LUC 9.51-62 SUIVRE JÉSUS DANS LA VIE

LUC 9.51-62 SUIVRE JÉSUS DANS LA VIE

Predication Culte du 23 octobre 2022 par le Pasteur Claude Missidimbazi

« Lorsqu’approchèrent les jours où il devait être enlevé du monde, il prit la ferme résolution de se rendre à Jérusalem et envoya devant lui des messagers. Ils se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains, afin de faire des préparatifs pour lui. Mais on ne le reçut pas, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. À cette vue, les disciples Jacques et Jean dirent: Seigneur, veux-tu que nous disions au feu de descendre du ciel et de les consumer? Il se tourna vers eux et les reprit sévèrement, [en disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes (animés). Car le Fils de l’homme est venu non pour perdre les âmes des hommes mais pour les sauver]. Et ils allèrent dans un autre village. 

Pendant qu’ils étaient en chemin, quelqu’un lui dit: Je te suivrai partout où tu iras. Jésus lui répondit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. Il dit à un autre: Suis-moi. Et il répondit: Permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père. Mais Jésus leur dit: Laisse les morts ensevelir leurs morts; et toi, va annoncer le royaume de Dieu. Un autre dit: Je te suivrai Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui répondit: Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n’est pas bon pour le royaume de Dieu. »

(Luc 9.51-62)

Introduction

Dans le texte de ce jour, nous voyons le Christ Jésus posait des exigences précieuses à ceux qui veulent Le suivre, c’est à dire devenir Ses disciples.

Le verbe « suivre » apparaît à trois reprises dans cette épisode : 

  • v. 57 « …quelqu’un lui dit : Je te suivrai partout où tu iras. »
  • v. 59 « «Il dit à un autre : Suis-moi…»
  • v. 61 « Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur…»

Ce verbe définit à lui seul l’identité chrétienne en la réduisant à l’essentiel, avec les deux sens suivants :

  • Aller avec Jésus, suivre Jésus, aller derrière Jésus, et 
  • Être son disciple

Le S eigneur veut nous parler de Ses exigences.

Gardons à l’esprit que le Seigneur aime Son Église et a donné Sa vie pour nous : Il nous veut toujours du bien.

Le Christ Jésus nous montre le chemin : si nous commençons avec Lui, si nous marchons avec Lui, nous finirons aussi là où Il est : dans la présence glorieuse et éternelle du Père.

Le Christ Jésus l’affirme : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. » (Jean 14.2)

Se préparer à être rejeté

La première exigence précieuse que le Christ Jésus pose à ceux qui veulent le suivre est dans les versets 51 à 58.

Il nous dit qu’il faut se préparer à être rejeté.

v.51 « Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, Jésus prit la ferme résolution de Se rendre à Jérusalem (Il durcit Son visage pour Se diriger vers Jérusalem, Il fixa Sa face en direction de Jérusalem).»

La route de Jérusalem pour le Christ ici est la route de la mort. Il est conscient qu’Il est venu pour ce temps terrible de la mort sur La Croix. Mais il y avait dans le cœur du Christ la résolution sans faille de ne pas s’écarter de la volonté du Père, même face à ce destin d’une mort horrible.

Sur la route vers Jérusalem, le Christ Jésus envoie des messagers pour préparer Son arrivée et il arriva qu’on refusa de Le recevoir dans un village de samaritains.

Il y avait en effet de l’inimitié entre juifs et samaritains, mais le Christ Jésus n’était pas venu pour écarter les gens, même ceux que nous serions tentés de maudire.

Les deux disciples qui voulaient faire descendre le feu à cause de ce refus n’avaient rien compris à l’œuvre et au message du Christ.

Son message et son œuvre sont centrés sur le pardon et sur le Salut : Jésus n’a pas forcé pour qu’on Le reçoive, Il ne S’est pas mis en colère mais est allé ailleurs.

Le Christ Jésus demande donc à celui qui souhaite partager la communauté de vie avec Lui, d’accepter d’être rejeté comme Lui-même a été rejeté et de ne pas répondre par la violence.

Après cette première scène, l’auteur présente trois personnes qui avaient le souhait, le désir d’accompagner le Christ. 

Donner la priorité au Royaume plutôt qu’au confort matériel

v.57 « Pendant qu’ils étaient en chemin, quelqu’un lui dit : Je te suivrai partout où tu iras. »

Voilà donc quelqu’un qui, au moment même où on rejette le Christ Jésus en marche vers Jérusalem, se propose lui de manière généreuse et inconditionnelle de Le suivre !

