RECONNAÎTRE ET SUIVRE JÉSUS AU QUOTIDIEN

RECONNAÎTRE ET SUIVRE JÉSUS AU QUOTIDIEN

Prédication Culte du 4 septembre 2022 par le Pasteur Claude Missidimbazi

MATTHIEU 16.21-23
« 21 A partir de ce moment, Jésus Christ commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait s’en aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être mis à mort et, le troisième jour, ressusciter. 

22 Pierre, le tirant à part, se mit à le réprimander, en disant : « Dieu t’en préserve, Seigneur ! Non, cela ne t’arrivera pas ! » 

23 Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Retire-toi ! Derrière moi, Satan ! Tu es pour moi occasion de chute, car tes vues ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » »

Introduction

Le disciple du Christ ne peut pas vivre une vie différente de la foi qu’il dit professer.

Le Seigneur demande : « Suis moi ! »

Suivre le Christ Jésus, comme Sauveur et Seigneur, implique une mise à mort de soi-même et une obéissance totale à ce qu’Il nous dit. 

Il n’y a que deux choix : la vie éternelle avec Dieu ou la mort éternelle loin de Lui.

Si nous menons notre vie, selon nos propres envies, en ne sélectionnant des paroles du Christ que ce qui nous arrange, nous finirons loin de Lui.

Lorsque l’Évangile nous touche et que le Christ Jésus vit en nous, cela impacte notre quotidien, nos choix de vie et décisions, nos relations avec les gens, notre vision du monde, la gestion des finances et biens, la manière de regarder les malades, les pauvres, les opprimés, les exclus…, la gestion de notre temps libre, loisirs et réseaux sociaux, l’éducation des enfants… Le Christ est concerné par tous les domaines de notre vie.

L’autorité de la Parole de Dieu

Devenir chrétien c’est devenir disciple de Jésus. C’est changer sa façon de penser : c’est penser comme Dieu pense.

Il nous faut pour cela accepter la primauté, l’autorité de la Parole de Dieu.

Nous sommes invités à accepter la Parole de Dieu, telle qu’Il nous La révèle dans les Saintes Écritures. 

Demandons nous dès maintenant : quelle est la place de la Bible dans nos vies ?

Elle devrait se situer au dessus de nos idées, de notre culture, de nos traditions, idéologies, philosophies, etc.

Il nous faut accepter que la Bible est inspirée par Dieu, infallible.

Elle nous dévoile notamment l’amour de Dieu qui est intervenu pour nous sauver.

Il faut l’Esprit de Dieu, un cœur ouvert, la grâce de Dieu pour recevoir le message de ce Livre.

Être chrétien c’est d’abord épouser les pensées de Dieu, qui vont casser nos propres modèles de penser. 

Être chrétien c’est changer de paradigme, de conception de la vie, de façon de réfléchir, pour accepter la logique de Dieu.

Un récit d’objections

Avec les évangiles, essayons de fréquenter le Christ Jésus, ce qu’Il a dit et ce qu’Il a fait.

Dans notre passage d’aujourd’hui, nous trouvons la première annonce, par le Christ Jésus, de Sa passion, c’est à dire qu’Il va devoir souffrir et être tué à Jérusalem.

Cela se passe immédiatement après la confession de foi de Pierre, qui a proclamé que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant (v.16).

Pierre refuse cette perspective et se met à sermonner Son maître. 

Le Christ le rabroue alors : « Passe derrière moi satan ! Tu es pour moi une occasion de chute ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Comment comprendre ce récit d’objections ?

Si la réponse du Christ est si virulente, ne serait-ce pas parce que nous touchons au cœur de l’Évangile ?

Il nous faut retenir cette leçon : devenir chrétien c’est devenir disciple du Christ Jésus, c’est changer sa façon de penser : c’est penser comme Dieu pense !

Un maître et mentor pas comme les autres

Nous devons garder en mémoire que notre Seigneur Jésus n’est pas un maître comme les autres.

Si dans le monde rabbinique d’alors, un disciple se choisissait le maître qui lui convenait le mieux, dans les évangiles c’est le Christ qui a pris l’initiative de choisir Ses disciples :

  • « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. » (Jean 15.16)
  • Lorsqu’un scribe vint Lui dire qu’il Le suivrait partout, le Christ l’a averti : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas un lieu où il puisse reposer sa tête. » (Matthieu 8.19-20)

C’est donc le Christ qui a appelé Ses disciples pour être avec Lui, auprès de Lui et leur apporter l’enseignement concernant le Royaume des Cieux.

Ce n’est qu’au douze apôtres que Jésus S’est révélé en Sa qualité de Messie, et alors qu’Il cachait Sa véritable identité à la foule qui Le suivait, leur parlant en parabole.

