GARDE LES EN TON NOM

GARDE LES EN TON NOM

Prédication du 3 Mai 2020 par le pasteur Claude Missidimbazi

Thème : Garde les en ton nom

Texte : Jean 17, 11-15

Dans ce passage le Christ Jésus prie pour que Ses disciples soient préservés.

Jésus a prié et prie encore. Tel est le témoignage des évangiles et des épitres dans le Nouveau Testament (cf. Rom 8.34)

Le chapitre 17 de l’évangile de Jean est la conclusion du grand discours d’adieu du S.eigneur à Ses disciples (ce discours commence dès le chapitre 13). 

Ici le Christ prie à haute voix, et ce pour associer Ses disciples à Sa communion avec le Père. Il parle à Dieu en faveur de ceux qui Le suivent. L’évangile de Jean présente Le Christ Jésus dans toute Sa dignité de Fils du Père Saint.


Une demande de protection : « Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés »

La première demande du Christ pour les siens est une demande de protection. Elle révèle la sollicitude que le Christ a à l’égard des siens : Jésus s’en va et cette séparation laissera un vide. Séparés de leur maitre, les disciples vont se retrouver jetés dans un monde hostile. 

v.14-15 En effet le monde manifeste une opposition hostile à l’évangile, une haine à l’égard de ceux qui suivent le Christ. Le Fils demande donc à Son Père de garder Ses disciples et de les préserver du Mauvais.

Père saint

Le Christ s’adresse au Père comme le Père « Saint » : cet attribut souligne la transcendance de Dieu, Sa séparation, différence d’avec le monde.

C’est l’initiative du Père d’avoir donné des hommes à Son Fils, comme possessions mises à part, distinctes du monde. Ces hommes resteront saints, possessions de Dieu. 

Garde

Le verbe garder signifie maintenir dans son état actuel, maintenir quelqu’un dans l’état où il est, conserver, préserver, réserver (cf. par exemple Eph. 4.3)

Cette prière de Jésus est d’actualité. Plus un trésor a de la valeur, plus il est important de le protéger et de le garder (cf. l’exemple des réserves d’or). 

Qu’avons-nous donc de si précieux, qui nécessite la prière de Jésus ? C’est la connaissance que nous avons de Jésus Christ : la relation avec le Christ Jésus est la chose la plus précieuse que le chrétien possède !

La connaissance telle est le fruit de la mission du Christ Jésus : le Fils unique qui est dans le sein du Père est Celui qui L’a fait connaitre (Jean 1.18, 14.21, 15.15, 17.6). 

Ainsi le Christ demande à Son Père de maintenir les siens dans la révélation dont Il a été le porteur. Ils resteront ainsi saints, des possessions de Dieu, distinctes du monde. 

« Préserve-les du monde, conserve les dans la relation avec nous ».

Les, « eux »

Jésus prie Son Père pour les siens : « Garde les EUX… » ; C’est la condition du disciple qui est soulignée ici par ce « eux ». v.11 Jésus affirme ici, que si Lui n’est plus dans le monde, Ses disciples, eux, sont encore dans le monde.

Un prédicateur a dit « Un disciple est une possession de son maitre, il a été donné par soustraction, tiré, arraché à son milieu naturel, le monde… »


Une demande d’unité : « Père saint, garde … afin qu’ils soient un comme nous »

La deuxième partie se concentre sur l’unité de ceux qui ont été donnés par le Père au Fils, ceux en qui Jésus est glorifié (v.10), ceux qui sont aimés du Père (v.23). Ils doivent être un comme le Christ Jésus et le Père le sont (v.11 et 23).

Tant que le Christ était avec Ses disciples, Il les gardait en Son Nom, dans le Nom du Père (v.12). Il veillait sur eux pour les protéger. Maintenant qu’Il s’en va, Il demande au Père de garder les disciples en Son Nom. 

Prov. 18.10 Les Ecritures nous décrivent Le Nom du S.eigneur comme une tour forte. Le Nom du S.eigneur est un espace pour les croyants, où ils peuvent se réfugier avec foi, et une force. 

Garder les disciples dans le nom du Père c’est les garder dans Sa sainteté, dans cette union, communion au Père Saint. 

