Prédication Culte du 7 mai 2023 par le Pasteur Claude Missidimbazi
« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. » Jean 3.16
Introduction
25 mots en grec, trois phrases en français dans notre traduction Louis Segond. Pour mettre en avant les nuances de ce verset si puissant, il nous est proposé la paraphrase suivante :
« Dieu le Père a aimé tous les êtres humains, à tel point qu’Il a envoyé son seul et unique Fils dans le monde, et L’a ensuite livré à la mort afin que tous ceux qui, sans distinction ni exception, placent leur confiance en Jésus, puissent, maintenant et dans l’au-delà, faire l’expérience de la vie éternelle et ainsi ne pas subir la colère de Dieu et donc être perdus. »
Quand on aime, on veut le bien de ce qu’on aime.
Dieu nous aime et veut que nous ayons la vie éternelle grâce à Jésus. Telle est la pensée profonde de ce célèbre verset.
Ce verset c’est l’Évangile réduit à l’essentiel.
Ces trois lignes, en effet, nous déclarent toutes ensemble que :
- L’essence de Dieu consiste dans l’amour.
- Son amour est allé à notre égard jusqu’au sacrifice le plus généreux.
- L’objet de cet amour céleste est le monde corrompu et perverse.
- Jésus est le Fils, le seul, l’unique, de Dieu
- Il a été sacrifié pour le salut du Monde.
- Le salut est offert par Dieu à tous les hommes.
- Mais ceux-là seuls néanmoins qui croiront en Jésus seront sauvés.
- Tous les autres périront à jamais.
Un verset très connu mais pas forcément bien compris
Jean 3.16 est le verset le plus connu de la Bible. Mais ce n’est pas parce qu’une chose est bien connue qu’elle est correctement comprise, considérée à sa juste valeur.
Par exemple, le mot grec ‘houto’, traduit par « tant » dans notre verset, signifie : « de quelle manière », « ainsi »…
De quelle manière Dieu a-t-il donc aimé le Monde ? La réponse est simple : Il a donné Son seul Fils, Son unique.
Ce verset d’une importance cruciale nous parle donc de Dieu, de Son amour, de Sa générosité !
Ce verset a pour but de montrer que l’œuvre du Christ et le Salut qu’Il offre ont leur origine dans la volonté et l’intervention de Dieu Lui-même.
Si nous sommes sauvés, c’est parce que Dieu l’a voulu.
Le contexte
L’auteur de cet évangile, Jean, ami de Jésus, rapporte cette Parole du Christ, à la lumière de sa conversation avec le haut dignitaire religieux Nicodème. C’est dans ce même passage qu’il est question de la nécessité de naître « d’en haut » pour voir et entrer dans le Royaume des Cieux.
L’auteur affirme dès le début de son ouvrage que : « La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père.» (Jean 1.14)
Dans le contexte de la conversation avec Nicodème, le Christ affirme : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que le Fils de l’homme soit élevé… » (Jean 3.14)
L’élévation ici parle bien sûr de la mort du Christ Jésus, et de Son ascension. Le Christ Jésus va chercher jusque dans le Ciel le motif de Sa passion et de Sa mort. Chez Jean, l’exaltation coïncide avec la mort du Christ sur La Croix.
Pourquoi la mise en croix, scandale pour les juifs, folie pour les païens, était-elle le sommet de la révélation chez Jean ? C’est parce qu’elle est le lieu où se dévoile l’amour de Dieu !
C’est ainsi qu’il ajoute au verset 16 : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. »
Avec cette conjonction de coordination « car », au début du verset 16, il est clair que l’auteur explique les versets 14 et 15.
Et le début du verset 16 peut donc être rendu par : « Vous voyez ? Oui, Dieu a tant aimé le monde… »
Tout texte tiré de cet évangile doit être lu à la lumière du but de l’auteur : «[…] ceci est écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. » (Jean 20.31)
Avoir la vie, tel est le but de l’évangéliste et le vouloir de Dieu.
Car Dieu a tant aimé
Le contenu de Jean 3.16 a quelque chose d’unique.
