Prédication Culte du 31 décembre 2024 par le Pasteur Claude Missidimbazi
« Prière de Moïse, homme de Dieu. Seigneur, tu as été pour nous un refuge de génération en génération. Avant que les montagnes soient nées, avant que tu aies créé la terre et le monde, d’éternité en éternité tu es Dieu. Tu fais retourner les hommes à la poussière et tu leur dis : « Fils d’Adam, retournez à la terre ! » car 1000 ans sont à tes yeux comme la journée d’hier : elle passe comme le quart de la nuit. Tu les emportes, semblables à un rêve qui, le matin, passe comme l’herbe : elle fleurit le matin et elle passe; on la coupe le soir et elle sèche. Nous sommes consumés par ta colère, et ta fureur nous épouvante. Tu mets devant toi nos fautes, et ta lumière éclaire nos secrets. Tous nos jours disparaissent à cause de ta colère; nous voyons nos années s’éteindre comme un soupir. La durée de notre vie s’élève à 70 ans, et pour les plus robustes à 80 ans, mais l’orgueil qu’ils en tirent n’est que peine et misère, car le temps passe vite et nous nous envolons. Qui a conscience de la force de ta colère et de ton courroux pour te craindre ? Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que notre cœur parvienne à la sagesse ! Reviens, Eternel ! Jusqu’à quand ? Aie pitié de tes serviteurs ! Rassasie-nous chaque matin de ta bonté, et nous serons toute notre vie dans la joie et l’allégresse. Réjouis-nous autant de jours que tu nous as humiliés, autant d’années que nous avons connu le malheur. Que ton activité soit visible pour tes serviteurs, et ta splendeur pour leurs enfants! Que la grâce de l’Eternel, notre Dieu, soit sur nous ! Affermis l’œuvre de nos mains ! Oui, affermis l’œuvre de nos mains ! »
Psaumes 90:1-17
Introduction
Dieu reste constant et permanent. Cela doit nous suffire pour réfléchir et faire le bilan de cette année qui touche à sa fin.
Alors que nous disons au revoir à l’année 2023, marquée de beaucoup de difficultés mais aussi de joies et de victoires, le psalmiste nous emmène à nous interroger, en lisant le verset 9 : « Tous nos jours disparaissent à cause de ta colère; nous voyons nos années s’éteindre comme un soupir. »
Dans quel sens appelle-t’il les années qui passent, fugitives, nos années ?
En fait, les années nous appartiennent que nous le voulions ou non. Elles sont liées à nous comme par une relation personnelle, responsable et indissoluble.
Comment répondre à cette accusation selon laquelle Dieu semble être arbitraire, imprévisible ou injuste, en abrégeant la vie de certaines personnes et en laissant d’autres vivre jusqu’à un âge très avancé ?
Dieu n’est ni arbitraire, ni capricieux. Que notre vie soit courte ou longue, Dieu reste Dieu : chaque instant est un don de Dieu, et non un droit, car Il nous a créés pour Lui.
Les années nous appartiennent
En premier lieu, les années sont à nous pour en jouir. Dieu a créé le temps, le moment, les années…
Dès le commencement, Dieu a créé le ciel et la terre, et a déclaré Lui-même que tout était bon.
Ainsi, dans l’ordre de Dieu, la Création est une bonne chose avec ses temps, ses années, ses saisons…
Les années sont donc pour nous et nous devrions les employer pour avancer dans les œuvres que Dieu nous confie et devenir mature.
À nous d’en faire le meilleur et le plus précieux usage.
Nous devons dépenser nos années pour construire ce qui est durable et ce qui a de la valeur aux yeux de Dieu.
Notre journée de travail doit être conditionnée par Dieu : les Écritures nous enseignent que Dieu a placé Adam et Eve dans le jardin d’Eden pour qu’ils travaillent, cultivent et gardent le jardin (Genèse 2.15), donc gèrent ce qu’Il avait créé.
Il n’y a pas de travail au-delà de la tombe : ce que nous devons faire, nous devons le faire ici et maintenant.
Le temps est un trésor précieux qui nous a été confié en tant qu’intendant. Nous sommes responsables de son capital comme de ses intérêts.
À chaque instant qu’Il nous donne, le S.eigneur semble nous dire : « Prends ceci et occupe-le jusqu’à ce que je vienne ! »
Un jour chacun d’entre nous comparaîtra devant le tribunal du Christ pour rendre compte de ces années que Dieu nous a confiées : une année écoulée est donc une année passée qui nous attend au Jugement Dernier.
Nous dépensons mal nos années
Dans une autre version nous lisons au verset 9 : « Sous ton courroux tous nos jours déclinent, nous consommons nos années comme un soupir. »
C’est à dire, littéralement : « nous dépensons, nous gaspillons nos années comme si nous écoutions une histoire qui nous est racontée / nous passons notre vie à nous amuser comme si nous écoutions un conte qui nous est raconté. »
Qu’avons-nous fait de cette année ?
