ÉSAÏE 6.1-8  ÉSAÏE, SON APPEL

ÉSAÏE 6.1-8  ÉSAÏE, SON APPEL

Prédication culte du 13 Août 2023 par le pasteur Claude Missidimbazi

« L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. 

Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. 

Ils criaient l’un à l’autre, et disaient : Saint, saint, saint est l’Eternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! 

Les soubassements des seuils frémissaient à la voix de celui qui criait, et la Maison se remplit de fumée.

Alors je dis : Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées. 

Mais l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une braise, qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a touché tes lèvres; ta faute est enlevée, et ton péché est expié. J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ? Je répondis : Me voici, envoie-moi. »

‭‭(Ésaïe‬ ‭6.1-8)

Introduction

Le prophète Ésaïe nous invite à partager sa vision de Dieu. Les prophètes ne sont pas des devins ou des futurologues, mais ce sont des porte-paroles de Dieu. Ce qui les intéresse n’est pas de deviner le futur mais de changer le présent.

Le contexte de ce passage :

Nous sommes vers 740, et Ésaïe est un prophète de cour : il conseille le roi. En ces temps là, les Assyriens étaient très puissants. Face à eux, le roi de Juda d’alors, Achaz, avait peu d’options :

  • Accepter la domination assyrienne 
  • Ou constituer une coalition pour résister à leur puissance

Une troisième option est alors proposée par le prophète Ésaïe qui a reçu la Parole de Dieu, et qui est venu dire au roi : n’accepte pas de céder à la puissance assyrienne, ne constitue pas de coalition mais 

  • Fais confiance au Seigneur qui viendra te secourir

C’est donc dans ce contexte particulier que le prophète Ésaïe voit Dieu, le Souverain, dans toute Sa gloire. Tout ce que nous sommes et faisons découlera toujours de la vision que nous avons de Dieu.

Celui qui a vu la manifestation de la gloire de Dieu change : la rencontre avec Dieu nous pousse à L’aimer d’avantage et à Le respecter. Tous les chrétiens reçoivent, de la part de Celui qui est assis sur le trône, la lumière capable de les éclairer pour qu’ils comprennent qui est vraiment Dieu.

Ésaïe est devenu prophète parce que Dieu l’a choisi. Et il va parler du « Saint d’Israël » parce que lui-même aura expérimenté la sainteté de Dieu !

Dans la prédication précédente, nous avons vu que le peuple de Dieu manquait de discernement parce qu’il ne connaissait pas Dieu, parce qu’il n’avait pas fait l’expérience de Dieu.

Face au drame du déclin du christianisme dans notre société, nous avons besoin d’une visitation de l’Esprit Saint.

« […] je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple »

Le prophète Ésaïe voit le Souverain. Dieu, Esprit infini et éternel, Se montre. La déclaration du prophète Ésaïe, « je vis le Seigneur », présente le cœur même de sa vision.

Cette vision a eu un effet durable sur Ésaïe, à tel point qu’il dit plus loin : « Malheur à moi ! je suis perdu […] mes yeux ont vu le Roi ».  En effet, personne ne peut voir Dieu et vivre !

Cette vision ne fut pas pour Ésaïe l’occasion seulement de recevoir sa mission, mais

cela a formé la compréhension du Dieu qu’il allait servir. Pour le prophète Ésaïe, désormais, Dieu était avant tout : le « Saint d’Israël ».

C’est un terme que le prophète Ésaïe affectionne particulièrement pour nommer Dieu : il est devenu le prophète de la sainteté.

Cette vision nous dit encore bien des choses :

Cette vision nous dit que Dieu est vivant

Cette vision commence par la révélation de Dieu dans Sa gloire, alors que le passage est introduit par « C’était l’année où mourut le roi Ozias… »

Au moment même où disparaît le roi humain, Dieu apparaît comme le grand roi, l’unique, stable, le parfaitement saint, Celui qui siège là-haut dans Son palais ou temple céleste, Son manteau de pourpre à longue traîne s’étendant à perte de vue, Sa gloire éblouissante irradie tout l’univers !

Quelque soit la personne au pouvoir sur la terre, Dieu est toujours assis sur le trône céleste. Cette expression souligne le contraste entre les rois de la terre, mortels, et la magnificence du Roi des rois ! 

Dieu reste toujours le même, Il ne change pas et est souverain en continue. Il restera vivant pour toujours, d’éternité en éternité, survivant à tous les dirigeants et puissants qui se succèdent dans ce monde. 

Le prophète Ésaïe voit au-delà de ce qui est visible : il voit Celui qui gère l’histoire des hommes.

Cette vision nous dit que Dieu est souverain

Trois faits concernant Dieu frappèrent le prophète :

  1. Il est assis sur un trône 
  2. Un trône très élevé
  3. Les pans de Sa robe remplissaient le temple

1. Il est assis sur un trône 

La souveraineté totale de Dieu est réelle ici. Il est assis sur un trône, sur le siège de l’autorité, et du pouvoir.

Le trône dans la Bible représente le souverain, le juge, la splendeur, la stabilité, le pouvoir, l’autorité, la majesté, la splendeur… Le trône divin est le symbole de la puissance et du pouvoir de Yahvé. Dieu est assis, imperturbable : Il ne peut pas paniquer ! 

La Bible affirme : « Ton trône est établi dès les temps anciens ; Tu existes de toute éternité. »‭‭(Psaume‬ 93.2) Dieu a le droit de gouverner sur tout et tous. Le trône est Son droit de gouverner le monde. Il est l’unique souverain, la cour suprême, le pouvoir législatif et le chef de l’exécutif. Au-delà de Lui, il n’y a pas d’appel.

