MORT, OÙ EST TA VICTOIRE

Prédication du 13 Juin 2021 par le Pasteur Claude Missidimbazi

Texte de référence : 1 Corinthiens 15,50-58

« 50 Voici ce que j’affirme, frères : la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu, ni la corruption hériter de l’incorruptibilité. 51 Je vais vous faire connaître un mystère. Nous ne mourrons pas tous, mais tous, nous serons transformés, 52 en un instant, en un clin d’oeil, au son de la trompette finale. Car la trompette sonnera, les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons transformés. 53 Il faut en effet que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, et que cet être mortel revête l’immortalité. 54 Quand donc cet être corruptible aura revêtu l’incorruptibilité et que cet être mortel aura revêtu l’immortalité, alors se réalisera la parole de l’Ecriture : La mort a été engloutie dans la victoire. 55 Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ? 56 L’aiguillon de la mort, c’est le péché, et la puissance du péché, c’est la loi. 57 Rendons grâce à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ. 58 Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, faites sans cesse des progrès dans l’oeuvre du Seigneur, sachant que votre peine n’est pas vaine dans le Seigneur. »
1 Corinthiens 15.50-58

Ce chapitre est très important dans les Saintes Écritures. Il serait bon de le lire régulièrement à haute voix jusqu’à ce que la Lumière de Dieu l’éclaire pour nous d’une manière nouvelle. Laissons Dieu nous saisir et nous entraîner dans l’abondance de Sa grâce.
Dans le Nouveau Testament, les plus anciennes confessions de foi « Le Christ est ressuscité », « Dieu a réveillé Jésus d’entre les morts », proclament l’événement inouï de la Résurrection du Christ Jésus.
La foi en la résurrection des morts est fondée sur la proclamation de la mort et de la résurrection de Jésus. Elle est au cœur du message chrétien.

Un chapitre très important 

Dès le début, cet événement est au centre de la prédication apostolique. Nous devons tous, encore aujourd’hui, partager cette certitude, à la suite des apôtres, partager cette même assurance intime : le Christ Jésus est vivant et la mort est vaincue.
Dix-huit fois le mot grec ἐγείρω (égeirô, traduit par « ressuscité »), revient dans ce chapitre. C’est le passage le plus développé de tout le Nouveau Testament au sujet de l’espérance du chrétien et son lien avec la résurrection du Christ.

Au début de ce chapitre, l’apôtre Paul rappelle : « Je vous rappelle, frères et sœurs, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu et dans lequel vous tenez ferme. C’est aussi par lui que vous êtes sauvés si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement, votre foi aurait été inutile. Je vous ai transmis avant tout le message que j’avais moi aussi reçu: Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures; il a été enseveli et il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Ecritures.» ‭‭(v.1-4)
Dans tout ce chapitre, l’apôtre va proclamer ce fait : Christ jadis était enseveli, mais Il est maintenant ressuscité conformément aux Écritures.
Face à la mort, mort à l’intérieur comme à l’extérieur, il n’y a pas de message plus puissant que de proclamer un Christ crucifié et un Christ ressuscité.
Nous ne devons pas douter de ces vérités, sinon notre foi ne servirait à rien : 
« Or, si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est inutile, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent ceux qui sont morts en Christ sont aussi perdus. Si c’est pour cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.» (v.17-19‬)‬‬

Nous avons vu dans les dimanches précédents les réponses que ce chapitre apportait à certaines interrogations : « Mais quelqu’un dira: « Comment les morts ressuscitent-ils et avec quel corps reviennent-ils ? » » (v.35‬)
L’apôtre Paul répond qu’il y a la mort, certes, mais qu’ensuite viendra la Résurrection et la Vie éternelle.
L’apôtre énonce des vérités essentielles : 
Notre nature actuelle ne peut pas hériter du Royaume de Dieu, ce qui est corruptible n’hérite pas de l’incorruptibilité.
Regardons de plus près les trois pensées de ce passage : 

Une promesse : la transformation 

« Ce que je veux dire, frères et sœurs, c’est que notre nature actuelle ne peut pas hériter du royaume de Dieu, et que ce qui est corruptible n’hérite pas non plus de l’incorruptibilité. Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons transformés, en un instant, en un clin d’œil, au son de la dernière trompette. La trompette sonnera, alors les morts ressusciteront incorruptibles et nous, nous serons transformés. Il faut en effet que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, et que cet être mortel revête l’immortalité. »(v.50-53)
Il est d’abord question d’une promesse, une transformation : le Christ va transformer nos corps.
« Voici ce que j’affirme, frères : la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu, ni la corruption hériter de l’incorruptibilité. » (v.50)

L’apôtre utilise la préposition « Voici »pour attirer notre attention sur quelque chose d’important. « Voici » la Parole que Dieu nous adresse.

