JEAN 21.15-17 M’AIMES-TU ?

Prédication culte du dimanche 26 janvier 2025 par le pasteur Claude Missidimbazi

« Après le repas, Jésus s’adressa à Simon Pierre : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ne le font ceux-ci ? – Oui, Seigneur, répondit-il, tu connais mon amour pour toi. Jésus lui dit : Prends soin de mes agneaux. 

Puis il lui demanda une deuxième fois : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? – Oui, Seigneur, lui répondit Simon. Tu connais mon amour pour toi. Jésus lui dit : Nourris mes brebis. 

Jésus lui demanda une troisième fois : Simon, fils de Jean, as-tu de l’amour pour moi ? Pierre fut peiné car c’était la troisième fois que Jésus lui demandait : « As-tu de l’amour pour moi ? » Il lui répondit : Seigneur, tu sais tout, tu sais que j’ai de l’amour pour toi. Jésus lui dit : Prends soin de mes brebis. 

Vraiment, je te l’assure : quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre nouera ta ceinture et te mènera là où tu n’aimerais pas aller. 

Par ces mots, il faisait allusion au genre de mort que Pierre allait endurer à la gloire de Dieu. Après avoir dit cela, il ajouta : Suis-moi ! »

‭‭Jean‬ ‭21‬.15‬-‭19‬ ‭

Introduction

Nous voulons continuer à méditer sur le thème de l’amour de Dieu.

Les versets de notre passage présente l’apôtre Pierre comme celui qui aime le Christ Jésus.

Nous avons vu auparavant la marque du vrai chrétien : à savoir l’amour.

Dans cet échange entre le Christ ressuscité et Son apôtre Pierre, le S eigneur revient sur l’importance de l’amour.

L’importance de l’amour pour Dieu dans la Bible

Le thème de l’amour de Dieu est omniprésent à travers les Saintes Écritures. 

La grande confession de foi de l’Ancien Testament, le « Chemaʿ Yisrā’ël », déclare : « Tu aimeras l’Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Deutéronome‬ 6.5)

Plus loin, dans ce même livre, Moïse exhorte le peuple à manifester cet amour en obéissant aux commandements de Dieu (chapitres 10 et 11).

Le thème de l’amour de Dieu est également présent dans le cœur du roi David, comme nous le lisons dans le psaume 18 : « Je t’aime, Seigneur, ma force !» (Psaumes 18.1)

Le Nouveau Testament enseigne que l’amour est la marque du vrai croyant. Le Christ affirme ainsi que le plus grand des commandements est « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le commandement le plus grand et le plus important. Et il y en a un second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu‬ ‭22.37-39)

L’apôtre Paul reprend ce même thème de l’amour lorsqu’il écrit : « Mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de Dieu. »

‭‭(1 Corinthiens‬ ‭8.3)

Et l’apôtre Pierre aussi écrira : « Bien que vous ne L’ayez pas vu [le Christ], vous L’aimez. » (1 Pierre 1.8)

L’amour est la force motrice qui motive le service chrétien.

Un amour profond pour Jésus produira un désir intense de prendre soin de toutes les brebis du troupeau du Christ. 

C’est lorsqu’on aime le Christ réellement que l’on peut être un bon serviteur au sein de Son Église.

Le Christ exige une profession d’amour

Avant de confier à Pierre la charge pastorale, Jésus exige une profession d’amour.

v.15 « Après le repas, Jésus s’adressa à Simon Pierre : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ne le font ceux-ci ? »

Que Pierre soit ainsi questionné par le Christ n’a peut être rien d’étonnant : l’apôtre avait failli quelques jours auparavant, il avait lâchement abandonné Jésus, et L’avait renié trois fois.

En demandant à trois reprises « m’aimes-tu ? » (v.15, 16 & 17), le Christ met en évidence les trois reniements de Pierre.

Il ne le fait pas pour enfoncer davantage Pierre, mais plutôt pour lui permettre d’être au clair avec le passé, de reconstruire sa vie sur de nouvelles bases.

Le Christ Jésus ne vient pas pour condamner ou torturer la conscience de Pierre, mais Il veut guérir son apôtre abîmé, en proie à une grande culpabilité.

Pierre avait lâché, abandonné, trahi son maître. Mais le Christ Jésus vient toujours restaurer même si nous avons échoué à un moment donné : Il avait besoin de guérir, réhabiliter l’apôtre Pierre et cela passait par le fait de reconnaître ses erreurs.

En demandant « M’aimes-tu plus que le font ceux-ci », sans doute Jésus compare l’amour de Pierre à l’amour des autres disciples à l’égard de Jésus.

Le Christ semble dire « Maintenant, après m’avoir renié trois fois, peux-tu vraiment affirmer que tu M’aimes plus que ces autres disciples, comme tu le disais avant ? »

« Aimes-tu Jésus plus que n’importe qui ou plus que n’importe quoi d’autre ? »

C’est la grande question qui nous est aussi posée.

Agapao versus Phileo

Dans les trois questions, le Christ utilise à deux reprises le verbe grec « agapao (ἀγαπάω)».

