Prédication culte du dimanche 02 Novembre 2025 par le pasteur Claude Missidimbazi
« J’ai cependant estimé nécessaire de vous renvoyer mon frère Epaphrodite, mon collaborateur et mon compagnon de combat, que vous aviez envoyé afin de pourvoir à mes besoins. Il désirait vous revoir tous et se tourmentait parce que vous aviez appris sa maladie. Il a été malade en effet, tout près de la mort, mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui mais aussi de moi, afin que je n’aie pas tristesse sur tristesse. Je m’empresse donc de le renvoyer pour que vous puissiez vous réjouir de le revoir et que je sois moi-même moins triste. Accueillez-le dans le Seigneur avec une joie sans réserve et ayez de l’estime pour de tels hommes. En effet, c’est pour l’œuvre de Christ qu’il a été près de la mort; il a risqué sa vie afin de vous remplacer dans le service que vous ne pouviez pas me rendre. »
Philippiens 2.25-30
Introduction
L’une des choses qui rendent l’apôtre Paul si attachant et unique c’est sa sincérité et son authenticité. Il ne cache rien.
Les serviteurs sûrs et qualifiés, en qui on peut avoir confiance jusqu’à la fin, à l’image d’Épaphrodite sont rares.
Épaphrodite a été un puissant encouragement pour l’apôtre Paul.
Le don d’encouragement est un don de la plus haute importance dans l’Église.
Dans ce passage si particulier et personnel, l’apôtre Paul nous ouvre son cœur. Et on peut apercevoir le cœur d’un serviteur de Dieu puissant mais aussi profondément humain.
Ici, inspiré par le Saint Esprit, L’apôtre s’appuie sur les compétences d’Épaphrodites pour dire tout le bien qu’il pense de lui.
L’apôtre Paul fait l’éloge de son compagnon de route.
Le nom « Épaphrodite » signifie charmant, adorable en grec.
Paul était en prison à Rome à cause de la prédication de l’Évangile.
Épaphrodite avait été envoyé par l’assemblée de Philippe pour apporter de l’argent à l’apôtre.
Plus loin, il affirme ainsi : « J’ai tout reçu et je suis dans l’abondance. J’ai été comblé en recevant d’Epaphrodite ce que vous m’avez envoyé comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte et qui lui est agréable. » (Philippiens 4.18)
Au verset 25, dans son identification de ce chrétien exceptionnel, Paul souligne cinq traits de caractères.
« J’ai cependant estimé nécessaire de vous renvoyer mon frère Epaphrodite, mon collaborateur et mon compagnon de combat, que vous aviez envoyé afin de pourvoir à mes besoins. » (Philippiens 2.25)
Pour lui, Épaphrodite est :
- Frère. Il commence par affirmer cette vérité : il identifie Épaphrodite comme étant son frère dans la foi, frère en Jésus Christ. La relation est plus importante que la responsabilité.
- Collaborateur. Il l’appelle ensuite collaborateur, compagnon de travail. L’apôtre Paul n’a jamais laissé son statut d’apôtre nourrir un sentiment de supériorité.
- Compagnon de lutte. Il le décrit ensuite comme un compagnon d’arme, un compagnon de combat. Il parle d’un combattant qui lutte pour préserver la saine doctrine, l’Évangile du Christ.
- Messager. Il affirme de lui que c’est aussi un messager, un envoyé pour l’église locale de Philippe.
- Serviteur. Il dit enfin que c’est un serviteur, qui assiste et aide l’apôtre Paul. Tout comme Paul était prêt à vivre et à mourir pour servir la foi des Philippiens, Épaphrodite lui aussi était prêt à le faire au service de l’apôtre Paul.
Au verset 26, nous voyons qu’Épaphrodite se souciait avant tout des autres avant de se soucier de lui-même.
« Il désirait vous revoir tous et se tourmentait parce que vous aviez appris sa maladie. »(Philippiens 2.26 )
Épaphrodite était en ligne avec ce que l’apôtre Paul disait de l’esprit, des sentiments qui habitaient Jésus, dans le même chapitre au verset 4 : « Que chacun de vous, au lieu de regarder à ses propres intérêts, regarde aussi à ceux des autres. » (Philippiens 2.4)
Il manifestait réellement l’amour agape, l’amour pour ses frères et sœurs, ce désir ardent de revoir ses frères et soeurs. C’est cet amour qui doit être vécu et expérimenté au sein de nos assemblées !
L’apôtre Paul souligne ici l’angoisse mentale, émotionnelle et spirituelle d’Épaphrodite : « Il se tourmentait ».
C’est le même mot en grec qui est utilisé pour parler du Christ dans les tourments et l’angoisse du jardin de Gethsemane :
- « Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée et il commença à être saisi de tristesse et d’angoisse. » (Matthieu 26.37)
- « Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à être saisi de frayeur et d’angoisse. » (Marc 14.33)
Épaphrodite pensait aux autres, à leur tristesse, même en étant lui-même tout près de la mort. Il s’est inquiété de leur inquiétude à son sujet.
L’Éternel Dieu qui guérit dans Sa miséricorde
Paul écrit : « Il a été malade en effet, tout près de la mort, mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui mais aussi de moi, afin que je n’aie pas tristesse sur tristesse. » (v.27)
La miséricorde de Dieu a relevé et guéri Épaphrodite, mais cette même miséricorde a aussi consolé l’apôtre Paul.
