Prédication culte du dimanche 02 mars 2025 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Voici, mon serviteur agira en toute sagesse, il sera haut placé, très élevé, grandement exalté.
Beaucoup ont été horrifiés tellement son visage était défiguré et tant son apparence n’avait plus rien d’humain.
Car il accomplira le rite de l’aspersion pour des peuples nombreux. Les rois, à son sujet, resteront bouche close, car ils verront eux-mêmes ce qui ne leur avait pas été raconté, ils comprendront ce qui ne leur avait pas été annoncé.
Qui a cru à notre message ?
A qui a été révélée ╵l’intervention de l’Eternel ? Il a grandi tout droit ╵comme une jeune pousse ou comme une racine ╵sortant d’un sol aride. Il n’avait ni prestance ni beauté pour retenir notre attention ni rien dans son aspect qui pût nous attirer.
Il était méprisé, abandonné des hommes, un homme de douleur habitué à la souffrance. Oui, il était semblable à ceux devant lesquels on détourne les yeux. Il était méprisé, et nous n’avons fait de lui aucun cas.
Pourtant, en vérité, c’est de nos maladies qu’il s’est chargé, et ce sont nos souffrances qu’il a prises sur lui, alors que nous pensions que Dieu l’avait puni, frappé et humilié.
Mais c’est pour nos péchés ╵qu’il a été percé, c’est pour nos fautes ╵qu’il a été brisé. Le châtiment ╵qui nous donne la paix ╵est retombé sur lui et c’est par ses blessures ╵que nous sommes guéris.
Nous étions tous errants, pareils à des brebis, chacun de nous allait par son propre chemin : l’Eternel a fait retomber sur lui les fautes de nous tous. Il était maltraité, et il s’est humilié, il n’a pas dit un mot. Semblable à un agneau mené à l’abattoir, tout comme la brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas dit un mot. Il a été arraché à la vie avec violence, suite à un jugement. Et qui, parmi les gens de sa génération, s’est soucié de son sort, lorsqu’on l’a retranché du pays des vivants ? Il a été frappé à mort à cause des péchés que mon peuple a commis. On a mis son tombeau avec celui des criminels et son sépulcre avec celui des riches, alors qu’il n’avait pas commis d’acte de violence et que jamais ses lèvres n’avaient produit la tromperie. Mais il a plu à Dieu de le briser par la souffrance. Bien que toi, Dieu, tu aies livré sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance. Il vivra de longs jours et il accomplira avec succès ce que désire l’Eternel. Car après avoir tant souffert, il verra la lumière, et il sera comblé. Beaucoup de gens le connaîtront, et pour cela, mon serviteur, le Juste, ╵leur accordera le statut de justes et se chargera de leurs fautes.
Voilà pourquoi je lui donnerai une part avec ces gens nombreux ; il partagera le butin avec la multitude, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et s’est laissé compter parmi les malfaiteurs, car il a pris sur lui les fautes d’un grand nombre, il a intercédé en faveur des coupables. »
Esaïe 52.13-53.1-12
Introduction
Nous voulons d’abord affirmer que
- Seul le Dieu Éternel connaît l’avenir:« Rappelez-vous les événements du passé, survenus il y a bien longtemps, car c’est moi qui suis Dieu, il n’y en a pas d’autre. Oui, moi seul, je suis Dieu, et il n’existe rien qui me soit comparable. Dès le commencement, j’annonce l’avenir, et longtemps à l’avance ce qui n’est pas encore. C’est moi qui dis, et mon dessein s’accomplira, oui, j’exécuterai tout ce que je désire. » (Ésaïe 46.9-10)
- Ésaïe 53 concerne Jésus et Jésus seul : Ce portrait de la personne du Christ et de Son œuvre, c’est une préfiguration, une annonce de la théologie de la croix
- Ésaïe 53 est un miracle : en 1947, un berger bédouin a découvert les manuscrits de la Mer Morte. Le plus important d’entre eux était le rouleau d’Ésaïe qui était pratiquement intact : la souveraineté de Dieu a préservé le texte d’Ésaïe. Il s’y trouve l’annonce par le prophète de la venue de notre libérateur sept siècles avant l’arrivé du Christ !
- En hébreux, le nom du prophète Ésaïe signifie : YHWH est salut, YHWH est délivrance. Le prophète Ésaïe est le prophète qui annonce le salut et la délivrance de Dieu, le salut accordé par pure grâce, par la puissance du Rédempteur, et non par la force de l’homme et de ses bonnes œuvres.
