Prédication culte du 26 novembre 2023 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Je dis plutôt : marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez jamais ce que la chair désire. Car la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à la chair ; ils sont opposés l’un à l’autre, de sorte que vous ne faites pas ce que vous voudriez. Mais si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes pas sous la loi. Or les œuvres de la chair sont manifestes : inconduite sexuelle, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, hostilités, disputes, passions jalouses, fureurs, ambitions personnelles, divisions, dissensions, envie, beuveries, orgies et autres choses semblables. Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait : ceux qui pratiquent de telles choses n’hériteront pas le royaume de Dieu. Quant au fruit de l’Esprit, c’est : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi ; aucune loi n’est contre de telles choses. Mais ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit. Ne devenons pas vaniteux ; cessons de nous provoquer les uns les autres, de nous porter envie les uns aux autres. » Galates 5:.16-26
« Ne vous égarez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, c’est aussi ce qu’il moissonnera. Celui qui sème pour sa propre chair récoltera la moisson de la chair : la pourriture ; mais celui qui sème pour l’Esprit récoltera la moisson de l’Esprit : la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire ce qui est bien, car nous moissonnerons en temps voulu, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, œuvrons pour le bien de tous, en particulier pour la maison de la foi. » Galates 6:.6-10
Introduction
Les fruits de l’esprit sont ces vertus ou traits de caractères qui poussent naturellement si nous laissons à Dieu le contrôle de nos vies.
A la lecture du Nouveau Testament, le fruit s’exprime de différentes manières :
- La vie que nous menons
- Les paroles nous prononçons
- Le service que nous offrons
- Les prières que nous prononçons
- Le témoignage que nous rendons
- Les dons que nous faisons
D’un point de vue biblique, porter ce genre de fruits est tellement naturel pour le peuple de Dieu, que tout au long des Écritures, l’absence de fruit est considérée comme quelque chose de honteux.
Le Christ affirme ainsi : « Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. »(Matthieu 7.18)
Nous avons vu qu’il est question dans notre passage de l’épître aux Galates, d’un seul fruit, au singulier, qui est le fruit de l’Esprit Saint, mais qui s’exprime sous une diversité d’aspects, de vertus.
Ces neufs aspects décrivent bien le caractère parfait du Christ Jésus.
Ces facettes du fruit de l’Esprit se répartissent selon trois grandes catégories, comportant chacune trois aspects :
- L’aspect intérieur : l’amour, la joie et la paix. Ces qualités sont liés à la relation que nous avons intérieurement vis-à-vis de D.ieu.
- L’aspect extérieur : la patience, la bonté et la bienveillance. ces qualités, que nous cultivons aussi au dedans de nous, nous permettent de vivre avec les autres et d’avancer.
- L’aspect ascendant : la fidélité (la foi), la douceur et la maîtrise de soi.
Il est important de rappeler qu’à la base de tout ce fruit, il y a l’Esprit de Dieu. Être chrétien c’est vivre « dans » et « par » l’Esprit.
La présence du Saint Esprit se reconnaît par Son action, aux effets qu’Il produit et aux fruits qu’Il fait porter.
La marche chrétienne concerne tous les domaines de la vie : spirituelle, familiale, professionnelle…
L’Esprit du Christ est présent pour nous transformer à l’image du Christ Jésus.
C’est ainsi que l’apôtre Paul exhorte : « Marchez sous l’impulsion de l’Esprit et vous n’accomplirez jamais ce que la chair désire. »
Lorsque l’Esprit habite dans nos cœurs par la foi et qu’Il est autorisé à travailler librement dans nos vies, Il nous rend aimant, joyeux, pacifique, gentil, bon, bienveillant, fidèle, fiable, doux et maître de nous mêmes.
