Luc 24,13-35 Les apparitions du ressuscITÉ (Partie 2)

Luc 24,13-35 Les apparitions du ressuscITÉ (Partie 2)

Prédication Culte du 11 Mai 2025 par le Pasteur Claude Missidimbazi

« 13 Et voici que, ce même jour, deux d’entre eux se rendaient à un village du nom d’Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem. 14 Ils parlaient entre eux de tous ces événements. 15 Or, comme ils parlaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même les rejoignit et fit route avec eux ; 16 mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. 17 Il leur dit : « Quels sont ces propos que vous échangez en marchant ? » Alors ils s’arrêtèrent, l’air sombre. 18 L‘un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit : « Tu es bien le seul à séjourner à Jérusalem qui n’ait pas appris ce qui s’y est passé ces jours-ci ! » 19 — « Quoi donc ? » leur dit-il. Ils lui répondirent : « Ce qui concerne Jésus de Nazareth, qui fut un prophète puissant en action et en parole devant Dieu et devant tout le peuple : 20 comment nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont crucifié ; 21 et nous, nous espérions qu’il était celui qui allait délivrer Israël. Mais, en plus de tout cela, voici le troisième jour que ces faits se sont passés. 22 Toutefois, quelques femmes qui sont des nôtres nous ont bouleversés : s’étant rendues de grand matin au tombeau 23 et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire qu’elles ont même eu la vision d’anges qui le déclarent vivant. 24 Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ce qu’ils ont trouvé était conforme à ce que les femmes avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » 25 Et lui leur dit : « Esprits sans intelligence, coeurs lents à croire tout ce qu’ont déclaré les prophètes ! 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et qu’il entrât dans sa gloire ? » 27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait. 28 Ils approchèrent du village où ils se rendaient, et lui fit mine d’aller plus loin. 29 Ils le pressèrent en disant : « Reste avec nous car le soir vient et la journée déjà est avancée. » Et il entra pour rester avec eux. 30 Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna. 31 Alors leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent, puis il leur devint invisible. 32 Et ils se dirent l’un à l’autre : « Notre coeur ne brûlait-il pas en nous tandis qu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait les Ecritures ? » 33 A l’instant même, ils partirent et retournèrent à Jérusalem ; ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons, 34 qui leur dirent : « C’est bien vrai ! Le Seigneur est ressuscité, et il est apparu à Simon. » 35 Et eux racontèrent ce qui s’était passé sur la route et comment ils l’avaient reconnu à la fraction du pain. »

Luc 24.13-35 

Introduction

Durant le temps de Pâques, la liturgie nous propose d’explorer les différents textes évangéliques où il est question des rencontres avec le Ressuscité.

Plusieurs questions s’imposent à la lecture de ces récits : Pourquoi certains ont eu le privilège d’avoir vu le Christ Jésus ressuscité, alors que d’autres n’ont pas pu Le voir ?

Selon les Écritures, la résurrection du Christ est un fait indiscutable et c’est un défi pour nous d’y croire sur la base d’un simple témoignage.

Après Sa résurrection, et avant Son ascension, pendant plusieurs jours, le Christ Se montre à quelques uns de Ses disciples.

Les versets 9 à 14, donnent un résumé des apparitions du Christ ressuscité d’abord à Marie de Madeleine, et aussi aux onze apôtres et aux disciples d’Emmaüs.

L’apparition du Christ ressuscité aux disciples sur le chemin d’Emmaüs

v.13-16 « Et voici que, ce même jour, deux d’entre eux se rendaient à un village du nom d’Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem. Ils parlaient entre eux de tous ces événements. Or, comme ils parlaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même les rejoignit et fit route avec eux ; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. »

Ce récit est un joyau littéraire et spirituel.

Deux disciples de Jésus quittent Jérusalem à pieds, le matin de Pâques.

Toute la construction de l’auteur est de nous faire reconnaître que Celui qui est proche d’eux et et de nous est réellement le Ressuscité.

Ces disciples étaient désespérés. Ils ont vu Jésus mourir et être enseveli. Ils rebroussaient donc chemin et n’avait plus la foi.

Le Christ va reconstruire leur espérance, leur donner de passer de la non foi à la foi véritable.

v.16 «…mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître / leurs yeux étaient privés du pouvoir de le reconnaître. »

Ces disciples de Jésus n’avaient pas le pouvoir de reconnaître Celui qui S’est approché et marchait avec eux.

Dans ce cas précis, cela veut dire que c’est Dieu Lui-même qui les empêchait de reconnaître le Christ.

Seul Dieu peut nous ouvrir les yeux pour comprendre ce qui est écrit et reconnaître le Christ lorsque nous lisons les Saintes Écritures : sans Son action nous ne pouvons jamais changer.

