Prédication culte du dimanche 28 janvier 2024 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Je suis reconnaissant envers celui qui m’a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, car il m’a jugé digne de confiance en m’établissant à son service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Cependant, il m’a été fait grâce parce que j’agissais par ignorance, dans mon incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui sont en Jésus-Christ. Cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et seul sage, soient honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen ! »
1 Timothée 1.12-17
Introduction
Que signifie être sauvé ?
C’est être « sauvé du péché, par la grâce de Dieu, au moyen de la foi, pour la gloire du Seigneur. »
Personne n’est hors de portée de la grâce de Dieu
Dans son témoignage de conversion, l’apôtre Paul souligne un point important : lorsqu’on est capable de faire la chose la plus difficile, ce qui est simple est facile à faire.
Dieu a fait preuve de miséricorde envers l’apôtre Paul malgré sa vie chaotique.
Si Paul a pu être sauvé, tout le monde peut l’être.
Cela ne doit rien à Paul, mais au Christ Jésus : c’est l’œuvre de Sa miséricorde et de Sa patience !
L’apôtre Paul est ainsi devenu un exemple pour d’autres qui pourraient croire en Jésus Christ et recevoir la vie éternelle.
En effet, Dieu a pris le plus sauvage, le plus insolent, le plus violent des persécuteurs et blasphémateurs, et l’a transformé non seulement en croyant, mais aussi en apôtre et en évangéliste de confiance.
Si Dieu peut faire cela avec Paul, aucun cœur, aussi dur soit-il, ne peut résister à la miséricorde et à la patience de Dieu.
Avec le recul, Paul voit son ancienne vie ainsi : il était le pire (littéralement le « premier », le « chef ») des pécheurs.
C’est pour cela qu’il est profondément reconnaissant que la grâce de Dieu ait surabondé dans sa vie.
C’est un message d’espérance que l’apôtre Paul nous partage lorsqu’il nous parle de sa conversion : personne n’est hors de portée de l’amour de Dieu.
v.15 « C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. »
Cette parole est un résumé de l’Évangile, vraie et digne de foi.
Cette parole s’adresse à tous, sans distinction.
Cette parole concerne le Christ Jésus et Son œuvre de Salut.
L’apôtre Paul établit deux points fondamentaux tout au long de son témoignage :
- La Loi, le fait d’observer la Loi, ne sauve pas. C’est la grâce de Dieu seule qui sauve.
- Cette grâce est suffisante, pleine, capable de sauver le pire des pécheurs et de fortifier le sauvé lorsqu’il marche vers la vie éternelle.Nous sommes encouragés à ne dépendre que de cette grâce.
Lorsque l’apôtre parle concernant son passé, il dit : « Cependant, il m’a été fait grâce parce que j’agissais par ignorance, dans mon incrédulité. » (v.13)
On peut résumer ses propos par : « Je ne savais pas ce que je faisais. »
Il faut noter que l’incrédulité, causée par l’ignorance, ne fournit aucun motif pour exiger la miséricorde de Dieu.
Dieu est miséricordieux parce qu’Il est miséricordieux !
Paul n’était-il pas coupable parce qu’il était ignorant ? Si ! Retenons que l’ignorance n’est jamais une excuse pour le péché.
Notons aussi que la conversion de Paul n’est pas un modèle ou la manière dont Dieu va traiter tout un chacun.
Dieu fait ce qu’Il veut, quand Il veut, de la manière qu’Il veut avec qui Il veut.
Mais la grâce de Dieu poussera toujours à la foi, à l’amour de Dieu et au Salut.
Celui qui est sauvé est reconnaissant et est poussé à ’adoration
v.12 « Je suis reconnaissant envers celui qui m’a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur… »
L’apôtre Paul est conscient qu’il a été gracié et réalise les privilèges qui en découlent : il commence ainsi par remercier le Christ pour ce qu’Il a fait !
C’est là la preuve qu’il est réellement sauvé.
Celui qui est sauvé est reconnaissant car il est conscient qu’il ne méritait rien et que c’est la grâce de Dieu qui s’est manifestée.
Il termine aussi son témoignage avec une « doxologie » (du grec ´doxa’, gloire, et ‘logia’, paroles), une louange qui s’adresse à Dieu : « Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire, aux siècles des siècles ! Amen ! » (v.17)
Lorsque celui qui est sauvé réalise la portée de ce que le Seigneur lui a donné, il y a alors un flot de louanges et d’adoration qui va couler du cœur à l’adresse de Dieu.