Le Christ est très réaliste. Loin de céder à l’enthousiasme de cette vocation, Il met en avant toutes les difficultés. Il ne cherche pas à recruter à tout prix.

La réponse du Christ Jésus n’est pas un refus, mais indique seulement les conditions dans lesquelles on peut s’attacher à Lui :

« Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » (v.58)

Il souligne en fait qu’il faudra accepter l’inconfort, la pauvreté, l’insécurité pour Le suivre.

Il est dur pour un homme de ne pas avoir l’abri d’un toit et la douceur d’un lit.

Cela a dû peser à Jésus certains soirs de fatigue, parce qu’Il était 100% homme, Il pouvait être épuisé Lui aussi.

Même les plus modestes bêtes ont des gîtes et des tanières où elles peuvent se sentir en sécurité.

Alors que le Fils de Dieu par lequel a été créé tout l’univers, qui est Seigneur de tous, vivait comme un nomade, un migrant, un étranger dans ce monde. 

L’exemple du Christ Jésus est bien loin de notre spiritualité, de nos standards actuels et confortables.

Un disciple du Christ Jésus doit se calquer sur Son maître pour mener une vie modeste, et ne pas chercher le confort matériel, l’habitat. 

Le Christ Jésus nous montre que le chemin qui mène à Lui passe par le renoncement à des choses mêmes légitimes.

Il demande à celui qui souhaite partager la communauté de vie avec Lui, d’accepter la condition même du vagabond ou du fugitif, qui à la fin de la journée n’a pas où poser sa tête et se reposer.

Il s’agit de donner la priorité au Christ Jésus et à son royaume.

Si Il parle ainsi, c’est que le Fils de Dieu connaît bien les entraves, les obstacles qui empêchent bien des gens de s’aligner sur Lui et de Le suivre. 

Il ne faut pas sous-estimer la puissance aliénante, asphyxiante des biens matériels.

Le Christ propose autre chose : Il ne nous dit pas forcément de nous appauvrir mais de nous contenter de ce que nous avons et de ne jamais faire des biens matériels notre priorité !

Le confort matériel ne doit pas dépasser la suivance du Christ Jésus.

Le Christ Jésus a été un être humain. Il aimait Se désigner sous l’appellation de « Fils de l’homme », ce qui signifie « être humain ».

Cette expression de « Fils de l’homme » a reçu la valeur d’un titre, que seul le Christ Jésus emploie pour se désigner Lui-même.

Ce titre met en valeur le lien qui unit le Christ à l’humanité : 

  • « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que le Fils de l’homme soit élevé, pour que quiconque croit ait en lui la vie éternelle. » (Jean 3.14)
  • « Eh bien ! Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés, – Jésus s’adressa à celui qui était paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison. » (Luc‬ ‭5‬.24‬)
  • « Celui qui a honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire, la sienne, celle du Père et des saints anges. » (Luc 9.26)
  • « En vérité, En vérité, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme. » (Jean 1.51)

Dans le Christ Jésus, Dieu et l’homme se rencontrent.

Avons nous compris que suivre le Christ Jésus nous coûtera quelque chose ?

Suivre le Christ Jésus c’est entrer dans l’Esprit même du Christ qui était humble : Il s’agit de ne pas courir après la richesse, le luxe, ne pas définir notre identité par rapport à ce qu’on peut posséder.

Donner la priorité au Christ même sur les obligations familiales

v.59-60 « Il dit à un autre : Suis-moi. Celui-ci répondit : Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père. Il lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; toi, va-t’en annoncer le règne de Dieu. »

Le Christ Jésus interpelle un autre homme : « Suis-moi ! » 

Le Christ Jésus doit avoir la première place, la priorité même sur les obligations familiales les plus légitimes.

Un disciple se met volontairement à l’école d’un maître et en partage les vues, la philosophie de vie, et le style de vie.

Il faut sortir des pensées des hommes pour entrer dans les pensées de Dieu. 

Suivre Jésus signifie s’attacher à Sa personne. 

Pour cela, il est important de reconnaître la valeur de la personne du Christ Jésus.

Tant qu’on ne reconnaît pas la valeur d’une chose on ne fera pas tout pour gagner cette chose.

Lorsqu’on se rend compte que le Christ Jésus est précieux, qu’Il est Celui qui compte le plus, la valeur suprême, qu’Il est Celui qui est la vie… On peut tout miser sur Lui et abandonner tout le reste pour Le suivre.

C’est alors qu’on peut Lui faire confiance et qu’on est disposé à Lui obéir. Sans cela nous ne pouvons être disciples du Christ.

Un disciple du Christ Jésus écoute et apprend de Son maître qui lui enseigne le chemin de la vie. 

