JEAN 14.8-14 ME CONNAIS-TU ?

Prédication culte du dimanche 1er Septembre 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi

« 8 Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit. »

9 Jésus lui dit : « Je suis avec vous depuis si longtemps, et cependant, Philippe, tu ne m’as pas reconnu ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Pourquoi dis-tu : “Montre-nous le Père” ?

10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ! Au contraire, c’est le Père qui, demeurant en moi, accomplit ses propres oeuvres.

11 Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi ; et si vous ne croyez pas ma parole, croyez du moins à cause de ces oeuvres.

12 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui aussi les oeuvres que je fais ; il en fera même de plus grandes, parce que je vais au Père.

13 Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, de sorte que le Père soit glorifié dans le Fils.

14 Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. »

‭‭Jean‬ ‭14‬.8‬-‭14‬

Introduction

Abraham Heschel a dit : « Nous sommes plus proche de Dieu lorsque nous posons des questions que lorsque nous pensons avoir les réponses. »

Dieu aime entendre nos questions et respecte notre questionnement.

Le Christ Jésus Lui-même aimait poser des questions à Ses disciples : 35 fois dans l’Évangile selon Jean, Il pose des questions critiques sur la vie des êtres humains, sur la signification de ce que nous disons, de ce que nous faisons et de ce que nous sommes. 

Lorsqu’un professeur pose une question, il s’attend à avoir une réponse de ses élèves. La réponse lui permet de vérifier si l’élève a bien assimilé la leçon. Mais aussi, la réponse lui permet de situer les erreurs afin d’y pallier.

Aujourd’hui, le Christ nous pose une question simple : « Me connais-tu ? »

La demande de Philippe à Jésus : montre nous le Père

Dans le verset 9, Jésus S’étonne : « J’ai été avec vous tous depuis longtemps, comment se fait-il alors Philippe que tu ne m’aies pas connu ? / que tu n’aies pas réellement connu qui Je suis ? »

Philippe a manifestement mal compris à la fois la personne de Jésus et aussi la mission qu’implique Sa venue dans le monde.

Qui était Philippe ?

C’était un apôtre, probablement proche de Pierre, André, Jacques, Jean, Nathanael, Thomas…

Nous le rencontrons, pour la première fois, dans le premier chapitre de l’évangile de Jean : « Le lendemain, après avoir rencontré Pierre et Andrée, Jésus voulut se rendre en Galilée, et il trouva Philippe. Et Jésus lui dit : Suis-moi. Philippe était de Bethsaïda, la ville d’André et de Pierre. C’est Philippe qui alla trouver Nathanaël et lui dit : Nous avons trouvé le Messie, celui dont Moïse a parlé dans la loi et dans les prophètes, Jésus de Nazareth, le fils de Joseph.[…] Philippe lui dit : Viens et vois. »

Ces versets révèlent deux choses au sujet de Philippe :

1. Il avait un cœur qui cherchait. Il avait certainement étudié les Écritures en prévision de la venue du Messie.

Lorsque le Christ Lui a dit « suis-moi », Philippe était déjà prêt et il a tout quitté pour Le suivre.

Ici se trouve l’identité des vrais disciples de Jésus : on ne peut pas suivre Jésus sans quitter quelque chose.

Une véritable conversion, suivre le Christ Jésus sera toujours une rupture, une crise pour celui qui décide de Le suivre. 

Quand le Christ Jésus dit « suis-moi », Son disciple coupe court, décide de rompre avec la vie de ce monde et se met à la suite du Maître Jésus.

Philippe cherchait le Messie, et Jésus l’a rencontré. Il l’a appelé, et Philippe n’a pas hésité à Le suivre. 

Jérémie décrit une telle personne : « Vous me chercherez et vous me trouverez, quand vous me chercherez de tout votre cœur. » (Jérémie 29.13)

2. Il avait un cœur d’évangéliste.

La première chose que Philippe a faite après avoir été appelé par le Christ, c’est d’aller apporter cette bonne nouvelle à son ami Nathanael, et le conduire au Christ.

La joie de la Bonne Nouvelle fait qu’automatiquement nous avons envie de la partager aux autres.

Philippe a démontré qu’il avait réellement entendu l’appel du Seigneur et est allé dire aux autres : « Viens et vois ! »

C’est tout cet arrière plan qu’il faut comprendre en lisant ce que demande Philippe au Seigneur au verset 8 : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit… »

Auparavant, Simon Pierre avait demandé : « Seigneur, où vas-tu ? » (Jean 13.36)

Et le Christ lui avait répondu dans les quatre premiers versets de notre chapitre : « Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l’aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Et où je vais, vous en savez le chemin. » (Jean‬ ‭14‬:‭.1-4)

Ainsi Philippe, aussi, a sa propre question, il demande à ce que Jésus leur montre le Père, alors que ce dernier venait d’affirmer : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (v.6)

Cette envie de voir Dieu est noble, mais ce que Philippe demande est quelque chose d’invraisemblable car Dieu est Esprit.

Philippe demande la révélation du Dieu vivant et vrai.

Mais le Seigneur Jésus lui répond : « Mais comment peux-tu dire montre nous le Père !? Depuis si longtemps j’ai été avec vous et tu ne me connais pas ? »

N’est-ce pas là quelque chose que le Seigneur peut aussi nous reprocher ?

On peut être depuis très longtemps avec Jésus, comme le sont de nombreux croyants, et être encore concerné par cette question du Seigneur : « Comment ça se fait que je suis depuis si longtemps avec toi et tu ne me connais pas ? »

Que signifie connaître quelqu’un ?

Quel degré de connaissance personnelle faut-il pour connaître un être humain dans une relation personnelle ?

On peut fréquenter les gens sans réellement les connaître.

