Prédication culte du 03 décembre 2023 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Soyez donc patients, frères et sœurs, jusqu’au retour du Seigneur. Voyez le cultivateur: il attend le précieux fruit de la terre en faisant preuve de patience envers lui jusqu’à ce qu’il ait reçu les premières et les dernières pluies. Vous aussi, soyez patients, affermissez votre cœur, car le retour du Seigneur est proche. Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères et sœurs, afin de ne pas être jugés. Voici que le juge se tient à la porte. Mes frères et sœurs, prenez pour modèles de patience dans la souffrance les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Nous disons heureux ceux qui persévèrent. Vous avez entendu parler de la persévérance de Job et vous avez vu la fin que le Seigneur lui a accordée, car le Seigneur est plein de tendresse et de compassion. »
Jacques 5.7-11
« Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur Et mon esprit a de l’allégresse en Dieu, mon Sauveur, Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici: désormais toutes les générations me diront bienheureuse. Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge Sur ceux qui le craignent Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses, Il a fait descendre les puissants de leurs trônes, Élevé les humbles, Rassasié de biens les affamés, Renvoyé à vide les riches. Il a secouru Israël, son serviteur, Et s’est souvenu de sa miséricorde – Comme il l’avait dit à nos pères – Envers Abraham et sa descendance pour toujours. »
Luc 1:46-55
Introduction
Dans les traditions liturgiques, Noël a totalement éclipsé le temps de l’Avent.
L’Avent est un temps pour adorer le Christ Jésus.
C’est un temps où nous devons préparer nos cœurs pour adorer le Roi de gloire, à l’exemple de Marie (Luc 1.46-55), ou des Mages (Matthieu 2.9-11).
Le terme « Avent » vient du mot latin « Adventus » qui signifie « la venue » ou « l’arrivée ».
Dans la tradition liturgique, l’Avent débute le quatrième dimanche avant Noël et finit la veille de Noël.
L’Avent est un moment de « réveil » annuel de l’Église, comme un signal d’alerte, une sirène de pompier, une alarme indiquant le moment où il faut s’arracher de sa torpeur.
Alors que tout peut être sombre autour de nous, dans ces temps de guerre, famine, épidémie, injustice… C’est un temps d’espérance où nous soupirons après Celui qui est déjà venu mais qui doit revenir.
Nous soupirons après l’intervention de Dieu, pour que le Roi de gloire impose Sa justice : « Voici que les jours viennent, déclare l’Eternel, où j’accomplirai la bonne parole que j’ai prononcée à l’intention de la communauté d’Israël et de celle de Juda. Durant ces jours-là, à ce moment-là, je ferai pousser pour David un germe de justice. Il exercera le droit et la justice dans le pays. A cette époque-là, Juda sera sauvé et l’on habitera en sécurité à Jérusalem. Voici comment on l’appellera : ‘L’Eternel notre justice’. » (Jérémie 33.14-16)
La Salut final est plus proche de nous aujourd’hui que lorsque nous avons cru !
Célébrer l’Avent c’est savoir attendre.
L’attente est un art que notre époque impatiente a oublié.
L’année liturgique ecclésiastique commence par le moment de l’Avent. Les chrétiens se souviennent de la première venue du Christ et se projettent dans l’avenir, jusqu’à ce qu’Il revienne.
La fête de l’Avent a un sens : on commence d’abord par la naissance du Christ, et ensuite les autres fêtes qui suivent sont chronologiques : on célèbre les œuvres du Christ, Sa vie, Son ministère, Sa passion, Sa mort, Sa resurrection, Son ascension, Sa glorification, la venue de Son Esprit Saint.
La fin du calendrier finit avec la fête du Christ Roi.
Ce calendrier a pour but que les chrétiens méditent sur la personne du Christ, sur Ses actes, les événements de Sa vie, sur le rôle de Son Esprit et sur ce que l’Église doit faire.
L’année chrétienne a été conçue autour des moments clefs de la vie du Christ Jésus.
Lorsqu’on prend le temps de suivre ce calendrier, on obtient une vue globale de ce que la Bible enseigne, une vue d’ensemble de l’œuvre et de la personne du Christ Jésus.
Réalisons ce que nous sommes en train de vivre dans ce temps que Dieu nous donne.
L’Avent est un temps de préparation pour une fête, mais c’est surtout un temps où nous préparons nos cœurs dans la pénitence.
L’Avent est une saison d’attente dans l’espérance
Cette espérance est avant tout un thème proclamé par les prophètes d’Israël.
Ils ont annoncé la venue du Messie, mais des siècles sont passés avant l’accomplissement de ces promesses : « […] mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi… »(Galates 4.4)
Le peuple espérait avec impatience la venue de son Sauveur, et ce désir a créé un immense sentiment d’attente.
L’Avent est un temps où nous chantons : « Viens, Viens Emmanuel ! Viens vite S.eigneur Jesus Christ ! Maranatha ! »
C’est l’occasion d’être productif tout en apprenant la patience.
Nous attendons la venue du Christ et ce moment si magnifique où nous pouvons adorer le Seigneur.
L’attente n’est pas une perte de temps ou d’énergie.
Les Écritures nous invitent à pratiquer une attente active qui nous permet de nous consacrer sur le retour du Christ.
En effet, le Christ Jésus va bien revenir. Et à ce propos, l’apôtre Pierre a écrit :
« Mais s’il y a une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas oublier, c’est qu’aux yeux du Seigneur un jour est comme 1000 ans et 1000 ans sont comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme certains le pensent; au contraire, il fait preuve de patience envers nous, voulant qu’aucun ne périsse mais que tous parviennent à la repentance. » (2 Pierre 3.8-9)
Le Seigneur est plein de compassion et de miséricorde.