Le contexte du chapitre 53 d’Ésaïe
Il y a longtemps, un eunuque éthiopien était en train de lire ce passage à haute voix, et l’évangéliste Philippe s’est approché de lui avec cette question : « Comprends-tu ce que tu lis ? »
L’histoire est relatée dans le livre des Actes des Apôtres : « Il se leva immédiatement et se mit en route. Et voici qu’il rencontra un haut dignitaire éthiopien, administrateur des biens de Candace, reine d’Ethiopie. Cet homme était venu à Jérusalem pour adorer Dieu. Il était sur le chemin du retour, et, assis dans son char, il lisait à haute voix un passage du prophète Esaïe. L’Esprit dit à Philippe : Avance jusqu’à ce char et marche à côté de lui. Philippe courut et entendit l’Ethiopien lire dans le livre du prophète Esaïe. Alors il lui demanda : Comprends-tu ce que tu lis ? – Comment le pourrais-je, répondit-il, si je n’ai personne pour me l’expliquer ? Et il invita Philippe à monter s’asseoir à côté de lui. Or, il était en train de lire ce passage de l’Ecriture : Semblable à un mouton mené à l’abattoir, comme un agneau muet devant ceux qui le tondent, il n’a pas dit un mot. Il a été humilié et n’a pas obtenu justice. Qui racontera sa descendance ? Car sa vie sur la terre a été supprimée. L’Ethiopien demanda à Philippe : Explique-moi, s’il te plaît : de qui est-il question ? Est-ce de lui-même que le prophète parle, ou de quelqu’un d’autre ? Alors Philippe prit la parole et, partant de ce texte, lui annonça ce qui concerne Jésus. »
(Actes 8.27-35)
De qui parle le prophète Ésaïe ? Cette question a traversé les siècles !
Qui est donc ce Serviteur qui réalise le projet de Dieu au point d’être appelé à partager Son exaltation, Sa transcendance ?
Aujourd’hui et dans les semaines à venir nous allons nous atteler à répondre à cette question, et expliquer pourquoi c’est une aussi bonne nouvelle.
Les mots que lisait le fonctionnaire proviennent d’une seule et même unité des Écritures.
Dans les textes originaux, il n’y a pas de chapitres, c’est un découpage qui a été fait a posteriori.
Le 53e chapitre d’Ésaïe commence en fait au chapitre 52, au verset 13.
Cette unité, qu’on appelle « le Chant du Serviteur » se compose de cinq parties :
- L’Exaltation (v.52.13)
- L’Étonnement (v.52.14-15)
- La Substitution (v.53.1-6)
- L’Expiation (v.53.7-10)
- L’Intercession (v.53.11-12)
Voici mon serviteur
Au début de cette célèbre prophétie, Dieu attire notre attention sur Son serviteur : « Voici, mon serviteur agira en toute sagesse, il sera haut placé, très élevé, grandement exalté. » (Ésaïe 52.13)
L’expression « Voici mon serviteur » peut être rendue par « Regardez, prêtez attention à mon serviteur »…
Le mot voici attire notre attention sur le Serviteur : c’est un exercice puissant de contempler le Serviteur par excellence : Jésus Christ !
Concentrons nous sur Lui !
Qui est ce Serviteur dont Dieu parle ?
De qui parle le prophète ? De lui-même ou de quelqu’un d’autre ?
Pourquoi ce serviteur sera si élevé ?
Lorsqu’on parle de ce Serviteur, il nous faut comprendre que d’autres serviteurs L’ont précédé.
Dieu a commencé avec d’autres serviteurs comme Abraham pour arriver au Serviteur parfait.
La révélation progressive s’est focalisée au fur à mesure sur le Christ.
Dans le texte d’Ésaïe, au début, le serviteur de Dieu désignait d’abord la nation d’Israël :
- « Mais toi, Israël, mon serviteur. Jacob, que j’ai choisi, descendant d’Abraham, mon ami. Je t’ai pris aux extrémités de la terre, je t’ai appelé des coins les plus reculés. Je vous ai dit : « Tu es mon serviteur. »» (Ésaïe 41.8-9)
- « Moi, l’Eternel, moi, je t’ai appelé dans un juste dessein et je te tiendrai par la main ; je te protégerai et je t’établirai pour conclure une alliance avec le peuple, pour être la lumière des peuples étrangers, pour ouvrir les yeux des aveugles, pour tirer du cachot les prisonniers, de la maison d’arrêt ceux qui habitent les ténèbres. » (Ésaïe 42.6-7)
À l’origine Dieu a choisi Israël comme
Son serviteur pour qu’il soit une lumière pour le monde, apportant la vérité de Dieu aux nations.