Pour connaître quelqu’un, en fait il faut qu’il y ait des épreuves. Pour connaître le cœur des hommes il faut des temps de malheur, comme des temps de joie.

Philippe avait tout pour bien connaître le Christ Jésus. Il était dans le cercle intime de notre Seigneur : il voyait les œuvres de Jésus, la manifestation de la puissance du Père. Il était sincère. Il avait été appelé par le Christ Lui-même.

Pourtant au moment où le Christ parle de Son départ, Philippe pose cette question qui manifeste qu’il ne connaissait pas si bien le Seigneur.

Comment se fait-il que Philippe n’avait pas reconnu le S.eigneur ?!

Connaître Jésus c’est connaître le Père

Connaître le Christ Jésus c’est connaître le Père.

Tout ce qu’Il faisait, Il le faisait avec Son Père.

Le Christ n’est pas un maître qui cache des choses : c’est un ami sûr, Il S’ouvre, Il parle de Lui quand on s’approche de Lui, via les Écritures. Ce qu’Il nous offre c’est ce qu’Il a de plus cher, de meilleur… en Lui il n’y a pas de fraude, de péché, de mal.

Nous avons vu qu’à la fin du chapitre précédent, Pierre interrogeait Jésus sur le lieu où Il va. 

Ensuite Thomas aura aussi sa question à poser aux versets 5 à 7 de notre chapitre : « Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin ? »

‭‭Question à laquelle le Christ déclare que c’est Lui le chemin, la vérité et la vie.

La question de Philippe conduit le Christ à préciser que celui qui L’a vu a vu le Père !

Le Christ Jésus est le visage du Père, Son porte parole, Son ambassadeur.

Paroles et œuvres de Jésus sont paroles et œuvres du Père, car le Père demeure en Jésus.

Le Christ Jésus donne ici une parole remarquable : « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ! Au contraire, c’est le Père qui, demeurant en moi, accomplit ses propres oeuvres. » (v.10)

Ce que le Christ fait c’est le Père qui le fait en Lui !

Et nous avons en filigrane ici l’avantage du départ du Christ auprès du Père qui devait permettre l’envoi du Paraclet, Son Esprit Saint : comme le Père faisait Ses propres œuvres dans le Christ, de même par l’Esprit, Dieu continue de faire Ses propres œuvres dans le chrétien !

Et c’est pour cela que le Seigneur affirme au verset 12 « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui aussi les oeuvres que je fais ; il en fera même de plus grandes, parce que je vais au Père. »

En effet, chaque disciple rempli de Son Esprit peut faire les mêmes œuvres que Lui, et tout cela est démultiplié avec le nombre de chrétiens !

La demande de Philippe était extraordinaire : voir Dieu est la plus grande promesse, le maximum de ce qu’un homme puisse désirer, l’extrême accomplissement et la plus grande des satisfactions, la certitude la plus totale !

Comme Moïse qui demandait « Moïse dit : Fais-moi voir ta gloire ! » (Exode‬ ‭33‬.18)

Comment reconnaître qu’on connaît Jésus ?

Le Christ Jésus pouvait être attristé d’entendre une telle demande venant d’un de Ses disciples qui était avec lui depuis tellement de temps. 

En effet, peut-on fréquenter le Christ Jésus pendant longtemps sans réellement Le connaître ? 

Les gens qui se fréquentent se ressemblent souvent. 

Et les prophètes du Premier Testament ont dit parfois qu’on ressemble à ce que l’on adore.

Comment savoir si on fréquente le Christ et surtout qu’on Le connaît ? Quelqu’un qui fréquente Jésus finira toujours par Lui ressembler un peu.

Dans la présence de ce grand influenceur, maître et Seigneur, il y a des choses qui vont nous marquer.

Quand le Christ rencontre quelqu’un, Il donne Son Esprit Saint et Son Esprit Saint nous construit, nous répare. Il met en nous les mêmes sentiments qui étaient en Jésus Christ : l’humilité, la bonté, la compassion, la douceur, etc.

Le plus grand prospectus d’évangélisation c’est le chrétien Lui-même si réellement il a rencontré Jésus. 

Il y a les faits, la foi et l’expérience.

C’est d’abord le Christ Jésus qui appelle.

Après, comme Il nous appelle, Il nous donne le don de la repentance et de la foi. Tout au long de la vie chrétienne, nous continuons à nous repentir et nous laissons le Christ vivre Sa vie au-dedans de nous.

Le Christ Jésus S’occupe de tous les aspects de notre vie. 

Lorsque nous Le fréquentons, Il ne laissera rien passer : tous nos choix deviennent des choix spirituels.

Conclusion

Quand on connaît le Christ Jésus, alors la

vie est différente.

Le Christ Jésus Se présente Lui-même à huit reprises tout au long de l’Evangile de Jean, chaque fois pour approfondir notre compréhension de ce qu’Il apporte :

  • Je suis le pain de vie (chapitre 6)
  • Je suis la lumière du monde (chapitre 8)
  • Avant qu’Abraham ne soit, Je suis (chapitre 8.58)
  • Je suis la porte (chapitre 10.9)
  • Je suis le bon berger (10.11)
  • Je suis la résurrection et la vie (chapitre 11.25)
  • Je suis le chemin, la vérité et la vie (chapitre 14.6)
  • Je suis la vigne (chapitre 15.5)

Le chrétien se régale, se nourrit de ce que Jésus est.

C’est lorsqu’on se nourrit de Jésus, qu’on est en bonne santé.

Il faut fréquenter le Christ Jésus, croire ce qu’Il dit, qu’Il prétend être et obéir à ce qu’Il dit de faire.

La vie chrétienne a deux jambes : la foi et l’obéissance !

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