MATTHIEU 6.5-15 DIRE LE NOTRE PÈRE (2ème Partie)

MATTHIEU 6.5-15 DIRE LE NOTRE PÈRE (2ème Partie)

Prédication Culte du 6 novembre 2022 par le Pasteur Claude Missidimbazi

« Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour se montrer aux hommes. En vérité je vous le dis, ils ont reçu leur récompense.

Mais toi quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le (lieu) secret, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.

Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne; Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien, Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer dans la tentation, mais délivre-nous du Malin. Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, Le règne, la puissance et la gloire. Amen !

Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. »

(Matthieu 6.5-15)

Introduction

Ce passage répond à la question qu’un disciple de Jésus peut se poser : « Comment et pourquoi prier ? »

Dernièrement, nous avons vu ce qu’il ne faut pas faire et ce qu’il faut faire concernant la prière (v.5-8).

D’un côté, il ne faut pas être hypocrite, jouer un rôle pour être vu et applaudi par les hommes, de l’autre côté, il n’est pas question de mesurer la longueur des prières pour être entendu de Dieu.

Il s’agit de refuser les signes ostentatoires : nous devons chercher la discrétion, l’intimité avec le Père qui sait ce dont nous avons besoin.

Le Christ Jésus donne ensuite un modèle de prière : le « Notre Père ». Le modèle de prière, que le Christ propose, fait contraste par sa brièveté et sa plénitude : c’est une prière riche, intense, un abrégé de l’Évangile.

Il faut d’abord noter que Le Christ Jésus enseigne le « Notre Père » à Ses disciples. Le contexte est celui du « Sermon sur la Montagne », à destination des disciples. Ainsi le « Notre Père » n’est pas destiné à ceux qui ne connaissent pas le Seigneur.

C’est le disciple, un chrétien qui a reçu le Christ comme Seigneur et Sauveur et qui a décidé de Le suivre, c’est celui là qui s’attache à son Maître, qui a le privilège de faire une telle prière et s’adresser à Dieu comme Père.

La prière du « Notre Père », n’est pas une formule, une tradition à réciter comme ça sans cesse, mais un modèle de la manière de prier qui donne les pétitions à faire et l’ordre de leurs priorités.

Il y a dans ce modèle de prière un condensé puissant de ce que Dieu veut que nous Lui demandions.

Ses priorités passent avant les nôtres :

  • Le Nom de Dieu
  • Le Règne de Dieu
  • La volonté de Dieu

Le disciple ne peut formuler ces demandes, aujourd’hui, qu’à la lumière de sa foi en la résurrection du Christ.

Le Christ, qui nous invite à prier selon ces mots est un Christ vainqueur, ressuscité d’entre les morts… Le Salut est offert en Jésus Christ et le Règne de D.ieu est déjà présent.

« Notre Père qui es au cieux… »

Le Christ enseigne ici le contenu de ce qu’il faut demander au Père céleste. Cette prière exemplaire est la prière que le Christ Jésus enseigne à Ses disciples. Nous avons vu qu’elle nous tourne d’abord vers le Père.

Celui qui prie est devant Dieu, conscient qu’Il est le Dieu vivant et vrai, capable de faire des choses extraordinaires.

Le Christ Jésus enseigne que Dieu est un Père pour chaque croyant, appelé à entrer avec Lui dans la même relation de proximité qui était celle du Christ Jésus.

Il est important de savoir que notre Père est aux Cieux. L’expression signifie que Dieu, le Dieu de la Bible, le souverain des cieux et de la terre, est insondable.

Il est le tout autre, tout puissant, élevé au dessus de tout, transcendant.

Et qu’est-ce qui nous permet d’appeler un tel Dieu notre Père ?

Seule la grâce nous autorise à appeler ce Dieu notre Père !

Le Saint Esprit dans celui qui est devenu enfant de Dieu, le pousse à s’adresser ainsi à l’Éternel, en l’appelant « Papa ».

Le Dieu proche épris de Son peuple, reste en même temps le « Tout Autre ».

Cela rend inouï l’intérêt qu’Il a à notre égard : « À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu en gardes mémoire, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? » (Psaume 8)

Le Christ Jésus a fait le lien entre la proximité et la transcendance de Son Père : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits. » (Matthieu 11.25)

Le Christ Jésus dans ce passage exulte d’allégresse et de louange, en parlant coup sur coup de « Père » (proximité) et de « Seigneur du ciel et de la terre » (transcendence).

