Prédication culte du dimanche 14 avril 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Que le Dieu de la paix – qui a ramené d’entre les morts le grand berger, par le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus – vous forme en tout ce qui est bon pour faire sa volonté ; qu’il fasse en nous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, à qui soit la gloire à tout jamais ! Amen ! »
Hébreux 13.20-21
Introduction
Ces versets combinent une longue bénédiction (une prière) avec des paroles de louanges (une doxologie).
Cette prière-louange pourrait se résumer ainsi : « Que Dieu vous rende capables de faire tout ce qui est bon, ainsi vous pourrez faire tout ce qu’Il veut. »
Par Jésus Christ, grâce à Sa mort, Sa résurrection et Son ascension, et grâce au don de Son Esprit, nous sommes capables de faire et d’être ce que nous sommes appeler à faire et à être, et d’en affronter les conséquences avec joie.
L’essentiel de la prière se trouve dans la première demande. Elle pose là le fondement.
« Que le Dieu de la paix – qui a ramené d’entre les morts le grand berger, par le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus – vous forme en tout ce qui est bon pour faire sa volonté ; qu’il fasse en nous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ… »
Le Dieu de la paix
D’abord, l’auteur prie « Que le Dieu de la paix… »
La prière est dirigée vers Dieu auquel revient le titre « de la paix ».
Dieu est l’auteur et le dispensateur de la paix. La paix est intrinsèque à Son caractère et à Son existence.
L’expression « le Dieu de la paix » renvoie à deux aspects merveilleux de cette paix :
- Notre Dieu est un Dieu tranquille : nous voyons Sa tranquillité divine, le repos éternel dans l’Être de Dieu. Dieu est toujours en repos, Il n’est pas submergé par les affaires ou les problèmes.
- Ensuite cette expression fait référence à son « Shalom » (en hébreu) / « Ereinē » (en grec) : la paix de Dieu est plus que l’absence in de conflits. C’est la plénitude, la solidité, le bien être.
Par conséquent, le titre « le Dieu de la paix »est une riche bénédiction adressée aux croyants qui étaient malmenés à l’époque, qui traversaient des situations difficiles.
L’auteur dit donc à ses destinataires : « Votre Dieu est un Dieu de paix : Il nous donne Sa paix, Sa tranquillité et Sa plénitude, ainsi aucune tempête ne vous fera sombrer. »
Le Christ affirme : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et que vous n’ayez pas peur ! » (Jean 14.27)
Notre Seigneur a toujours été tranquille, stable. Il n’a jamais été en panique, ni effrayé par la tournure des événements.
La promesse de paix du Christ Jésus vient de Ses propres lèvres. Il nous donne le repos de l’âme.
Quel baume pour l’Église oppressée, pour les cœurs brisés, ceux qui s’interrogent et se lamentent !
Le Dieu de la vie
Cette prière nous dit également que ce même Dieu est le « Dieu de la vie ».
En effet, Il «a ramené d’entre les morts le grand berger, par le sang d’une alliance éternelle… »
Cette alliance fait référence à cette alliance que le prophète Jérémie avait annoncé. Elle peut être résumée ainsi : « Je mettrai mes lois dans leur esprit et je les écrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » (lire Jérémie 31.31-34)
La promesse est donc rien d’autre qu’un cœur renouvelé et une relation personnelle avec Dieu, grâce à l’œuvre expiatoire de Dieu Le Fils et grâce à l’action du Saint Esprit.
Cette alliance est une alliance éternelle, elle ne sera jamais plus remplacée par une autre, comme ce fut le cas pour l’Ancienne Alliance.
Cette alliance a été établie par le sang de l’Agneau de Dieu qui est mort mais qui est aussi ressuscité.
Cette alliance immuable a été scellée pour toujours par le sang précieux du Christ Jésus.
Ce Dieu qui est le Dieu de la vie a ressuscité le Christ d’entre les morts.
Le Grand Berger
Le Christ Jésus est désigné ici comme étant le « grand berger ».
La métaphore du berger est l’une des plus spirituellement somptueuse de toutes les Écritures Saintes.
L’Évangile selon Marc nous dit du Christ : « Voyant une grande foule, Jésus en eut pitié, parce qu’elle était comme des brebis qui n’ont pas de berger. » (Marc 6.34)
Ce grand berger nous connaît, Il nous suit et Son cœur est rempli de compassion à notre égard.
Il dira Lui-même : « Moi, je suis le bon berger ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, tout comme le Père me connaît et que je connais le Père. Je donne ma vie pour mes brebis. » (Jean 10.14-15)
Notre grand berger donne Sa vie pour Ses brebis !
Le Christ a reçu ce titre si particulier de « Grand Berger des brebis » parce qu’Il est ressuscité des morts. Il est donc devenu le chef, le patron, le dirigeant de tous les croyants.
En tant que Grand Berger ressuscité, Sa compassion et Sa protection sont assurées à partir d’une position de puissance inégalée !