De tout temps, la famille humaine s’est heurtée à des difficultés nombreuses, malheurs et catastrophe dans un monde hostile. Cependant la demande du Christ ne sollicite pas la fin de ce conflit là, mais la capacité de l’affronter sans y succomber : la grande menace est ce qui s’oppose à Dieu dans ce monde.

Jésus prie le Père de garder les siens dans une ferme fidélité à la révélation que Jésus leur a transmise. Le but de cette fidélité est qu’ils soient uns comme Il est avec Son Père.  (v.15, v.17)


Pourquoi avons-nous besoin d’être gardés ?

v.17.20 Cette prière nous fait découvrir les sentiments intimes de Jésus : Il est le bon pasteur au cœur doux. Il nous porte dans la prière parce qu’Il mesure les grandes difficultés auxquelles seront confrontés les disciples dans ce monde.

Pourquoi avons-nous besoin d’être gardés ? Nous avons besoin d’être gardés en raison des menaces qui pèsent sur notre relation avec le Seigneur.

Le mal est dans ce monde. Il est nécessaire de prendre conscience de cet état de fait et discerner ce qui s’oppose à notre relation avec le S.eigneur. 

Le monde

Le mot « monde » revient à maintes reprises dans cette prière. Que signifie-t-il ?

Il s’agit d’abord de l’univers créé, la terre, l’humanité mais il désigne aussi les hommes comme étant opposés à Dieu et à Son projet. 

Il a donc une connotation positive, comme dans Jn 3.16 où il est question de l’humanité, la Création que Dieu veut sauver. Dieu veut libérer le monde des ténèbres, et il faut pour cela les porteurs de lumière que sont les disciples.

Il a donc aussi une connotation négative, comme dans Jn 12 ou 2 Co. 4, où il est question de l’humanité révoltée contre D.ieu, qui cherche à construire sa vie sans Dieu, dominée et aveuglée par la puissance du Mal. Ce monde est condamné (Ro. 3), c’est un monde rebelle où la volonté de Dieu n’est pas suivie. 

Jn 1.29 Jésus a le pouvoir de sauver le monde des ténèbres.

Le chrétien est appelé à vivre autrement, à voir les choses différemment (Ro. 12.2). Il y a une vaine manière de vivre héritée du monde livré à lui-même, mais le chrétien a été renouvelé par l’Esprit dans son intelligence.

Le passage de 1 Jn 2.15-17 nous décrit le monde. Le monde c’est la convoitise de la chair, des yeux, la confiance orgueilleuse dans les biens, le désir de posséder ce que l’on voit, la soif de voir et de posséder ce qui attire nos yeux, l’orgueil inspiré par la richesse et la puissance. 

Se laisser imprégner par cet esprit du monde conduit à la révolte, à la rébellion, au mauvais usage des talents confiés par Dieu, à la négligence des affaires de Son Royaume, de Sa famille. 

Le disciple, un non-conformiste

Nous sommes, d’une manière ou d’une autre, influencés par notre environnement, par notre siècle. Les idées en cours semblent avoir évolué par rapport à autrefois : il y a des modes dans les idées, dans le langage, dans les divertissements… Mais nous devons discerner ce qui est du monde pour ne pas nous laisser conditionnés. 

Nous devons apprendre une autre mentalité, une autre façon de voir les choses : le chrétien est un non conformiste (« Ne vous conformez pas à ce siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence »). Nous ne devons pas chercher à faire comme tout le monde. 

N’ayons pas peur d’être différents, de ne pas être acceptés des autres. Au contraire, affichons notre identité en Christ, notre foi. Suivre Jésus Christ c’est suivre un autre chemin que le chemin de tout le monde. 

Il ne faut pas enjoliver l’Evangile, il ne s’agit en aucun cas de vendre un produit, à la manière des techniques marketing enseignées par ce monde, faire un beau packaging pour attirer les gens. Il ne faut pas centrer la prédication sur les besoins de l’homme avec l’objectif de le rendre heureux, mais centrer la prédication sur la gloire de Dieu pour susciter la crainte de Dieu. Il s’agit de pointer du doigt le problème majeur du cœur humain, le péché, sa rébellion. Il y a des mots qui ont été mis de côté pour ne pas heurter, comme « la culpabilité ». Les hommes veulent des messages positifs et traitant de leur bonheur. Ne nous éloignons pas du message apostolique central : le Christ crucifié (1 Co. 1.23-25, Gal. 5.10, 6.14).

