MATTHIEU 14.13-21 LA FOI DE JÉSUS CHRIST

Prédication culte du dimanche 03 novembre 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi

« À cette nouvelle, Jésus se retira de là dans une barque, à l’écart dans un lieu désert; la foule l’apprit, quitta les villes et le suivit à pied. Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, en eut compassion et guérit les infirmes qui s’y trouvaient. Le soir venu, les disciples s’approchèrent de lui et dirent : Ce lieu est désert, et l’heure est déjà passée; renvoie les foules afin qu’elles aillent dans les villages s’acheter des vivres. Jésus leur répondit : Elles n’ont pas besoin de s’en aller : donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent : Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. Et il dit : Apportez-les-moi ici. Il ordonna à la foule de s’asseoir sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et dit la bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples, et les disciples les distribuèrent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants. »

Matthieu 14.13-21 

Introduction

Nous avons déjà abordé ce texte le dimanche précédent, mais aujourd’hui nous voulons porter notre attention sur deux traits particuliers du caractère du Christ.

Considérons cette scène poignante de la vie du Christ décrite ici. 

Ce n’est pas le miracle de la multiplication qui devrait nous impressionner le plus. C’est plutôt qu’au-delà des apparences le Christ maîtrise la situation avec autorité.

La foule est dans le besoin, désemparée, les disciples sont totalement démunis.

Mais le Christ est présent.

Il est en communion constante et étroite avec Son Père, c’est pour cela qu’Il est calme et ne panique pas face à cette situation tragique.

La compassion de Jésus en action

C’est la compassion qui fait faire à Jésus les œuvres de Son Père : c’est à dire faire du bien aux veuves, orphelins, aux malades et aux pauvres…

v.14 « Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, en eut compassion et guérit les infirmes qui s’y trouvaient. »

La compassion est le trait de caractère le plus important de notre S.eigneur Jésus.

Il s’agit d’être littéralement remué dans ses tripes, dans ses entrailles, considérées comme le siège des émotions humaines pour les anciens.

En voyant les pauvres et malades sans solution, au lieu de se reposer, Jésus S’est mis en action pour les guérir et les sauver.

Le Christ Jésus est miséricordieux et compatissant, Lui seul peut tendre la main et relever celui qui est courbé.

v.15 « Le soir venu, les disciples s’approchèrent de lui et dirent: Ce lieu est désert, et l’heure est déjà passée; renvoie les foules afin qu’elles aillent dans les villages s’acheter des vivres. »

La situation était donc critique : il n’y avait pas assez de nourriture pour nourrir la foule qui était venue après le Christ.

v.16 « Jésus leur répondit : Elles n’ont pas besoin de s’en aller: donnez-leur vous-mêmes à manger. »

C’est comme si Il renvoyait la balle aux disciples : « À vous d’agir ! »

En réponse à cette ordre, les disciples Lui dirent : « Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. » (Matthieu‬ ‭14‬.17‬)

Le Christ prend ce que Ses serviteurs Lui apporte et le multiplie : v.18-19 « Apportez-les-moi ici. Il ordonna à la foule de s’asseoir sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et dit la bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples, et les disciples les distribuèrent à la foule. » 

Notons qu’ici Jésus n’a pas béni le pain mais Il a béni Son Père. C’est au moment où le Christ remercie et loue Son Père pour la nourriture qu’Il va fournir, pour ce qu’Il va faire au pain, c’est à ce moment que le miracle prend place.

Béni soit Dieu qui est seul capable de créer « ex nihilo » (à partir de rien), et encore plus à partir de quelques éléments !

On ne nous dit pas comment le miracle s’est déroulé exactement, mais c’est un fait : la multitude a été nourrie abondamment.

Pour nous, derrière ce miracle spectaculaire nous devons distinguer les deux traits de caractères importants suivants qui caractérisent le Christ : 

  • La foi 
  • La reconnaissance 

Le Christ Jésus était rempli de foi

Remarquons que Jésus n’a pas prié pour un miracle, Il n’a fait que rendre grâces au Père.

Lorsqu’un miracle prend place, il n’est pas besoin de prier pendant des heures, voire des jours.

