LA CONVERSION DE PAUL

Je vous partage cette transcription, de la prédication du Pasteur Claude MISSIDIMBAZI, du 09 février 2014, sur la conversion de l’apôtre Paul. Une riche analyse dont la lecture assidue fait apparaître une merveilleuse dimension de l’amour du Seigneur JESUS.

LA CONVERSION DE PAUL

Texte de référence : ACTES 9/1-30

La rencontre avec le crucifié bouleverse tout. Celui qui rencontre le ressuscité aura une vie totalement bouleversée, marquée. Cette rencontre de Saul avec le ressuscité est un modèle de conversion qu’il faut absolument comprendre. Et pour mieux cerner cette conversion, il convient de comparer les versets 1, 2, aux versets 28, 29 de ce chapitre 9 du livre des Actes des Apôtres. Cette comparaison fait apparaître l’existence d’un « avant conversion », d’un « pendant la conversion », et d’un « après conversion ».

La nature de Saul avant la conversion est mise en évidence aux versets 1 et 2 : Un homme extrêmement furieux contre les chrétiens, ne cherchant qu’à les détruire, à les tuer. Dans les versets 28, 29, nous découvrons un Saul devenu Paul, cheminant avec les chrétiens (disciples de Jésus-Christ), parlant ouvertement en bien de Jésus, ce qui l’expose à la haine de ses anciens compagnons juifs du combat anti-chrétien. Entre ces deux situations, Saul a rencontré le Seigneur Jésus, et il n’est plus le même homme. La vraie conversion implique un « avant » et un « après ».

La conversion de Saul peut servir de modèle de conversion aujourd’hui si néanmoins nous savons faire la différence entre les manifestations spectaculaires secondaires et l’expérience intérieure capitale. En effet il n’est pas nécessaire de tomber, ou d’être aveuglé par une lumière comme cela fut le cas de Saul. Mais il est indispensable de faire une rencontre personnelle avec Jésus-Christ le ressuscité, et de lui soumettre notre vie. Cette conversion prouve que Dieu est capable de transformer la vie de ses ennemis les plus acharnés.

Pour bien apprécier cette puissance du Seigneur capable de changer une vie, attardons nous sur les deux premiers versets de ce chapitre 9. Au chapitre 8 de ce livre des Actes, Saul est témoin consentant de la mort d’Etienne le premier martyr chrétien. Saul est un ennemi de l’église « respirant la menace et le meurtre ». Dans Actes 26/10, Saul avoue qu’il approuvait la peine de mort infligée aux chrétiens. Il a du sang des chrétiens assassinés sur les mains. Il était zélé dans l’expression de sa haine contre tous ceux qui prononçaient le nom de Jésus. Et il pensait ainsi accomplir la volonté de Dieu. Saul était religieux mais non converti. Il était sincère, mais la sincérité sans la vérité ne sauve pas.

Entre « l’avant » et « l’après » dans le processus de la conversion, il y a « le pendant ». Et dans le texte de référence cette étape est matérialisée au verset 3 par « …soudain il fut environné.. ». Saul dans sa course folle a rencontré l’imprévu, le stop de Dieu, le moment où Jésus l’a arrêté sur le chemin de la perdition. C’est à cette étape que s’arrête le mensonge, le vol, l’adultère…le péché. Saul a été terrassé par la force d’amour de Jésus. Cette étape peut se présenter sous plusieurs aspects. Ainsi il n’y aura pas toujours l’apparition d’une grande lumière foudroyante, mais dans le cœur d’un vrai croyant converti, la lumière va briller et le rendre conscient de son véritable état, de ses mensonges, de ses échecs, de son amour propre, de son orgueil… Et à la suite de cette prise de conscience il cèdera sa vie au Seigneur de gloire.

Dès le premier jour de sa rencontre avec le Seigneur, Saul devenu Paul a rencontré le corps total du Christ. En effet les chrétiens constituent le corps du Christ : « De même, alors que nous sommes nombreux, nous formons ensemble un seul corps par notre union avec le Christ, et nous sommes tous, et chacun pour sa part, membres les uns des autres. » Romains 12/5. En persécutant des chrétiens femmes et hommes, Saul ne savait pas qu’il persécutait le Seigneur Jésus lui-même : « Je suis, moi, Jésus, que tu persécutes » Verset 5. Dans le texte grec, ce verset débute par l’expression « Ego Emi » en français « je suis », le nom de L’Eternel. Jésus s’est présenté dans le nouveau testament par la même expression : je suis le chemin, la vérité, la vie…je suis la porte…je suis le pain de vie….je suis la résurrection et la vie. Ainsi celui qui touche un membre du corps du Christ, touche Jésus, touche Dieu. L’apôtre Paul a manifestement pris conscience de cette réalité. Il a compris l’identité de l’Eglise, le corps du Christ. Lorsque nous aimons nos sœurs et frères en Christ, nous aimons Jésus. Et l’inverse est tout aussi vrai. « Il ajouta : Si quelqu’un vous écoute, c’est moi qu’il écoute, si quelqu’un vous rejette, c’est moi qu’il rejette. Or, celui qui me rejette, rejette celui qui m’a envoyé. » Luc 10/16

