MATTHIEU 2.1-12 LES PAÏENS ADORENT JÉSUS

MATTHIEU 2.1-12 LES PAÏENS ADORENT JÉSUS

Prédication culte du 17 Décembre par le pasteur Claude Missidimbazi


‭‭« 1 Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem 2 et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage. » 3 A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. 4 Il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple, et s’enquit auprès d’eux du lieu où le Messie devait naître. 5 « A Bethléem de Judée, lui dirent-ils, car c’est ce qui est écrit par le prophète : 6 Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le plus petit des chefs-lieux de Juda : car c’est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple. » 7 Alors Hérode fit appeler secrètement les mages, se fit préciser par eux l’époque à laquelle l’astre apparaissait, 8 et les envoya à Bethléem en disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant ; et, quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que, moi aussi, j’aille lui rendre hommage. » 9 Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route ; et voici que l’astre, qu’ils avaient vu à l’Orient, avançait devant eux jusqu’à ce qu’il vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant. 10 A la vue de l’astre, ils éprouvèrent une très grande joie. 11 Entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. 12 Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner auprès d’Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin. »

Introduction

Pour ce dernier dimanche de l’Avent, tournons nous donc vers les Écritures pour bien nous préparer à la fête de Noël dont l’objectif est l’adoration du Roi des rois.

Ce récit présente des réactions contrastées à la naissance messianique, de la part des mages, de la part du roi en place, Hérode, qui perçoit en lui une menace et veut Le tuer.

Ne soyons pas de ceux qui résistent ou de ceux qui savent et ne font rien, comme les prêtres et spécialistes de la loi.

Les mages nous interpellent sur nos réactions face à la bonne nouvelle de la venue du Christ Jésus.

Les faits historiques

Les mages de notre récit étaient sans doute des prêtres scientifiques qui étudiaient les cieux.

Le mot grec utilisé pour les nommer ici est le terme « magos » qui désignait des savants, des sages dans le monde antique. On peut aussi traduire ce mot par « astrologue ».

Ces visiteurs étaient des païens qui venaient probablement de Perse.

Ils avaient vu un nouvel astre remarquable dans le ciel, et l’avait interprété comme signifiant qu’un roi juif était né.

Ils ont alors décidé d’aller à la recherche de ce nouveau né. Ils sont logiquement d’abord aller à Jérusalem.

Dieu est Celui qui gère Sa Création pour diriger même ces païens qui étudiaient le Ciel.

v.1-2 « […] Voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem 2 et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?… » »

La question que pose les mages a dû faire paniquer le roi Hérode.

Les mages parlent du « roi qui vient de naître », « Celui qui est né roi », c’est à dire celui qui a droit au trône par sa naissance.

Ce qui n’est pas le cas d’Hérode dont le pouvoir reposait sur la violence et les intrigues politiques.

Il y a un contraste entre Hérode, le faux roi usurpateur, et Jésus, le vrai roi.

Les Évangiles ne donnent pas d’indications sur le nombre des mages, ni sur leurs noms.

Ces sages n’ont certainement pas fait ce long voyage seuls, ils devaient être accompagnés, formant une caravane qui ne devait pas passer inaperçue.

Enfin, en dépit de ce que nous voyons dans les décorations et imageries traditionnelles de Noël, les mages ne sont pas venus adorer à la « crèche », mais dans une « maison » de Bethléem (v.11).

Les vérités spirituels qui se cachent derrière ces faits historiques

1. La venue des mages montre que le Seigneur Se préoccupe aussi bien des païens que des juifs

La visite des mages montre que notre Dieu S’intéresse à l’humanité dans sa globalité.

Dès le début, notre Dieu est préoccupé par le salut des païens.

Jésus est ainsi le Sauveur du monde (Jean 4.42). 

Et Il affirme ailleurs, dans Jean 10.16 : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos; celles-là aussi, il faut que je les amène… »

Dans les Actes des Apôtres, nous voyons bien la stratégie de Dieu qui promeut l’annonce de la Bonne Nouvelle :

  • D’abord aux juifs (chapitre 2 à 7)
  • Aux samaritains ensuite (chapitre 8)
  • Puis aux païens (chapitre 10)
  • Enfin l’apôtre Paul va propager l’Evangile dans tout l’Empire Romain

Contrairement à Luc, Matthieu ne mentionne pas la visite que les bergers ont rendue à Jésus nouveau né. Il se concentre immédiatement sur les étrangers, des païens venant d’Orient pour adorer Jésus.

