LUC 3.1-6 JEAN LE BAPTISEUR, HÉRAUT DE DIEU

Prédication culte du dimanche 14 décembre 2025 par le pasteur Claude Missidimbazi

« La quinzième année du règne de Tibère César – alors que Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l’Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l’Abilène, et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe – la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert.

Et il alla dans toute la région du Jourdain; il prêchait le baptême de repentance, pour le pardon des péchés, selon ce qui est écrit dans le livre des paroles du prophète Ésaïe : C’est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Rendez droits ses sentiers. Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées, Les passages tortueux deviendront droits, Et les chemins raboteux seront nivelés, Et toute chair verra le salut de Dieu. »

‭‭Luc‬ ‭3‬.1-6

Introduction

En ce deuxième dimanche de l’Avent nous nous arrêtons sur un personnage clef : Jean Baptiste, grand héraut de Dieu, qui annonce la venue du Messie.

Le plus souvent, la saison de l’Avent est centrée sur Jésus enfant. La personne de Jean-Baptiste nous oblige à faire un bond en avant dans le temps, jusqu’à l’âge adulte du Christ. Cela peut sembler anachronique.

Pour rappel, à la naissance du Christ, le monde était prêt sur le plan culturel et politique. Mais avant que le Messie puisse accomplir Son œuvre de Salut, Israël devait être préparée spirituellement.

Telle était donc la mission de Jean.

Qui était Jean le Baptiseur ?

Jean le Baptiseur est un saint, un prophète, un homme qui était profondément consacré à Dieu. 

Nous devons l’écouter : il qualifiait sa mission comme celle de celui qui est la « voix » envoyée comme précurseur pour préparer le chemin du Seigneur.

Sa mission est très claire et est décrite dans l’évangile de Jean : il est venu pour être le témoin de la Lumière (Jean 1.7-8), il n’était pas lui-même la Lumière. Son rôle est de pointer du doigt, indiquer le Messie Jésus.

Nous voyons dans les Évangiles, que la vie de Jean a été façonnée par son rapport, sa relation avec Jésus. Et ce depuis les évènements qui ont précédé sa naissance jusqu’aux circonstances de sa mort.

Il a grandi en connaissant l’histoire de la conversation de l’ange Gabriel avec son père, le prêtre Zacharie, dans le Temple. Il savait que son nom avait été donné par cet ange (Luc 1.13), que sa naissance même était inattendue, ses parents étant très âgés.

Dès son plus jeune âge, il devait déjà avoir compris qu’il avait été choisi pour jouer un rôle spécial dans le projet de Dieu, en étant le précurseur du Messie.

L’ange Gabriel avait en effet annoncé : 

  • « Il accomplira sa mission sous le regard de Dieu, avec l’Esprit et la puissance qui résidaient en Elie, pour réconcilier les pères avec leurs enfants, pour amener ceux qui sont désobéissants à penser comme des hommes justes et former ainsi un peuple prêt pour le Seigneur. »(Luc 1.17)
  • « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car, devant le Seigneur, tu marcheras en précurseur pour préparer sa route… » (Luc 1.76)

Jean ne pouvait pas savoir ce qu’il avait faire si les Écritures inspirées ne lui donnait pas de comprendre qui il était et ce qu’il devait faire.

Ici l’évangéliste Luc présente Jean en énumérant tous les dirigeants politiques et religieux importants de l’époque. On aurait pu s’attendre à ce que la parole de Dieu leur soit adressée à eux en priorité mais au final, ils se trouvent n’être que des personnages secondaires.

La parole de Dieu a été adressée à Jean, et en plus elle lui a été adressée dans le désert.

Le mot grec utilisé ici pour « parole », « rhema », est à distinguer du mot « logos » utilisé par exemple pour parler de la Parole qui S’est faite chair dans le prologue de l’Évangile selon Jean (Jean 1.14).

Il s’agit ici d’une « parole événement » : une parole qui crée un évènement.

Ici cette parole permet que Jean commence son ministère. C’est une parole souveraine, puissante, qui crée un événement palpable, visible. Elle crée quelque chose de vrai qui passe de l’au-delà, de l’invisible au visible.

Nous en avons l’application dans l’épisode où l’âge apparaît aux bergers dans la campagne et leur annonce : « cette nuit, dans la ville de David, est né, pour vous, un sauveur; c’est le Christ, le Seigneur ! » (Luc 2.8-20). La parole de l’ange a mis les bergers en mouvement et ils ont vécu l’événement : « Quand les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent l’un à l’autre : Allons donc jusqu’à Bethléhem pour voir ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. Ils se dépêchèrent donc d’y aller et trouvèrent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Quand ils le virent, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant. » (Luc‬ ‭2‬.15‬-‭17‬)

La parole adressée à Jean va donc le mettre en mouvement et faire de lui le précurseur du Christ.

Il ne s’était pas installé auprès des centres du pouvoir religieux et politique : il prêchait et baptisait dans le désert, sur les bords du Jourdain.