Une bonne doctrine est vaine sans compréhension ni foi

v.17-18 « Il leur dit : « Quels sont ces propos que vous échangez en marchant ? » Alors ils s’arrêtèrent, l’air sombre. L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit : « Tu es bien le seul à séjourner à Jérusalem qui n’ait pas appris ce qui s’y est passé ces jours-ci ! »»

Quelle ironie ! « Tu es le seul qui n’est pas au courant… », alors que c’est bien Jésus l’acteur principal

Pourquoi le Christ S’adresse à eux en commençant par une telle interrogation ?

Le Christ leur pose cette question afin de susciter leur intérêt, leur donner l’occasion d’expliciter ce qui les tracassait et pour leur faire prendre conscience de leur besoin, afin de pouvoir leur expliquer ce qu’ils avaient besoin de savoir.

La réponse de ces deux disciples désorientés montre qu’ils avaient de bonnes connaissances, une bonne théologie mais n’y croyaient plus : v.19-24 « Ils lui répondirent : « Ce qui concerne Jésus de Nazareth, qui fut un prophète puissant en action et en parole devant Dieu et devant tout le peuple : comment nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont crucifié ; et nous, nous espérions qu’il était celui qui allait délivrer Israël. Mais, en plus de tout cela, voici le troisième jour que ces faits se sont passés. Toutefois, quelques femmes qui sont des nôtres nous ont bouleversés : s’étant rendues de grand matin au tombeau et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire qu’elles ont même eu la vision d’anges qui le déclarent vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ce qu’ils ont trouvé était conforme à ce que les femmes avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »»

En fait, c’est à nous que ce passage s’adresse, car nous pouvons avoir toute la bonne doctrine mais si la foi ne s’y attache pas, nous sommes comme ces deux disciples.

Si ils avaient réellement compris et cru à ce que le Christ avait dit et qu’ils expliquent ici, ils ne seraient pas en train de quitter Jérusalem.

Ils espéraient mais ne croyaient pas : l’expression « nous espérions » dans ces circonstances précises est un rappel pathétique de leur incapacité à reconnaître Jésus ou à croire le récit du tombeau vide.

Ce qui aurait dû être le jour où l’espérance se réalisait était pour eux le jour où l’espérance s’éteignait.

L’espoir et dans le cœur et le langage de chaque être humain. Nous plaçons tous nos espoirs en quelque chose ou quelqu’un.

Ce qui contrôle nos espoirs, contrôle notre cœur et nous contrôle nous et tous ce que nous faisons.

Ce que je crois affecte ce que je fais et ce que je suis.

Tout ce que nous faisons chaque jour est alimenté par une forme d’espoir en quelque chose ou en quelqu’un.

Mais la plupart de nos espoirs sont souvent déçus. Car nous n’avons pas de pouvoir sur le cœur et les actions des autres, leurs capacités à tenir leurs engagements ou sur les circonstances. Nous ne maîtrisons pas même notre être, notre propre santé.

La Bible nous parle d’espérance : en passant de l’espoir à l’espérance nous avons une base solide pour continuer à vivre et attendre le retour de notre S.eigneur.

L’importance de comprendre ce qui est écrit et ne pas y projeter nos attentes

Le Christ ne va pas utiliser des méthodes compliquées ou nouvelles.

Il les amène à comprendre que leur manque de conviction, leur manque d’assurance, parce qu’ils n’ont pas gardé les enseignements du Christ, est à la base de leur déception.

v.25-27 « 25 Et lui leur dit : « Esprits sans intelligence, coeurs lents à croire tout ce qu’ont déclaré les prophètes ! 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et qu’il entrât dans sa gloire ? » 27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait. »

Ces disciples ont réellement suivi le Christ, donc ils savaient tout ceci à priori.

Quel était donc le problème ?

Ils avaient bien entendu ce que les prophètes avaient dit mais n’avaient pas compris son application au Christ.

Ce que je ne comprends pas, que je ne peux m’approprier par la foi, et que je ne n’applique pas à ma vie, ne peut pas être d’actualité dans mon quotidien.

À cause de cela, beaucoup de chrétiens sont déçus et démoralisé dans nos assemblées : ils ne sont pas stables dans leurs émotions, leurs fidélités, leurs engagement envers le S.eigneur.

Mais lorsqu’on est déçu par Dieu, c’est souvent parce qu’on a pas compris ce que Dieu dit et promet.

Il faut ajouter à la connaissance biblique, la foi que ce que Dieu dit est vrai.

Il faut casser les obstacles qui nous font croire que ce que Dieu a promis, Il n’est pas capable de l’accomplir.

Le Christ reproche à Ses disciples leur lenteur à comprendre et à croire.

Il ne s’agit pas que d’avoir une bonne doctrine : il faut s’attacher à croire, à demeurer et persévérer dans la Parole.

Que la déception ne nous éloigne pas de Dieu : même lorsque nous sommes découragés, parlons à Dieu !

Et dans cette rencontre avec le S.eigneur, Il saura nous donner des paroles soit de réconfort, soit de retour à Lui pour remettre en ordre nos vies.