Ici les premiers adorateurs ne sont pas des juifs mais des astrologues païens que Dieu a appelés dans Sa souveraineté.

Ils étaient impurs selon les lois cérémonielles de l’Ancienne Alliance, mais pourtant ils font preuve de :

  • sacrifice, en quittant leur pays,
  • d’humilité, en se prosternant devant l’enfant roi,
  • d’obéissance, en agissant exactement selon l’avertissement divin qu’ils ont reçus en songe à la fin.

Le Jésus selon Matthieu est un Jésus messianique universel ! 

La promesse faite à Abraham comme quoi toutes les nations de la terre devaient être bénies en sa postérité (Genèse‬ 22.18), s’est réalisée en la personne de Jésus Christ.

Dieu aime le monde et veut voir toutes les nations parvenir au Salut, comme le démontre le mandat laissé par le Maître : « Allez, faites de toutes les nations des disciples… » (Matthieu‬ ‭28.19)

2. Dieu Se révèle aux gens d’une manière qu’ils peuvent comprendre.

Dans le cas des mages, Dieu S’est révélé par la nature qu’Il a Lui-même créé, via cet astre.

C’est ce qu’on appelle la « révélation naturelle ».

Sur la base de cette révélation naturelle, les mages ont décidé d’aller à Jérusalem où 

La Parole de Dieu leur a été annoncée, précisée par les chefs des prêtres et les spécialistes de la Loi. C’est ce qu’on appelle la « révélation spéciale »

Les astrologues ont été conduits d’abord de manière naturelle. Mais pour préciser le lieu exact où devait naître le Christ, la révélation spéciale biblique devait s’imposer.

L’astrologie était pourtant une pratique interdite. Dieu S’oppose à l’esprit de divination (voir Deutéronome 18.10-13).

Mais ici Dieu parle à des astrologues païens par le biais d’une révélation naturelle dans un contexte particulier, parce que Dieu veut être compris.

Il ne s’agit pas d’un moyen normal de Sa révélation.

Ces sages ont répondu par la foi et ont parcouru de longues distances à la recherche d’un roi à honorer.

Cette révélation était imparfaite, mais Dieu a activité ce moyen dans l’unique but de les mener à l’entière vérité.

Les chefs religieux, prêtres, et scribes à Jérusalem, qui eux avaient les Saintes Écritures, savaient bien tout ce qu’il faut concernant le lieu où devait naître le Messie, au point de pouvoir donner toutes les informations nécessaires aux mages. 

Et pourtant, ce qui est curieux, c’est qu’eux-mêmes, ils n’ont pas bougé d’un iota pour aller adorer le Christ !

Le Psaume 19 nous montre les diverses manières dont Dieu Se sert pour nous parler. Dieu parle par la nature, par une révélation spéciale (les Écritures), et dans notre cœur.

Dieu na jamais cessé de parler (Hébreux 1.1-3), par les patriarches, par les prophètes et enfin par Son propre Fils, le Christ Jésus. 

Dans les actes, les œuvres du Seigneur Jesus que nous lisons dans les Évangiles, Dieu ne cesser de nous parler. 

Dieu peut parler à tous les hommes quelques soient leurs conditions, cultures, âges, niveaux d’éducation, niveaux intellectuels, religiosités, etc.

3. Les mages ont fait de l’adoration de Jésus la raison de leur visite

Les mages ne se sont pas arrêtés avant d’arriver là où Se trouvait Jésus et avant de L’avoir vu personnellement.

Le verset 11 est le focus de ce récit : « Entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. » 

Les mages sont venus se jeter à terre devant le Christ, en signe de dévotion, de soumission : il s’agit là d’une véritable adoration.

Cette posture démontre une grande humilité de leur part. 

Leur prosternation indique une humble adoration.

Tel devrait être le but de Noël pour tout le peuple de Dieu : se donner à Dieu, Lui donner le meilleur de nous-mêmes. 

Adorons le Christ Jésus, car Il est le Roi et le Sauveur du monde !

Alors que les chefs religieux, les prêtres, spécialistes religieux, à Jérusalem, savaient où devait Se trouver le Christ Jésus, ils ne sont même pas allés le voir. Ils n’étaient pourtant qu’à quelques kilomètres. 

Saint Augustin a écrit : « Les chefs religieux étaient comme des jalons : ils indiquaient quelque chose aux voyageurs mais restaient eux-mêmes stables et immobiles ».

Les religieux connaissent les faits mais ils ont ignoré la vérité et n’ont pas cherché le Roi.

