Prédication Culte du 4 février 2024 par le Pasteur Claude Missidimbazi
« Sur ces entrefaites, les gens s’étant rassemblés par milliers, au point de s’écraser les uns les autres, Jésus se mit à dire en premier lieu à ses disciples : Gardez-vous du levain des Pharisiens, qui est l’hypocrisie. Il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni de secret qui ne doive être connu. C’est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en plein jour et ce que vous aurez dit à l’oreille dans les chambres sera prêché sur les toits. Je vous le dis, à vous mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne, oui, vous dis-je, c’est lui que vous devez craindre. » Luc 12.1-5
Introduction
Dans notre Évangile de ce jour, le Seigneur Jésus veut avertir Ses disciples, nous donner une promesse, et nous préparer à Le suivre et Le servir.
La plus grande qualité d’un disciple du Christ Jésus est de vivre ce qu’il croit.
Le Seigneur Jésus nous appelle à vivre dans l’unité entre ce que l’on dit et ce que l’on fait, à ne pas tomber dans le piège du mensonge à soi-même et aux autres.
Nous sommes responsables de nos paroles, de nos pensées et de nos actes et le Christ nous renvoie à notre capacité à être authentique et vrai. Il nous invite à nous placer humblement dans Sa lumière.
Un avertissement du Seigneur : se garder du levain de l’hypocrisie
v.1 « …Jésus se mit à dire en premier lieu à ses disciples : Gardez-vous du levain des Pharisiens, qui est l’hypocrisie. »
L’Évangile de ce jour met en garde les disciples, d’hier comme aujourd’hui, contre le levain de l’hypocrisie : « Gardez vous sans cesse avant tout du levain des pharisiens qui est l’hypocrisie / Soyez sûrs de vous prémunir contre l’hypocrisie. »
L’impératif du Christ est à prendre au sérieux : le pharisaïsme nous menace tous.
L’utilisation de l’impératif présent par le Seigneur indique que les disciples devraient être constamment sur leurs gardes. Sans cesse le Christ Jésus appelle les disciples à une vigilance constante contre l’hypocrisie, qui est un levain spirituel qui peut corrompre.
Comme le suggère le contexte, le désir d’impressionner les gens peut conduire à une double vie, mais une double vie est un style de vie destructeur et vide qui ignore ce que Dieu voit toujours, car rien ne passe inaperçu à Ses yeux.
Cette parole s’adresse non pas aux foules mais d’abord aux disciples du Christ : ceux-ci ont tout quitté pour Le suivre.
Il est important de comprendre que le Christ Jésus s’adresse ici en premier lieu à ceux qui Lui sont totalement consacrés, qui ont tout abandonné pour le Royaume de Dieu.
Notre Seigneur choisit la métaphore du levain. Le levain est cet ingrédient qui fait que la pâte enfle. Le levain dans la pâte ne se voit pas, il est caché à l’intérieur, mais il travaille et ses effets finissent par révéler sa présence. Comme le levain envahit tout, le levain des pharisiens, l’hypocrisie envahit tout.
Le Christ Jésus avertit donc de ne pas se laisser prendre à ce piège où on est dans le faux semblant, où on est plus du tout sincère, où on a oublié l’intégrité, l’honnêteté…
Les disciples sont encouragés à ne pas cacher leur allégeance au Christ, mais de Lui rester fidèle et de ne pas avoir peur de ce que les gens peuvent penser, dire ou faire.
Que signifie l’hypocrisie ici ?
Dans le Nouveau Testament, le Christ Jésus seul utilise le terme et l’applique aux scribes et aux pharisiens qui éteint aveugles sur leurs propres fautes, devant les œuvres de Dieu et les vraies valeurs, accordant une importance exagérée à leurs traditions et promptes à se montrer.
En grec, le mot traduit par « hypocrite », signifie : « celui qui joue un rôle pour des spectateurs ».
