverbiales, historiques, venant de personnes importantes…
Mais aucune ne peut être plus célèbre que celle de Jean 3.16.
Dieu nous aime et veut que nous ayons la vie éternelle grâce à Jésus Christ.
Ce verset d’or est fondateur.
Les églises protestantes le citent souvent comme récapitulation de la révélation centrale des Écritures.
Ce verset représente une clef herméneutique, c’est à dire le fondement à partir duquel les Écritures peuvent être comprises.
Résumé de la première partie de cette prédication
Ce verset est l’Évangile réduit à l’essentiel : peu de paroles et beaucoup de sens.
Ces quelques lignes, en effet, nous déclarent que :
- L’essence de Dieu consiste dans l’amour.
- Son amour est allé à notre égard jusqu’au sacrifice le plus généreux.
- L’objet de cet amour céleste est le monde corrompu et perverse.
- Jésus est le Fils, le seul, l’unique, de Dieu
- Il a été sacrifié pour le salut du Monde.
- Le salut est offert par Dieu à tous les hommes.
- Mais ceux-là seuls néanmoins qui croiront en Jésus seront sauvés.
- Tous les autres périront à jamais.
Nous avons vu précédemment que la Bible parle de l’amour de Dieu de cinq manières :
- L’amour particulier du Père pour le Fils et du Fils pour le Père, ainsi que l’Esprit
- L’amour providentiel de Dieu pour toute Sa création
- L’amour salvateur de Dieu pour ce monde déchu
- L’amour particulier et sélectif de Dieu pour Ses élus
- L’amour selon les conditions de Dieu, où Il se révèle d’avantage, en fonction de l’obéissance
Comment expérimenter l’amour de Dieu
Dieu nous a tant aimé. Il est véritablement amour.
Il orchestre les événements, les circonstances même les plus défavorables, avec une intention d’amour.
Avons nous conscience de cet amour de Dieu ? Pourquoi alors se plaindre ? Pourquoi être triste ou déprimé alors que Dieu m’aime ?
Ne croyons nous pas que Dieu agit toujours et permet des choses avec une intention d’amour ? Pourquoi ne pas Lui faire confiance ?
Comment vivre cet amour de Dieu au quotidien ?
Personne ne peut expérimenter la puissance de l’amour de Dieu si il n’a pas reçu le don de l’Esprit Saint.
« […] L’amour de Dieu est déversé dans notre cœur par le Saint Esprit qui nous a été donné. » (Romains 5.5)
L’apôtre Paul parle dans ce verset de l’épître aux Romains de la connaissance de « l’amour que Dieu a pour nous ».
C’est pour cela que le Christ affirme à Nicodème : « […] En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »
(Jean 3.5)
L’Esprit est indispensable à la vie chrétienne.
Comment savoir que Dieu m’aime : c’est le Saint Esprit qui nous le fait réaliser, nous fait vivre cette amour.
Dieu a fait, Il a aimé et Il a donné !
Ce sont des verbes à l’aoriste : qui évoque un temps précis, un temps qui marque un événement ponctuel dans le passé.
Nous voyons ici que l’amour de Dieu n’est pas qu’un sentiment, une pensée, ce n’est pas qu’une émotion : l’amour consiste en actes, c’est un comportement.
Dieu a fait un don extravagant.
Jamais auparavant il n’y avait eu un don d’une telle ampleur, et jamais il n’y en aura plus de semblable.
Quiconque croit en Lui
Notre verset nous parle donc d’abord de l’action de Dieu avant de passer à la finalité et l’impact de cette affirmation, « Dieu a tant aimé le monde ».
« Dieu a tant aimé le monde qu’il donna son Fils unique… » : Jusqu’à présent le verset s’est concentré sur la taille et le caractère unique du don d’amour de Dieu.
Nous avons l’enchaînement :
- Affirmation: Dieu a tant aimé le monde
- Comment : Il a donné Son fils unique
- Finalité : quiconque croit en Lui a la Vie Éternelle.
L’Évangile c’est d’abord la grâce : ce que Dieu fait, ce que le Christ fait.
Dieu a aimé et Il a donné, et ensuite Il pose la condition : croire. Alors le résultat est le fait de recevoir la Vie Éternelle.
Cette offre est proposée à tous. Ensuite nous devons nous positionner par rapport à l’offre de Dieu.
« Quiconque croit » : « quiconque » c’est à dire « tous ». Personne n’est exclu de cette invitation : les barrières traditionnelles de races ou de classes ont été supprimées.
Le Salut est offert à tous :
- Aux prédestinés (Romains 8)
- A ceux qui sont fatigués et chargés (Matthieu 11)
- A ceux qui sont aux extrémités de la Terre
- Même à ceux qui n’ont pas envie d’être sauvés
« Quiconque croit en Lui » :
« En Lui », le grec (εἰ
ς αὐ
τὸ
ν), évoque une direction unique (εἰ
ς = en, dans, vers…).