Cela nous rappelle l’épisode de la reine de Saba, une païenne qui avait traversé bien des pays pour écouter de la sagesse du roi Salomon.

« …ils virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage… »

Le but du pèlerinage des mages pour voir l’enfant est atteint ici.

Le véritable centre de leur attention était le Christ Jésus, le nouveau né roi des juifs.

« …ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe… »

Lorsqu’on s’approchait de la royauté, ou des personnes ayant un statut religieux, politique ou social élevé, on apportait souvent des cadeaux en signe d’obéissance.

Ainsi, les mages ne sont pas venus les mains vides mais ont apporté des choses de valeurs.

Dieu est un « donateur constant », toutefois le plus grand cadeau de Dieu pour nous c’est Lui-même dans la personne du Christ Jésus.

Dieu nous a donné un cadeau qui ne perd pas Sa valeur, ne perd pas d’intérêt, ne devient pas ennuyeux. Plus nous connaissons le Christ Jésus, plus Il devient pour nous un riche trésor.

Le Christ est venu dans le monde, le Fils de Dieu a pris chair, S’est incarné : 

  • « C’est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps… »‭‭ (Hébreux‬ ‭10‬.5)
  • « Mais, lorsque le moment est vraiment venu, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi… » (Galates‬ ‭4.4)

Et en Christ, nous sommes comblés de cadeaux :

  • « Mais, lorsque le moment est vraiment venu, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi afin que nous recevions le statut d’enfants adoptifs. Et parce que vous êtes ses fils, Dieu a envoyé dans votre cœur l’Esprit de son Fils qui crie : « Abba ! Père ! » Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier de Dieu par Christ. » (Galates‬ 4.4-7)
  • « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ! En lui, Dieu nous a choisis avant la création du monde […]. Dans son amour, il nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs […]. En lui, par son sang, nous sommes rachetés, pardonnés de nos fautes […]. Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté […]. En lui nous avons été désignés comme héritiers […]. En lui vous avez été marqués de l’empreinte du Saint-Esprit qui avait été promis. »(Éphésiens 1)

Offrir et recevoir des cadeaux

Lorsque nous offrons des cadeaux aux autres à Noël, nous imitons Dieu. 

Nous devrions sonder nos motivations à ce sujet. 

Donner devrait être une joie, pas un fardeau. 

Lorsque nous donnons parce que c’est la tradition, parce que c’est obligatoire, cela peut devenir une dépense saisonnière, que nous n’aimons pas.

Donner pour obtenir quelque chose en retour ne produit ni joie ni satisfaction.

Les meilleures raisons pour faire un cadeau restent l’amour et la satisfaction d’un besoin ! 

Dieu nous a donné Jésus parce qu’Il nous aime. 

En nous donnant Jésus, Dieu a répondu à notre besoin le plus profond, c’est à dire le pardon de nos péchés.

Réfléchissons aussi à la manière dont nous recevons un cadeau : notre relation avec le donateur d’un cadeau est plus important que le cadeau lui-même.

Nous devons apprécier la pensée, l’effort et le coût derrière le cadeau, et être reconnaissant.

Présentons nous devant Dieu 

Un aspect important de ce que les mages démontrent dans ce récit, est qu’ils s’étaient préparés en partant, ils avaient préparé leurs cadeaux bien avant de se retrouver devant le Roi nouveau né. 

Lorsqu’on aime les gens, on prépare de bonnes choses pour eux.

Conclusion

La Bible nous dit que Dieu « n’est pas servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, le souffle et toute chose. »‭‭(Actes des apôtres‬ ‭17.25)

Que peut on offrir à Celui qui n’a besoin de rien ?

Que signifie ces cadeaux faits au Christ par les mages ? 

Ces dons témoignent de la valeur que nous donnons au Seigneur.

Ces mages sont venus avec des cadeaux très précieux, ils se sont détachés de ce qui a de la valeur, ils se sont défaits de ce qui peut faire d’eux des gens riches et aisés ici-bas, pour le donner à Celui qui n’a besoin de rien.

La véritable adoration c’est renoncer à tout pour faire de Jésus notre trésor.

Oui, le Roi Jésus est digne de nos plus grands efforts, de nos plus grands trésors !

Le Christ Jésus doit être au cœur de notre fête de Noël. Nous devons : apprendre à Lui dire merci, apprendre à Lui consacrer du temps, apprendre à méditer Sa Parole, apprendre à donner aux autres dont Il Se préoccupe…

Chantons Lui notre affection, notre passion

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