Prédication culte de Pâques dimanche 31 mars 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre. Elle courut vers Simon Pierre et vers l’autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l’ont mis. Pierre et l’autre disciple sortirent, et allèrent au sépulcre. Ils couraient tous deux ensemble. Mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre; s’étant baissé, il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n’entra pas. Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le sépulcre; il vit les bandes qui étaient à terre, et le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part. Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi; et il vit, et il crut. Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Écriture, Jésus devait ressusciter des morts. Et les disciples s’en retournèrent chez eux. »
Jean 20:1-10
Introduction
Nous célébrons la résurrection du Christ Jésus. Et c’est une grâce de célébrer la victoire de notre Seigneur, en comprenant réellement le sens de ce qu’est la Pâque.
Ce n’était pas le cas pour les disciples, comme il est dit : « Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » (v.9)
Qui d’ailleurs à leur place aurait pu comprendre que c’est par ce drame qui s’est joué (le seul juste trahi, rejeté et crucifié), que c’est par ce sacrifice que le Christ allait devenir le Seigneur et le Sauveur de tous ?
Le tombeau vide déclare que le Christ Jésus est ressuscité.
Il n’est pas un cadavre, mais Il est le Christ, le Seigneur, dont la résurrection est la défaite du péché, de la mort et du satan, et la déclaration que le renouvellement de la Création a commencé.
« Christ est ressuscité » : c’est le cri premier de l’Église au jour de sa naissance.
L’Église commence par la proclamation d’un fait, et depuis 2000 ans, elle en vit :
- « Ce Jésus Dieu l’a ressuscité; nous en sommes tous témoins. » (Actes 2:32)
- « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. » (Actes 2.36)
Deux verbes importants : « Voir » et « Courir »
L’auteur de l’Évangile selon Jean rapporte la résurrection du Christ. Pour lui, Pâque commence le premier jour de la semaine :
v.1 « Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre. »
Il y a deux verbes importants dans ce récit.
Le premier est le verbe « voir ».
Nous sommes ici le dimanche matin, premier jour de la semaine : « Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d’aller embaumer Jésus. »(Marc 16.1)
Nous aussi, chaque dimanche nous célébrons la résurrection du Christ Jésus, chaque dimanche nous affirmons que le Christ est réellement sorti vainqueur du tombeau. C’est pour nous le premier jour de la semaine.
Pâque pour l’auteur de l’évangile de Jean, c’est aussi des jambes qui courent.
Le second verbe important est « courir ».
La découverte du tombeau vide se fait en deux grandes étapes ici :
- D’abord la venue de Marie de Magdala
- Suivie de celle de deux disciples, dont Pierre
Nous avons trois personnages ici dont les réactions sont bien différentes.
Marie court : «Elle courut vers Simon Pierre et vers l’autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l’ont mis. » (v.2)
Pierre et l’autre disciple aussi courent : « Pierre et l’autre disciple sortirent, et allèrent au sépulcre. Ils couraient tous deux ensemble. Mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre; s’étant baissé, il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n’entra pas. » (v.3-5)
La découverte du tombeau vide fait courir tout le monde.
La course prend même des allures de compétition pour nos protagonistes.
« […] ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Écriture, Jésus devait ressusciter des morts. » (Jean 20.9)
Il est bon de réaliser que nous devons « comprendre » pour rester dans la foi : l’Église doit revenir à la compréhension des Écritures.
Pourquoi courir ?
Dans la Bible, notamment dans le Premier Testament, il était de coutume de courir pour annoncer une bonne nouvelle, la nouvelle d’une victoire, ou aller à la rencontre d’un personnage attendu, important, ou aimé.
Ici, Marie court parce qu’elle est à la recherche de la dépouille de Son Maitre. Elle est venue avertir les disciples que le corps de Jésus a disparu.
Les disciples eux courent parce qu’ils n’ont pas compris. Ils veulent, par eux-mêmes, constater que Jésus n’est plus dans le tombeau.
Les différentes réactions des disciples
On est là dans l’affolement et l’incompréhension.
Les réactions de Marie et des disciples nous interpellent :
v.6 Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le sépulcre; il vit les bandes qui étaient à terre, et le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part. »
Pierre observe : dans ce tombeau vide tout est rangé et paisible, ce qui contraste avec leur affolement.
La description de l’intérieur du tombeau contredit l’hypothèse d’un vol du corps ou d’une réanimation.
Mais l’observation raisonnée de Pierre ne permet nullement d’accéder à la foi en la Résurrection.
Pierre constate, mais cela s’arrête là.
« Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi; et il vit, et il crut. »
L’autre disciple voit et croit : c’est bien là le message de Pâque.
Le disciple que Jésus aimait est entré, et voit les vêtements de la tombe, intacts, dans une position particulière.
Il est arrivé à croire que Jésus est ressuscité.
Pour lui, la présence et la disposition même des vêtements funéraires montrent qu’il n’y a pas eu de vol du corps : un voleur n’aurait rien laissé sur place; des amis auraient tout pris, pour des raisons de dignité, et même de pureté rituelle.
