Prédication culte du dimanche 23 mars 2025 par le pasteur Claude Missidimbazi
Cette unité, qu’on appelle « le Chant du Serviteur » se compose de cinq parties :
- L’Exaltation (v.52.13)
- L’Étonnement (v.52.14-15)
- La Substitution (v.53.1-6)
- L’Expiation (v.53.7-10)
- L’Intercession (v.53.11-12)
L’Exaltation
« Voici mon serviteur prospérera; Il montera, il s’élèvera, Il s’élèvera bien haut. »
L’Étonnement
« De même qu’il a été pour plusieurs un sujet d’effroi, Tant son visage était défiguré, Tant son aspect différait de celui des fils de l’homme, De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie; Devant lui des rois fermeront la bouche; Car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, Ils apprendront ce qu’ils n’avaient point entendu. »
la Substitution
« Qui a cru à ce qui nous était annoncé? Quia reconnu le bras de l’Éternel? Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. »
L’Expiation
« Il a été maltraité et opprimé, Et il n’a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru Qu’il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon peuple ? On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu’il n’eût point commis de violence Et qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche. Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l’œuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains. »
L’Intercession
« A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, Et il se chargera de leurs iniquités.
C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, Et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, Et qu’il a intercédé pour les coupables. »
Ésaïe 52.13 à 53.12
Introduction
Nous continuons à contempler le portrait qu’Ésaïe fait du Serviteur de l’Éternel.
Après plusieurs semaines, nous nous penchons sur la quatrième strophe de ce poème.
Ce chant prophétique, appelé « Chant du Serviteur de l’É.ternel », montre comment la souffrance peut être portée d’une manière telle qu’elle devient bénéfique pour d’autres.
Jésus est suffisant : Il est le Juste souffrant qui est l’Agneau de Dieu qui porte et emporte le péché de l’humanité !
Ce chant était d’abord adressé aux exilés du peuple de Dieu, un peuple souffrant, chassé de force de ses maisons et de sa terre, de la vie telle qu’ils l’avait connue.
Ce chant rassure et donne de l’espérance à tous ceux qui sont opprimés : les rejetés, les affligées sont la prunelle des yeux de Dieu.
Le Serviteur souffrant ne souffre pas à cause de Ses propres actions mais Il porte notre péché dans Son corps : nous montrant les dommages que notre mépris volontaire a causé.
La particularité du Chant du Serviteur, des chapitres 52 et 53 d’Ésaïe, c’est la grandeur de la révélation historique d’un Serviteur non pas politique ou militaire, mais d’un Serviteur souffrant : Il ne vient pas avec la force, les armes mais avec la seule vraie solution pour le peuple de Dieu.
Le chant du Serviteur souffrant est une prière de confession déchirante : le Serviteur souffrant que nous reconnaissons dans le Christ Jésus a été blessé pour nos transgressions, écrasé pour nos iniquités, comme un agneau conduit à l’abattoir, Il s’est chargé de nos péchés, a porté nos peines et nos chagrins, comme la lourde croix sur Son dos.
Lorsqu’Il porte nos souffrances et nos peines, le Serviteur souffrant nous révèle les limites que l’É.ternel est prêt à franchir pour être avec nous !
Le Christ Jésus qui S’est associé aux humbles et aux derniers, a souffert jusqu’à mourir sur la Croix, est ressuscité le troisième jour.
Nous voulons porter notre attention sur la conscience qu’avait le Serviteur souffrant de Sa mission et de l’œuvre que le Père Lui a confié.
Le Serviteur silencieux
Il est révélateur que le Serviteur souffrant de ce poème soit silencieux.
L’attitude du Serviteur dans Sa patiente soumission donne à Son œuvre son caractère particulier : elle devient un acte conscient et voulu de la part du Serviteur.
Sa mort sur la Croix n’était pas un accident ou une interruption dans le plan de Dieu.
L’apôtre Pierre lorsqu’il explique la mission du Christ dans Actes 2 affirme qu’Il « a été livré selon le plan déterminé et la prescience de Dieu… » (Actes 2.23) afin une fois pour toutes d’ôter le péché par le sacrifice de Lui-même.
Dans cette quatrième strophe, le prophète nous présente la lucidité, la retenue et le volontarisme avec lesquels le Christ à abordé et à accepté ce qu’il s’est passé.
Le Serviteur n’a pas été emporté dans le flot des événements, mais Il a décidé, Il a accepté, Il S’est soumis.
Le Serviteur ne fait rien, ne dit rien, mais Il laisse tout Lui arriver.
Rien ne peut dépasser la beauté et la justesse des images par lesquelles la patience de notre Seigneur Jésus est illustrée ici : « Maltraité, affligé, il n’a pas ouvert la bouche ; semblable au mouton qu’on mène à l’abattoir, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la bouche. » (Ésaïe 53.7)
Notre Sauveur est le Serviteur silencieux.