Il est important par ailleurs de constater que ce qui se passe dans la vie de Saul est l’œuvre de Dieu. Ce n’est pas Saul qui a choisi Dieu, mais c’est Jésus qui l’a choisi. Sa conversion est le produit de la grâce divine. « Mais le Seigneur lui dit : Va ! Car j’ai choisi cet homme pour me servir : il fera connaître qui je suis aux nations étrangères et à leurs rois, ainsi qu’aux Israélites » verset 15. Nous avons ici la cause principale de la conversion de Paul : la grâce (faveur imméritée) de Dieu, l’élection divine (le choix souverain de Dieu). « Mais Dieu m’avait mis à part dès avant ma naissance et, dans sa grâce, il m’a appelé à le connaître » Galates 1/15. Tous les croyants ont été choisis, destinés par le Seigneur à le connaître afin de mieux le servir. Le salut est un acte divin, c’est Jésus qui sauve, et c’est Dieu qui attire. « C’est lui qui nous a sauvés et nous a appelés à mener une vie sainte. Et s’il l’a fait, ce n’est pas à cause de ce que nous avons fait, mais bien parce qu’il en avait librement décidé ainsi, à cause de sa grâce. Cette grâce, il nous l’a donnée de toute éternité en Jésus-Christ » 2 Timothée 1/9. « Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour » Jean 6/44. Dieu sauve ceux qui font partie de son projet, de son dessein. « Mais nous, nous devons sans cesse remercier Dieu à votre sujet, frères, vous que le Seigneur aime. En effet, Dieu vous a choisis pour que vous soyez les premiers à être sauvés par l’action de l’Esprit qui vous a purifiés et par le moyen de votre foi en la vérité. C’est à cela que Dieu vous a appelés par la Bonne Nouvelle que nous vous avons annoncée, Dieu vous a appelés, pour que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ » 2 Thessaloniciens 2/13-14. Et l’Evangile est le véhicule qu’utilise Dieu pour susciter la foi. La grâce de Dieu sanctifie (met à part) nos vies, elle nous sépare du monde (la société sans les principes et les préceptes de Dieu), afin que nous ayons des vies consacrées à Dieu. Cette grâce divine nous donne la foi de croire que Jésus est réellement le Fils de Dieu. Ce ne sont pas nos impressions, et encore moins nos connaissances qui suscitent en nous la foi en Jésus, mais c’est l’action du Saint-Esprit dans nos cœurs. La grâce divine nous donne une nouvelle nature, de nouvelles dispositions, de nouvelles priorités. Par exemple : avant ma conversion je n’aimais pas la parole de Dieu. Aujourd’hui, j’aime cette parole, et j’aime passer du temps en sa compagnie, à la méditer, et à réfléchir avec elle. La différence entre le « religieux » et le vrai croyant, est que pour le premier les actes normales de la vie chrétienne (louer, adorer, prier Dieu ; lire la parole de Dieu ; aller dans un lieu de culte…) constituent un véritable fardeau qu’il parvient à accomplir au prix de beaucoup d’effort. Alors que pour le vrai croyant, cette vie chrétienne est accomplie le plus naturellement possible. A travers la conversion, Dieu apporte la vie, la vraie vie, une manifestation de l’élection.

« L’après » consiste en la manifestation des effets permanents de la conversion. On se converti pour toujours. Ainsi dans l’exemple de la conversion de Paul il y a :

– Le saint respect de Jésus : Paul sur le chemin de Damas, reconnaît la Seigneurie de Jésus. Le « qui es-tu Seigneur ? » du verset 4 du texte de référence en est la preuve. Et dans 2 Corinthiens 4/5 Paul dit : « Ce n’est pas nous-mêmes que nous mettons en avant dans notre prédication, c’est le Seigneur Jésus-Christ ». Lorsqu’on reconnait la Seigneurie de Jésus, on le fait face aux autres prétendues seigneuries, on le fait face à tous les déterminismes qui écrasent l’homme, tels que les pouvoirs humains qui nous manipulent et revendiquent notre obédience politique, idéologique, économique.

– La soumission au Seigneur Jésus : avant sa conversion, Saul avait des projets qu’il conduisait à sa guise. Après sa conversion il a une nouvelle attitude pouvant se résumer par l’expression « que veux-tu que je fasse Seigneur ? ». Obéir à Dieu consiste à faire ce qu’il dit, quand il le dit, comme il le dit, aussi longtemps qu’il le dit, jusqu’à ce qu’il dise que ce qu’il a dit est accompli. De plus le chrétien converti va d’abord apprendre à bien écouter Dieu. Il est dur d’écouter lorsqu’on pense tout savoir. Lorsque tu veux écouter le Seigneur, il faut être prêt à entendre tout ce qu’il te demandera de faire.

– L’acceptation de la souffrance liée à la conversion : au verset 16 du texte de référence, Jésus dit « Je lui montrerai moi-même tout ce qu’il devra souffrir pour moi ». La souffrance est la signature de l’état de disciple. Et la souffrance du chrétien n’est pas liée à son état de péché, mais à sa consécration. La Bible et notamment le livre des Actes des apôtres regorge de témoignages de souffrance de chrétien. Le triomphe du chrétien se fait au travers de cette souffrance. Et la preuve de ce triomphe est que malgré cette souffrance l’évangile avance ! Ainsi si tu es calomnié à cause de l’évangile, la souffrance qui en découle est une bonne souffrance. Si tu es marginalisé sur ton lieu de travail parce que tu ne t’adonne pas au vol de matériel comme les autres, c’est une bonne souffrance. Dieu laisse parfois le chrétien souffrir pour l’aider à grandir. Chrétien armes toi de la pensée de souffrir !

– Une nouvelle relation avec l’église : converti, on devient sœur et frère des autres membres de l’église. Dans l’église il ne doit pas avoir de parti pris, ni d’étiquettes, ni de groupe lié à l’origine ethnique ou raciale. Lorsqu’on est frère et sœur en Christ, on ne se sépare pas, on reste disponible pour les autres, et on se soutient mutuellement.

– Une nouvelle relation avec le monde (la société sans les principes et les préceptes de Dieu) : converti, on se préoccupe du sort de l’humanité.

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