L’hypocrite est un acteur. Dans le Nouveau Testament, l’hypocrite c’est l’homme ou la femme qui cherche à jouer une « bonté théâtrale ».
Au fond, l’hypocrite n’est pas bon, ni gentil. Mais il veut que tout le monde le voit faire l’aumône, prier et jeûner (Matthieu 6). Sa bonté est conçue avant tout pour plaire aux hommes et non à Dieu.
L’hypocrite dit en quelque sorte : « Non pas à Dieu la gloire, mais à moi le mérite ! »
L’hypocrite est celui qui, au nom même de la religion, enfreint les règles de la religion :
- En prétextant, par exemple, qu’il ne peut pas aider ses parents parce qu’il a consacré ses biens au service de Dieu (Luc 13)
- En refusant d’aider un malade le jour du sabbat, alors que ce même jour il veillera au confort de ses bêtes (Luc 13)
Les hypocrites d’aujourd’hui sont ceux qui font croire qu’ils aiment Dieu et l’Église, alors qu’ils se servent de l’Église, qu’ils sont capables de dépenser des sommes incroyables pour eux-même mais rechignent à donner pour les nécessiteux et la mission. Les hypocrites dissimulent leurs véritables motifs sous un manteau de prétentions.
L’hypocrite est l’homme ou la femme qui cache un cœur mauvais sous un manteau de piété. Il pratique les gestes extérieurs de la religion alors que dans son cœur il y a de l’orgueil, de l’arrogance, de l’amertume et de la haine.
L’hypocrite est celui qui donne l’image d’une certaine spiritualité, sainteté alors qu’à l’intérieur il est déjà mort.
L’hypocrite religieux peut réciter la Bible, les promesses de Dieu, sans y croire vraiment. Il peut prier pour que le Seigneur intervienne alors qu’il est lui-même la solution à sa prière, qu’il a les moyen d’agir et ne le veut pas.
L’hypocrite ne montre pas le même respect pour les choses de Dieu que dans ce qu’il fait dans le monde professionnel ou pour gagner de l’argent.
L’hypocrite est là pour être vu et applaudi et n’agit pas par amour.
Il peut y avoir beaucoup d’hypocrisie dans les couples et la famille. C’est un fléau, c’est un mensonge.
L’hypocrite, à force de jouer un rôle, peut finir par y croire et totalement s’y enfermer.
À force de vouloir tromper les autres, l’hypocrite se trompe lui-même et devient aveugle sur son propre état, incapable de voir la lumière !
Que l’Eglise garde cet avertissement du Seigneur Jesus : « Gardez-vous sans cesse de l’hypocrisie ! »
Les Écritures condamnent l’hypocrisie avec la plus extrême sévérité
De tous les péchés, l’hypocrisie est celui dans lequel il est le plus facile de tomber. C’est aussi celui qui est le plus sévèrement condamné dans les Écritures.
Le Christ Jésus est ainsi dans la lignée des prophètes du Premier Testament qui dénonçaient aussi l’hypocrisie, les double-vies, les faux-semblants, les simulations.
Le Seigneur envoyait ces prophètes pour ramener le cœur du peuple à être entier pour Dieu, et non pas double.
Ainsi, le Seigneur Jésus est aussi sévère dans sa condamnation de ce péché que les anciens prophètes.
En lisant l’Évangile, ce qui doit nous marquer, c’est que le Christ Jésus a toujours été honnête. Il disait la vérité crue : « Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit: Ce peuple m’honore des lèvres, Mais son cœur est très éloigné de moi. » (Matthieu 15.7-8, citant Ésaïe 29.13)
Il est généralement facile de repérer les péchés flagrants, apparents (vols, meurtres…), mais c’est tout autre chose de juger son propre cœur et d’y voir que l’hypocrisie y est tapi.
L’hypocrisie est comme un cancer caché. Elle est trompeuse et fait tout pour éviter d’être reconnue.