Les chrétiens sont dans le monde, comme le Christ Lui-même a été dans le monde avec une mission divine : témoigner de la Vérité (Jn 18.37). Mais ils ne font pas partis du monde comme le Christ, et ils n’ont pas à s’associer aux péchés même s’ils doivent vivre au milieu des pécheurs. 

Nous sommes aussi en mission pour Dieu et comme le Christ nous devons nous armer de la pensée de souffrir, d’être confrontés à la haine du monde (Jn 17.14, 7.7, 17.13-14).

v.17.13-14 En dépit de l’annonce d’un contexte dangereux et difficile, Jésus intercède pour que les disciples aient en eux cette joie, qu’ils possèdent cette joie du Christ complète, parfaite, profonde. Il y a de la joie dans le S.eigneur (Jn 15.11, 16.24).

Jésus veut donner la vie en abondance (Jn 20.30-31): c’est de cette vie dont nous avons besoin pour être différents du monde. Il faut avoir reçu la vie divine, la vie d’en haut. 

La vie chrétienne commence par cette régénération, c’est un acte secret de dieu par lequel Il nous communique une nouvelle vie spirituelle. Il met en nous cette vie, Son Esprit, Sa personne, Sa présence, Sa puissance qui permet au chrétien de ne pas pratiquer le péché, d’aimer son prochain, de triompher du monde par la foi : c’est la puissance supérieure de l’Esprit Saint face à l’esprit du mal qui est dans le monde (1 Jn 5.1, 3.9, 4.7, 5.4, 4.4).

Pour être différent du monde, le chrétien doit aussi tirer toute sa force de la méditation des Ecritures (Jn 5.39, 2 Tim. 3.16-17, Luc 24.25-27).

Conclusion

Il y a des dangers dans le monde, notre vie en union avec le Christ dans le monde est menacée. Il y a des puissances, de l’opposition, de la haine, de l’hostilité. C’est pour cela que le Christ a prié. Il ne demande pas que le chrétien soit retiré du monde, mais qu’il soit gardé du Mauvais (Jn 16.33).

Le Seigneur Jésus prie pour que notre foi ne vacille pas. Et à cause de cette prière, nous pouvons marcher avec foi et conviction, car D.ieu a le pouvoir de préserver tout ce que je possède spirituellement jusqu’à la fin (2. Tim 1.12, Eph 3.20)

La grande question qu’il convient donc de nous poser est de savoir : combien de biens spirituels avons-nous en dépôt auprès du Seigneur ?


Retenons et faisons notre cette prière du Christ !

« Garde moi dans cette communion avec Toi et dans Ta vérité. Garde moi du péché, garde moi de succomber aux tentations ! Donne-moi d’aimer la vérité et garde moi du mensonge, de l’hypocrisie et du Mal ! Garde moi de tout ce qui peut me séparer de toi, qui semble bien ou mal, et laisse-moi me maintenir dans la relation avec Toi ! 

Garde les miens et moi-même de ce que le monde propose !  Garde nous de céder à la sirène d’un évangile facile ! Garde nous de tous ce qui s’oppose à l’évangile de vérité ! Garde nous de succomber à la tentation de l’orgueil ! Garde nous de tout ce qui peut nous soustraire, nous écarter de Toi ! 

Garde également nos familles, nos amis, nos frères et sœurs, de tout ce qui peut les distraire, de tous les choses matérielles qui peuvent les éloigner de toi ! 

Garde les prédicateurs qui n’ont pas fléchi le genou devant baal ! Garde nous de nous fourvoyer dans des fausses doctrines ! Mais maintiens nous dans Ton intimité, dans la saine doctrine ! 

Garde nous pour toujours Te plaire, pour rester toujours avec Toi, pour que nous mettions toujours Ta gloire au sommet de toutes nos ambitions !

Garde les autorités dans des décisions inspirées par toi !

Nous Te remercions pour l’exaucement de nos prières, au nom de Ton Fils Jésus à qui Tu ne refuses rien ! »

Jude 24-25 « Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l’allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles! Amen! »

Leave a Reply

Your email address will not be published.