« Je vais vous faire connaître un mystère. Nous ne mourrons pas tous, mais tous, nous serons transformés… » (v.51)

Paul affirme que c’est un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons transformés quand retentira le signal. Cette image du signal de la trompette évoque la trompette, la corne de bélier, que les hébreux avait entendu au mont Sinaï lorsque l’Éternel S’est manifesté à Son peuple (voir Exode 19).

Les chrétiens morts et vivants seront transformés. La transformation est nécessaire car nos corps charnels, mortels, finis, ne peuvent pas hériter et entrer dans le Royaume de Dieu.
Les croyants qui ont reçu le don de l’Esprit ont cette espérance, qu’au son de la trompette, ils recevront un corps spirituel pour pouvoir entrer dans la félicité éternelle. L’apôtre Paul utilise le futur : Dieu va nous changer, nous donner à chacun un corps glorieux, apte à entrer avec Lui dans la gloire !
« En effet, ce corps corruptible doit se revêtir d’incorruptibilité et ce corps mortel doit se revêtir d’immortalité. » (v.53)
Il y a, d’un côté, la corruption, et, de l’autre côté, l’incorruptibilité. Il y a, d’un côté ce qui est mort, et, de l’autre coté, ce qui vivra éternellement.

Cela nous donne une espérance remarquable : une capacité à affronter le présent avec confiance.
Dieu nous donnera une condition nouvelle, adaptée au royaume de Dieu, et nous fera passer de la condition mortelle à la condition d’immortalité. 
Dieu exécutera cette transformation avec puissance, force et éclat. Cette œuvre sera une œuvre vue et connue par tous !
L’apôtre Paul avait déjà écrit quelques années avant ces mêmes choses aux Thessaloniciens : « Voici en effet ce que nous avons à vous dire, sur la parole du Seigneur. Nous, les vivants, nous qui serons encore là pour l’Avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui seront endormis. Car lui-même, le Seigneur, au signal donné par la voix de l’archange et la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu ; après quoi nous, les vivants, nous qui serons encore là, nous serons réunis à eux et emportés sur des nuées pour rencontrer le Seigneur dans les airs. Ainsi nous serons avec le Seigneur toujours. » (1 Thessaloniciens 4.15-17)
Il est question de la Résurrection du Christ Jésus mais également de la Résurrection de tous les croyants ! 
Le Seigneur fera donc le nécessaire. Notre corps actuel n’est pas ce que nous avons de plus précieux : « au son de la trompette » nous serons transformés. Il ne s’agit pas de réincarnation.
Quelque chose qui n’existait pas auparavant va remplacer ce qu’il y avait. Nous avons du mal à comprendre ce que sera ce corps glorieux mais nous avons la foi dans la promesse de Dieu de nous transformer.

Une célébration : « Rendons grâce à Dieu, qui nous donne la victoire »

Paul poursuit ensuite par une célébration : « Quand donc cet être corruptible aura revêtu l’incorruptibilité et que cet être mortel aura revêtu l’immortalité, alors se réalisera la parole de l’Ecriture : La mort a été engloutie dans la victoire. Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché, et la puissance du péché, c’est la loi. Rendons grâce à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ. » (v.54-57)
L’hymne de célébration accompagne la proclamation de cette grande vérité qu’est la Résurrection et la transformation des croyants.
“Mort, où est ton aiguillon” : ce mot “aiguillon” est fascinant. On le retrouve dans Apocalypse 9.10 où il est question de ces sauterelles décrites par Jean. La mort est comme ces créatures avec leurs dards venimeux. La mort apporte la mort, elle touche tout un chacun. Et l’aiguillon, le dard de la mort, c’est le péché.

Mais, il y a une victoire, celle du Christ Jésus sur la mort ! Pour toujours et de manière permanente, Christ a vaincu la mort.L’aiguillon de la mort a été englouti dans la victoire du Christ !

Le Christ nous a délivré de la peur de la mort, de la puissance du péché et de la condamnation de la Loi ! 

Le Christ a obtenu la victoire sur la corruption intérieure et la corruption extérieure. 
Cette victoire est déjà là !