Charles Spurgeon a écrit : « L’hypocrite est très souvent une imitation très soignée du chrétien. Pour l’observateur commun, il est une aussi bonne contrefaçon qu’il échappe totalement aux soupçons. »
On donnerait à l’hypocrite « le Bon Dieu sans confession. ». Mais celui qui a l’Esprit Saint, du discernement, fait attention et repère les contrefaçons.
Comment reconnaître les hypocrites ? Comme le levain dans la pâte, l’hypocrisie a un pouvoir de transformation ; au début elle est presque imperceptible, mais à la longue « on reconnaît l’arbre à ses fruits ».
Le Christ Jésus réitère : « Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis qui paraissent beaux au dehors, et qui au dedans sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impureté. Vous de même, au dehors, vous paraissez justes aux hommes mais au dedans vous êtes remplis d’hypocrisie et d’iniquité. » (Matthieu 23.27)
Une promesse du Seigneur : il n’y a rien de caché qui ne doit être révélé
En plus de l’avertissement des premiers versets, le Christ Jésus nous fait aussi cette promesse : « Il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni de secret qui ne doive être connu. C’est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en plein jour et ce que vous aurez dit à l’oreille dans les chambres sera prêché sur les toits. » (v.2-3)
Les antidotes à l’hypocrisie sont la transparence et la sincérité.
« La plus grande qualité d’un disciple du Christ Jésus est de vivre ce qu’il croit. »
Pour renforcer son avertissement, le Christ Jésus souligne que tout sera révélé devant Dieu au jour du jugement dernier.
On ne peut rien cacher à Celui qui est omniscient, à Celui qui voit tout et qui sait tout.
La présence de Dieu est partout en même temps, et Il nous examine.
Alors lorsque nous murmurons et critiquons en secret notre prochain, c’est à ce dernier qu’il faut aller demander pardon, parce que c’est sa réputation que nous salissons.
Il y a dans la promesse du Christ quatre « passifs divins » (c’est à dire une forme verbale passive où le sujet supposé de l’action est Dieu) :
- Être révélé
- Être connu
- Être entendu
- Être prêché
Tout ce qui a été fait, même dans les ténèbres, sera exposé ! Avec le S.eigneur, il n’y a pas de place à la cachoterie, aux mensonges, à la filouterie, à la mesquinerie.
Il s’agit d’être transparent, d’être honnête, de dire la vérité, d’être sincère.
Il s’agit de savoir renoncer à son propre bien être pour servir avec zèle le Royaume de Dieu.
Le Christ Jésus nous met en garde en abordant la question de savoir qui craindre :« Je vous le dis, à vous mes amis: Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne, oui, vous dis-je, c’est lui que vous devez craindre. »(v.4-5)
Ce que le Christ nous dit c’est qu’un être qui connaît tout nos secrets doit être craint !
Retenons que Dieu est omniscient : Il perçoit et révélera tout.
C’est Dieu seul qui a le pouvoir de condamner après le jugement.
Nous devrions craindre Dieu maintenant, car Il a le pouvoir et le droit de nous exclure des nouveaux cieux et de la nouvelle terre.
C’est un avertissement pour ceux qui cachent les choses mais c’est un encouragement pour ceux qui font les choses pour la gloire de Dieu, pour ceux qui travaillent dans l’ombre.
Conclusion
L’Évangile ne nous demande pas seulement d’examiner nos affections mais également nos craintes : nous devons aimer mais aussi craindre Dieu par dessus tout !
La raison en est simple : Il est Dieu et mérite notre adoration et notre vénération.
On n’avancera pas dans notre vie sans apprendre à être nous-mêmes et sans apprendre à craindre le S.eigneur.
La plus grande qualité d’un disciple du Christ Jésus est de vivre ce qu’il croit.
Que le Seigneur nous donne de vivre dans la perspective du jugement à venir.
Qu’Il nous donne de toujours dire la vérité, de vivre dans la transparence quelque soit la gravité de la situation.
Que le Seigneur nous rende libres de nos propres mensonges. Renonçons à faire semblant d’être ce que nous ne sommes pas.
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