Prédication culte du dimanche 01 décembre 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Le lendemain, une foule immense était à Jérusalem pour la fête. On apprit que Jésus était en chemin vers la ville. Alors les gens arrachèrent des rameaux aux palmiers et sortirent à sa rencontre en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient de la part du Seigneur ! Vive le roi d’Israël ! Jésus trouva un ânon et s’assit dessus, selon cette parole de l’Ecriture : Sois sans crainte, communauté de Sion, car ton roi vient, monté sur un ânon. Sur le moment, ses disciples ne comprirent pas ce qui se passait, mais quand Jésus fut entré dans sa gloire, ils se souvinrent que ces choses avaient été écrites à son sujet et qu’elles lui étaient arrivées. Tous ceux qui étaient avec Jésus lorsqu’il avait appelé Lazare à sortir du tombeau et l’avait ressuscité d’entre les morts, témoignaient de ce qu’ils avaient vu. D’ailleurs, si les foules venaient si nombreuses au-devant de lui, c’était aussi parce qu’elles avaient entendu parler du signe miraculeux qu’il avait accompli. Alors les pharisiens se dirent les uns aux autres : Vous le voyez : vous n’arriverez à rien, tout le monde le suit ! »
Jean 12.12-19
Introduction
Aujourd’hui s’ouvre le temps de l’Avent, et une nouvelle année liturgique.
Dans une société consumériste qui a renoncé au sacré, la période de l’Avent est bienvenue.
Alors que nos cœurs se tournent déjà vers Noël, la liturgie du temps de l’Avent vient orienter notre désir vers le Christ Jésus, qui détient les clefs de notre existence.
L’Avent est un temps d’attente ardente du Seigneur Jésus.
Si nous aimons le Seigneur Jésus, nous L’attendons avec un désir vif. Si nous n’aimons que nous mêmes, nous nous engageons dans la mauvaise direction, et déjà nos vies sont gâchées et inutiles.
Demandons donc au Seigneur de susciter en nous cette vive attente de Sa venue.
Cette parole de l’Evangile de Jean nous invite à accueillir le roi des rois.
L’accueil triomphale du roi Jésus
Le récit s’ouvre par l’accueil triomphal du roi Jésus.
Tel un monarque se rendant à son couronnement, le Christ Jésus laisse Béthanie et avance vers Jérusalem.
Cet événement se situe le lendemain de l’onction à Béthanie, au début de la semaine dite sainte, cette semaine décisive où le Christ sera sacrifié : le Christ Jésus Se rend à Jérusalem, et sait qu’Il sera crucifié pour le salut de l’humanité. Il glorifiera le Père dans Sa mort et Sa résurrection.
v.12 « Le lendemain, une foule immense était à Jérusalem pour la fête. »
La fête de Pâque était proche, et beaucoup de gens se rassemblaient à Jérusalem : le décor était planté pour l’entrée triomphale du Seigneur.
v.12 « On apprit que Jésus était en chemin vers la ville. »
La nouvelle de la présence de Jésus dans le village voisin de Béthanie s’était répandue depuis le miracle de la résurrection de Son ami Lazare.
De tous les villages des environs de Jérusalem, le Christ avait une affection particulière pour Béthanie où vivaient Ses amis Marthe, Marie et Lazare.
Quelques temps auparavant, Lazare était mort, et le Christ est intervenu pour le ressusciter d’entre les morts.
Le miracle d’amitié qu’il y a eu à Béthanie faisait débat, la nouvelle se répandait, avec le peuple qui était admiratif de la puissance de Dieu manifestée, et les chefs religieux, les prêtres qui avaient décidé d’en finir avec ce Jésus devenu trop populaire.
Comme dit plus haut, l’épisode qui avait eu lieu la veille de notre récit est celui de l’onction à Béthanie. Une femme avait versé un vase entier d’un parfum de grand prix (de la valeur d’une année de travail) sur le Christ.
Certains disciples du Christ ont fait part de leurs mécontentement, parlant de gaspillage et prétextant qu’on aurait pu utiliser l’argent de ce parfum pour aider les pauvres.