Cette vérité nous révèle les dispositions et les intentions de Dieu à l’égard de l’humanité : Dieu nous aime.
« Car Dieu ». Mais de quel Dieu s’agit-il ?
Il s’agit du Dieu du Premier Testament, Le Père du Christ Jésus, révélé par le Christ Jésus.
« Car Dieu a tant aimé… »
Ce verset nous dit que ce Dieu a aimé et a donné. Il a aimé si intensément, à un point si extraordinaire, qu’Il a donné.
Il s’agit d’un amour fort, désintéressé, généreux, totalement axé sur le bien être d’autrui…
« Car Dieu a tant aimé… qu’Il donna Son Fils unique… »
Le don qui est fait, en tant qu’expression de l’amour, est phénoménal, au-delà de toute attente, et sans rapport avec un quelconque mérite particulier des bénéficiaires.
Dieu aima et donna.
Le temps des verbes est à l’aoriste dans notre passage. Cela montre qu’il s’agit d’actes bien spécifiques dans le passé, des actes historiques.
Dieu a aimé et a donné : Son don exprime Son amour.
Ce n’est pas que Dieu ai toujours détesté la race humaine et qu’Il ait soudain décidé de nous aimer : Il nous a toujours aimé !
L’amour chaleureux de Dieu pour Ses créatures a toujours existé, mais à un moment donné Il a exprimé cet amour par un don d’amour sans pareil !
« Dieu a tant aimé le monde »
Cela souligne l’intensité de l’amour de Dieu.
Il aima l’univers non pas parce que le Monde est aimable. Bien au contraire ! Le monde est mauvais.
L’amour de Dieu est désintéressé, coûteux et digne de louanges !
Contrairement à la façon dont les pécheurs aiment égoïstement le monde en s’y conformant, d’après les versets d’1 Jean 2.15-17 où l’auteur nous dit : « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. »
L’amour de Dieu contraste avec l’amour des hommes.
Unique est la proclamation de Jean 3.16 : du début à la fin, il est question de l’action de Dieu. Tout vient de l’initiative de ce Dieu Père. Dieu a tellement aimé, aimé si fort, que cet amour là le pousse à faire des « folies », des choses étonnantes.
Et la « folie » de Dieu est là, dans le fait qu’Il donna Son Fils !
Comment la Bible parle de l’amour de Dieu ?
Arrêtons nous sur les façons dont la Bible parle de l’amour de Dieu.
1) La Bible souligne à plusieurs reprises que le Père aime le Fils et que le Fils aime le Père.
- Jean 3.35 : « Le Père aime (agapao) le Fils… »
- Jean 5.20 : « Car le Père aime (phileo) le Fils… »
- Jean 14.31 : « Mais c’est afin que le monde sache que j’aime (agapao) le Père …»
Avant de se manifester à l’égard des pécheurs, cet amour de Dieu se manifeste déjà au niveau du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.
2) La Bible parle aussi de l’amour providentiel de Dieu pour tout ce qu’Il a fait.
Dieu déclare ainsi au commencement que tout ce qu’Il a fait est bon. Il contemple Sa création et Se réjouit que tout est bon.
C’est le produit d’un Créateur aimant. Le lion rugit et abat sa proie, mais c’est Dieu qui nourrit l’animal.
Les oiseaux du ciel trouvent de la nourriture : mais c’est le résultat de la providence aimante de Dieu. Et aucun moineau ne tombe sans l’approbation du Tout Puissant ! (Matthieu 6)
Selon Genèse 1.28 : « Dieu les bénit et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout être vivant qui se meut sur la terre… »
Ici, Dieu nous dit en quelque sorte : « Voici que Je t’ai préparé la nourriture avant que tu ne sois formé. Reconnaissez moi donc comme votre Père qui a pourvu à vos besoins avec tant de diligences alors que vous n’étiez pas encore créés. »
Tout a été préparé avant notre naissance : Dieu a merveilleusement pourvu à nos besoins et nous a donné la domination sur la terre qu’Il a créée !
