LUC 15.11-32 LE FILS PRODIGUE

LUC 15.11-32 LE FILS PRODIGUE

Prédication culte du 30 avril 2023 par le Frère Fortuné Massamba

« Il dit encore : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. 

Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche. 

Lorsqu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d’un des habitants du pays, qui l’envoya dans ses champs garder les pourceaux. Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. 

Etant rentré en lui-même, il dit : Combien d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes ouvriers. 

Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et l’embrassa. 

Le fils lui dit : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe, et revêtez-le ; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir. 

Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu’il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c’était. Ce serviteur lui dit : Ton frère est de retour, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé. Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. 

Son père sortit, et le pria d’entrer. Mais il répondit à son père : Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c’est pour lui que tu as tué le veau gras ! Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi; mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé. »

‭‭Luc‬ ‭15.11-32

Introduction

Notre Dieu est un Dieu d’amour : Il aime ceux qui sont perdus et Il veut les accueillir.

Cette parabole du Christ Jésus illustre l’expérience d’un pécheur repentant qui retrouve la joie et la communion avec son père.

Dieu Se réjouit du salut d’un pécheur perdu.

C’est Son plaisir de chercher et sauver les égarés.

« La parabole est une métaphore ou une comparaison tirée de la nature ou de la vie courante, qui frappe l’auditeur par son caractère vivant ou étrange, dont l’application exacte sème dans l’esprit un doute suffisant, pour inciter à une pensée personnelle. »

Le Christ Jésus enseignait très souvent en parabole.

Le contexte

Pour éclairer le contexte immédiat de notre récit, le chapitre 15 commence par : 

«Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s’approchaient de Jésus pour l’entendre. Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant: Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux.» (Luc‬ ‭15.1-2)

C’est pour répondre aux pharisiens et aux scribes que le Christ Jésus propose un enchaînement de trois paraboles.

Avant celle qui nous intéresse ici, le Christ expose les deux autres paraboles suivantes :

  • Celle de « la Brebis Égarée » (v.4-7)
  • Celle de « la Drachme Perdue » (v.8-10)

Dans les deux cas lorsque le propriétaire retrouve ce qui était perdu, cela fait sa joie. 

Et le Christ conclut que la joie du propriétaire dans chacune de ces paraboles est similaire à celle de Dieu quand un pécheur se repent parmi les hommes.

C’est sur cette lancée que le Christ Jésus nous raconte cette parabole du « Fils Prodigue » ou encore appelé la parabole du « Fils Perdu et Retrouvé ».

Cette parabole est construite autour de trois personnage :

  • Le père, personnage principal
  • Le fils aîné 
  • Le fils cadet, le benjamin 

v.11-13 Un début de récit surprenant

C’est une première surprise de voir le plus jeune fils demander sa part d’héritage.

Car normalement, c’est à l’aîné de prendre sa part d’héritage en premier.

Deuxième surprise, le jeune fils réclame son héritage du vivant de son père. Alors que la répartition des biens d’un parent se fait la plupart du temps par testament et à la mort du testateur.

Normalement, on ne bénéficie pas de l’héritage d’un parent avant la mort de ce dernier.

Le texte ne nous dit pas si le père a essayé de dissuader son jeune fils de prendre sa part d’héritage. Mais le fils l’a fait et s’en est allé.

v.13-16 Une vie de débauche qui finit mal

Le jeune fils s’en va donc dans un pays éloigné où il dissipe toute sa part d’héritage en vivant dans la débauche.

Il est courant que ce que l’on reçoit aisément, on le dilapide tout aussi aisément.

Rappelons nous que dans la parabole des talents (Matthieu 25.14-30), il nous est montré le bénéfice de savoir faire fructifier ce que l’on reçoit.

Le jeune fils ne va rien faire fructifier des biens reçus, mais au contraire les dissiper en peu de temps.

Pour dépenser son bien, le jeune fils est parti dans un autre pays, loin de son père. 

Les détails que l’on trouve plus loin, concernant l’élevage de cochons, montre que l’on était pas au pays des hébreux : le cochon étant considéré comme un animal impur dans la Torah, interdit à la consommation (Lévitique 11.7, Deutéronome 14.8).

Il dépense tout dans la débauche.

La débauche est utilisée dans la Bible pour désigner : la prostitution, l’immoralité, l’impudicité, la luxure, les orgies, l’ivrognerie, la ripaille, les plaisirs de la table… 

v.14 Mais après avoir tout dépensé, voici qu’une grande famine arrive et le jeune fils se retrouve dans le besoin.

Il ne manque pas de courage et va chercher et trouver du travail chez un habitant du pays, qui va l’envoyer garder les pourceaux.

Il est tombé bien bas, perdant sa dignité, ayant faim et désirant même la nourriture de ces animaux impurs qu’il doit garder. 

v.17-20 La repentance

A partir de là, ayant lamentablement échoué, n’ayant plus de solution face à son échec, le jeune fils va entrer en lui-même, réfléchir et se repentir. 

Il va prendre une grande décision : il va rentrer chez son père où tout le monde a à manger, même les ouvriers.