Regardons ensemble plus particulièrement les deux fruits suivants, qui sont des vertus clefs :
- La fidélité
- La maîtrise de soi
Le fruit de l’Esprit c’est la fidélité
La fidélité (πίστις, ‘pistis’, en grec) : le mot grec correspondant est parfois traduit par ‘foi’, il s’agit alors de la foi placée en Dieu, mais ici il est plutôt question d’une qualité que l’Esprit de Dieu produit en nous. Il s’agit de la qualité d’être « digne de la confiance des autres ».
Il s’agit donc d’être fiable, fiabilité soit dans le sens de la fidélité aux normes de vérité, soit dans le sens de la fiabilité dans les relations avec les autres.
Il est question de la qualité de la confiance en autrui.
La fidélité résulte de la foi en Dieu et désigne une personne sur laquelle les autres peuvent compter, qui se tient à leurs côtés en cas de besoin.
L’apôtre Paul utilise ce terme, surtout dans ses lettres pastorales, telles ses épître à Timothée et Tite, pour dire que tous ceux qui ont des responsabilités, serviteurs de Dieu, mentors, doivent être « fidèles, fiables ».
Le Christ Lui-même utilise ce mot dans la parabole des Talents (Lire Matthieu 25.14-30) : « Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître. »
La fidélité est le produit de l’action du Saint Esprit.
Puisque nous croyons en Dieu, et que l’Esprit Saint est aussi un Esprit de foi, le Saint Esprit suscité en nous la fiabilité.
Lorsqu’une personne croit en Dieu, elle Lui est fidèle. Plus on connaît Dieu et plus nous plaçons notre confiance en Lui.
Sommes-nous fidèles ?
Il s’agit d’être fidèle vis-à-vis de Dieu, mais donc aussi d’être fidèle dans ce qu’Il nous a confié comme tâches, dons, responsabilités, relations.
« Or, sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu, car il faut que celui qui s’approche de lui croie que Dieu existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent. »
(Hébreux 11.6)
Quelqu’un de fidèle est loyale jusqu’à la fin : c’est quelqu’un qui fréquente le Christ, qui Lui-même est fidèle, et ainsi la fidélité de Dieu déteint sur lui, et impacte son caractère propre.
Il y a une métamorphose, une transfiguration lorsque nous fréquentons ce Dieu qui est qualifié à maintes reprises de fidèle et totalement fiable. Il ne ment pas et ne change pas d’avis.
- « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. » (1 Corinthiens 1.9)
- « Que le Dieu de la paix vous conduise lui-même à une sainteté totale et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irréprochable lors du retour de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous appelle est fidèle, c’est aussi lui qui le fera. » (1 Thessaloniciens 5.23-24)
- « Dieu n’est pas un homme, il ne ment pas. Il n’est pas un être humain, il ne change pas d’avis. Quand il dit quelque chose, il le réalise, quand il fait une promesse, il la tient. » (N’ombres 23.19)
Le Christ Jésus est le même : hier, aujourd’hui et éternellement (Hébreux 13.8). Il est fiable, Il ne change pas, Il ne varie pas.
Par conséquent, nous devons nous attendre à ce que le fruit de la fidélité grandisse dans la vie du chrétien, car la fidélité du Seigneur ne peut que déteindre sur nous.
A force de Le fréquenter et Lui obéir, Lui-même va nous « fidéliser ».
Ce fruit de l’Esprit se voit par la durée, il rend inébranlable, stable et nous fait tenir la route jusqu’à la fin.
Examinons-nous nous-mêmes par rapport à notre fidélité et fiabilité, dans notre assemblée, notre communauté, nos réunions, nos relations avec les autres, dans nos charges et responsabilités, dans nos contributions financières ou autres…
Sommes nous égoïstes, égocentriques, sans se soucier des besoins de ceux qui nous entourent ? La fidélité nous rend ouverts aux autres et attentifs à leurs besoins, pour les assister.
Les autres doivent pouvoir compter sur nous, nous faire confiance.