C’est ainsi que nous devons être reconnaissants en toutes circonstances, car tout nous vient de Dieu. Apportons Lui nos sacrifices de reconnaissance ! (Psaume 50.14)
L’univers entier bénéficie de la providence de Dieu. Même les païens.
3) La Bible nous parle de l’amour salvateur de Dieu à l’égard de ce monde déchu.
Comme nous le lisons dans Jean 3.16, l’amour de Dieu est un amour si grand, généreux… qu’il doit nous pousser à reconnaître que Dieu veut notre salut.
Dieu aime tous les hommes, même ceux qui ne L’ont pas reçu. Il ne fait pas de tri. Il veut sauver tout le monde.
Dieu a un projet : le Salut.
Ainsi nous lisons dans le prophète Ézéchiel 33.11, aux rebelles, le Seigneur souverain lance cet appel : « Je suis vivant, je ne prends pas plaisir à la mort des méchants. Mais je veux qu’ils se détournent de leur conduite et qu’ils vivent. Détournez-vous, détournez-vous de vos mauvaises voies ! Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israel ? »
4) La Bible parle de l’amour particulier, efficace et sélectif envers Ses élus.
Dieu a des préférences, un amour électif : Dieu fait des choix, et cela n’enlève rien à la grandeur de Son amour pour tous les hommes.
Dieu a donc Ses élus, qui peuvent être la nation entière d’Israël dans le Premier Testament, ou l’Église, en tant que corps, ou un individu… mais il est toujours question de Dieu qui choisit par amour (ex: Malachie 1.2-3)
Comme nous le lisons dans Deutéronome 7.7-8 : « Ce n’est pas parce que vous étiez plus nombreux que les autres peuples que l’Éternel a jeté son dévolu sur vous et qu’il vous a choisis, car vous étiez le plus petit de tous les peuples. Mais c’est parce que l’Éternel vous a aimés, et qu’il a tenu le serment qu’il avait fait à vos ancêtres, qu’il vous a fait sortir à main forte, et vous a délivrés du pays de l’esclavage, de la puissance de Pharaon, roi d’Égypte. »
Et encore : « C’est à l’Éternel, ton Dieu, qu’appartiennent les cieux et les plus hauts cieux, la terre et tout ce qu’elle renferme. Mais l’Éternel s’est attaché à tes ancêtres et les a aimés. Et il t’a choisi toi, leur descendance, au-dessus de toutes les nations comme il en est aujourd’hui. » (Deutéronome 10.14)
Ici Israël est mis en contraste avec les autres nations, mais le trait distinctif n’est rien d’autre que l’amour de Dieu qui a choisi Israël : il ne s’agit pas de mérite personnel ou national.
De même, l’Église aujourd’hui est aussi aimée de Dieu, au point que le Christ Jésus est mort pour l’Église (Éphésiens 5.25).
5) La Bible parle de l’amour de Dieu qui s’adresse à Son peuple de manière conditionnelle.
Il ne s’agit pas ici de l’amour providentiel de Dieu. Ni de l’amour ardent de Dieu qui reflète Son désir de sauver l’humanité. Ni encore de Son amour éternel et électif.
Il est question ici de Dieu qui répond d’une manière spéciale à l’amour qu’on peut Lui porter. Il s’agit d’un amour qui est fonction de l’obéissance. Pour cela, il est nécessaire de se maintenir dans l’amour de Dieu.
Comme nous le lisons dans Jude 1.21 : « […] Maintenez-vous dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle.»
Dieu révèle Ses secrets à ceux qui L’aiment. Plus on cherche le Seigneur, plus on aime le Seigneur, plus on demeure dans Son amour et plus Il se révèle à nous.
Le Christ affirme ainsi : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j’ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour. » (Jean 15.9-10)
Le chrétien qui obéit à Son Seigneur demeure dans Son amour !
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » (Jean 14.23)
C’est alors que nous partageons le cœur même de Dieu. Ceci n’est pas donné à tout le monde !