Lorsque nous jouissons d’une véritable intimité avec le S.eigneur, Il passe au travers de nous pour faire Son œuvre.

Ici le Christ Jésus n’a pas prié de manière extravagante, en exigeant plein de choses extraordinaires.

Le texte ne nous dit pas explicitement que Jésus a exercé la foi mais on ne peut pas écarter cette vérité : le Christ a exercé a maintes reprises Sa foi pour s’attendre à des choses remarquables de la part de Son Père.

La foi c’est se reposer sur Dieu. Elle implique d’être engagé avec Dieu.

La foi consiste à laisser Dieu être Dieu dans notre vie, à faire de Dieu le premier, à Lui obéir, à Le suivre et à espérer en Lui seul.

Le S.eigneur Jésus était constamment en communion avec Son père.

Lorsqu’Il a été baptisé, une voix s’est faite entendre du Ciel : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » ‭‭(Matthieu‬ ‭3‬.17‬)

Le Christ a vécu Sa vie dans la foi : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. »‭‭(Jean‬ 4.34)

La foi du Christ est présente de bien des manières dans le Nouveau Testament.

Il exerce la foi quand Il prononce les paroles suivantes : 

  • « Il commença alors à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite trois jours après. » (Marc 8.31) et « Il enseignait ses disciples en leur disant : Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » (Marc 9.31).

La foi est présente alors qu’Il assure à Ses disciples qu’Il ressuscitera.

  • « Père je te remercie de m’avoir exaucé. Pour moi, je sais que tu m’exauces toujours… » (Jean 11.42)

Avant même de prononcer la parole d’autorité « Lazare sors ! », le Christ rend grâces : Il exerce la foi. 

  • La foi est aussi présente dans l’épisode du jardin de Gethsemané. Jésus souffre, pleure, est à l’agonie, mais Il prie Son Père en insistant : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Marc 14.36). Cela exprime Sa manière de Se soumettre à la volonté de Son Père.
  • « En vérité, je vous le dis, je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau, dans le royaume de Dieu. » (Marc‬ ‭14.25)

Ici, lors de la Cène, le Christ parle avec foi du jour où Il sera ressuscité. 

  • Et aussi Il affirme avec assurance lors de Son procès devant le Sanhédrin : « Et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite du Tout-Puissant… » (Marc‬ ‭14.62)
  • « Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.43)

C’est encore par la foi que le Christ pouvait faire une telle promesse au brigand sur la croix alors qu’ils étaient prêts de mourir.

  • « Entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23:46)

Même dans ce moment terrible, agonisant, le Christ avait confiance que le Père prendrait soin de Lui.

Le Christ avait la foi et l’exerçait dans plusieurs domaines, face aux attaques, aux obstacles tout le long de Sa vie : Il a dit, Il a cru, Il a fait et le Père a honoré Sa foi en maintes circonstances. 

Oui le Christ est le témoin fidèle (Apocalypse 1.5), Lui seul est devenu le médiateur parfait entre Dieu et les hommes et Il est digne de confiance.

Sa foi, Sa confiance dans le Père fidèle a été éprouvée mais le Christ n’a jamais cédé aux doutes, à l’incrédulité : Il a confié Sa vie au Père.

La foi ce n’est pas cette chose qui nous fait faire des miracles.

Avoir la foi c’est compter avec confiance sur le fait que la puissance de Dieu n’est pas au bout d’elle-même lorsque les possibilités humaines sont épuisées.

La foi est une puissance car l’objet de notre foi est puissant. La foi peut tout parce que Dieu peut tout.

Mais que devons nous faire pour permettre à Dieu d’agir ?

La foi implique deux éléments :

  • Obéir à ce que Dieu dit
  • Faire confiance à ce que Dieu est 

Nous avons vu que la foi s’exercer dans la vie de notre S.eigneur.

Jésus faisait de la volonté de Dieu Sa priorité. Il connaissait la volonté de Son Père. Il cherchait chaque jour à pratiquer la volonté de Son Père.

Il pouvait exercer Sa foi étant donné qu’Il savait que le Père L’écoutait toujours, parce que ce dernier savait que le Christ faisait toujours ce qu’Il Lui demandait.