Mais le geste de cette femme témoigne de la valeur que Jésus avait pour elle : Il était tellement précieux pour elle, qu’elle n’a pas cherché à calculer, économiser.
C’est là le cœur d’une véritable dévotion : oui le Christ Jésus vaut le coup, vaut qu’on donne tout (argent, temps) pour Sa gloire, parce qu’Il a de la valeur.
C’est à la lumière de ce récit que l’auteur décrit l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem, qui se passe le lendemain.
Une grande foule était venue à la fête de Pâque. Un des grands historiens juifs, Flavius Joseph, écrivait qu’il pouvait y avoir jusqu’à 2 millions de personnes dans Jérusalem pendant ces festivités solennelles.
C’est dans ce contexte que Jésus va être accueilli comme le roi triomphant.
Hosanna ! Béni soit Celui qui vient de la part du Seigneur
« Alors les gens arrachèrent des rameaux aux palmiers et sortirent à sa rencontre en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Vive le roi d’Israël ! »
Quel était la signification des branches de palmier ?
C’est un symbole de victoire militaire, d’un triomphe.
La foule criait « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Vive le roi d’Israël ! »
Ils reconnaissent que celui qui vient est un chef, un triomphateur, leur roi.
Le mot hosanna était d’abord une requête adressée à l’Éternel : « je t’en prie, sauve ». Mais avec le temps il était devenu un cri d’acclamation, un « hourra », une célébration au roi d’Israël.
Ces paroles proviennent du « Halel » (qui signifie louange à Dieu).
Le Halel est une série de psaumes (113 à 118) qui étaient chantés chaque matin lors de la fête des tabernacles.
L’expression « Hosanna » était devenue un cri de louange :
« Ouvrez-moi les portes de la justice : je les franchirai et je louerai l’Eternel. Voici la porte de l’Eternel par où entrent les justes.
Je te louerai, car tu m’as exaucé, tu es mon salut.
La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la pierre angulaire. C’est l’Eternel qui l’a fait, c’est une merveille à nos yeux. Voici le jour que l’Eternel a choisi : nous nous en réjouissons et nous en sommes heureux.
Sauve maintenant (hosanna) ! Je t’en prie ô Éternel ! Eternel, je t’en prie, envoie la prospérité !
Heureux celui qui vient au nom de l’Eternel ! Nous t’avons béni de la maison de l’Eternel. »(Psaume 118.19-26)
Dans l’expression « Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur », le mot « Seigneur »fait référence au Dieu qui est au-dessus de toutes choses et qui dirige toutes choses, l’Éternel.
« Celui qui vient au Nom du Seigneur » est le Messie. Ici la foule reconnaît dans celui qu’elle acclame le roi dans lequel elle met toute son espérance, le messie : elle attend de Lui la totale délivrance.
La foule avait entendu le miracle de la résurrection d’entre les morts de Lazare, alors le Messie qu’elle accueille n’est pas n’importe quelle Messie, c’est le vainqueur de la mort !
Jésus l’affirme d’ailleurs au chapitre 11 : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui place toute sa confiance en moi vivra, même si il meurt. Et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais… » (Jean 11.25-26)
Le Christ Lui-même S’autoproclame Dieu.
Il affirme : « Je suis », c’est le même mot tiré du nom de Dieu, YHWH, Celui qui est.
Celui qui croit en Jésus croit que la mort n’est pas la fin, mais le commencement d’une réalité plus grande et plus belle que les réalités terrestres. Celui qui croit en Jésus croit qu’Il est vainqueur de la mort.
Alors, si la mort, le plus grand ennemi, est vaincue, aucun autre ennemi, aucune autre réalité dans ce monde ne doit nous faire peur.
Un Messie selon Dieu et non pas selon les hommes
À l’acclamation de la foule, répond un geste fort du Christ, à haute portée symbolique : « Jésus trouva un ânon et s’assit dessus, selon cette parole de l’Ecriture : Sois sans crainte, communauté de Sion, car ton roi vient, monté sur un ânon .» (v.14-15)
Le Christ Jésus a voulu accomplir la prophétie de Zacharie qui montre que le roi attendu est à la fois puissant mais aussi humble et doux.