Le fruit de l’Esprit c’est la maîtrise de soi
La maîtrise de soi : (ἐγκράτεια, ‘egkrateia’, en grec) : ce mot peut être rendu par la phrase « nous rend maître de nous-même ».
Il s’agit de la maîtrise de notre méchanceté naturelle, de la maîtrise de nos désirs et de nos convoitises.
L’énoncé de ce dernier fruit est particulier par rapport aux huits précédents.
Cette vertu a donc quelque chose de particulier à nous dire.
Ce mot n’apparaît pas ailleurs dans les Écritures en référence au caractère de Dieu. Il n’a pas d’équivalent comme le fruit de « l’amour » et « l’amour de Dieu », la « bonté » et la « bonté de Dieu », etc.
De plus, cette vertu s’adresse clairement au croyant de manière individuelle. Le chrétien doit apprendre la maîtrise de lui-même.
Il ne s’agit pas de quelque chose que l’on fait en communauté, mais d’une attitude générale à l’égard des excès de toute sorte.
Il s’agit d’une fermeté mûre qui ne se laisse pas facilement influencée par la chair, le monde…
Le manque de maîtrise de soi est la tendance naturelle des êtres humains déchus.
La Bible nous appelle à pratiquer l’auto-discipline.
L’apôtre Paul mets ainsi en garde face au manque de maîtrise :
- « Ne vous privez pas l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vous consacrer au jeûne et à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente à cause de votre manque de maîtrise. »(1 Corinthiens 7.5)
- « Mais vous, frères et sœurs, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. Vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres. Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres. En effet, ceux qui dorment dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent s’enivrent la nuit. » (1 Thessaloniciens 5.4-7)
Il est crucial pour le chrétien de maîtriser son corps, ses pensées, ses désirs, sa volonté.
La maîtrise de soi conduit à la sainteté, à la piété.
« Pour cette raison même, faites tous vos efforts afin d’ajouter à votre foi la qualité morale, à la qualité morale la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété l’amitié fraternelle, à l’amitié fraternelle l’amour (2 Pierre 1.5-7)
L’apôtre Paul affirme encore ailleurs : « Moi donc, je cours, mais pas comme à l’aventure; je boxe, mais non pour battre l’air. Au contraire, je traite durement mon corps et je le discipline, de peur d’être moi-même disqualifié après avoir prêché aux autres. »(1 Corinthiens 9.26-27)
Le contraste est fort entre la maîtrise de soi et le manque de maîtrise de soi.
La maîtrise de soi est sainte et agréable à Dieu !
L’histoire de Joseph dans la Genèse nous enseigne : c’est un exemple de maîtrise de soi face aux tentatives constantes de la femme de Potiphar pour le séduire (Genèse 39). Pour résister à la tentation, au désir de la chair, il n’hésite pas à prendre la fuite.
Josèphe ne s’est pas laissé gagner par ses pulsions et reste maître de lui-même. Il était conscient de Dieu et ne voulait absolument pas pécher contre Dieu.
Proverbe 7 nous présente le contraire : un jeune homme qui n’a pas su dire non à la tentation et a suivi une femme infidèle. Le manque de maîtrise de soi peut avoir des conséquences graves : « Il s’est tout à coup mis à la suivre, pareil au bœuf qui va à la boucherie, au fou qu’on attache pour le corriger, jusqu’à ce qu’une flèche lui transperce le foie. Il était pareil à l’oiseau qui se précipite dans un piège sans savoir que c’est au prix de sa vie. » (Proverbes 7.22-23)
Dans un monde où tout est fait pour solliciter nos sens, le Seigneur seul peut nous donner d’être maître de nos corps.
Observons le maître et apprenons de Lui ce qu’est la maîtrise de soi.