Mais Israël n’a pas répondu à son appel et s’est montré désobéissant : ils se sont rebellés contre Dieu.
Voilà pourquoi le prophète dit ensuite : « Qui est aveugle, sinon mon serviteur ? Et qui est sourd, sinon mon messager, mon envoyé ? Qui est aveugle sinon celui que l’Eternel réhabilite, et qui est sourd sinon le serviteur de l’Eternel ? » (Ésaïe 42.19)
Il poursuit: « Et pourtant, ô Jacob, tu n’as pas fait appel à moi ! Tu t’es lassé de moi, ô Israël ! Tu ne m’as pas offert d’agneaux en holocaustes, tes sacrifices n’étaient pas à ma gloire ; je ne t’ai pas importuné pour avoir des offrandes, je ne t’ai pas lassé pour avoir de l’encens. Tu n’as pas dépensé d’argent pour moi, pour du roseau aromatique, et tu ne m’as pas rassasié de la graisse des sacrifices. Mais toi, tu m’as importuné par tes péchés, tu m’as lassé par tes forfaits ! »(Ésaïe 43.22-24)
Au lieu d’amener les nations à Dieu, le peuple hébreu lui-même s’est détourné de Dieu. Au lieu d’apporter le salut aux autres, Israël lui-même a besoin d’être sauvé !
Qui ramènera d’abord Israël à Dieu, et permettra ainsi que la lumière soit apportée aux autre nations ?
Qui fera en sorte que cela se produise ?
La réponse est claire : Dieu va maintenant Se tourner vers un individu au sein de la nation pour apporter Son salut. Un individu qui Lui sera fidèle et fera l’œuvre de Dieu avant tout.
C’est ainsi que Dieu conduit le prophète Ésaïe à écrire au sujet de ce Serviteur ultime qui va amener le Salut à Israël et aux autres nations : « Et maintenant, voici ce que dit l’Eternel, celui qui m’a formé dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, pour ramener Jacob à lui et pour rassembler Israël auprès de lui. Je serai honoré aux yeux de l’Eternel et mon Dieu est la source de ma force. Et il a dit aussi : « Tu ne seras pas seulement mon serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et ramener ceux que j’ai préservés du peuple d’Israël. Car je t’établirai pour être la lumière des autres peuples afin que mon salut parvienne aux extrémités de la terre. » (Ésaïe 49.5-6)
Un seul individu est désormais choisi.
Le Serviteur exalté parce que Sa souffrance apporte le Salut
« Voici, mon serviteur agira en toute sagesse, il sera haut placé, très élevé, grandement exalté. » (Ésaïe 52.13)
Qu’est ce que ce serviteur fera pour être grandement exalté ?
Le chapitre 53 est le dernier chant du Serviteur et c’est là que Dieu explique Lui-même de la manière la plus claire possible pourquoi Son Serviteur sera grandement exalté !
Pourtant, en lisant la suite du passage, nous ne pouvons qu’être interloqués parce que la description du Serviteur contraste avec l’annonce de Son exaltation : « Beaucoup ont été horrifiés tellement son visage était défiguré et tant son apparence n’avait plus rien d’humain. » (Ésaïe 52:14)
Il n’avait « ni forme, ni majesté » (v.53.2), Il est « méprisé », « rejeté », « abattu », « blessé », « opprimé », « affligé » (v.53.3), rien en lui ne pouvait nous attirer (v.53.2).
Le prophète nous dit que le Serviteur agira « avec sagesse », cela signifie qu’Il agira avec efficacité et succès, il fera exactement ce qu’il faut pour accomplir le dessein de Dieu.
Quel est cette action sage qu’Il doit accomplir ?
Le prophète écrit au verset 15 : « Car il accomplira le rite de l’aspersion pour des peuples nombreux. Les rois, à son sujet, resteront bouche close, car ils verront eux-mêmes ce qui ne leur avait pas été raconté, ils comprendront ce qui ne leur avait pas été annoncé. »
Ce serviteur devra donc verser son propre sang pour racheter les perdus et ramener à Dieu Israël et les autres nations.