En vertu de Son sacrifice, Il est exalté à la droite du Père, Il est constitué pasteur suprême, médiateur d’une nouvelle alliance.
Il est devenu Celui qui est inclassable : le Berger ultime, tous les autres bergers, chefs, protecteurs, pâlissent en comparaison.
Depuis Son entrée dans le sanctuaire céleste : Il obtient et répand la grâce, sanctifie Son peuple, le nourrit et le fait paître.
L’œuvre qu’Il a commencé ici bas, Il l’achèvera, en dépit de tous les obstacles, par Son intercession continue en notre faveur !
Notre Berger ressuscité vit non seulement pour nous donner la vie, mais aussi pour nous soigner.
Nos plus grandes aspirations spirituelles trouveront toujours une totale satisfaction en Jésus Christ !
Le Grand Berger des âmes connait Ses brebis, Il les nourrit, Il les soigne, Il y fait attention.
L’équipement : « Que Dieu vous rende capables de faire tout ce qui est bon »
C’est fondé sur ses vérités, que nous venons de voir, que l’auteur prie que Dieu : «vous forme en tout ce qui est bon pour faire sa volonté ; qu’il fasse en nous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ… »
Si Dieu a ressuscité des morts Jésus comme pasteur : les chrétiens sont assurés que Sa puissance et Sa providence ne leur feront jamais défaut.
L’auteur demande alors sur la base de cette réalité que la volonté de Dieu se réalise dans ses destinataires.
Cela se fera car le plus difficile, la Résurrection, a été fait !
Nous pouvons ainsi prié avec audace, conviction et assurance !
La demande de l’auteur est richement formulée et va droit au but : « Que Dieu vous équipe, vous rende aptes à tout ce qui est bon pour faire Sa volonté. »
La richesse de cette demande réside dans le mot grec ‘katartizo’ (καταρτίζω) qui est rendu par « vous forme en tout ».
C’est un mot riche de nuances. Il peut signifier : parfaire, réparer, équiper en vue d’une tâche, arranger, compléter, préparer, former…
Ici, ce terme se réfère en particulier à la restauration des choses, à leur mise en état, en ordre.
Dans le Nouveau Testament, ce mot est utilisé, par exemple, pour « raccommoder les filets ».
Dans le contexte de la chirurgie, ce mot signifie « Remettre en place un os de la jambe qui a été cassé ».
Ainsi ce mot et cette prière nous enseigne que pour faire la volonté de Dieu, Dieu doit d’abord commencer à réparer ce qui est cassé en nous.
Nous avons donc d’abord besoin d’une transformation intérieure, pour que la volonté de Dieu soit accomplie.
Dieu peut nous remettre sur pieds afin que nous puissions faire Sa volonté quoi qu’il arrive !
« Qu’Il vous rende capables de toute bonne œuvre pour l’accomplissement de sa volonté, qu’il fasse en vous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ… »
Cette prière est exaucée parce qu’elle repose sur ce que Dieu a déjà fait.
Dans la vie, nous savons que lorsque quelqu’un se prépare à accomplir une grande tâche, il est formé et équipé pour cela.
De la même manière, l’auteur prie pour que, quelque soit la tâche que chaque chrétien est appelé à entreprendre, Dieu l’équipe pleinement pour cela, non seulement extérieurement mais aussi intérieurement, afin que ce dernier réalise tout ce qui sera agréable aux yeux de Dieu.
Cette prière c’est un appel à être disponible : nous avons les bases pour demander à Dieu « Fais en moi ce que tu veux faire ! »
Nous pouvons nous rendre disponible et faire confiance à Dieu sur le chemin de l’accomplissement de Sa volonté.
Quelque que soit les difficultés (et il y en aura), le Christ Jésus nous a montré l’exemple : « Aux jours de sa chair il a offert, à grands cris et dans les larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé en raison de sa piété. Tout Fils qu’il était, il a appris l’obéissance par ce qu’il a souffert. Une fois porté à son accomplissement, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel… » (Hébreux 5.7-9)
Encore une fois, le plus difficile a été fait : le Christ a surmonté la mort pour nous ! Et aucun de nos problèmes ne surpasse la mort.
L’habilitation : « Que Dieu opère en nous ce qui Lui plait »
La prière passe très naturellement de l’équipement pour servir à l’habilitation à servir : que Dieu opère en nous ce qui Lui plait par Jésus Christ.
Toute la Création et toutes les œuvres de Dieu dans le monde passent par Jésus Christ.
La Bible nous dit que tout a été créé par le Christ Jésus : « […] Car c’est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, le visible et l’invisible, trônes, seigneuries, principats, autorités ; tout a été créé par lui et pour lui ; lui, il est avant tout, et c’est en lui que tout se tient… » (Colossiens 1.16-17)
En dehors du Christ, nous ne pouvons rien faire, mais en Lui tout nous est possible !