Le mot agapao est ce mot qui nous parle de l’amour parfait, l’amour spirituel, l’amour de Dieu.

L’amour Agapē, l’amour de Dieu est un amour désintéressé, qui n’a pas de cause. 

L’amour Agapē est un amour sacrificiel, un amour extravagant : l’amour de Dieu a fait qu’Il a donné Son Fils unique. Dieu n’a rien retenu, Il a tout donné : c’est Dieu Lui-même qui se donne à nous.

L’amour Agapē est un amour éternel, c’est un amour immense, hors de toute mesure.

v.15 « Oui, Seigneur, répondit-il, tu connais mon amour pour toi. »

L’apôtre Pierre répondait à chaque fois en utilisant le verbe « phileo (φιλέω)», qui désigne l’affection, l’affinité, l’amour fraternel, la tendresse, l’amitié. 

La réponse de Pierre peut être rendue par : « Tu sais que j’ai de l’amitié pour Toi… »

Mais lorsqu’il demande pour la troisième fois « m’aimes tu ? » (v.17), le Christ Jésus descend d’un cran et emploie le même verbe « phileo » qu’utilisait Pierre pour Lui répondre .

C’est comme si le Maître demandait « M’aimes tu à 100% » et que l’apôtre répondait « Oui, je T’aime à 60% ».

Peut-être que l’apôtre avait l’humilité de reconnaître qu’il ne pouvait assurer aimer le Seigneur au maximum de ses propres forces. Pierre reconnaissait son incapacité à attendre le niveau d’amour que le Christ exige.

Mais en ajoutant la troisième fois « Seigneur, Tu sais toutes choses », l’apôtre reconnaît que le Christ Jésus va l’aider. 

L’obéissance est la preuve de l’amour authentique

Pierre a appris à ses dépens ce que signifie aimer le Christ Jésus. En effet, plus d’une fois il avait déclaré avec véhémence sa dévotion indéfectible à l’égard de Jésus, notamment lors de la Cène, le dernier repas.

Il affirmait : « Seigneur je donnerai ma vie pour toi » (Jean 13.37), et a même confirmé avec audace : « Même si tous tombent à cause de Toi, moi je ne tomberai jamais ! » (Matthieu 26.33) 

Pourtant, il a suffit d’une situation légèrement menaçante pour anéantir le courage de Pierre.

L’échec de Pierre met en lumière la vérité biblique selon laquelle l’obéissance est la preuve essentielle d’un amour authentique.

La profondeur de notre amour pour le Christ doit être démontrée par notre obéissance entière. 

Le Christ le dit clairement : 

  • « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements… » (Jean 14.15)
  • « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime… »(Jean 14.21)

Il faut aimer le Christ Jésus pour pouvoir réellement aimer à 100% Ses brebis qui sont dans Son Église. 

Il faut aimer Jésus pour pouvoir aimer ceux qui sont différents de nous.

Aimons- nous Jésus au point de sacrifier notre vie pour Son Église ? 

Il faut aimer Jésus et Lui être consacré pour pouvoir aimer les autres, se consacrer aux autres, tout donner, s’adapter, ne pas être négligeant dans ses responsabilités.

L’amour est le moteur qui fait bouger les gens, qui les met en mouvement. 

C’est l’amour qui motive les gens dans leur comportement.

Il y a souvent une grande hypocrisie dans nos assemblées, car nous aimons à dire que nous aimons Dieu, mais nous ne sommes pas prêts à nous sacrifier pour ceux qu’Il aime, à sacrifier nos personnes, notre temps, nos biens pour l’avancement du Royaume de Dieu.

En fait, nous avons souvent plutôt seulement de la tendresse, de l’affection à l’égard du Seigneur.

L’amour que nous avons pour Dieu doit être démontré, visible, incarné car Dieu ne nous aime pas en cachette. 

D ieu ne confie pas de charge dans Son Église à quelqu’un qui n’a pas d’amour : l’amour doit imbibé nos activités.

Un autre point important : l’amour Agapē ne veut pas dire fermer les yeux sur le mal : l’amour divin est un amour qui est juste. 

L’amour ce n’est pas faire semblant de ne pas voir le péché ! L’amour divin implique d’aller confronter son frère ou sa sœur dans le Christ.

Conclusion

Un amour profond pour Jésus produira un désir profond de prendre soin pour toutes les brebis de Son troupeau.

L’amour est une force motrice qui nous fait faire des choses incroyables pour ceux qu’on aime.

Si Il pousse Pierre à cette profession d’amour, c’est que le Christ Jésus veut laisser à l’Église les caractéristiques de ce que doit être un service approprié au sein de l’Église.

La vie chrétienne c’est aimer suivre le Christ.

La vie chrétienne est orientée par l’amour du Christ et se manifeste par l’obéissance à suivre le Christ.

Nous ne comptons pas sur nos propres forces, mais sur l’Esprit de Jésus qui déverse Son amour dans nos coeurs.

Au quotidien, comment montrons nous, démontrons nous à Jésus que nous l’aimons ? 

Que sommes nous prêts à faire, quelle sacrifice pour Lui ?

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