ESAÏE 52.13-53.12 JÉSUS LE SERVITEUR SOUFFRANT (7e partie)

Prédication culte du dimanche 13 avril 2025 par le Pasteur Claude Missidimbazi

Cette unité, qu’on appelle « le Chant du Serviteur » se compose de cinq parties :

  1. L’Exaltation (v.52.13)
  2. L’Étonnement (v.52.14-15)
  3. La Substitution (v.53.1-6)
  4. L’Expiation (v.53.7-10)
  5. L’Intercession (v.53.11-12)

L’Exaltation

« Voici mon serviteur prospérera; Il montera, il s’élèvera, Il s’élèvera bien haut. »

L’Étonnement

« De même qu’il a été pour plusieurs un sujet d’effroi, Tant son visage était défiguré, Tant son aspect différait de celui des fils de l’homme, De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie; Devant lui des rois fermeront la bouche; Car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, Ils apprendront ce qu’ils n’avaient point entendu. »

‭‭la Substitution 

« Qui a cru à ce qui nous était annoncé? Quia reconnu le bras de l’Éternel? Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est chargéEt nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. »

L’Expiation

« Il a été maltraité et opprimé, Et il n’a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru Qu’il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon peuple ? On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu’il n’eût point commis de violence Et qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche. Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l’œuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains. »

L’Intercession

« A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, Et il se chargera de leurs iniquités. 

C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, Et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, Et qu’il a intercédé pour les coupables. »

‭‭Ésaïe‬ ‭52.13 à 53.12

Introduction

Jesus le juste souffrant est l’Agneau de Dieu qui porte et emporte le péché de l’humanité.

Le thème de ce chant est celui de la souffrance, la souffrance atroce du Serviteur de l’Éternel.

Au chapitre 53, le prophète nous dit du Serviteur souffrant que :

  • Il est un homme de douleur et d’affliction (v.3)
  • Il a porté le chagrin, les douleurs, a été frappé, abattu par Dieu et affligé (v.4)
  • Il a été transpercé, écrasé, châtié et blessé (v.5)
  • Il a été opprimé et affligé comme un agneau qu’on mène à l’abattoir (v.7)
  • Il a connu l’oppression et le jugement, Il a été retranché de la terre des vivants… (v.8)

Le Serviteur a été frappé à cause de la transgression de Son peuple.

Il souffre à la fois pour notre rébellion mais aussi pour nos douleurs.

Ce chant qui mêle tragédie et espérance est centré sur le Christ.

Le prophète y révèle beaucoup de traits de caractère du Christ. Il Le décrit comme : le sage, le prêtre, le sacrifiant, le serviteur, le souffrant, le conquérant et Celui qui intercède pour nous.

Le Christ est donc le canal de la grâce de Dieu pour les pécheurs : en Lui la sainteté et la miséricorde de Dieu sont parfaitement réconciliées.

Au cœur de notre théologie se trouve la conviction que le S.eigneur Jésus meurt à notre place en portant la peine de notre péché. 

Le Christ Jésus Lui-même a pleinement embrassé cela et a pris le rôle du Serviteur.

Dans l’évangile de Luc, le Christ Jésus dit Lui-même que c’est de Lui qu’il s’agit dans ce chapitre du prophète Ésaïe, en citant le verset 12 : « Car, je vous le dis, ce qui est écrit doit s’accomplir en moi : « Il a été compté parmi les malfaiteurs ». Et ce qui me concerne touche à sa fin. » (Luc‬ ‭22‬.37‬)

C’est une réussite incroyable que le prophète qui n’a pas rencontré le Christ en personne a pu décrire les qualités et l’œuvre de Jésus !

C’est pour cela que certains théologiens en arrivent à dire que ce chapitre est le cinquième évangile, car tout y est : la description de la grandeur du Sauveur, et la puissance de Sonia œuvre !

Ce chant prophétique, appelé « Chant du Serviteur de l’É.ternel », montre comment la souffrance peut être portée d’une manière telle qu’elle devient bénéfique pour d’autres.

Nous voulons de nouveau regarder ces chapitres d’Ésaïe et chercher à y rencontrer le Seigneur Jésus, notre Sauveur.

Réussite et étonnement

Il est d’abord question de la réussite de notre Rédempteur malgré Son aspect effroyable.