Un amour sans limite
Dans l’évangile de Jean, le terme grec ‘cosmos’, traduit par « monde », est souvent associé à des idées sinistres et négatives. Le monde est mauvais et a besoin d’un sauveur, au point que Jean 4.40 nous parle de « Jésus le sauveur du monde ».
Le monde est à l’opposé de ce que Dieu veut et désire, mais c’est pourtant ce monde déchu que Dieu a aimé.
L’amour de Dieu ne connaît pas de limite :
- Ni dans son intensité, il est illimité,
- Ni dans sa portée, car il englobe tous les humains.
« Dieu a tant aimé … qu’Il a donné »
Le verbe grec ‘didomi’, traduit par « donné » ici, est important.
Ce que Dieu donne est important parce que c’est un aspect de l’activité divine : le Père donne tout au Fils et le Fils apporte la réalité divine au monde.
Le don que Dieu donne au monde c’est Son Fils. C’est ce qu’Il avait de plus précieux. Jésus est le cadeau merveilleux de Dieu, et l’auteur de l’évangile de Jean ne cesse de contempler, admirer ce don.
C’est grâce à ce don que Jean peut parler d’amour : c’est un amour « manifesté » !
Comment savons nous que Dieu nous aime ? Dieu nous a donné Son Fils !
Comme il est écrit dans 1 Jean 4.10 : « Et cet amour consiste non pas en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et qu’il a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. »
L’Incarnation (le Christ devenant un être humain) est cette manifestation d’amour qui culmine sur La Croix.
La venue du Fils dans ce monde est une manifestation de l’amour de Dieu
L’amour de Dieu consiste dans un acte historique unique, le don movement fait du Fils unique.
Oui, Dieu est généreux en donnant ce qu’Il a de plus cher, de plus précieux. En donnant Son Fils, Dieu Se donne Lui-même.
Les mots humains ne suffisent pas à exprimer la magnificence du Christ Jésus et le Salut qu’Il apporte !
« Dieu a donné Son Fils unique »
Le mot grec ´monogenes’, traduit par « unique » dans notre passage, souligne la grandeur du don de Dieu !
Le Christ a rendu la nature invisible de Dieu visible pour nous tous.
Il est le révélateur suprême de Dieu tel qu’Il est réellement : « Personne n’a jamais vu Dieu, mais le Fils, L’unique,(qui est Dieu par nature), qui était auprès de Son Père, L’a fait connaître. » (Jean 1.18)
Ce terme ‘monogenos’, « l’unique », « le seul », désigne le Christ Jésus.
Ainsi dans la famille spirituelle de Dieu, le Christ Jésus n’a pas de frères ou de sœurs, et n’a pas d’égal : personne d’autre ne peut prétendre au titre de Fils de Dieu dans le sens où il s’applique à Jésus seul.
Ce terme « unique » désigne le Christ Jésus comme étant exceptionnellement supérieur à tous les êtres terrestres et célestes !
Au début de l’évangile de Jean, ce dernier décrit la gloire éclatante du Fils de Dieu :
Personne d’autre n’a reflété la gloire du Père, mais la Parole a été faite chair ! Elle a habité parmi nous pleine de grâce et de vérité. Et nous avons contemplé Sa gloire. Une gloire comme la gloire du Fils unique de Dieu. (1.14)
Lorsqu’on examine les passages où il est question de cette vérité biblique, le terme « unique » ne suggère pas que le Christ soit venu à l’existence, mais ce terme exprime le caractère unique de Sa personne.
Christ est le Fils unique de Dieu envoyé du Ciel par le Père !
Conclusion
L’amour du Seigneur Jésus pour nous est comme un océan sans limite.
Étreint par cet amour, à nul autre pareil, l’apôtre Paul pouvait s’écrier : « Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi. » (Galates 2.20)
Aujourd’hui, chaque vrai chrétien qui a reconnu l’amour de Dieu ici bas, peut par anticipation chanter ce cantique du livre de l’Apocalypse : « À Celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles ! Amen ! » (Apocalypse 1.5-6)
(A suivre)
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