La doxologie consiste à rendre gloire à Dieu et au Christ à travers des formules telles que « à Dieu soit la gloire et la louange », toujours pour ce qu’Il a fait.
La véritable adoration n’est pas du « préfabriqué ».
Personne ne peut louer le Seigneur, Lui adresser de belles paroles qui prennent sens, si il n’a pas vécu quelque chose de réel avec Dieu.
La véritable louange découle de la réalité de ce que Dieu a fait, de la prise de conscience de la réalité spirituelle, de Ses réalisations.
L’apôtre Paul est poussé à louer Dieu à cause de la réalité de ce qu’il a vécu.
C’est tout à fait normal qu’il se lance dans une doxologie de louanges après avoir réfléchi sur ce qui lui est arrivé.
L’apôtre Paul devait être bouleversé par ce qu’il venait d’écrire, en contemplant ce qu’il était avant, ce que Dieu a fait et ce qu’il était devenu : il en est ressorti immédiatement un élan spontané d’adoration !
La louange c’est la vie et la conséquence du Salut de Dieu dans le cœur d’un croyant qui jadis était perdu et est devenu un chrétien sauvé.
La louange de l’apôtre Paul s’adresse au Père et au Christ, tous les deux impliqués dans le Salut des hommes, et à l’Esprit qui actualise et applique ce Salut.
L’apôtre débute ainsi sa lettre par : « Paul, apôtre de Jésus-Christ, par ordre de Dieu notre Sauveur et de Jésus-Christ notre espérance… » (1 Timothée 1.1)
Il écrit encore dans l’épître à Tite 3.5 : « Il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit… »
Une louange adressée au roi
Cette doxologie de l’apôtre Paul souligne la nature transcendante de Dieu : Dieu est grand en Lui-même et dans tout ce qu’Il fait.
Dans cette doxologie, lorsque l’apôtre Paul s’adresse à Dieu, il commence par « au roi »(v.17).
L’idée de Dieu en tant que roi se retrouve fréquemment dans le Premier Testament.
Le roi est celui qui dirige, qui règne. Le roi est grand, le roi est puissant.
Yahvé est le grand Dieu, le grand roi au dessus de tous les dieux. Il n’y a pas d’autres rois que Yahvé. (Psaume 95.3)
L’apôtre Paul s’adresse donc au roi de l’univers. Yahvé est seul roi là haut dans les cieux et sur la terre : Il gère tout de manière souveraine, Il impose son autorité.
Réaliser qu’on est en face du roi de l’univers doit engendrer :
- L’adoration
- L’humilité
- La confiance
Rien ne doit éclipser la joie d’appartenir à ce Dieu qui est roi et qui mérite notre attention et notre adoration !
L’apôtre Paul donne ici cinq qualités de notre roi :
1. Éternel
Notre roi est éternel : Il est le roi des siècles ! Il est roi de tous les temps, d’âge en âge.
Notre roi est éternel et Lui seul a créé toutes choses, comme il est écrit : « Dieu, dans ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils. Il l’a établi héritier de toute chose et c’est par lui aussi qu’il a créé l’univers. »(Hébreux 1.2).
Dieu est le créateur des âges, Il vit d’ère en ère, Il dirige l’histoire.
La souveraineté de Dieu s’impose et se voit partout : « C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse et établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la connaissance à ceux qui ont de l’intelligence. » (Daniel 2.21)
Tout peut changer dans ce monde, mais Dieu Lui ne change pas. Il n’a pas de date de péremption, il n’y a aucune future version de Lui, de modèle de remplacement, pour le surpasser.
Il est immuable et fiable tout en étant à jour et toujours nouveau !
Dieu est éternel dans tout ce qu’Il fait :
- Il manifeste un amour éternel
- Il donne des bénédictions éternelles
- Son règne est éternel
« Depuis lors ton trône est ferme ; depuis toujours tu es. » (Psaume 93.2)
2. Incorruptible
Notre roi est immuable, immortel, incorruptible, en Lui il n’y a point d’usure, point de dépérissement, pas de mort.