Comme une brebis, un agneau, notre Seigneur a enduré toutes ces souffrances en silence, de bon gré et même avec des expression d’amour pour Ses bourreaux.
Le verset 7 révèle la grandeur de notre Seigneur, ce Serviteur juste qui sera mis à mort pour nous racheter de nos péchés.
L’image d’un agneau sacrifié est utilisée pour introduire cette grande doctrine : pour être rachetés, nous avons besoin d’un substitut.
Et le Christ Jésus est ce substitut, Il prend notre place pour nous racheter et guérir nos âmes entachées par le péché.
Le Silence du Serviteur reflète Sa soumission.
Le Serviteur Jésus savait quel sort L’attendait mais Il S’est soumis volontairement à la volonté de Son Père, et a accepté d’aller docilement à la mort.
« Il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » (Actes 4.12)
Personne ne peut être sauvé si il ne confesse pas que le Christ Jésus a été transpercé pour nos transgressions et a ainsi rendu possible la paix avec Dieu et notre guérison spirituelle.
Nous confessons que :
- Dieu a fait retomber notre iniquité sur le Christ Jésus (v.6)
- Il a été retranché de la Terre des vivants, frappé pour nos transgressions (v.8)
- Il a donné Sa vie en sacrifice de culpabilité pour nos péchés (v.10)
- Et en portant nos péchés, Il a mérité notre justification (v.11)
L’apôtre Paul, sans doute en lisant ces versets, va résumer Son Évangile en écrivant : « Le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures; Il a été enseveli et Il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Ecritures. » (1 Corinthiens 15.3-4)
La Croix est la démonstration la plus spectaculaire que Dieu nous aime.
La Croix est le paiement complet et suffisant pour tous nos péchés.
Nous voyons donc le Christ Jésus comme le Serviteur silencieux, qui n’a pas opposé de résistance verbale ou physique à la violence.
Le prophète écrit auparavant : « Il ne criera pas fort, Il n’élèvera pas la voix, Il ne la fera pas entendre dans la rue… » (Ésaïe 42.2)
Le Seigneur Jésus est ce Messie doux et humble de cœur, rempli de miséricorde à l’égard des pécheurs que nous sommes.
Le Serviteur silencieux opprimé
Le texte nous dit qu’Il a été silencieux mais aussi opprimé, faisant référence aux souffrances et mauvais traitements subits.
Depuis Son arrestation au milieu de la nuit a Gethsemane, jusqu’à Sa crucifixion, Jésus a subi des violences physiques, psychologiques et émotionnelles.
Il était pourtant innocent, sans faute et sans péché. Aucune preuve qu’Il ait commis un quelconque crime n’a jamais été présentée.
Et si Il n’a point ouvert la bouche devant Ses accusateurs et juges, ce n’est pas qu’Il était coupable.
Pour exprimer Son humilité, le Serviteur souffrant n’a pas ouvert la bouche, et ce malgré l’injustice de Sa situation : Il était conscient qu’Il était venu pour devenir le sacrifice pour le péché, dans le but de notre salut.
Le silence du S eigneur tout au long de cette épreuve nous interpelle.
Tout au long de cette épreuve, le Nouveau Testament mentionné à plusieurs reprises qu’Il a gardé le silence face aux accusations.
Il S’est parfois exprimé certes, mais pas pour défendre Son innocence ou pour protester contre Son traitement injuste, que ce soit devant le Sanhédrin, devant Hérode ou encore Pilate.
Le Christ a dit Lui-même : « Je donne ma vie pour la reprendre. Personne ne me l’enlève mais je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre. » (Jean 10.17-18)
La raison pour laquelle Il est venu dans ce monde c’était de mourir volontairement en tant qu’Agneau de Dieu pour enlever le péché du monde.
Alors qu’Il anticipait la croix, le Christ dit : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, sauve-moi de cette heure ?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure. » (Jean 12.27)
Le Serviteur souffrant accepte silencieusement, sans protester, le jugement injuste des hommes et le jugement juste du Père en faveur des pécheurs.
Pour apaiser la colère du Dieu Saint, qui habite une lumière inaccessible, il fallait un sacrifice parfait, celui d’un agneau pur, pour que cette colère soit détournée de nous qui avions péché.
Il fallait que la justice de Dieu soit satisfaite pour rétablir une juste relation avec tous ceux qui s’approcheront de Lui par Jésus.
L’Evangile nous parle de notre péché, du jugement de Dieu mais aussi de l’expiation de notre substitut, du pardon et de l’amour de Dieu.
Seigneur nous Te rendons grâces de ce que Tu as décidé de devenir cet agneau pascal pour notre Salut.