Le moyen de l’exaucement de cette prière ici est « par Jésus Christ ».
Toutes les prières conformes à la volonté de Dieu seront toujours exaucées par le Christ !
C’est un fait immuable : le pouvoir de faire ce qui plait à Dieu nous sera toujours donné par Jésus Christ.
Le fondement que le Seigneur nous partage est monumental : c’est sur la base de la Résurrection et d’une Nouvelle Alliance que nous avons la paix de Dieu.
Cette grande promesse ne changera jamais, car elle est basée sur Celui qui ne ment pas.
Le fondement de notre paix c’est l’Alliance Éternelle !
Le fondement de notre assurance d’exaucements, c’est le Grand Berger ramené d’entre les morts !
Prions alors pour que Dieu nous équipe, équipe nos églises, de tout ce qui est bon pour faire Sa volonté.
Si le Christ nous sauve c’est pour faire Sa volonté.
Et ne nous y trompons pas, cette volonté peut nous conduire à traverser la vallée de l’ombre de la mort, contre la solitude, le rejet, le dénuement…
En vérité, le manque de joie des croyants vient probablement du fait qu’ils poursuivent avec obstination leurs intérêts personnelles au lieu de rechercher la volonté de Dieu.
Ce qui est important c’est de faire la volonté de Dieu et non pas notre volonté.
Certes, c’est facile de dire que « les voies de Dieu ne sont pas nos voies.. » (Ésaïe 55.8), mais le fait de ne pas forcément recevoir ce que l’on demande peut entraîner du découragement.
Mais il faut toujours se poser la question : « Est-ce que ce que je demande est conforme à Sa volonté ? »
On apprend avec la grâce de Dieu à accepter même de ne pas recevoir ce qu’on pourrait considérer comme légitime.
Dieu nous rend parfait par la puissance de la Résurrection
En ce qui concerne la mort du Christ Jésus, l’auteur déclare que Dieu « a ressuscité le grand berger, par le biais/en vertu d’une alliance éternelle ».
L’accent est mis sur la Résurrection.
La Résurrection est une démonstration publique et une confirmation du fait que le sacrifice de Jésus a été accepté, et qu’une Nouvelle Alliance éternelle a été établie pour toujours.
Celui qui confesse ses péchés et qui vient à Jésus, ne sera jamais condamné :
- « Par une seule offrande, en effet, il a porté à leur accomplissement, à perpétuité, ceux qui sont consacrés. »(Hébreux 10.14)
- « [au-delà du Voile], là où Jésus est entré pour nous comme un précurseur, devenu grand prêtre pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek. » (Hébreux 6.20)
Le Christ Jésus est devenu notre grand prêtre, c’est à dire celui qui a vocation à faire le lien entre Dieu qui est saint et le peuple.
Notre Grand Berger a amené Ses brebis avec Lui, dans Sa presence là-haut au Ciel.
La bénédiction de Dieu reposera sur nous lorsque nous ferons la volonté du Père.
Nous devons aimer la volonté du Père.
Comme le Christ, notre nourriture doit être de faire la volonté de Celui qui nous a équipés et qui nous envoie.
Dieu veut nous rendre parfait. De nous mêmes c’est impossible.
Celui qui atteint la perfection en nous, c’est Dieu.
Dieu nous rend parfait par la puissance de la Résurrection de Jesus.
C’est par le sang de l’alliance éternelle conclue par le don de soi de Jésus que Dieu est capable de redresser les choses.
« Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle : une mort ayant eu lieu pour la rédemption des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel qui a été promis. » (Hébreux 9.15)
Dieu ne veut pas seulement nous pardonner, mais Il veut aussi nous changer.
Et Il le fait par la même puissance créatrice, divine, qui a brisé les liens de la mort pour le Christ Jésus : la puissance de la Résurrection !
Oui, cette puissance peut briser les liens du péché et de l’échec qui nous retiennent trop souvent sous leur emprise.
Le chrétien peut vivre la puissance de la Résurrection lorsqu’il suit le même chemin que le Christ : cela passe par le renoncement à soi-même.
Le Christ a exigé Lui-même : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. » (Matthieu 16.24)
Conclusion
Le passage se conclue logiquement en doxologie, des paroles de louanges pour proclamer la gloire de Dieu : « […] à qui soit la gloire à tout jamais ! Amen ! »
Glorifions Dieu pour :
- Sa paix
- Son alliance éternelle
- Nos cœurs nouveaux qu’Il crée
- Nous avoir donné le Grand berger
- Le sacrifice, la mort du Christ sur la Croix
- Avoir ressuscité le Christ d’entre les morts
- Nous avoir rendu aptes, équipés pour faire ce qui est bon
Gloire au Père, au Fils et à l’Esprit Saint !
Et le dernier mot de cette doxologie est un « amen ».
Il ne s’agit donc pas d’un souhait mais d’une affirmation : « Oui, c’est vrai ! C’est bien ainsi ! C’est fait ! »
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