« Que Ton Nom soit sanctifié… »

Prière renouvelée par la venue du Règne de Dieu, le « Notre Père » rend à Dieu la première place, la priorité.

Le croyant avant de se préoccuper de lui-même et de ses propres intérêts, doit se montrer préoccuper des intérêts de Dieu.

Prier le « Notre Père » c’est d’abord affirmer que Dieu est le premier.

En commençant par « Que Ton Nom soit sanctifié », le Seigneur Jésus nous donne la clef qui ouvre la compréhension des autres demandes qui suivent.

  • Le Nom de Dieu est saint 

« Saint est Son Nom », proclame le « Magnificat », cantique de Marie dans Luc 1 (v.46-55).

Nous lisons aussi dans Esaïe 29.23, l’Éternel parlant de Son peuple : « Il sanctifiera Mon Nom, il sanctifiera le Saint d’Israël ».

Le Premier Testament ne cesse d’affirmer que D.eu est Saint.

  • « Vous serez saints car, Moi, Je suis Saint. » (Lévitique 11.44)
  • « Soyez saints, car moi, Yahvé votre Dieu, je suis saint. » (Lévitique 19.2)
  • « Saint, saint, saint est Yahvé Sabaot, sa gloire emplit toute la terre. » (Esaïe 6.3)

Dieu est Saint, le Tout Autre, au dessus de tout. Son Nom est saint.

Le Nom dans la culture du Premier Testament représente toute la personne, il définit la personne et son caractère, voire sa fonction.

Comment l’homme peut il ajouter quelque chose à Celui qui est absolu, inimitable, le seul vrai Saint ?

Ezechiel 36.23 nous dit : « Je sanctifierai mon grand nom qui a été profané parmi les nations au milieu desquelles vous l’avez profané. Et les nations sauront que je suis Yahvé – oracle du Seigneur Yahvé – quand je me sanctifierai, à votre sujet, sous leurs yeux. »

Si D ieu est le Saint, si Son Nom est saint, Il ne saurait être sanctifié au sens d’être rendu encore plus saint.

Nous ne pouvons rien rajouter à la sainteté et à la grandeur de Dieu.

  • Alors dans quel sens entendre « Que Ton Nom soit sanctifié » ?

Si le Nom de Dieu est saint, Le sanctifier ne peut alors consister qu’à Le manifester, Le reconnaître ou Le faire reconnaître comme saint.

Pour D ieu, sanctifier Son Nom, c’est Se faire reconnaître pour ce qu’Il est.

Ainsi la Traduction Œcuménique de la Bible traduit « Que Ton Nom soit sanctifié » par « Fais Toi reconnaître comme Dieu. »

Nous pouvons ainsi « sanctifier » Dieu en Le faisant apparaître, en Le manifestant comme Saint. Notre requête de prière peut donc être rendue par : « Père, permets aux autres de Te connaître, comme Tu T’es fait connaître à nous. »

Dieu peut Se faire connaître, reconnaître :

  • soit au travers d’une certaine qualité de vie et d’engagement des croyants,
  • soit au travers de Ses propres interventions. Lorsqu’Il agit, manifeste Sa puissance, délivre, guérit… Il se révèle et sanctifie Son Nom.

La vie du Christ, Sa manière d’agir, de parler, Son style de vie, démontrait que le Nom de Dieu est sanctifié, car des hommes ont reconnu en Lui, le Messie attendu.

Le croyant a déjà reconnu le D.ieu auquel il s’adresse comme Père. Il prie alors pour que ce même Dieu se fasse aussi reconnaître par les autres.

Cette première demande est en quelque sorte une prière missionnaire.

Cette première demande nous dit de ne pas monopoliser Dieu égoïstement. Elle nous enjoint à prier le Seigneur pour que les autres puissent L’expérimenter,

Nous devons aller dire à tous : « Dieu te connaît et tu peux Le connaître. »

Cela doit réformer notre façon de prier !

  • « Père ! Manifeste toi, fais toi reconnaître pour ce que Tu es aux autres, qu’ils vivent Ton amour, qu’ils expérimentent Ta grâce, Ta compassion, Ton pardon… »,
  • « Père, Toi qui es au dessus de tout glorifie Ton saint Nom et montre Toi aux autres sans tarder, de manière définitive… »

Si la gloire de Dieu ne peut pas croître, Son renom doit croître parmi Ses créatures.