C’est dans cet obéissance, ce sacrifice ultime qu’après la mort et l’ensevelissement, viendra la Résurrection et l’Exaltation.
Le Serviteur sera exalté parce que Sa souffrance apporte le Salut.
Il souffrira horriblement. Tous seront effarés devant l’ampleur de Sa souffrance.
Sa souffrance permettra pourtant aux nations de la terre d’être acceptées par Dieu.
Devant une telle réalité, nous ne pouvons que nous incliner et remercier notre rédempteur.
Qui peut croire à ce message que le Serviteur souffrant est le moyen ?
« Qui a cru à notre message ? A qui a été révélée l’intervention de l’Eternel ? » (Ésaïe 53.1)
Nous voyons ici que personne n’a cru que le Serviteur souffrant était le moyen que Dieu a utilisé pour nous sauver.
« Qui a cru à ce qu’il nous était annoncé ?
À qui le bras de l’Éternel s’est-il révélé ? »
Le peuple attend un sauveur, le peuple est au courant des prodiges que Dieu an mis en œuvre pour libérer Son peuple d’Égypte avec Moïse. Le peuple attend donc un libérateur puissant.
Mais le Serviteur souffrant na rien en Lui de séduisant, Il n’a pas l’air d’être un libérateur.
Encore aujourd’hui, dans nos assemblées, l’incrédulité est un poison : Pourquoi certains croient et pas d’autres ?
Nous devrions tous croire, comme Joseph lorsque l’ange lui a annoncé : « Elle donnera naissance à un fils, tu l’appelleras Jésus. C’est lui, en effet, qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Matthieu 1.21)
Qui peut croire à ce message ? Ceux que Dieu cherche, eux, vont croire.
Le prophète est le prédicateur du salut de Dieu : il vient dire au peuple « le Sauveur est là, le Serviteur par excellence, le Serviteur souffrant qui ne sera jamais désobéissant, qui ne sera jamais infidèle, est là. Croyez le ! »
Le plus grand message de l’Évangile de Dieu est parfois accueilli avec la plus grande incrédulité.
C’est pour cela que le prophète a pu s’écrier dans ses jours les plus sombres : « Mais j’ai dit : J’ai travaillé en vain, j’ai dépensé ma force pour rien et pour la vanité… » (Ésaïe 49.4)
Même le Sauveur dont Ésaïe parlait savait ce que c’était que de faire face à l’incrédulité, malgré tout ce qu’Il a pu faire. L’auteur de l’Évangile de Jean conclut son récit du ministère public du S.eigneur Jésus en utilisant ces paroles du chapitre 53 : « Malgré le grand nombre de signes miraculeux que Jésus avait accomplis devant eux, ils ne croyaient pas en lui. Ainsi s’accomplit ce que le prophète Esaïe avait prédit : Seigneur, qui a cru à notre message et à qui la puissance du Seigneur a-t-elle été révélée ? » (Jean 12.37-38)
Le Seigneur Dieu souverain, victorieux, réussira dans Son projet.
L’Évangile du Christ est une puissance pour le Salut de quiconque croit !
Rien ne pourra contrecarrer le dessein de l’Éternel.
Face au péché et aux conséquences de nos péchés, le remède de l’Éternel c’est le Christ Jésus !
Qui a cru ? C’est tous ceux qui étaient prédestinés au Salut !
« Les païens se réjouissaient en entendant cela, ils glorifiaient la parole du Seigneur, et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. » (Actes 13.48)
Le Salut est entièrement et uniquement une œuvre de Dieu.
C’est Lui seul qui peut ouvrir les yeux aveugles, adoucir les cœurs durs, convaincre de péché, briser la barrière de l’incrédulité, attirer au pied de la croix et accorder la foi salvatrice en Christ !
Le Dieu de la Bible est un Dieu souverain. Malgré les apparences, Il est certain qu’iIl accomplira le Salut de Ses élus : le Seigneur trouvera et changera toujours les cœurs de ceux qui doivent être à Lui.
Rien ne peut empêcher le tout-puissant d’accomplir Ses desseins de grâce :
- « L’Eternel des armées l’a juré, en disant: Oui, ce que j’ai décidé arrivera, Ce que j’ai résolu s’accomplira. » (Ésaïe 14.24)
« Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix, de celui qui apporte de très bonnes nouvelles, qui annonce le salut, de celui qui dit à Sion : « Ton Dieu règne ! »» (Ésaïe 52.7)
C’est le message que Dieu nous confie !
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