Le peuple a accueilli Son roi comme un roi victorieux.
En tant que roi-messie attendu, le Christ Jésus est présence de Dieu au milieu des siens. Pourtant Sa royauté n’a pas de caractère nationaliste ou guerrier.
Sa royauté advient d’une façon surprenante comme nous le montrera le récit de la passion : Le Christ est Roi parce qu’Il est venu, Il S’est incarné, Il S’est chargé de nos péchés, Il est mort, le Père L’a ressuscité, élevé au plus haut des cieux et Lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom.
Au lieu de monter le destrier d’un vainqueur militaire ou d’un roi, le Christ Jésus est rentré à Jérusalem sur cet ânon modeste, S’identifiant ainsi consciemment à la prophétie messianique du prophète Zacharie (9.9) : « Sois transportée d’allégresse, Fille de Sion! Lance des clameurs, Fille de Jérusalem! Voici ton roi, il vient à toi; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d’une ânesse. Je retrancherai d’Éphraïm les chars Et de Jérusalem les chevaux; Les arcs de guerre seront retranchés. Il parlera de paix aux nations, Et sa domination s’étendra D’une mer à l’autre, Depuis le fleuve Jusqu’aux extrémités de la terre. »
Ce n’est pas l’image du Messie que se faisaient la plupart des gens.
Mais Jésus Lui S’identifie au Messie de Dieu : Il n’est pas un messie selon les hommes.
L’esprit du mal avait proposé la gloire et le prestige au Christ dans le désert.
Mais Jésus a refusé l’idée d’un messie prestigieux, et est resté fidèle au projet que le Père avait préparé.
En tant que messie pacifique, l’humilité de Jésus est Sa force, Sa puissance.
Jésus n’est pas venu à Jérusalem en tant que défenseur politique, économique et sociale d’Israël. Mais Il est venu établir un règne de grâce et de paix sur toutes les nations, y compris Israël mais aussi Rome.
Les disciples n’ont pas compris tout de suite ce qu’il se passait : « Sur le moment, ses disciples ne comprirent pas ce qui se passait, mais quand Jésus fut entré dans sa gloire, ils se souvinrent que ces choses avaient été écrites à son sujet et qu’elles lui étaient arrivées. » (v.16)
Les versets 17 à 18 décrivent la réaction de la foule, et le verset 19 la réaction des religieux qui regardaient avec consternation comment la foule se comportait : « Tous ceux qui étaient avec Jésus lorsqu’il avait appelé Lazare à sortir du tombeau et l’avait ressuscité, témoignaient de ce qu’ils avaient vu. D’ailleurs, si les foules venaient si nombreuses au-devant de lui, c’était aussi parce qu’elles avaient entendu parler du signe miraculeux qu’il avait accompli. Alors les pharisiens se dirent les uns aux autres : Vous le voyez : vous n’arriverez à rien, tout le monde le suit ! »
En ce temps-là, beaucoup de ceux qui attendaient le Messie, attendaient un libérateur, un héros surpuissant, capable de renverser les armées de Rome, de mettre de l’ordre et imposer la justice.
On peut comprendre en se mettant dans leur peau, combien ils pouvaient être sceptiques par rapport à Jésus.
Le Christ Roi ne ressemble à aucun autre roi avant Lui, ni même après Lui.
Par Sa présence et Son activité, ce roi est différent, Il établit un royaume d’un genre différent : Son Royaume n’est pas de ce monde, Son Royaume vient.
Son intronisation et l’établissement dans Son règne est passée par la mort et la résurrection.
C’est alors qu’Il a reçu le Nom, le titre qui est au-dessus de tout nom : le Nom de « Seigneur » !
Il ne l’a pas volé et mérite de recevoir l’honneur, la gloire et la louange.
Conclusion
Le Père a souverainement élevé le roi Jésus et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. ! (Philippiens 2.9)
Réjouissons nous : le chrétien acclame le roi Jésus comme l’Agneau immolé, que Dieu a sur-élevé.
Tel est notre roi !
C’est celui à qui nous devons une dévotion et un service absolu !
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