Nous passons nos années de manière illusoire, parce que nous pensons que la vie nous appartient et que nous sommes capables de gérer nos circonstances présentes, le temps et l’avenir.
Au lieu de prendre ce temps pour investir pour Dieu et le futur, nous jouons comme des enfants, nous nous noyons dans les amusements, loisirs, vacances… qui sont devenus nos besoins les plus légitimes au-delà de prendre du temps avec Dieu et de gérer ce qu’Il nous a confié.
Dieu nous a pourtant créé pour un but bien défini : pour être sauvés, pour Le servir et pour L’adorer.
Si le but de la vie est si important, et la vie elle-même si solennelle, avons nous pris le temps, cette année, de mûrir dans la foi et progresser dans la connaissance de Dieu ?
Le temps est court, mais le gaspiller facilement est une folie.
Celui qui gaspille la vie présente pèche contre la vie future !
La brièveté de la vie
L’apôtre Paul affirme dans la première épître aux Corinthiens : « Chaque jour je meurs… » (1 Corinthiens 15.20)
Nous mourons aussi vite que le temps passe ! Dès notre naissance nous sommes programmés à mourir.
Ainsi le psalmiste affirme au verset 3 : « Tu fais retourner les hommes à la poussière et tu leur dis : « Fils d’Adam, retournez à la terre ! »
Reconnaissons que Dieu seul à le monopole de la vie et de la mort. Dieu est l’auteur de la vie et Lui seul retire le souffle de vie.
Le psalmiste continue aux versets 5 et 6 : « Tu les emportes, semblables à un rêve qui, le matin, passe comme l’herbe : elle fleurit le matin et elle passe; on la coupe le soir et elle sèche. »
Du haut de son expérience, après 40 ans dans le désert avec le peuple Hébreux, Moïse reconnaît que de génération en génération, les êtres humains ne sont rien.
Nous devons être conscient de cette réalité : notre vie passe vite.
Prenons le temps de réfléchir : rien ne sert donc de faire semblant d’être chrétien, de passer nos années à « jouer à la foi chrétienne. »
Une année en plus est un don de Dieu
Nous ne sommes que des créatures et Dieu est notre Créateur : nous n’avons pas de droits, mais que de la grâce. Soyons donc reconnaissants : nous avons bénéficié d’une année supplémentaire, une année de temps précieux en plus, prolongé.
Ce n’est pas un droit mais un don !
En prenant conscience de la bonté et de la générosité de Dieu, nous ne pouvons qu’être reconnaissant !
Pour beaucoup d’entre nous, l’année écoulée a été une année de grandes opportunités et de privilèges spirituels.
Nous avons tous eu le même nombre de jours cette année, pourtant certains ont progressé dans la communion avec Dieu alors que d’autres ont fait du surplace.
Qu’avons nous fait de cette année ? Qu’avons nous fait de la grâce de Dieu ?
Que reste-t-il des prédications, des exhortations que nous avons entendues ? Que reste-t-il des études, des moments de formation ? Des moments de prières et de communion fraternelle ?
Quels avantages avons nous tiré des larges portes d’opportunités, de privilèges spirituels qui se sont ouvertes devant nous ?
Est-ce que nous avons grandi avec Dieu ? Est-ce que nous avons mieux compris Sa Parole ? Est-ce que nous sommes devenus plus puissants dans la louange et la prière ?
Est-ce que nous sommes devenus plus saints ?Qu’avons nous fait de la grâce de Dieu ?
Qu’avons nous fait de toutes ces opportunités d’aider notre prochain, les missionnaires, les associations chrétiennes,
Pour la plupart d’entre nous, l’année a été riche en plaisirs domestiques et sociaux.
Dieu a été généreux et a pourvu à nos besoins. Nous ne pouvons que Lui en être reconnaissant.
Mais avons nous pris le temps de nous équiper pour mieux servir le Seigneur ?
Le chrétien doit vivre comme dans un laboratoire, en faisant toujours plus d’expériences spirituelles avec Dieu, en apprenant toujours plus…
Dieu m’a accordé une année supplémentaire, et sa bonté envers moi et les miens m’impose une nouvelle obligation de L’aimer et de Le servir !
En cette fin d’année, il est question de commencer l’année en nous donnant d’avantage, en nous consacrant d’avantage à Dieu, parce que nous avons pris conscience qu’Il a su nous donner une année supplémentaire pour recommencer une autre année et pour devenir meilleur.
Consacrons nous donc toujours plus à Dieu et marchons avec Lui pour trouver toujours plus un sens à notre vie.
Dieu notre seul refuge
La brièveté de la vie met en évidence à la fois notre absolue nécessité de trouver notre sécurité en Dieu et notre besoin de racheter le temps.