Il n’était pas habillé de manière luxueuse ou à la mode, il ne mangeait pas fastueusement, pas de menus gastronomiques (Marc 1.6). Il menait une vie frugale, écologique. Son mode de vie dénotait même pour l’époque. 

Enfin : Jean disait fort et avec puissance le message de Dieu, sans crainte du peuple.

Jean devait accomplir quatre tâches : 

Jean appelait les gens à se repentir

Les passages de Mathieu 3.1-2 et Luc 3.1-18, rapportent tous deux des extraits de la prédication de Jean contre le péché et la complaisance spirituelle. 

Jean prêchait un évangile très simple, centré sur la repentance : « il prêchait le baptême de repentance, pour le pardon des péchés »‭‭(Luc‬ ‭3.3)

Il appelle le peuple à changer de vie, à revenir à Dieu. Le peuple ne reconnaissait pas la gravité de son péché : il s’était éloigné bien loin de Dieu. 

Jean disait en synthèse : « Revenez à Dieu, faites vous baptiser et réformez vos vies en conséquence. »

Quel est le plus grand besoin de l’homme ?

Notre plus grand besoin est le pardon de nos péchés ! 

Le baptême n’apporte certes pas en lui-même le pardon des péchés, mais il suit la repentance qui ouvre le chemin vers le pardon des péchés : on se baptise parce qu’on a confessé nos péchés. Dieu nous a pardonné et donc on témoigne de notre salut en se faisant baptiser. 

Répétons le : le baptême n’a pas de pouvoir de changement. C’est le message de la part de Dieu qui apporte le changement et transforme les vies. Le baptême est là pour témoigner du changement. 

Aucune repentance ne mérite en soi le pardon aux yeux de Dieu.

La repentance est la marque qui révèle la grâce de Dieu à l’œuvre dans nos vies : nous ne pouvons nous repentir de nous mêmes mais c’est la grâce de Dieu qui nous donne de nous repentir, de croire ce que la Bible dit et d’accepter le message évangélique. 

Ce temps de l’Avent est un moment où nous devons nous aussi méditer sur l’importance et la gravité de nos péchés et nous repentir. 

Le chrétien est quelqu’un qui se repent chaque jour. Confronté constamment à la Parole de Dieu, il reconnaît quand il s’écarte de la volonté de Dieu, il se met en conformité avec Elle, il change d’avis tous les jours pour rester orienté vers Dieu.

Il est tentant dans ces temps de fêtes, d’euphorie de Noël, de rater l’objectif même de Noël : il est important de comprendre que nous n’attendons pas le Père Noël mais le Messie !

Le cadeau de Dieu implique le pardon. Ce pardon doit être compris à la lumière de la repentance. 

Le baptême de Jean n’était pas la source du pardon : le pardon de Dieu est la réponse à la repentance et à la foi.

Si Jean prépare le peuple à recevoir son Messie, qui doit venir apporter le pardon des péchés, il commence par ce qui est le plus important : l’appel à la repentance en vue de recevoir le pardon des péchés. 

En prêchant la repentance, Jean accomplissait également la prophétie d’Ésaie (Ésaïe 40.3-5) : « Ainsi s’accomplit ce que le prophète Esaïe avait écrit dans son livre : On entend la voix de quelqu’un qui crie dans le désert : Préparez le chemin pour le Seigneur, faites-lui des sentiers droits… » (Luc 3.4-6)

Toutes ces images parlent du cœur qui change et revient à Dieu.

Jean devait identifier Jésus comme le Sauveur

Afin de préparer spirituellement le peuple à l’arrivée du sauveur, Jean identifia formellement Jésus comme le Sauveur.

La mission de Jean était de ramener le cœur du peuple vers Son sauveur : « [Il] ramènera beaucoup des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu. Il marchera devant lui avec l’esprit et la puissance d’Élie pour ramener le cœur des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, et pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » ‭‭(Luc‬ ‭1.16-17)

Pour cela, Jean devait être capable d’identifier Jésus.

Avant de recevoir les signes indiquant que Jésus était vraiment le Messie, Jean ne savait pas que Jésus était le Messie, le Christ. Dieu lui a donné des signes très importants pour identifier le Christ et dire au peuple « c’est Lui » : « Moi non plus, je ne savais pas que c’était lui, mais si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour le faire connaître au peuple d’Israël. Jean-Baptiste rendit ce témoignage : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et se poser sur lui. Je ne savais pas que c’était lui, mais Dieu, qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, m’avait dit : Tu verras l’Esprit descendre et se poser sur un homme ; c’est lui qui baptisera dans le Saint-Esprit. Or, cela, je l’ai vu de mes yeux, et je l’atteste solennellement : cet homme est le Fils de Dieu. » (Jean‬ ‭1‬.31‬-‭34‬)

Le baptême de Jean avait donc deux objectifs : 

  • Permettre aux pécheurs repentants d’exprimer leur transformation intérieure et spirituelle 
  • Mais aussi identifier le Messie, sur lequel le Saint-Esprit Se poserait lorsqu’Il serait baptisé !