Il prépare un discours profond en enseignement : il va 

  • Admettre qu’il a commis une faute en partant de la maison avec sa part d’héritage qu’il a dilapidée dans la débauche
  • Confesser qu’il a fait du tord à son père mais aussi vis-à-vis du Ciel, comme le roi David le dit aussi dans le Psaume 51.6 – « J’ai péché contre toi seul, et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux… »

Ce qu’il a projeté de faire, le jeune fils va vraiment le faire. Il va quitté son pays lointain pour regagner le domicile familial.

v.20-24 Un père plein de compassion

v.20 « Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et l’embrassa. »

Le père qui est ici ému de compassion est le Père céleste.

Le jeune fils qui revient sous le toit familial est le pécheur qui reconnaît sa faute, qui se repent, qui se convertit et fuit le péché.

Toutes les fois où nous péchons et que nous nous repentons en revenant vers Dieu, Dieu est ému de compassion et nous reçoit grandement ! 

C’est ce que le Christ Jésus dit plus haut dans le chapitre, aux versets :

  • v.7 « De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. »
  • v.10 « De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. »

Bien que le jeune fils ait décidé de retourner chez son père et avouer son indignité, il ne savait pas comment il allait être accueilli par son père et le reste de sa famille.

Pourtant nous voyons que c’est c’est comme si son père l’attendait, guettant l’instant de son retour ! (v.20)

Malgré le temps écoulé, le père n’a jamais oublié son fils.

Lorsque nous devions de Ses voies, Dieu nous attend toujours, comme ce père de la parabole. Il nous guette jusqu’à notre repentance et Il est prêt à nous recevoir les bras ouverts. (v.20)

L’amour de Dieu est lui aussi constant, patient et accueillant. Il nous cherche et nous offre des occasions de nous repentir.

Il attend patiemment que nous prenons conscience de notre état de pécheur.

v.22-23 Le père de la parabole manifeste ostensiblement sa joie de retrouver son fils.

Il demande à ses serviteurs de lui apporter : la plus belle robe (littéralement : la première robe, ou celle qu’il avait auparavant), un anneau (symbole d’autorité et de réconciliation), et des souliers (ce sont généralement les esclaves qui allaient nu-pieds).

Le père de la parabole redonne tous ses droits à son fils du fait qu’il est revenu à la maison et s’est repenti.

v.25-32 La réaction du fils aîné

L’ainé en revenant des champs trouve la situation et n’est pas content.

Là où le père a étalé tout son amour pour son fils retrouvé, l’aîné montre tout son mécontentement au sujet de son frère.

La réaction du père est faite de compassion. Il comprend son jeune fils car il a souffert de son absence.

Le récit montre l’attachement du père pour ses enfants par l’utilisation du pronom possessif « mon » pour désigner le jeune fils (v.24 « mon fils ») et l’aîné (v.31 « mon enfant »). 

L’attitude du père contraste nettement avec celui du fils aîné : 

  • Le premier pardonne parce qu’il est rempli de compassion, d’amour.
  • Le second refuse de le faire parce qu’il trouve que c’est injuste.

Au final, du fait de son ressentiment, le fils aîné devient aussi éloigné de son père que le fils cadet l’était avant son retour.

Le refus de pardonner nous empêche d’expérimenter une joie intérieure profonde et de la partager avec les autres.

Il faut que nous sachions pardonner à ceux qui nous ont fait du mal. 

Dans cette parabole le frère aîné représente les pharisiens qui s’irritent de voir des pécheurs accueillis dans le Royaume de Dieu.

Il nous est facile de nous indigner contre le Seigneur lorsqu’Il accorde Son pardon a des gens que nous estimons pires que nous.

Si un sentiment d’autosatisfaction nous empêche de nous réjouir du salut des autres, nous ne sommes pas meilleurs que les pharisiens.

Conclusion

La démarche de repentance faite par le jeune fils est une véritable prise de conscience de son état de pécheur.

Il fait un demi-tour et c’est cela la vraie repentance.

Se repentir c’est : reconnaître que nous sommes coupables, loin du S.eigneur. C’est rompre avec le mal, c’est se détourner de son péché et se tourner vers Dieu. 

Nous pouvons lire ailleurs : 

  • Esaïe 55.7-8 « Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées ; Qu’il retourne à l’Eternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Eternel. »
  • Matthieu 9.13 « Allez apprendre ce que signifie : Je veux la compassion et non le sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

Dieu Se soucie de tous les hommes : y compris les pécheurs et les marginaux.

A l’exemple du Christ Jésus, annonçant la Bonne Nouvelle à ceux qui sont pauvres, isolés, délaissés, ou vivent dans l’immoralité et pas seulement aux personnes riches, puissantes, populaires ou respectables.

Pour venir à Dieu nous devons nous repentir, changer d’attitude.

Pour renoncer à notre péché, nous devons premièrement le reconnaître !

Notre S eigneur est venu pour sauver Ses brebis égarées : 

  • Jean 10.14 « Moi, je suis le bon berger ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent… »
  • Jean 10.16 « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut aussi que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. »

Nous lisons dans Luc 5.32 : « Je ne suis pas venu appeler à la repentance des justes mais appeler à la repentance des pécheurs. »

Et nous, comment nous situons nous par rapport au Père céleste ? 

À qui ressemblons nous ? Au fils prodigue, ou au fils aîné ?

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