Ici, les disciples sont donc au courant que Jésus est le Messie.

Mais quelle doit être la destinée du Messie ?

v.21 « Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour. »

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Le Christ Jésus est un mentor pas comme les autres. 

Dans Sa vie, il y avait un impératif absolu qui L’obligeait à prendre la route du Calvaire.

Dans les évangiles, le Christ Jésus utilise à maintes reprises « il faut » / « il convient » :

  • « Ne le saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? », répond Il à Ses parents qui Le cherchaient depuis 3 jours (Luc 2.49),
  • « Il convient que nous allions jusquau bout de la justice… » dit Il à Jean qui refuse de le baptiser (Matthieu 3.15)
  • Malgré l’interdiction de travailler le jour du sabbat, le Christ affirme en parlant de cette femme malade depuis dix-huit ans qu’Il venait de guérir : « Et cette femme, qui est une fille d’Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat ? » (Luc 13.16)
  • Il faut que le père du « fils prodigue » fête le retour de son enfant dans la parabole : « mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé. » (Luc‬ ‭15.32‬)

« Il faut » qu’en dépit même de l’incompréhension de Son peuple, et du scandale de Ses disciples, le Christ Jésus marche à Sa Passion, et soit rejeté par les Siens.

Un reproche sévère

Les disciples apprennent donc de la bouche de leur Seigneur que c’est à Jérusalem qu’Il va beaucoup souffrir, être mis à mort et ressusciter. 

C’est à cause de ces propos du Christ que Pierre réagit et veut Lui adresser des reproches à l’écart : « A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. » (v.22)

Pour Pierre, la Passion et la mort annoncée du Christ ne pouvaient pas être possibles !

Être le Messie et souffrir, être le Fils de Dieu et mourir c’est impossible : ces idées ne peuvent pénétrer son esprit. Aussi, les rejette-t-il absolument.

La réponse du Christ Jésus est un reproche sévère : Il repousse la suggestion de Pierre. Et d’autre part, Il ordonne à l’apôtre de Le suivre.

Le Seigneur n’affirme pas que Pierre est possédé d’un démon, mais son rejet de la nécessité de la mort de Jésus Christ sur La Croix reflète l’attitude du satan.

En disant ce qu’il a dit, Pierre occupe le rôle de l’adversaire, du tentateur, de l’esprit du mal.

C’est la parole la plus dure que le Christ Jésus a adressée à un apôtre, alors que peu de temps avant, Il avait reconnu que ce même disciple était « bienheureux », ayant reçu une révélation du Père même (Matthieu 16.17-18).

Pierre avait donc la foi. Il était dans le bon quelques versets auparavant. Pourtant, voilà que c’est à lui que le Christ fait le reproche d’être une « occasion de chute ».

Ce récit rappelle l’épisode de la tentation du Christ dans le désert (Matthieu 4.1-11)

Le Christ répond à Pierre de la même manière qu’Il a répondu au tentateur qui a cherché à le diriger vers un messianisme glorieux et miraculeux.

Le Christ Jésus a discerné que derrière ces paroles de Pierre se cachait le tentateur, le contradicteur, l’adversaire.

Le Christ n’hésite donc pas : « Tu m’es un scandale : tu cherches à me faire trébucher sur la voie douloureuse qui est celle de ma mission… »

Le S.eigneur reproche à Pierre : « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu ».

En gros, les plans de Dieu ne sont pas au goût de Pierre, son intelligence est ici fermée aux choses divines. Il ne les comprend pas.

Lorsqu’on reçoit le Christ Jésus, Il nous donne un cœur nouveau, Il nous accorde le pardon de nos péchés, Il nous donne la grâce de comprendre Sa Bonne Nouvelle en renouvelant notre intelligence afin de comprendre les choses de Dieu.

L’apôtre Paul explique ainsi : « En effet, les hommes livrés à eux-mêmes tendent vers ce qui est conforme à l’homme livré à lui-même. Mais ceux qui ont l’Esprit tendent vers ce qui est conforme à l’Esprit. »(Romains 8.5)

Le texte n’explique pas pourquoi l’apôtre Pierre a réagi ainsi, mais c’est probablement par amour qu’il le fait : il ne veut pas perdre son maître, son mentor, il veut continuer de bénéficier de sa compagnie.

Il redoute la souffrance et la mort pour son ami, mais il ne sait pas que ce n’est que par la souffrance et la mort que peut s’opérer la rédemption.

Nous, nous ne pouvons pas faire de reproches à Pierre. Il baignait dans la culture de son temps. 

Le peuple de l’époque attendait du Messie qu’Il triomphe, qu’Il restaure la royauté d’Israël en éjectant l’occupant romain.

Pierre refuse ainsi d’envisager l’hypothèse d’un Messie souffrant. 