« Jésus lui répondit : Accepte, pour le moment, qu’il en soit ainsi ! Car c’est de cette manière qu’il nous convient d’accomplir tout ce que Dieu considère comme juste. Là-dessus, Jean accepta de le baptiser. »(Matthieu 3.15)

Jésus Christ s’est donc avancé pour se faire baptiser par Jean, alors qu’Il n’avait pas de péché à se faire pardonner, et ce baptême va identifier Jésus comme étant le Messie. 

Les signes qui se sont produits pendant Son baptême ont permis à Jésus d’être publiquement mandaté dans Son rôle de Messie ! 

Jésus est le consacré de l’Éternel, le Fils de Dieu !

Par ailleurs, le Christ Jésus S’est aussi baptisé pour S’identifier comme étant l’un des nôtres. Il s’est identifié à nous en prenant le baptême pour nous servir d’exemple. 

Jean devait fournir la preuve que Jésus est le Messie

Comment a-t-il fourni cette preuve ?

« Jean, son témoin, a proclamé publiquement : Voici celui dont je vous ai parlé lorsque j’ai dit : Celui qui vient après moi m’a précédé, car il existait déjà avant moi. » ‭‭(Jean‬ ‭1.15)

« Le lendemain, Jean aperçut Jésus qui se dirigeait vers lui ; alors il s’écria : Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde. » (Jean‬ ‭1‬.29‬)

Jean nomme Jésus et L’interpelle comme étant l’Agneau de Dieu. 

Mais quel est le rôle cultuel de l’Agneau pour le peuple hébreu ? Celui d’être sacrifié pour expier le péché, celui d’être immolé pour que son sang couvre les péchés. 

Oui, Jésus est l’Agneau de Dieu qui porte et emporte le péché de l’humanité !

La puissance même de l’évangile de Noël, c’est l’Incarnation : Dieu est devenu un être de chair dans le Christ. Le Seigneur Jésus a accepté de porter sur lui nos malédictions, nos fautes à la Croix.

Jean voulait que ses auditeurs comprennent qu’en Jésus, Dieu cherchait de nouveau à conquérir Son peuple.

Il parle en effet du Christ comme étant l’Époux qui vient conquérir Son Épouse : « Vous en êtes vous-mêmes témoins ; j’ai toujours dit : je ne suis pas le Messie, mais j’ai été envoyé comme son Précurseur. A qui appartient la mariée ? Au marié. Quant à l’ami du marié, c’est celui qui se tient à côté de lui et qui l’écoute : entendre sa voix le remplit de joie. Telle est ma joie, et, à présent, elle est complète. Lui doit devenir de plus en plus grand, et moi de plus en plus petit. » ‭‭(Jean‬ ‭3.28-30)

Jean devait expliquer comment préparer le chemin du Seigneur

La prédication de Jean avait des résultats. Les foules lui demandaient ce qu’elles devaient faire pour changer de vie : 

« Les foules lui demandèrent alors : Que devons-nous faire ? Il leur répondit : Si quelqu’un a deux chemises, qu’il en donne une à celui qui n’en a pas. Si quelqu’un a de quoi manger, qu’il partage avec celui qui n’a rien. Il y avait des collecteurs d’impôts qui venaient se faire baptiser. Ils demandèrent à Jean : Maître, que devons-nous faire ? – N’exigez rien de plus que ce qui a été fixé, leur répondit-il. Des soldats le questionnèrent aussi : Et nous, que devons-nous faire ? – N’extorquez d’argent à personne et ne dénoncez personne à tort : contentez-vous de votre solde. » (Luc 3.10-14)

Conclusion

Écoutons encore aujourd’hui le message de Jean le Baptiseur :

  • Nous sommes appelés à changer de vie. 
  • Nous sommes appelés à identifier notre sauveur Jésus dans les Écritures illuminées par le Saint Esprit 
  • Nous sommes appelés à garder les preuves que Jésus est le Messie, notre Sauveur et je vous invite 
  • Nous sommes appelés à préparer le chemin du Seigneur en pratique en refusant l’égoïsme, l’injustice, la violence…

Revêtons nous d’humilité comme Jean et invitons le Christ à prendre toute la place dans notre vie : « Lui doit devenir de plus en plus grand, et moi de plus en plus petit. » (Jean‬ ‭3.30)

Faisans attention aux dangers des fêtes de cette fin d’année : 

  • Le danger de substituer le temporel à l’éternel. Gardons à l’esprit ce que nous célébrons exactement : l’arrivée de notre Sauveur !
  • Le danger de chercher à impressionner les autres au lieu de chercher à ce qu’ils soient impressionnés par le Christ Jésus.
  • Le danger économique : avant chaque achat il est bon de se demander si cela entre dans notre budget, si cela est raisonnable et approprié, si cela a du sens et est aligné avec ce que nous voulons exprimer.

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