Face aux épreuves, nous devons nous tourner vers Dieu pour recevoir de Lui la sagesse et les ressources spirituelles qui vont nous changer intérieurement pour nous donner la paix et pour qu’il n’y ait plus de place pour l’angoisse, l’anxiété, la peur, la panique…

Cela nous permet de rester attacher au Seigneur quelle que soit la tournure que prennent les événements.

Face aux difficultés d’une mission que le Seigneur nous a confiée, le plus important est de revenir toujours au point de départ : la volonté de Dieu. Si c’est bien Lui qui nous envoie, alors nous pouvons tenir dans la foi, même si nous ne voyons rien s’améliorer.

La foi fonctionne quand nous sommes dans la volonté de Dieu.

Jésus Lui-même était dans la volonté de Dieu, et ces signes et miracles qu’Il opérait sont l’expression de la volonté de Dieu pour que le peuple arrive à croire qu’Il est le Messie.

Le Christ Jésus était rempli de reconnaissance

L’esprit du Christ est habité par la reconnaissance et Sa vie exprime l’action de grâces.

C’est Lui qui nous apprend à rendre grâces dans la prière du « Notre Père » pour le pain quotidien.

C’est le même Jésus qui explose d’actions de grâces dans Matthieu 11.25 : « Je te suis reconnaissant, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et les as révélées aux enfants. »

Il rend grâces avant de ressusciter Lazare : « Je te remercie de ce que tu m’écoutes toujours…. » (Jean 11.41-42)

En célébrant la Cène, c’est le même Seigneur qui remerciera le Père pour toutes Ses bénédictions.

Le Christ n’avait pas besoin de S’appuyer sur des pratiques de prières et de jeûnes à rallonge pour que ce miracle de la multiplication des pains ait lieu : Il pouvait S’appuyer sur Sa piété intérieure, sur Son obéissance qui parlent au Père, et ne cherchent qu’à Le glorifier.

Nous ne pouvons certes pas nous reposer nous sur notre piété personnelle, mais nous avons le Christ Jésus avec nous, lorsqu’Il vit en nous, et nous pouvons nous aussi prier le Père en Son Nom.

Quand nous prions au Nom de Jésus, c’est comme une délégation qui nous ait accordée : mais ce que nous demandons au Nom de Jésus doit correspondre à la volonté de Jésus.

Il ne s’agit pas d’une formule magique !

Le Christ Jésus a souvent rendu grâces avant même de voir la réponse à Ses prières.

Nous aussi nous pouvons nous fortifier dans la foi en rendant grâces au Père avant même que nos prières soient exaucées.

Nous avons l’exemple d’Abraham : « Mais face à la promesse de Dieu il ne douta point, par incrédulité, mais fortifié par la foi, il donna gloire à Dieu pleinement convaincu de ceci: ce que Dieu a promis, il a aussi la puissance de l’accomplir. C’est pourquoi cela lui fut compté comme justice. »‭‭(Romains‬ ‭4‬.20-22‬)

Ce n’est pas la quantité de notre foi qui compte, mais l’objet de notre foi : la foi a pour objet le Christ et se saisit de Lui.

Ne demandons pas au Seigneur de nous augmenter la foi, mais plutôt de nous donner une vraie vision de Lui, de qui Il est et de Ses capacités !

Conclusion

Comptons sur Jésus pour pourvoir à tous nos besoins, même les plus banales au quotidien.

Il est souvent très difficile d’exercer sa foi pour les petites choses du quotidien, le pain de chaque jour, les charges, etc.

Pour cela, pourtant le Seigneur ne nous dit pas de prier mais de plutôt donner priorité au Royaume de Dieu. Et lorsque nous sommes dans Sa volonté, nous pouvons exercer la foi pour demander au Père de nous bénir.

Le miracle de la multiplication des pains a pris place parce que Jésus était là.

Les besoins peuvent être incroyables, inimaginables mais l’important c’est que le Christ soit là : Sa présence est notre garantie !

Si les choses ne vont pas pour nous, si la bénédiction de Dieu ne se voit pas dans notre vie, regardons si nous ne vivons pas dans la désobéissance et repentons nous.

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