Ce « Lui » est clairement le Fils que Dieu a donné.
Il n’y a pas d’autre direction que le Christ
Il s’agit de croire en Jésus et Jésus seul. Il n’y a de Salut en aucun autre.
Ceux qui croient en Jésus ne croient pas juste en un prophète juif, crucifié et enterré. Ils croient en une personne qui a brisé les chaînes de la mort, qui est élevé et qui vit désormais pour toujours dans la présence du Père !
Que signifie « croire » dans l’évangile de Jean ?
« Croire » : cet acte représente plus que le simple fait d’accepter et d’affirmer qui le Christ Jésus est (à savoir Dieu incarné), et de croire Ses paroles.
Toute la théologie de Jean tourne autour du mot « croire » (en grec, πιστεύω, ‘pisteuo’).
Croire c’est avant tout une réalité.
Comme vu plus haut, dans notre verset, « croire » est suivi par la préposition « eis »en grec, qui indique la direction de la croyance, l’objet de la foi.
« Croire en » Jésus c’est avoir une foi dirigée vers, centrée sur Jésus…
Il ne s’agit pas simplement d’avoir un contenu (accepter les faits concernant Jésus, croire que Son enseignement est vrai, mémoriser les doctrines bibliques), mais il s’agit de vivre et d’aller vers le Christ.
La croyance dont il est question ici implique un engagement constant et totale envers la personne du Christ, en tant que Messie et S.eigneur pour toujours.
Rappelons nous : « Sans la personne du Christ, le christianisme n’est rien : une gnose, une idéologie tout au plus. Ce qu’il faut penser c’est le Christ. Ce qu’il faut faire c’est Lui. Ce qu’il faut croire c’est Lui. Vivre c’est vivre de Sa vie. Il est tout, Il résume tout. »
La croyance dont il est question ici n’est donc pas un sentiment passager, une impression éphémère : il s’agit d’un engagement à durée indéterminée.
Il s’agit d’une expérience permanente pour toute la vie.
D’autres passages de l’Évangile selon Jean décrivent la croyance en Jésus comme le fait de :
- Venir à Lui
- Le recevoir
- Boire l’eau spirituel qu’Il offre
- Le suivre
- L’aimer
Il faut distinguer :
| Croire que | Croire en |
| Concerne les faits | Concerne une personne |
| Implique notre esprit | Implique notre cœur |
| Implique la reconnaissance de la vérité | Implique l’allégeance à Jésus qui est la vérité |
| Peut être momentané | Doit être continu |
| Ne change rien | Modifie tout |
| Est une expérience naturelle qui peut être partagée par tous les humains | A une origine surnaturelle : il faut naître d’en haut |
| Est une condition préalable | Est le résultat approprié |
D’où :
| Les croyants | Les incroyants |
| Croient au Fils | Ne croient pas au Fils |
| Ont la Vie Éternelle dès maintenant | Périront |
| Ne sont pas condamnés au Dernier Jour | Sont déjà condamnés |
| Aiment la lumière | Aiment les ténèbres et détestent la lumière |
| Disent la vérité | Font le mal |
Ceci pour comprendre qu’il n’y a que deux possibilités :
- Soit nous sommes des croyants
- Soit nous sommes des incroyants
Il n’y a pas d’entre-deux.
« Quiconque croit en Lui » signifie qu’on accepte la vérité concernant le Christ Jésus mais aussi qu’on est engagé avec Jésus Christ, qu’on Le suit, qu’on obéit à tout ce qu’Il dit.
« Quiconque croit en Lui » signifie que cette personne fait déjà l’expérience de la Nouvelle Naissance ici et maintenant, et qu’elle a la Vie Éternelle ici et maintenant, qu’elle est sauvée ici et maintenant.
Avoir la foi qui sauve
Il faut faire attention à la religion qui peut nous faire croire qu’on est sauvé parce qu’on pratique des choses, des rites…
On peut être convaincus d’être sauvé, mais n’avoir pas fait du Christ Jésus notre Sauveur et surtout notre S.eigneur.
Pour cela, l’Esprit du Christ doit bouleverser nos vies et nous faire comprendre l’immensité de l’amour de Dieu.
La foi qui sauve implique la « suivance » du Christ comme Maître et S.eigneur. Il s’agit d’entrer dans cette marche permanente avec Dieu.
Chez Jean « croire » :
- C’est tenir pour vrai ce que Jésus dit.