À quoi ce disciple doit-il cette foi subite ?
Ce n’est ni à l’émotion, ni à la raison.
Lorsqu’on aime, on croit. Il s’agissait du disciple que le Christ Jésus aimait. Et il aimait aussi Jésus.
La foi ici nécessite donc deux éléments :
- L’amour de Jésus, l’amour « Agape »de Dieu, et
- L’Écriture.
À la lumière de la Croix, le tombeau se remplit de sens et de toute l’Écriture : jusque là en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts (v.9).
La foi dans la Résurrection
La Résurrection accomplit le dessein même de Dieu selon les Écritures !
La Résurrection témoigne d’un message fort : le Christ a vaincu nos ennemis
- Le péché
- La mort
- Le diable
À quoi sert l’Évangile selon Jean ? À nous apprendre la foi.
L’auteur de l’Évangile selon Jean a un seul but : « […] Tout ceci a été écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. » (Jean 20.31)
L’auteur s’est consacré à présenter les différentes figures de la foi.
Shakespeare disait : « être ou ne pas être, telle est la question. »
On pourrait dire de l’Évangile selon Jean : « Croire ou ne pas croire, telle est la question. »
Comment faut-il croire ? À qui faut-il croire ?
L’auteur de l’évangile de Jean répond ici : il s’agit de « croire que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu ».
Ce Jésus qui a été crucifié c’est le Christ : l’Oint de l’Éternel qui est l’accomplisseur de la Loi et des prophéties.
Et lorsque l’on croit quelque chose arrive : « …et qu’en croyant vous ayez la vie en Son Nom. »
Lorsqu’on s’engage et qu’on place sa confiance en Jésus Christ, on est arraché des ténèbres pour entrer dans la lumière de Dieu.
La foi est la clef de tout : il s’agit de venir au Christ, il s’agit de Lui faire confiance, de se reposer sur Lui, de compter sur Lui, de toujours regarder à Lui, de s’attacher à Lui et de faire de Lui son sauveur et son S.eigneur.
Croire est le thème cardinal de l’Évangile selon Jean.
De la foi en Jésus découle la vie pour le croyant.
Dans l’évangile de Jean, le tombeau vide joue un rôle dans l’éveil de la foi, puisque c’est sa constatation qui conduit à la foi le disciple que Jésus aimait.
Aujourd’hui, nous avons plus que le tombeau vide : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » (Jean 20.29)
Quelle béatitude !
La résurrection du Christ Jésus a bouleversé la vie des disciples et explique leur comportement : ils sont devenus différents.
Ils ne peuvent ensuite que proclamer la Résurrection, ils ne peuvent faire autrement : elle est trop flagrante !
Il y a de quoi : la victoire de Jésus c’est le triomphe de la lumière sur les ténèbres !
C’est la victoire sur la mort.
Tout change.
La Croix qui jadis était un instrument de malédiction est devenu un instrument de bénédiction.
Jadis le désespoir s’était emparé des disciples, mais après la Résurrection, ce désespoir est anéanti et une porte nouvelle s’ouvre : une espérance vivante naît !
Cette espérance ne repose pas sur une fantaisie mais sur le roc inébranlable de la Résurrection du Christ !
Le même Pierre qui avait renié le Christ Jésus écrira plus tard : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts… » (1 Pierre 1.3)
C’est une espérance vivante, réelle, un désir, une attente, une conviction que nos vies ne sont pas vaines : le Christ vit, alors la vie vaut la peine d’être vécue !
La résurrection nous permet de :
- Dire que toutes choses travaillent au bien de ceux qui aiment Dieu
- Ne pas avoir peur de la mort, ni plus peur de rien, parce que Celui qui est en nous est plus que vainqueur
- Dire que la malédiction qui pesait sur nous a été enlevée
- Voir le futur autrement, avec confiance car le S.eigneur nous accompagnera toujours.
Conclusion
Trois personnes ont vu le même tombeau vide mais n’ont pas eu la même réaction.
Marie de Magdala a constaté que le tombeau était vide et sa conclusion est erronée : « Ils ont enlevé le Seigneur du tombeau ! » (v.2)
Pierre a également vu le tombeau vide et les bandes de lin, qui avaient entouré le corps du Christ, qui s’y trouvaient, mais il n’a pas su quoi en penser.
Mais le disciple que Jésus aimait a vu et cru :
- Il a vu les implications du tombeau vide
- Il a vu la signification de la disposition des draps mortuaires
Aujourd’hui, on ne peut plus voir ce même tombeau vide et la disposition des draps mortuaires, mais la preuve est cependant toujours devant nous : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. » (v.29)
Cette béatitude que le Christ Jésus Lui-même a prononcée est cruciale. Elle s’adresse à nous aujourd’hui : « Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu. » (v.29)
On peut voir via les Écritures les faits et croire sans avoir vu.
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