MATTHIEU 7.13-14 LES DEUX VOIES

MATTHIEU 7.13-14 LES DEUX VOIES

Prédication culte du 03 juillet 2023 par le pasteur Claude Missisimbazi

« Entrez par la porte étroite. Large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux ceux qui s’y engagent. Combien étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux ceux qui le trouvent. » Matthieu 7.13-14

Introduction

Ces paroles sont des paroles graves. Le Christ Jésus Lui-même reconnaît que peu de personnes trouvent le chemin du Royaume des Cieux.

En effet, il ne s’agit pas d’être un chrétien de nom mais d’être un véritable disciple du Christ Jésus.

Le Christ Jésus n’a jamais été un pessimiste. Mais Ses paroles ici sont là pour signaler la gravité du propos.

Il nous commande d’Entrer par la porte petite et le chemin étroit. Il y a ici deux images conjuguées : une porte toute petite et un chemin très étroit.

Dans le contexte, le Christ Jésus S’adresse à Ses disciples durant Son fameux Sermon sur la Montagne : « Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. » (Matthieu 5.20).

Et le Christ enseigne ensuite sur la prière, l’aumône, le jeune, le fait d’être hypocrite, les béatitudes, etc.

Dans notre passage, le Christ Jésus arrive à la fin de Son sermon et Il demande à chacun de se positionner par rapport à ce qu’Il vient de transmettre.

Il appelle tout un chacun a s’engager et à prendre la résolution de passer par la porte étroite et le chemin resserré.

Dès le début, deux versets avec des mots forts, et Jésus donne un ordre : « Entrez par la porte étroite » !

Le Christ s’adresse à Ses disciples. Il donne un commandement. C’est un impératif. Cela souligne la gravité de la situation, car il ne s’agit pas simplement d’entendre le plus grand orateur, le « prophète », le Messie. Il s’agit d’entrer dans Son Règne.

Il y a des bénédictions, du réconfort, de la joie, de la grâce à suivre le Christ Jésus.  Mais nous devons aussi être conscients que suivre le Christ Jésus implique des injures, des calomnies et des persécutions.

Le Christ Jésus a toujours dit toute la vérité aux gens à ce sujet. Il est profondément honnête.

Il dit ici que pour tout candidat au Royaume des Cieux, l’entrée ne sera pas facile : il faut lutter, trouver et passer par une porte très étroite.

Il n’y a pas d’autres options.

Après cet ordre « d’entrer », le passage nous parle de 

  • Deux portes et deux chemins
  • Deux sortes de voyageurs 
  • Deux destinations 

Deux portes et deux chemins

Avant tout il est donc question de deux portes et de deux chemins :

  • La porte étroite et le chemin étroit
  • La porte large et le chemin spacieux

Chaque porte est suivie d’un chemin.

Dans ces versets le Christ Jésus ne pense pas à la mort mais aux choix qu’il faut faire maintenant. Ce n’est qu’en faisant un choix conscient qu’on arrive sur le bon chemin.

La porte indique le choix qu’une personne fait dans cette vie : bon ou mauvais.

Chacun doit se décider ici et maintenant.

1. La porte étroite et le chemin resserré

Le Christ parle d’une petite porte, la porte étroite qui a été comparé à un tourniquet qui n’admet qu’une seule personne à la fois.

Alors pour entrer par cette porte unique, on ne peut pas y aller avec les autres, c’est un engagement d’abord personnel. 

Il faut se dépouiller de beaucoup de chose pour pouvoir passer comme les désirs toujours dévorants des biens terrestres, l’égoïsme, l’hypocrisie… La porte étroite c’est la porte de l’obéissance, de l’abnégation…

Le Christ Jésus S’adresse pourtant à des disiciples qui ont tout quitté pour Le suivre. Que pourraient ils faire de plus ?

En fait, le Christ leur dit : « Allez jusqu’au bout, renoncez à tout, obéissez moi jusqu’à la fin. » Il insiste sur cela après leur avoir exposé les réalités de Son Royaume. 

Le chemin auquel la porte étroite donne accès est étroit. Ce chemin sur lequel le disciple doit voyager ressemble à un passage difficile entre deux falaises. Il est encerclé de part et d’autres. 

Être disciple ce n’est pas facile : il nous faut renoncer à nous-mêmes, renoncer au monde, nous charger de notre croix.

D’un côté, il y a la porte étroite et l’obéissance et de l’autre côté, la porte large et la complaisance.

2. La porte large et le chemin spacieux

Le chemin auquel la porte large donne accès est large et spacieux. C’est un boulevard.

Mais il faut savoir qu’à la fin c’est la mort. Le contraste est clair entre le chemin de la vie et le chemin de la mort.