Si le Christ Jésus a une réponse aussi virulente par rapport à Pierre, ne serait-ce pas parce que nous touchons ici au cœur de l’Évangile ?

Qu’est-ce que l’Évangile ?

  • « Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures… » (1 Corinthiens 15.3)
  • « Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. » (1 Corinthiens‬ 2.2)
  • « Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! » (Galates 6.14)

La Croix est le chemin de notre rédemption, elle est le triomphe de Dieu.

Malgré les annonces du Seigneur, Pierre n’avait pas compris que c’est via la mort et la résurrection du Christ que tout allait être accompli. Pierre n’était pas entré dans les pensées de Dieu. 

A chaque fois que nous ne comprenons pas Dieu, que nous interprétons mal Ses Écritures nous entrons en contradiction avec le Seigneur.

Même si la voix divine nous dépasse, va au-delà de ce que nous attendons, ce que nous pouvons comprendre et recevoir, il nous faut nous soumettre à ce que Dieu nous dit.

Le disciple doit être derrière Son maître.

Il ne s’agit pas d’avoir une croyance à propos du Christ, mais d’écouter la voix du Christ Jésus : Il nous dit que notre manière de penser doit entrer dans les pensées de Dieu pour connaître Dieu, pour vivre Dieu et expérimenter l’amour de Dieu.

Il n’y a pas d’autre chemin !

Le Christ reproche à Pierre : « Ton intelligence est fermée aux pensées divines : tu ne les comprends pas. »

Au cœur du message de l’Évangile, il y a la mort du Christ. 

L’Évangile nous parle d’un Jésus crucifié. L’Évangile nous parle de se charger de sa croix chaque jour et de souffrir, nous promettant la gloire et la félicité éternelle, à la fin des jours.

Ce message met mal à l’aise l’humain qui vit pour lui-même, parce que ce message de La Croix vient dépouiller nos vies de ce qui n’est pas de D.ieu.

Comment faire pour que nos pensées soient celles de Dieu ?

Pour que nos pensées soient celles de Dieu et non celles des hommes, nous devons entrer à l’école du Christ Jésus Lui-même.

Il faut pour cela commencer par une rupture avec notre passé et son futur.

Dans sa manière de voir les choses, il était inconcevable pour Pierre que le Messie soit crucifié. 

Nous sommes tous esclaves de notre culture.

Qu’il s’en rende compte ou non, chaque personne vit dans un contexte culturel donné qui le marque profondément.

Le danger c’est de se fabriquer un « Jésus » à sa guise. Il y a ainsi :

  • le Jésus super puissant que l’on invoque pour échapper à la sorcellerie et qui donnerait la prospérité, populaire en Afrique sub-saharienne
  • le Jésus non surnaturel des orthodoxes 
  • le Jésus réformateur, cher aux libéraux allemands
  • le Jésus pacifiste 
  • le Jésus révolutionnaire marxiste de la lutte armée sud-américaine 
  • le Jésus pro-féministe, tendance nouvel âge
  • le Jésus superstar aux traits hollywoodiens

Le Christ a demandé aux disciples : « Qui dites vous que suis ? » (Matthieu 16.15)

Nous ne devons pas nous fabriquer un « Jésus » à notre convenance. Il doit nous être révélé à travers les Saintes Écritures. 

Le Christ Jésus est la vérité, Il nous apprend à être nous-mêmes, à ne pas faire semblant, à ne pas jouer la comédie, à sortir de la culture du mensonge.

Pour que nos pensées soient celles de Dieu et non celles des hommes, il nous faut prendre le temps de méditer les Écritures.

« Ce livre de la loi ne s’éloignera pas de ta bouche; tu y méditeras jour et nuit pour observer et mettre en pratique tout ce qui y est écrit, car c’est alors que tu mèneras à bien tes entreprises, c’est alors que tu réussiras. » (Josué 1.7-8)

Pour entrer dans les pensées de Dieu, il faut donc :

  • Être né de nouveau ;
  • Recevoir ce renouvellement de l’intelligence par l’action de l’Esprit de Dieu (Romains 12.2) ;
  • Écouter avec beaucoup d’attention ;
  • Apprendre à mémoriser les Écritures, avec discipline ;
  • Prioriser la méditation et l’étude des Écritures, dans nos activités, notre temps tout au long du jour ;

Il s’agit de murmurer le texte, le méditer et nous constaterons que le Saint Esprit prendra ces Paroles des Écritures et produira du fruit en nous : nos pensées vont se calquer aux pensées de Dieu.

Conclusion

Devenir chrétien c’est devenir disciple de Jésus. C’est changer sa façon de penser : c’est penser comme Dieu pense.

Tel est le message qu’il nous faut garder.

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