2. Un trône très élevé :

Dieu est assis sur un trône élevé, haut et exalté 

Le fait que le trône de Dieu soit plus élevé que tous les autres trônes signifie que Dieu a un pouvoir supérieur pour exercer Son autorité. Aucune autorité opposée ne peut annuler les décrets de Dieu. Ce qu’Il veut, Il l’accomplit :

  • « Mon conseil subsiste, et j’accomplis tous mes desseins. » (Ésaïe 46.10)
  • « Il fait ce qu’il veut parmi l’armée des cieux, et parmi les habitants de la terre, et personne ne peut arrêter sa main. »(Daniel 4.35)

Nous n’avons pas à être paralysés par quelque peur que ce soit, car Dieu est souverain et Il fait ce qu’Il veut, quand Il veut le faire.

3. Les pans de Sa robe remplissaient le temple

Que « La traîne de la robe » de Dieu remplisse tout le temple céleste signifie qu’Il est un Dieu d’une splendeur incomparable !

La plénitude de cette splendeur se manifeste de mille manières !

Cette vision nous dit que Dieu est unique

« … les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. »

Notre Dieu est donc resplendissant, d’une splendeur incomparable ! Dieu est totalement en dehors de nos catégories.

Reconnaissons que nous sommes devant Celui qui est insaisissable, incomparable, dont on ne peut jamais sonder la totalité ni la profondeur. Mais ce même Dieu si grand et élevé est descendu via Son Fils, le Christ Jésus, pour nous rencontrer et faire de nous Ses enfants. Alleluia ! Il est digne de notre adoration !

Cette vision nous dit que Dieu est digne d’adoration

« Au-dessus de Lui se tenaient les séraphins. Chacun d’eux avaient six ailes. Ils se couvraient le visage avec deux ailes. Ils se couvraient les pieds avec deux ailes. Et ils volaient avec deux ailes. »

Cette vision nous dit combien le Seigneur doit être honoré, adoré. Les séraphins, ces créatures fantastiques, étaient là prêts à servir l’autorité suprême.

Les trois verbes qui leurs sont associés (couvrir, voler, crier), sont ici des verbes d’actions continues : il y a du mouvement dans la cour royale céleste.

Nous ne savons pas exactement quelles sont ces étranges créatures à six ailes, dotées de pieds, d’yeux et d’intelligence, mais nous constatons qu’il y a un flot continu de louanges et d’adorations. L’adoration est vivante, envahissante ! Les séraphins crient l’un à l’autre : « Saint, saint, saint est l’Eternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! »

La louange est verticale mais aussi horizontale : les Séraphins s’adressant à Dieu, mais aussi les uns aux autres !

Cette vision nous dit que Dieu est transcendant

Nous avons là un guide sur la vraie adoration. Le contenu de la louange des séraphins était : « Saint, saint, saint est l’Eternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! »

Cette vision nous dit de Dieu qu’Il est vraiment transcendant ! Dieu est le tout autre. La sainteté et la qualité qui caractérise Dieu. Dieu est Saint, Il est unique, Il n’en existe pas d’autre.

La vraie adoration s’arrête, se concentre sur la personne de Dieu. La vraie adoration se focalise sur qui est Dieu : l’adorateur ne pense plus à lui-même, ou à ce que Dieu a fait pour lui. Mais, il est absorbé par la personnalité, l’immensité de la personne de Dieu.

Les séraphins crient : « Saint, saint, saint / Perfection, perfection et perfection »

Il ne s’agit pas d’une répétition qui viserait une sorte d’accumulation, mais il s’agit d’une insistance sur l’intensité de la sainteté de Dieu.

Les séraphins soulignent le degré de sainteté du Seigneur.  C’est la sainteté suprême !

La Bible nous appelle à être saint comme notre Père est saint.  Elle parle ainsi tout le long d’une terre sainte, d’assemblées saintes, d’une nation sainte, de sabbats saints, de vêtements saints, d’une ville sainte, de promesses sacrées, d’hommes et de femmes saints, d’Écritures Saintes, de mains saintes, de saints baisers, de foi sainte… 

La sainteté de Dieu fait que la consécration est très importante pour le chrétien. Le peuple de Dieu doit ressembler à Son Père.

Méditer sur la sainteté de Dieu est matière à adoration. Voici notre Dieu : Dieu est glorieux, Dieu est imposant et puissant, Il a du poids, et tout la terre est remplie de Sa gloire !

Cette vision convainc le serviteur de Dieu de son péché

« Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées. »

Quand Dieu Se manifeste, quand nous réalisons Sa présence, Il illumine tout un chacun : nous nous rendons alors compte de la noirceur de nos péchés.

« Mais l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une braise, qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a touché tes lèvres; ta faute est enlevée, et ton péché est expié. »

Dieu est Saint mais Il est aussi miséricordieux. 

Conclusion

À la question : « Prophète dis-moi quel est ton Dieu ? », Le prophète Ésaïe répondra sans hésiter : « Mon Dieu est Le Saint d’Israël ! »

Et nous ? Quelle est notre vision de Dieu ? Quel est le Dieu pour qui nous disons vibrer ? Pour lequel nous acceptons de vivre ? De tout abandonner ? 

Sommes nous dans l’émerveillement face à Lui ? Dans la soumission ? Poussés à la repentance ?

Avons nous vraiment vu le Seigneur ? 

On ne peut pas provoquer, programmer cette expérience de Dieu : Il est souverain pour faire comme Il veut.

Mais le Christ nous a appris à demander pour recevoir : prions pour que Dieu ouvre nos yeux spirituels, fasse briller Sa lumière au travers des Écritures quand nous Les lisons.

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