Un disciple aime être avec le Christ, Il préfère Sa compagnie à toute autre.

A cet homme séduit par Sa manière de vivre, et par Ses paroles de feu, le Christ Jésus propose de Le suivre. 

Mais cet homme réclame un sursis, car il vient d’apprendre la mort de son père et qu’il doit d’abord aller l’enterrer.

L’amour filiale exige une telle démarche : c’est logique.

La réponse du Christ Jésus est déconcertante : « Laisse les morts ensevelir leurs morts ».

Comment le Christ Jésus peut-Il vouloir imposer pareille chose à un fils ? 

Pourtant, Il ne prêche pas ici le mépris des parents mais annonce que le Royaume de Dieu est proche, et qu’il n’y a pas de temps à perdre.

Puisque Dieu vient offrir une vie nouvelle, il y a urgence absolue à tout faire pour l’accueillir !

C’est une parole provocante, révoltante voire inacceptable, car le commandement nous dit d’honorer ses parents.

Le Christ Jésus sait bien que le peuple qui L’écoute alors connaît bien la Loi de Moïse. Il sait bien ce qu’Il dit. 

Cette parole nous place devant un dilemme :

  • Le Christ Jésus est-Il fou, irrespectueux ou bien 
  • Le Christ Jésus propose quelque chose de plus grand, d’un autre ordre, qui va au delà de nos responsabilités par rapport aux membres de notre famille ?

Pour le Christ Jésus, celui qui n’a pas le soucis des choses de Dieu est déjà mort : rien ne doit détourner les disciples du Royaume, même les obligations les plus légitimes.

Les disciples n’ont aucune excuse valable pour retarder leur engagement au service du Royaume.

Aujourd’hui encore, cette parole nous interroge, elle nous invite à réfléchir sur la qualité de notre engagement par rapport au Royaume de Dieu.

Il ne s’agit pas d’être irresponsables, de ne pas remplir nos obligations mais plutôt de toujours donner la priorité à Dieu et au Royaume des Cieux.

Le Christ Jésus nous demande de Le suivre d’abord, Il veut avoir la priorité absolue et Il saura nous donner la sagesse nécessaire pour bien gérer ensuite toutes ces obligations et responsabilités familiales, sociales, etc.

Aller de l’avant en se concentrant sur le travail à faire

v.61-62 « Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui dit : Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas bon pour le royaume de Dieu. »

Ce dernier personnage est animé de bonnes intentions mais n’est pas ferme dans ses résolutions : la réalisation est retardée.

Le Christ Jésus donne encore ici une réponse cinglante : « Celui qui se met à labourer puis regarde en arrière est inutilisable pour le Royaume de Dieu. »

La réponse du Christ Jésus renvoie à quelqu’un qui a de bonnes intentions mais qui n’agit pas conformément à celles-ci. 

L’idée centrale est la suivante : celui qui regarde en arrière, vers le travail déjà fait, et non en avant, vers ce qu’il reste à faire, creuse mal son sillon, il zigzague.

La réponse du Christ Jésus fait l’éloge de la concentration sur le but, et critique le regret.

Seul est propre et adapté, celui qui, tel un laboureur se concentre sur une seule et même tache, un seul et même objectif.

Le Christ Jésus nous explique que l’heure est à l’urgence : le Royaume des Cieux est déjà apparu et nous n’avons plus de temps à perdre.

Il s’agit de ne pas sans cesse regretter, ne pas sans cesse se soucier, en étant nostalgique d’une vie d’avant peut être plus tranquille et sans épreuves.

Conclusion

Les personnages vus dans ce passage étaient des gens sérieux, raisonnables au fond, mai avec des priorités incompatibles avec celles du Christ.

Dieu conteste nos priorités, même raisonnables, même légitimes.

Le Royaume de Dieu exige tout et tout de suite parce que c’est un trésor inestimable !

Le Christ Jésus vient remettre en cause notre échelle de valeurs, la hiérarchie de nos urgences.

Le Seigneur a toujours été honnête : Il avertit que la route sera rude pour Ses disciples. 

L’enthousiasme ne suffit pas, il faut savoir abandonner les sécurités et parfois laisser au second plan les liens familiaux les plus forts pour suivre le Christ.

Mais c’est une Bonne Nouvelle, lorsqu’on considère tout ce que le Royaume de Dieu nous apporte par rapport à ces choses de ce monde qui sont passagères et secondaires.

La Bonne Nouvelle c’est que le Royaume des Cieux est déjà là, mais pour y rentrer il faut respecter les conditions du Christ Jésus !

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