  • Comment le Nom de Dieu est-Il sanctifié dans nos vies au quotidien ?

Le Nom de Dieu est sanctifié, lorsque

  • Notre moi est détrôné, lorsque nous ne nous mettons plus au centre de tout;
  • Nous sommes humbles et que nous Le reconnaissons comme le tout autre, à la base inaccessible, mais qui S’est rendu proche;
  • Nos vies expriment Sa louange, récitent Ses œuvres, Ses prouesses, Ses merveilles (Éphésiens 1.11-12).

Dire que Dieu est Saint, signifie qu’Il est le Tout Autre, séparé de tout ce qui est matériel, humain, et à plus forte raison de tout ce qui est impur, souillé.

Sanctifier Dieu signifie alors aussi : entourer Dieu d’honneur, de respect, d’obéissance, de reconnaissance… C’est reconnaître et adorer Sa grandeur, Sa puissance et Sa justice, comme par exemple dans le cantique du Magnificat.

Nous sommes ici au cœur des préoccupations du S.eigneur Jésus, de ce qui est l’âme de Sa prédication et de Ses exigences morales : que Dieu soit pris au sérieux pour ce qu’Il est !

« Que Ton règne vienne.. . »

La deuxième demande est donc : « Que Ton Règne arrive / Fais venir Ton règne… »

Le Christ Jésus a constamment parlé du Royaume de Dieu, expression qui recouvre à la fois un territoire mais aussi une autorité.

Le Règne de Dieu c’est le pouvoir de Dieu, c’est la royauté de Dieu mise en action.

D ieu a agi en la personne du Christ Jésus, Son règne a surgi dans notre sphère via la mort et la résurrection de Son Christ : personne ne peut et ne doit y être indifférent.

Le Christ est roi dans le cœur de ceux qui L’ont reçu comme Sauveur et Seigneur.

Son Règne n’est pas encore totalement visible dans ce monde mais cela va venir.

Le Règne de Dieu a commencé lorsque le Christ est venu ici bas. C’est alors que le monde nouveau de Dieu est apparu avec :

  • La guérison des malades
  • La provision donnée à ceux qui sont affamés
  • La résurrection des morts
  • L’espérance donnée à tous
  • Le pardon accordé
  • Les forces des ténèbres vaincues

Le Christ est venu montrer la puissance du Royaume sans fin. Là où Il règne il y a la vie, la paix et la joie.

Le Christ a expliqué de bien des manières, par des enseignements, des paraboles, la réalité du Royaume de D.ieu, déjà parmi nous, au dedans de nous, au milieu de nous…

Le Christ nous enseigne à prier : « Que Ton Règne arrive, mais de manière visible. Que Ton Empire vienne ! »

Il y a cette notion de quelque chose d’inouï, d’inattendu qui surgit et bouleverse l’histoire des hommes.

Cette demande est formidable, elle contient une grande espérance pour nous : tout ce qui a besoin d’être corrigé, réparé, toute la justice qui doit être rendue, tout cela sera fait lorsque le Règne de D.ieu sera totalement établi.

Demander que le Règne de D ieu vienne, c’est demander que tous les malheurs, toutes les souffrances, situations désespérées, injustices, catastrophes de ce monde… cessent et ne puissent plus se produire nul part sur la terre !

Le Règne de D.ieu c’est l’établissement éternel de la justice, l’avènement du pardon, de l’amour, de la beauté, et il n’y aura plus de pleurs ni de larmes, plus de conflits, plus de haines ! Les ténèbres et la crainte seront balayées !

Nous demandons alors que le Règne de D.ieu arrive :

  • Dans nos cœurs et chasse les peurs, la haine qui peut nous tenir, efface notre manque de pardon ;
  • Dans l’église locale et anéantisse les divisions, les mésententes, balaie les déceptions et la mort spirituelle, et ouvre une porte d’espérance.

Conclusion

Le « Notre Père » nous interpelle : ses premières demandes nous enseignent ce que le S.eigneur veut et comment il faut le Lui demander.

Cherchons avant tout la gloire de Dieu. Que notre cœur soit préoccupé par la sainteté de Son Nom.

Nous échouons souvent dans notre vie de prière, parce que nous ne pensons qu’à nous. Prions conscient que le Père nous voit, prions en portant d’abord les priorités et les sujets qui touchent D.ieu.

N’oublions pas : la prière est le thermomètre qui donne la température de toute notre vie spirituelle.

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