« Sans la personne du Christ, le christianisme n’est rien : une gnose, une idéologie tout au plus. Ce qu’il faut penser c’est le Christ. Ce qu’il faut faire c’est Lui. Ce qu’il faut croire c’est Lui. Vivre c’est vivre de Sa vie. Il est tout, Il résume tout. »
Le Christ avait sans doute médité ces paroles du Premier Testament : « Celui qui est maître de lui-même vaut mieux que celui qui prend des villes. » (Proverbes 16.32)
Inversement : « Comme une ville forcée et sans murailles, Ainsi est l’homme qui n’est pas maître de lui-même. » (Proverbes 25.28)
Lorsque le Seigneur a été tenté dans le désert, Il à manifesté cette vertu qu’est la maîtrise de soi.
Un auteur bien connu a écrit : « Que signifie être maître de soi ? Un maître c’est quelqu’un qui commande et qui sait se faire obéir de ses serviteurs. »
Qu’est-ce donc ces serviteurs ?
C’est en premier lieu notre corps.
Le corps doit être sous l’autorité de la volonté renouvelée par Dieu.
Maîtriser son corps c’est savoir maîtriser sa faim, sa soif, sa fatigue.
Lorsqu’une tâche urgente l’exige, je dois pouvoir dire à mon corps : « Obéis moi, suis moi ! ».
En tant qu’humain comme nous, le Seigneur a aussi ressenti la faim, la soif, la fatigue mais Il a su se discipliner, se maîtriser pour accomplir ce qu’Il avait à faire.
Dans Jean 4, Il avait soif face à la samaritaine mais Il a su apporter la vie malgré tout.
Dominer les besoins de son corps c’est aussi savoir dominer les sentiments négatifs qui naissent lorsque les besoins du corps ne sont pas satisfaits.
Toute la vie du Christ Jésus a été une acceptation volontaire de la souffrance. Il a été décrit comme « homme de douleur habitué à la souffrance » (Ésaïe 53.3).
Il a accepté de Se faire homme, prenant le rang d’un serviteur, intégrant les limites d’un corps humain, et S’abaissant à vivre dans les classes les plus modestes de la société : « […] Il s’est dépouillé lui-même en prenant une condition de serviteur, en devenant semblable aux êtres humains. Reconnu comme un simple homme, il s’est humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu’à la mort, même la mort sur la croix. » (Philippiens 2.7-8)
Il a manifesté cette vertu qu’est la maîtrise de soi en acceptant la volonté de Son Père : « Il disait: Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe !Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Luc 22.42)
Il n’a pas utilisé Sa puissance pour éviter la condamnation à mort et La Croix.
Il a refusé ce qui pouvait le détourner de Sa mission finale, parce que le Salut passait par là.
Quand cette vertu est en nous, on est capable d’accepter l’inacceptable qui est indispensable pour l’avancée du Royaume de Dieu.
La maîtrise de soi doit également concerner l’être intérieur.
C’est par le fruit de la maîtrise de soi que l’on peut assujettir nos pensées, notre volonté, notre imagination aux pensées de Dieu.
C’est par le fruit de la maîtrise de soi que l’on peut maîtriser ses regards, et ne pas se laisser aller aux convoitises.
Le Christ affirme : « Eh bien, moi je vous dis : Si quelqu’un jette sur une femme un regard chargé de désir, il a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. » (Matthieu 5.28)
La maîtrise de soi doit concerner nos passions.
Si la chair agit à sa guise, nous ne serons jamais satisfaits, nous ne serons jamais rassasiés.
Conclusion
Demandons nous si nous permettons au Saint Esprit de produire ces deux fruits essentiels :
- La fidélité
- La maîtrise de soi
Ce fruit de l’Esprit nous donnent de comprendre quelles sont les priorités.
Ce fruit est donc indispensable pour le véritable serviteur de Dieu.
Pour porter le fruit de l’Esprit, il faut absolument demeurer en Jésus : « Demeurez en moi et je demeurerai en vous. Le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même, sans rester attaché au cep; il en va de même pour vous si vous ne demeurez pas en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15.4-5)
C’est là le secret de la productivité chrétienne.
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