Le terme grec, traduit ici par « incorruptible », est appliqué ailleurs pour distinguer le Dieu vivant et immortel des créatures mortelles, en Romains 1.23 : « […] ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. »
Savoir que notre roi est immortel donne de l’assurance face à la mort, car Celui qui a vaincu la mort nous donne la vie immortelle : Il nous donnera des corps incorruptibles, qui ne pourront jamais se décomposer (1 Corinthiens 15).
3. Invisible
Notre roi est le Dieu invisible.
La même idée se retrouve dans la doxologie qui est au verset 1 Timothée 6.16 : « [Lui] seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. Amen ! »
Nous savons, selon Jean 4.24, que Dieu est Esprit.
Nous lisons dans Romains 1.20 : « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient depuis la création du monde, elles se comprennent par ce qu’il a fait. Ils sont donc inexcusables… »
Les preuves de la grandeur et de la puissance de Dieu, Sa signature sont partout dans Sa Création.
Même si le péché a tout déformé, à la base tout ce que Dieu a créé a été qualifié de « bon ». Et dans le Christ Jésus, ce qui jadis était perdu a été rétabli : en Lui, il y a nouvelle création ! (2 Corinthiens 5.17)
Le Dieu invisible S’est rendu visible par Ses œuvres, Ses actions manifestent, par Sa grâce qui agit et transforme, par ce qu’Il produit dans les vies de Ses enfants.
Nous apprenons aussi que : « Le Fils est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. » (Colossiens 1.15)
« En effet, c’est en lui que tout a été créé dans le ciel et sur la terre, le visible et l’invisible, trônes, souverainetés, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. » (Colossiens 1.16)
Nous avons l’exemple de Moïse qui semblait voir Celui qui est invisible : « C’est par la foi qu’il a quitté l’Egypte sans craindre la colère du roi, car il s’est montré déterminé, comme s’il voyait celui qui est invisible. » (Hébreux 11.27)
Le Christ insiste : « Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » (Jean .4.24)
Même si on ne voit pas Dieu, qui est Esprit, Il est là partout en même temps.
Nos mots et réflexions sont trop faibles pour comprendre notre Dieu qui est suprême et bien au delà de ce que nous pouvons penser et imaginer.
« Personne n’a jamais vu Dieu; Dieu le Fils unique, qui est dans l’intimité du Père, est celui qui l’a fait connaître. » (Jean 1.18)
« C’est que personne n’a vu le Père, sauf celui qui vient de Dieu; lui, il a vu le Père. » (Jean 6.46)
« […] celui qui me voit voit celui qui m’a envoyé. » (Jean 12.45)
Nous pouvons voir le Dieu invisible dans la personne du Christ. Nous avons en nous Son Esprit Saint qui actualise et rend la figure du Christ Jésus vivante lorsque nous lisons les Évangiles !
Marchons par la foi et non par la vue (2 Corinthiens 5.7).
4. Seul
Notre roi est le seul Dieu, Il est le seul et unique.
Cette affirmation incroyable est affirmée depuis le fameux « Shema » dans le Premier Testament : « Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. » (Deutéronome 6.4)
Nous ne pouvons pas avoir d’autres dieux devant l’Éternel (Exode 20.3) !
5. Sage
Notre roi est sage. Il est omniscient, Il connaît toutes les choses actuelles et possibles. Il n’a pas besoin d’apprendre.
Il est le Dieu qui révèle Sa sagesse : « Ainsi, les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent maintenant par le moyen de l’Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu… » (Ephésiens 3.10)
Conclusion
Tous les croyants devraient attribuer à Dieu l’honneur et la gloire.
Il s’agit là de reconnaître publiquement la valeur suprême de Dieu.
Dieu a droit à l’honneur de Son peuple : nous péchons lorsque nous ne savons pas honorer notre roi et sauveur, dire de belles paroles à Son propos, réciter Ses qualités, Le féliciter…
Dieu a droit à la gloire de Son peuple : la gloire est la manifestation extérieure du poids, de la valeur que notre Dieu a réellement dans l’univers.
Nous sommes invités à rentrer nous aussi dans cette doxologie, à l’exemple de l’apôtre Paul.
Pour cela, nous devons être absolument conscients que nous sommes sauvés uniquement par la grâce de Dieu et nous ne méritons rien.
Commençons un programme d’adoration dans nos vies personnelles.
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