Nous comprenons, en lisant ces versets, ce que l’apôtre Paul a écrit au deuxième chapitre de l’épître aux Philippiens : le Christ « s’est humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu’à la mort, même la mort sur la croix. C’est aussi pourquoi Dieu l’a élevé à la plus haute place et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom. »
Avant l’exaltation, il y a la descente, l’humiliation, la souffrance, la mort, l’ensevelissement, la résurrection, et l’ascension.
Le Christ est devenu le Seigneur de tous et Il le mérite à cause de ce qu’Il est et à cause de ce qu’Il a fait !
La soumission silencieuse du Christ a permis notre Salut !
Le Serviteur silencieux sans péché
« Il a été enlevé sous la contrainte et sous le jugement, et dans sa génération qui s’est inquiété de son sort ? Qui s’est soucié de ce qu’il était exclu de la terre des vivants, frappé à cause de la révolte de mon peuple ? On a mis son tombeau parmi les méchants, sa tombe avec le riche, alors qu’il n’avait pas commis de violence et qu’il n’y avait pas eu de tromperie dans sa bouche. » (Ésaïe 53.8-9)
Dès le commencement, il y a cette vérité relative au besoin d’un agneau, sacrifié pour expier nos fautes, pour calmer la colère divine. Cette vérité parcourt la Bible jusque dans le livre de l’Apocalypse, comme au chapitre 5.
Sept siècles en amont de l’arrivée du Christ, le prophète avait déjà annoncé l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, avant même la fameuse phrase de Jean Le Baptiste (Jean 1.29).
Le Christ est pour nous l’Agneau de la Pâque, l’Agneau sans péché, notre rédempteur.
D’un côté il y a le silence de notre Seigneur, mais ce silence doit être mis en relief avec l’absence de péché, de fautes, d’iniquités, de mensonges chez notre Seigneur.
Le prophète affirme ici l’innocence totale du Serviteur.
Pour qu’Il soit réellement le substitut parfait, le Serviteur devait être sans péché : seul un être sans péché est qualifié pour être le sauveur des pécheurs.
Le Christ était impeccable, sans péché dans Sa nature ou Ses actions.
Il n’a jamais pensé, parlé ou fait quoi que ce soit de contraire à la volonté du Père.
L’apôtre Paul affirme ainsi que le Christ n’a pas commis de péché (2 Corinthiens 5.21).
De même l’auteur de l’épître aux Hébreux insiste sur le fait que le Christ est saint, irréprochable, sans tache, séparé des pécheurs (Hébreux 7.26).
Plusieurs témoins historiques affirment encore cela (Pilate qui ne trouve en Christ aucun crime qui mérite la mort, le brigand sur la croix,…).
L’absence de péché du Christ Jésus n’a jamais été remise en question au cours de l’histoire !
En Christ nous avons un sauveur sans péché. Son absence de péché est une des qualités qui Le qualifie pour être notre sauveur.
Il a été mis à mort non pour Ses péchés mais pour nos péchés à nous !
Le verset 9 nous montre que l’absence de péché du Serviteur concerne Sa conduite mais aussi Ses paroles, Sa conversation.
Il n’avait pas de tromperies dans Sa bouche car Son cœur était pur.
Souvent le mensonge est le résultat de la lâcheté humaine, de l’ignorance, des conventions, de la dépravation.
En tant qu’humains, nous mentons tous, nous avons des secrets, nous n’aimons pas la transparence. Il nous arrive de tromper, de mentir pour dissimuler notre péché.
Mais le Christ Jésus est impeccable ! En Lui, il n’y a pas de fraude ! Au point de pouvoir défier Ses contemporains en disant : « Qui de vous me convaincra de péché ? » (Jean 8.46)
Chez le Christ l’intériorité correspondait à Son extériorité.
Que Dieu nous donne de ressembler à notre Seigneur, à être vrai comme Lui, sans avoir de double visages.
Le Christ est unique et parfait, sans péché : « En effet, nous n’avons pas un grand-prêtre incapable de compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté en tout point comme nous, mais sans commettre de péché. »(Hébreux 4.15)
Conclusion
Quel sauveur merveilleux nous avons !
Merci Seigneur de ce que Tu es resté silencieux, que Tu as accepté ce procès injuste, cette condamnation injuste mais pourtant nécessaire pour satisfaire au juste jugement de Dieu relatif à nos péchés !
Aujourd’hui, Tu es digne d’être reconnu, accepté comme le Seigneur de l’Église, la tête de l’Église, à cause de ce que Tu as fait !
Tu nous a laissé un exemple, comme nous le rappelle l’apôtre Pierre : « C’est à cela que Dieu vous a appelés, car Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, pour que vous suiviez ses traces. Il n’a commis aucun péché, ses lèvres n’avaient produit la tromperie. Injurié, il ne ripostait pas par l’injure. Quand on le faisait souffrir, il ne formulait aucune menace, mais remettait sa cause entre les mains du juste Juge. » (1 Pierre 2.21-23)
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