La seule façon d’acquérir la patience c’est d’apprendre à bien attendre, sans s’agiter vainement.
La patience n’est pas seulement une qualité qui nous aide à gérer les circonstances difficiles, mais elle est aussi une vertu lorsque nous avons affaire à des personnes difficiles.
La patience est un fruit de l’Esprit.
L’auteur Jacques nous donne trois portraits, trois modèles de la patience dans notre passage d’aujourd’hui :
- le cultivateur (v.7)
- Les prophètes (v.10)
- Job (v.11)
L’agriculteur démontre que la patience est un facteur de réussite. Il attend que le temps soit propice aux semailles, il attend que la semence germe et pousse jusqu’au temps convenable pour la récolte…
L’agriculteur attend beaucoup mais ne reste jamais inactif : il fertilise le sol, s’occupe d’enlever les mauvaises herbes, luttent contre les parasites…
Les prophètes nous montrent que la patience est une marque de fidélité.
Malgré les oppositions et les mauvais traitements, ils ont été fidèles dans la proclamation du message de Dieu.
Leur patience a prouvé leur foi en Dieu.
Job nous enseigne que la patience et un signe de maturité. Face aux critique de ses amis, il a tenu bon.
Savoir que le Seigneur revient doit nous encourager, nous pousser à travailler chaque jour avec toujours plus de zèle.
Attendre avec foi est la grande vertu pour persévérer jusqu’à la fin.
Le théologien Dietrich Bonhœffer a écrit alors qu’il était emprisonné en camps de concentration : « Tout le monde ne peut pas attendre. Ni les rassasiés, ni les satisfaits, ni ceux qui n’ont pas de respect, ne peuvent attendre. Les seuls qui peuvent attendre sont ceux qui portent l’inquiétude avec eux. Et ceux qui regardent avec révérence les plus grands du monde.
L’Avent ne peut donc être célébré que par ceux dont l’âme ne leur donne pas la paix, qui se savent pauvres et incomplets, qui se sentent quelque chose de la grandeur qui est censée venir, devant laquelle ils ne peuvent que s’incliner dans une humble timidité, en attendant que s’incline vers nous le Saint Lui-même, Dieu dans l’enfant de la crèche. Dieu vient, le Seigneur Jésus vient, Noël vient ! Réjouis toi ô chrétienté ! »
L’Avent est une saison de réflexion
L’Avent est une saison de réflexion où nous méditons sur les événements de la naissance du Christ, sur leur sens, sur le sens de la venue du Christ parmi nous.
C’est un temps où nous devons nous souvenir de la bonté de Dieu, dans des exercices spirituels où nous comptons vraiment les bénédictions que Dieu nous accordent
Il s’agit d’être émerveillé par Dieu, en ouvrant nos Bibles pour fixer nos regards sur le Roi de gloire.
Il s’agit de méditer sur nos vies et aussi nous ouvrir aux autres, en nous dépouillant pour donner aux plus démunis. Parce que le Seigneur Lui-même est venu naître parmi les plus pauvres.
L’Avent est une saison de joie
De nombreux éléments peuvent contribuer à un esprit joyeux dans cette saison :
- La méditation sur l’histoire vraie de ce Dieu joyeux qui apporte le Salut aux pécheurs pour qu’ils puissent devenir Ses enfants.
- Des chants joyeux, des chants de célébration du Seigneur.
- Distribuer de la joie autour de nous, en donnant aux autres.
Le royaume de Dieu ce n’est pas la tristesse, la mélancolie, la morosité…
« Car le royaume de Dieu, […] c’est […] la paix et la joie, par le Saint-Esprit. » (Romains 14.17)
La joie est un thème qui traverse notamment l’Évangile selon Luc du début à la fin :
- la joie de Marie et Elisabeth au tout début
- La joie des disciples lorsqu’ils annonçaient la Bonne Nouvelle
- La joie des disciples après l’ascension, à la fin
La joie c’est une profonde confiance en Dieu, quoiqu’il arrive.
La joie est un fruit de l’Esprit.
« […] La joie de l’Éternel sera votre force. »
(Néhémie 8.10)
Nous lisons à la fin de l’histoire de salut relatée dans le livre d’Esther : « Les Juifs étaient rayonnants de joie, remplis d’allégresse et comblés de marques d’honneur. » (Esther 8.16)
À plus forte raison, nous qui avons reçu le don plus excellent de la venue du Christ Jésus, nous devrions jubiler de joie !
La joie découle de la relation que nous avons avec Dieu.
L’Avent est la saison de la lumière
La Bible affirme que le Christ Jésus revient.
Le Christ est notre lumière, la véritable lumière, la lumière du monde.
Conclusion
La saison de l’Avent aura le sens qu’on lui donnera.
Comme Marie, faisons de cette saison un temps où nous adorons, exaltons le Seigneur : « Mon âme exalte le Seigneur Et mon esprit a de l’allégresse en Dieu, mon Sauveur, Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici: désormais toutes les générations me diront bienheureuse. Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge Sur ceux qui le craignent Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses, Il a fait descendre les puissants de leurs trônes, Élevé les humbles, Rassasié de biens les affamés, Renvoyé à vide les riches. Il a secouru Israël, son serviteur, Et s’est souvenu de sa miséricorde – Comme il l’avait dit à nos pères – Envers Abraham et sa descendance pour toujours. »
Revenons au cœur de la louange !
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