Le chant s’ouvre avec ces quelques paroles : « Voici mon serviteur prospérera; Il montera, il s’élèvera, Il s’élèvera bien haut. »

Le prophète affirme que la mission du Serviteur du Seigneur a été couronnée de succès.

Le prophète décrit le Serviteur en disant qu’Il était sévèrement défiguré, et on peut s’étonner que c’est ce même Serviteur qui sera élevé au plus haut pour devenir le Seigneur de l’univers !

« De même qu’il a été pour plusieurs un sujet d’effroi, Tant son visage était défiguré, Tant son aspect différait de celui des fils de l’homme, De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie; Devant lui des rois fermeront la bouche; Car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, Ils apprendront ce qu’ils n’avaient point entendu. »

Le prophète a cette pédagogie d’annoncer en premier lieu la victoire de Celui qui va souffrir, mais qui sera reconnu comme étant le Messie et Sauveur de tous les hommes. 

le Salut vient au travers d’un humble Serviteur

Il est question ensuite de la souffrance du Serviteur et d’une interrogation : « Qui a cru ? » 

Au versets 1 à 3 du chapitre 53, le prophète demande : « Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? Qui a reconnu le bras de l’Éternel ? Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. » 

Le Serviteur n’avait rien pour attirer le regard : Il était rejeté et méprisé et il fallait de la foi pour voir la gloire de Dieu en Jésus de Nazareth. 

Aujourd’hui encore, l’Évangile qui est une puissance ne fascine pas nos contemporains. 

Nous avons besoin encore de l’aide de Dieu pour être capables de croire, car nous sommes plus superficiels que ce que nous pensons : nous avons tendance à juger selon les apparences.

Ainsi, nous ne pouvons juger le peuple de l’époque du Christ Jésus car il attendait un guerrier puissant pour leur libération.

Mais ce libérateur puissant est venu sous les traits de Jésus, doux et humble de cœur !

Jadis, comme au temps de l’Exode, l’Éternel étendait Sa main, signe de Sa puissance, pour libérer Son peuple. 

Mais le Christ Jésus n’est pas venu avec une démonstration inouïe de puissance en premier lieu : le Salut vient au travers d’un Sauveur humble, méprisé, rejeté, crucifié, mais qui a été reconnu par le Père et qui est ensuite ressuscité, est monté au Ciel, et a reçu le Nom qui est au-dessus de tout nom pour devenir le Seigneur de l’univers.

Nous ne devrions pas être à la recherche de prodiges : le Christ nous apporte ce dont nous avions le plus besoin : le pardon de nos péchés !

Le Serviteur souffrant est notre substitut

Le prophète poursuit aux versets 4 à 6 : « Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. »

Le Christ est décrit ici comme Celui qui porte nos péchés, notre substitut.

Le prophète écrit comme si nous étions présent à la croix, comme si il s’agissait précisément de notre culpabilité à nous.

En effet, le Christ a porté notre culpabilité et a subi nos péchés : le Seigneur Dieu a fait retombé sur Lui l’iniquité de nous tous.

Ce n’était pas la sienne, Il ne le méritait pas.

Nous méritions la mort éternelle. La sainteté de Dieu exige la punition du pécheur.

Pour apaiser la colère de Dieu, pour assouvir la sainteté de Dieu, il fallait un sacrifice parfait, un agneau sans tâche pour prendre notre place.

Dieu a fait de Jésus, Celui qui n’avait pas de péché, un pécheur pour nous afin que nous devenions en Lui justice de Dieu (2 Corinthiens 5.21).

Il s’agit ici de la théologie de l’imputation : notre péché a été mis au compte de Jésus, notre péché à été débité de notre compte.

La croix est la démonstration la plus puissante de l’amour de Dieu !

Regardons le Christ Jésus suspendu à la croix. Il nous appelle et nous dit : « Venez car tout est accompli ! Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et Je vous donnerai du repos ! Venez car tout est prêt maintenant et Je concluerai avec vous une alliance éternelle ! »

Le « tout est accompli » signifie que le Père est satisfait et que les conditions pour les hommes qui se convertiront sont totalement remplies.

Par la croix, le Christ Jésus va enlever ce voile qui nous sépare de la sainteté de Dieu ! Par la croix, Dieu fait alliance avec nous, Il Se réconcilie avec nous !