- C’est regarder à Jésus comme Celui qui est descendu du Ciel pour nous montrer et nous révéler le Père
- C’est « manger » le pain de vie qu’est Jésus
- C’est passer par Jésus Christ, comme la « porte », pour être accueilli par le Père de l’autre côté
- C’est suivre Jésus comme étant la Lumière du monde qui chasse l’obscurité
- C’est accepter que Jésus est réellement le Fils de Dieu
Faisons attention à cette fausse assurance d’être sauvé à la fin, alors qu’on a pas eu une véritable compréhension de qui est Jésus, alors qu’on a pas abandonné sa vie à Jésus, et qu’on ne L’a pas suivi comme un esclave suit son maître.
Dans l’Évangile selon Jean, la foi authentique sauve et est le genre de foi qui persévère jusqu’à la fin.
Dieu veut une foi qui croit même sans avoir vu !
La foi qui sauve ne se résume pas à faire une simple prière pour ensuite continuer sa route en oubliant Jésus pour le restant de sa vie.
Avoir la foi qui sauve c’est s’en remettre à Jésus, sur la base de Son œuvre, c’est se reposer sur le Christ, c’est tout miser sur Lui, tout miser sur la vérité de Ses déclarations.
Le croyant qui a la foi qui sauve :
- N’a pas peur de la mort
- A confiance que Son Père céleste pourvoira à tous Ses besoins
- N’a pas peur d’investir dans le Royaume des Cieux
- Abandonne l’amour du monde qui l’entoure et qui est en opposition contre Dieu – La convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie
La foi qui sauve prend conscience que le Christ Jésus a payé le prix du péché.
La Croix est la révélation de l’amour de Dieu.
L’essence de la foi véritable est le désir d’obéir au Christ : c’est la décision de ne plus être son propre maître, maître de sa vie, mais de s’engager à suivre le Christ.
Il doit y avoir une transformation véritable des orientations, des ambitions, aspirations… par rapport à ce que le Christ nous dit.
La foi véritable, celle qui sauve, se vérifie ainsi : elle produit l’obéissance ! Elle se soumet !
L’obéissance c’est se charger chaque jour de sa croix et renoncer à soi-même.
Le Christ devient la priorité dans notre cœur sur toute autre considération, famille, amis, carrières, possessions, loisirs, passions…
La foi qui sauve implique un détachement.
La promesse : quiconque croit en Lui ne périra jamais !
Le résultat de ce que nous avons vu précédemment est une suite logique : « […] afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. »
Quiconque croit en Jésus ne périra jamais !
Cette phrase exprime un résultat mais aussi un but.
« Périr » et « avoir la Vie Éternelle » sont des contraires.
« Périr » signifie souffrir la Mort Éternelle, c’est à dire être séparé de façon permanente de Dieu, la seule source de vraie vie.
« Périr » c’est être condamné par le tribunal de Dieu, c’est voir la colère justifiée de Dieu s’abattre sur sa tête.
A la base, « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour condamner le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » (Jean 3.17)
Mais nous lisons à la fin du même chapitre : « Quiconque croit au Fils a la vie éternelle, mais quiconque refuse de croire au Fils ne verra pas la vie, au contraire la colère de Dieu demeure sur lui. » (Jean 3.36)
Que nous veut donc Dieu ?
Il veut nous offrir ce que l’homme ne peut atteindre de lui-même : la Vie Éternelle.
Nous mourrons tous et nous seront tous ressuscités. Mais il y a deux destinés ensuite.
- Être tourmentés loin de la présence de Dieu qui est la source de la vie.
- Être avec le Seigneur et demeurer avec Lui dès aujourd’hui, pour être ensuite reçu par Lui dans Sa présence éternelle.
La Vie Éternelle, ce n’est pas qu’une vie immortelle, mais c’est une vie avec Dieu qui n’a ni commencement ni fin, c’est une communion avec le Seigneur pour toujours.
Conclusion
Le schéma reste le même :
- Dieu fait grâce, Dieu donne
- Nous devons obéir
- Pour recevoir Sa bénédiction
Dieu promet que celui qui croit, qui s’abandonne au Christ et qui Le suit, ne connaîtra jamais la mort mais il entre dans la vraie vie, ici et maintenant déjà.
La Vie Éternelle est révélée en Jésus Christ, Fils de Dieu, la Parole incarnée : « En Elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1.4)
Le Christ ajoute : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » (Jean 5.24)
« Le salut ne se trouve en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » (Actes 4.12)
« Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’Agneau. La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est son flambeau. […]
Il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge; il n’entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau. »
(Apocalypse 21.22-23, 27)
Faisons notre ce verset de Jean 3.16
« Car Dieu m’a tant aimé qu’il m’a donné Son Fils unique, afin que je crois en Lui et qu’ainsi je ne périsse pas mais que j’ai la Vie Éternelle ».
Leave a Reply