La Parole de Dieu est efficace mais il faut que le cœur qui reçoit la Parole soit ouvert et accepte cette Parole avec foi.

v.26 « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et qu’il entrât dans sa gloire ? »

La réponse à cette question que Jésus pose est un oui ! Il parle ici d’une sainte obligation.

Les disciples espéraient en fait un messie puissant, guerrier, renversant le pouvoir des romains, détruisant les ennemis de leur peuple… et le Christ Jésus ne correspondait pas à leurs attentes en termes de ce que devait être le Messie.

Il est venu comme un messie rejeté, souffrant, crucifié mais devant ressusciter le troisième jour.

C’est le même problème que nous avons aujourd’hui : nous nous sommes souvent fabriqués un évangile tout personnel, souvent centré sur le fait qu’on est importants et aimés de Dieu, mais laissant de côté la repentance, les souffrances…

Beaucoup viennent dans nos assemblées avec le seul espoir que le Christ apporte une solution à leurs problèmes.

Nous nous sommes fabriqué notre propre évangile basé sur les projections de ce que nous espérons et non pas sur le Messie souffrant.

Pourquoi Dieu nous écouterait si notre projet est seulement notre bien être terrestre, sans changement ni repentance, continuant notre train de vie de pécheur ?

La souffrance du Christ précède Sa gloire

v.26 « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et qu’il entrât dans sa gloire ? »

Sans la souffrance du Christ Jésus, il n’y aurait pas eu la suite : la gloire.

Oui, le Christ devait souffrir : c’était le plan de Dieu que la souffrance du Christ précède Son entrée dans Sa gloire.

Si dans notre manière de croire nous n’avons pas intégré la souffrance liée à notre engagement avec Dieu, nous resterons immatures, des enfants spirituels, et nous continuerons à tourner en rond.

La souffrance fait partie du plan de Dieu, qu’on le veuille ou pas : « Je vous ai parlé ainsi, pour que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, moi, j’ai vaincu le monde. » (Jean‬ ‭16.33)

Nous devons comprendre que le Messie libérateur est un Messie souffrant, méprisé, rejeté, mort mais ressuscité.

Le Seigneur appelle tout disciple à prendre sa croix et à Le suivre.

La souffrance nous rattrapera toujours dans ce monde contaminé par le monde.

Personne ne veut souffrir, mais le disciple doit s’armer de la pensée de souffrir : la souffrance reste le chemin vers la gloire, à l’exemple du Christ.

Le Christ Jésus par Son explication aux disciples en route pour Emmaüs renverse cette tendance que nous pouvons avoir à rebrousser chemin, à démissionner, à la moindre difficulté, à la moindre souffrance ou déception.

Faisons attention aux fausses doctrines qui nous donnent une fausse assurance : revenons toujours à la Parole de Dieu pour renverser nos faux raisonnements.

La solution de Jésus est l’explication du texte.

Pour réparer Ses disciples comme nous aujourd’hui, le Christ nous emmène à reconnaître que nous prenons une mauvaise direction, et que nous avons besoin de comprendre ce qui est écrit.

Que le Christ nous donne d’avoir l’intelligence de comprendre ce qui est écrit et ne pas interpréter les choses selon nos envies !

v.27 « Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait. »

Le faux évangile ne considère pas « tout »« toute l’Écriture ».

Le faux évangile repose sur un traitement sélectif des Écritures : on lit et on garde ce qui nous convient, nous réconforte !

Le « tout » dans les Écritures ce n’est pas considérer les promesses sans conditions, il s’agit de lire tous les livres, dans le Premier comme le Nouveau Testament.

Le « tout » englobe le péché et la repentance, la mort à soi-même, la nouvelle naissance, l’allégeance totale au Seigneur.

Le Christ a souvent précisé que Son Royaume n’est pas de ce monde, Il n’est pas venu promettre le bien être terrestre à Ses disciples.

Le remède pour briser la déception est une intelligence renouvelée.

Lorsqu’on est sous l’emprise des sentiments seuls, on peut changer sans cesse. Car face aux difficultés, le sentiment change.

Mais ce qu’on a compris et accepté dans la Parole de Dieu va produire des sentiments liés à la vérité qu’on a cru ! Et lorsque les difficultés vont réapparaître, nous avons alors un bouclier de foi qui est basé sur la Parole de Dieu comprise, acceptée et qu’on s’est appropriée. 

Conclusion

Remplissons notre cerveau de la Parole de Dieu : prenons le temps de réfléchir, méditer, prendre note, et revenir sur ces choses.

Notre spiritualité dépend de la lecture des Saintes Écritures, mais surtout de la compréhension inspirée et dirigée par le Saint Esprit, la compréhension d’un Jésus ressuscité qui nous parle.

Ce que le Seigneur nous explique via les personnes qu’Il a choisi pour cela, qu’Il nous donne de l’accepter et de nous l’approprier.

Que nous puissions serrer la Parole de Dieu dans notre cœur afin de ne pas pécher contre Lui.

Leave a Reply

Your email address will not be published.