Regardez ce que Dieu a fait : Il a donné Son Fils unique.

Croyez Le : le sang du Christ coule pour que quiconque confesse ses péchés et croit, soit sauvé et reçoive le pardon !

Gloire au Seigneur Jésus Christ : Il est mort à notre place pour que nous ne soyons plus écrasés sous le poids de la culpabilité.

L’Agneau de Dieu donne volontairement Sa vie

Le prophète continue : « Il a été maltraité et opprimé, Et il n’a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru Qu’il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon peuple ? »(v.7-8)

Notre Salut a coûté la vie de l’Agneau qui S’est livré volontairement, à l’image de cette brebis silencieuse qui va à l’abattoir, pour que nous ayons l’opportunité de recevoir la vie éternelle.

La mort du Christ Jésus est une erreur de la justice humaine, mais c’était aussi le choix lucide de notre Sauveur : Il a volontairement donné Sa vie (Jean 10.11), Il n’a pas été vaincu mais a choisi de ne pas Se défendre.

Il n’a pas capitulé par faiblesse, mais Il S’est volontairement humilié pour venir servir et faire du bien, car Il est rempli de compassion et de miséricorde.

En Jésus, il n’y avait pas de violence.

Dans Ses actes comme dans Ses Paroles, le Christ est mort en toute innocence. 

Il est le serviteur parfait : qui d’autre que Jésus à la majesté morale pour nous servir de substitut ? Personne !

Une prouesse : un renversement complet de situation

Dans ce chant poétique, le prophète voit beaucoup plus loin que les souffrances, l’angoisse et la mort du Serviteur. L’histoire du Serviteur ne devait pas s’arrêter au tombeau.

Le prophète anticipe la victoire.

En parallèle des versets 12 à 15 du chapitre 52, le prophète nous annonce le successeur du Serviteur dans les versets 10 à 12 du chapitre 53 : « Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l’œuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains. 

A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, Et il se chargera de leurs iniquités. 

C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, Et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, Et qu’il a intercédé pour les coupables. »

Aucun humain n’aime volontairement la souffrance, les épreuves, les douleurs… mais le Christ, homme de douleur, a accepté de souffrir pour nous. 

Le Serviteur a été écrasé mais Il reste victorieux.

La mort de Jésus était plus qu’un complot humain, c’était une stratégie divine : la croix n’était pas une défaite mais une victoire.

Sur la croix, le Christ Jésus a réalisé le dessein de Dieu avec amour et c’est pourquoi le Père L’a souverainement élevé (Philippiens 2)

« Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours. »

Le prophète affirme clairement que « c’est pourquoi sa mort produit la vie en nous », nous qui sommes au bénéfice de la mort du Serviteur juste, nous qui sommes cette postérité dont il est question dans le verset !

Le Christ Jésus accordé à ceux qui croit en Lui le don de la justification. 

Comme un militaire victorieux, le Christ partage le butin de Sa victoire avec nous.

Le Jésus qui a souffert sous Ponce Pilate, qui a été crucifié, qui est mort, est également ressuscité d’entre les morts et est assis à la droite du Père tout puissant ! 

Il est question d’une prouesse, d’une victoire complète et extraordinaire !

C’est un complet renversement de situation : 

Le Serviteur accomplit la volonté de Dieu. Il est justifié par Dieu. 

Celui qui n’avait pas de descendance, verra une postérité !

Celui qui avait été retranché au milieu de la vie, prolongera Ses jours !

Celui qui était frappé, prospérera !

Celui qui était mort reviendra à la vie !

Celui qui a été injustement condamné, sera satisfait !

Celui qui était méprisé, rejeté, deviendra le centre d’une grande foule !

Celui qui était victime sans défense, deviendra un vainqueur triomphant !

Conclusion

Le plus fervent pêcheur est le bon candidat pour venir à Jésus.

Le Christ est le seul moyen, et est suffisant, pour nous réconcilier avec le Père.

Gloire au Serviteur juste, parfait ! Gloire au Serviteur souffrant, l’Agneau de Dieu qui porte et emporte le péché du monde !

Célébrons la suprématie totale du Serviteur qui an accompli la volonté de Dieu ! 

Le Christ Jésus est notre prêtre, notre serviteur souffrant, notre conquérant, et celui qui intercède pour nous en ce moment !

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