C’est pour cela que l’apôtre Paul peut chanter ce chant de victoire, rendant grâce à Dieu ! 
Pour le chrétien, la mort est un privilège : il sera avec le Seigneur pour toujours.
L’apôtre Paul ose affirmer ailleurs : « Car pour moi, Christ est ma vie et la mort m’est un gain. » (Philippiens 1.21)

Une exhortation à plus de fidélité

C’est la conclusion de tout le chapitre 15.
« Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, faites sans cesse des progrès dans l’oeuvre du Seigneur, sachant que votre peine n’est pas vaine dans le Seigneur. » (v.58)
En conséquence de toutes les vérités qui précèdent, Paul conclut sur un ton affectueux et invite les croyants à rester fidèle dans l’œuvre du Seigneur.
La résurrection donne un élan pour un service sérieux, en constante amélioration. 

Après avoir parlé de la victoire du Christ Jésus sur la Mort, de Son triomphe, après avoir montré l’importance de la transformation et des actions de grâces, l’apôtre Paul exhorte donc à rester fidèle, persévérant.
La compréhension du message de la Résurrection doit bouleverser notre manière de vivre et de travailler dans le Corps de Christ. 
C’est parce que Dieu nous transforme que nous sommes aussi de fidèles serviteurs, toujours en progrès dans notre labeur pour le Seigneur. 
Tant qu’il n’y a pas une transformation, il n’y a pas de véritable vie chrétienne.
Celui qui vit avec le Ressuscité, qui a été transformé avec le Ressuscité, celui là sert fidèlement le Ressuscité.
Celui qui a été transformé doit persévérer dans la voie de Dieu et demeurer ferme.
Pour persévérer dans la voie de Dieu, il faut demeurer inébranlable dans la foi.
Le chrétien inébranlable c’est celui qui a entendu, compris, accepté l’Evangile dont Paul parle dès le début du chapitre : « …l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, auquel vous restez attachés, et par lequel vous serez sauvés si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. » (v.1-2)
Le croyant inébranlable n’est pas influencé par les fausses doctrines, par les miracles, signes, visions et prophéties qui l’éloigneraient du vrai Évangile, de ce que la Bible dit vraiment.
Le croyant transformé prend toujours une part active dans l’œuvre du Seigneur. Le Seigneur nous fait la grâce de Le servir et nous savons que tout travail fait pour Lui n’est pas inutile.
Le Seigneur nous exhorte à exceller dans l’œuvre, à toujours travailler de mieux en mieux.Le croyant doit avoir de bonnes œuvres palpables : toujours plus aimer, aider, donner, prêter, secourir, entourer…
Selon Jean 6.29, « L’oeuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’Il a envoyé. »

Les œuvres de Dieu c’est aussi le fruit de l’Esprit l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi… (Galates 5.22-25)
Nous lisons aussi dans Ephésiens 2.10 : « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. »

Que faisons nous dans l’Église ? Quelles sont les talents, services que Dieu nous a confiés ?
Nous devons sans cesse faire des progrès dans l’œuvre du Seigneur. Chacun y a sa place pour y apporter ce que le S eigneur lui a donné par grâce.
Gardons à l’esprit que « celui qui plante et celui qui arrose ne font qu’un, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre labeur. » (1 Corinthiens 3.8)
Nous devons abonder toujours plus dans les œuvres pour le Seigneur.

Paul termine ce chapitre en évoquant la souffrance liée à l’œuvre faite pour Dieu :
« … sachant que votre peine n’est pas vaine dans le Seigneur. » (v.58b)
Paul utilise ici le mot grec « kopos » qui désigne un travail pénible, intense, quelque chose de dur et de difficile 
Oui le croyant qui sert doit aussi s’armer de la pensée de souffrir (1 Pierre 4.1). Mais cela ne doit pas l’empêcher de persévérer et garder la foi.

Conclusions

Ce chapitre nous rassure : nos larmes finiront un jour, il y aura un temps où toutes ces peines et souffrances, toute cette corruption vont s’arrêter.
Nous avons la certitude d’un avenir glorieux. Le Seigneur nous exhorte donc au courage, à la persévérance face aux difficultés.« Ainsi, nous ne serons plus des enfants, ballottés, menés à la dérive à tout vent de doctrine, joués par les hommes et leur astuce à fourvoyer dans l’erreur. »(Ephésiens 4.14)
Le Seigneur nous exhorte à tenir face à la tentation de se lasser dans le travail pour le Seigneur : « Faisons le bien sans défaillance ; car, au temps voulu, nous récolterons si nous ne nous relâchons pas. » (Galates 6.9)

Devant tant de vérités, nous sommes invités à ne pas laisser sans effet là grâce que nous avons reçue de Dieu.
Les révélations de ce chapitre constituent une grande grâce de la part de Dieu.
Allons vers Lui, acceptons ce que la Bible dit et rendons grâce !