Notre psaume commence par : « Prière de Moïse, homme de Dieu. Seigneur, tu as été pour nous un refuge de génération en génération. »
Le psalmiste, Moïse était l’homme de Dieu, fidèle dans toute la maison de Dieu (Hébreux 3.5), et ici il regarde ses années de service, il regarde le passé en affirmant que Dieu a été pour lui et son peuple, un refuge.
Lorsque nous prenons conscience que tout change autour de nous, et que ceux que nous chérissons le plus disparaissent, l’esprit humain aspire à la constance et à la vérité.
Si on ne fait pas face a la réalité du péché et de la mort on est en dehors de la réalité.
Au début de ce psaume, on a l’impression que l’orateur dans une grande maturité de réflexion est finalement arrivé à un point de non retour.
C’est comme si après une vie de grand labeur, alors qu’il a couru toute sa vie cherchant la sécurité, le contrôle ou autres, il s’arrête à un point où il a tout trouvé, à un point où il prend conscience que D.ieu a toujours été son refuge, son asile, sa maison, son habitation sûre où il peut vraiment se reposer, demeurer en paix, en sécurité, à l’abri de toutes les alarmes.
La bonne nouvelle pour nous aujourd’hui c’est que nous aussi nous pouvons habiter cette maison de « shalom », de paix, en sécurité.
C’est une véritable déclaration d’assurance que nous avons ici !
Cette année 2023 a été une année utile et profitable pour nous, si nous avons fait de Dieu notre maison.
Moïse nous enseigne ici que les hommes sont faits pour « être quelque chose », alors que Dieu seul a toujours « été » et Il reste « Celui qui est ».
Cela doit réconforter les chrétiens qui ont Dieu pour refuge, car leur refuge repose sur le caractère, l’identité de Dieu qui est Celui qui est de toute éternité.
Nous ne pouvons alors que nous prosterner et adorer Dieu.
Il est important pour nous de reconnaître que nous sommes fragiles et inutiles mais que Dieu fait de nous Ses ouvriers.
Nous devons renoncer à l’orgueil : nous ne pouvons nous protéger nous-mêmes. Nous ne pouvons nous créer nous-mêmes un lieu de repos sûr, car le temps nous échappe toujours. Nous avons besoin de Dieu comme refuge.
Dans le refuge de Dieu, nous sommes protégés de la peur, de l’anxiété… Nous n’avons aucun pouvoir en nous-mêmes pour nous protéger ou protéger les nôtres, nous ne pouvons que placer toute notre confiance en Dieu.
Apprendre à compter ses jours
Nous lisons aux versets 10 à 12 : « Le temps de nos années, quelque 70 ans, 80, si la vigueur y est; mais leur grand nombre n’est que peine et mécompte, car elles passent vite, et nous nous envolons. Qui sait la force de ta colère et, te craignant, connaît ton courroux ?
Fais-nous savoir comment compter nos jours, que nous venions de cœur à la sagesse ! »
Le temps perdu ne peut se rattraper. L’apôtre Paul écrit dans sa lettre aux Éphésiens : « Rachetez le temps, car les jours sont mauvais » (Éphésiens 5.16)
À la lumière de la brièveté de la vie, le sage Moïse prie : « Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que notre cœur parvienne à la sagesse ! »
Une vie courte peut être bonne si elle est vécue dans une heureuse communion avec Dieu. Mais une vie sous la colère divine est amère, frustrante et remplie de tourments.
Conclusion
Ce psaume nous donne à réfléchir concernant la brièveté de la vie.
La plupart d’entre-nous souffrons d’une maladie qui humainement parlant n’a pas de solution, si il n’y a pas une action du Saint Esprit dans nos cœurs. Cette maladie est le manque de prise de conscience que cette vie est courte.
Nous n’avons pas le temps de gaspiller les jours et les années en nous focalisant sur les choses d’ici-bas.
Une belle vie selon le monde c’est d’avoir un statut, fonder une famille, avoir des amis, de l’argent et des biens, passer du bon temps, loisirs, vacances…
Mais pour vivre une belle vie, il s’agit d’avoir bien vécu aux yeux de Dieu !
Tant que Dieu n’a pas la première place, nos vies ont aucun sens.
Nos vies sont brèves et fragiles. Nous avons besoin d’être conscients que rien ne dit que l’année prochaine nous serons encore ici-bas.
Aucun d’entre nous ne peut exiger son prochain souffle : chaque souffle est un don de Dieu.
Le sage Moïse nous donne de bons conseils, il s’agit de bien vivre ces brèves vies.
Le sage est celui qui craint Dieu, qui respecte D.ieu, qui fuit l’iniquité et cherche la justice, qui aime méditer sur les Paroles de Dieu, qui fait de Dieu son but, sa priorité, son essentiel.
Recherchons un cœur pur et recevons la sagesse selon Dieu.
« Seigneur aide nous à compter nos jours et à faire en sorte que nos jours comptent ! »
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