Dieu a eu pitié aussi de Paul qui éprouvait déjà comme tristesse le fait que celui qui était venu lui apporter de l’aide était gravement malade, alors qu’il était enfermé en prison, en jugement, attaqué par ses adversaires…
La mauvaise santé d’Épaphrodite jusqu’à ce stade critique montre que Paul n’accomplissait plus de miracle de guérison pour authentifier son ministère.
Lors de ses voyages missionnaires, l’apôtre Paul faisait beaucoup de prodiges, en implantant les églises. Mais dans ce cas précis, il n’a pas exercé ce genre de dons.
Il dit avec beaucoup d’honnêteté que c’est Dieu qui a eu pitié de lui pour intervenir et guérir Épaphrodite. Épaphrodite avait été épargné de la mort grâce à l’intervention miséricordieuse de Dieu Lui-même.
Nous constatons ailleurs que le même Paul n’a pas guéri Timothée de ses maux d’estomac (1 Timothée 5.23) ou Trophime qu’il a laissé malade à Millet (2 Timothée 4.20).
Dieu a accordé sa miséricorde physique à Épaphrodite et Sa miséricorde psychologique à l’apôtre Paul.
La vie chrétienne n’épargne pas les croyants de la douleur. Mais nous pouvons être reconnaissants lorsque Dieu, dans Sa miséricorde, nous délivre d’une douleur après l’autre.
La Bible n’ignore pas les tourments, maladies, infirmités, misères de toutes sortes qui touchent l’être humain dans son corps et dans son esprit : des maladies nerveuses, manque d’appétit, perte de sommeil, fatigue extrême, ainsi que les maux, les larmes, soucis et chagrin, angoisse, crainte, sentiment d’abondon, accablement… Les hommes de la Bible sont logés à la même enseigne que nous.
Job l’avait compris en disant : « L’homme n’est rien d’autre que l’enfant de la femme. Sa vie demeure brève et remplie de tourments.» (Job 14.1)
Dieu est réellement le Dieu qui guérit. Il Se présente souvent dans le Premier Testament comme « YHWH Rapha ».
Le mot hébreu « rapha » est riche de sens. Il signifie : rétablir un état incorrect, malade, brisé ou déficient à son état d’origine et approprié.
Il peut donc s’agir de guérir un corps malade, réparer un autel brisé, restaurer une terre sèche et ravagée par les sauterelles, rendre potable une eau autrement imbuvable, réparer une poterie brisée…
Ainsi le nom « Yahvé Rapha » dépeint Dieu comme Celui à qui on s’adresse pour la restauration d’une grande variété de choses brisées, malades ou déficientes.
Dans Exode 15.26, il est écrit : « » Si tu écoutes bien la voix de Yahvé ton Dieu et fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et observes toutes ses lois, tous les maux que j’ai infligés à l’Égypte, je ne te les infligerai pas, car je suis Yahvé, celui qui te guérit. «
Si tu prêtes l’oreille à ses commandements
Car je suis Yahvé, Celui qui te guérit. »
Nous qui bénéficions des avantages de la médecine moderne, nous pouvons passer outre la phrase « mais Dieu a eu pitié e de lui », rapportée par Paul ici.
Gardons à l’esprit que les médecins soignent, mais c’est Dieu qui guérit.
Il est bon de prier Dieu pour qu’Il dirige les médecins dans leur exercice de la médecine.
Par ailleurs, nous voyons que la maladie et la mort ne doivent pas être acceptées avec indifférence : Paul était abattu, il était réellement triste.
Peu de gens doutent que Paul avait un don de guérison, mais Dieu a guéri Épaphrodite dans Sa miséricorde : comprenons aussi que nous ne méritons pas la guérison, c’est un don de Dieu.
Il peut ne pas nous guérir physiquement mais Il nous guérira psychologiquement pour nous rendre capable de supporter la situation.
Aimons honorer et encourager les autres
Nous lisons enfin aux versets 29 et 30 : « Accueillez-le dans le Seigneur avec une joie sans réserve et ayez de l’estime pour de tels hommes. En effet, c’est pour l’œuvre de Christ qu’il a été près de la mort; il a risqué sa vie afin de vous remplacer dans le service que vous ne pouviez pas me rendre. » (Philippiens 2.29-30)
La vie chrétienne devrait être remplie d’honneurs mutuels. On devrait aimer honorer, encourager les autres en mettant en exergue leurs qualités.
L’apôtre Paul insiste sur le fait qu’il faut accueillir et honorer Épaphrodite pour trois raisons :
- Il a travaillé pour Christ. Il a prêché l’Evangile, sa motivation était l’œuvre du Christ.
- Il a failli mourir pour l’œuvre de Jésus Christ. Il n’a pas tenu compte de sa propre vie. Il ne s’est pas soucié de lui-même mais s’est offert.
- Il a été un bon serviteur jusqu’à la fin.
Conclusion
Soyons remplis de reconnaissance et comprenons que servir les autres, mettre leurs intérêts avant les nôtres, nous coûtera toujours cher. Mais cela en vaut la peine.
L’Église a toujours été édifiée et enrichie par des héros inconnus.
Qu’il y ait au milieu de nous de plus en plus de gens comme Épaphrodite, des gens qualifiés, prêts à se sacrifier pour la cause de Jésus, pour la cause de Son Évangile.
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