Le Seigneur est notre architecte qui a construit pour nous un Royaume extraordinaire et Il nous donne Ses recommandations pour y accéder : « Accepte de souffrir et mener le bon combat de la foi ».

Le chemin spacieux qui conduit au terminus de la perdition est un piège car il est plein de plaisirs éphémères, il est sans contrainte, chacun y fait ce qui lui chante…

Ce chemin est plein de monde : « Fais comme tu veux, profite de ta jeunesse, vis ta propre vie… »

Deux types de voyageurs

Le Christ Jésus met en opposition « beaucoup » et « peu ».

« Beaucoup » et « peu » désignent deux groupes de personnes

Le groupe qui emprunte la porte large et le chemin spacieux est composé de nombreuses personnes.

Il est pourtant difficile d’imaginer notre Seigneur Jésus prêcher et ne pas réussir à convaincre tout le monde. C’est pourtant une réalité, le Christ n’a pas convaincu tout le monde. Les siens ne L’ont pas reçu (Jean 11.12, Luc 4.24)

Nous croyons que l’Évangile est efficace et sauve. Il a véritablement une belle course, mais seulement à l’égard de ceux que le Père a choisis.

Dans le « beaucoup », il y a toute personne de toute âge, de toute culture, de toute confession ou athée ou agnostique, de tout milieu social… Toute personne qui n’est pas entrée dans l’obéissance à Jésus Christ.

Le fait de ne pas obéir au Christ Jésus est un signe qu’on ne fait pas parti de Sa famille. 

Au jour du jugement, beaucoup prétendront être disciples du Christ : « En ce jour-là, beaucoup me diront : ‘Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons en ton nom ? N’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ?’ Alors je leur dirai : ‘Je ne vous ai jamais connus. Retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité !’» ‭‭(Matthieu‬ ‭7‬:‭22‬-‭23‬)

On peut faire des miracles et pourtant être loin de Dieu. Il ne s’agit pas d’avoir des charismes, mais il s’agit de suivre la loi du Royaume des Cieux : que notre justice dépasse celle des scribes et des pharisiens.

Le Sermon sur la Montagne semble être fait pour décourager, car les exigences énoncées par le S.eigneur sont extrêmement difficiles, impossibles à suivre. Mais cela est possible pour un disciple conduit par l’Esprit de Jésus.

Le Christ Jésus a prévenu : « En vérité, en vérité je vous dis : quiconque fait le péché (vit dans le péché, se livre au péché), est esclave du péché… » (Jean 8.34)

Dans nos assemblées modernes, nous avons négligé et sous-estimé la puissance du péché, ce qu’il est capable de faire.

Malheureusement on ne voit pas toujours le péché comme Dieu le voit. C’est pourtant ce qui nous consume et nous éloigne de Dieu.

Un théologien a écrit la liste suivante expliquant ce qu’est le péché : 

« L’homme l’appelle un accident, mais Dieu l’appelle une abomination. L’homme l’appelle une bévue, mais Dieu l’appelle un blasphème. L’homme appelle cela un hasard, Dieu l’appelle un choix. L’homme appelle cela une erreur, Dieu l’appelle inimitié. L’homme appelle cela une fascination, Dieu l’appelle une fatalité. L’homme appelle cela une infirmité, Dieu l’appelle une iniquité. L’homme appelle cela luxe, Dieu l’appelle lèpre.  L’homme appelle cela une liberté, Dieu l’appelle anarchie. L’homme appelle cela une erreur, Dieu l’appelle inimitié. L’homme appelle cela une bagatelle, Dieu l’appelle tragédie. L’homme appelle cela une erreur, Dieu l’appelle folie. L’homme appelle cela une faiblesse, Dieu l’appelle volonté. »

Il ne faut pas considérer nos bénédictions terrestres comme un signe de l’approbation de Dieu sur nous (certains vivent loin de Dieu et « réussissent » leur vie, voir Psaume 73).

Mais lorsque nos vies sont transformées, qu’il y a l’amour de Dieu, que nous aimons Dieu, Sa Parole, Son Église, lorsque nous aimons les âmes perdues et cherchons à leur annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus par tous les moyens…

Si nous fuyons le péché, et acceptons de porter notre croix au quotidien, avec tout ce que cela implique… Alors oui, il y a quelque chose de Dieu.

Là où Dieu agit et qu’on aime Sa Loi, il y a de la joie ! Le Psaume 119.165 dit en effet : « Une grande paix habite ceux qui aiment Ta loi. »

Le Christ Jésus affirme donc que quelques uns seront sauvés.

Le disciple qui suit réellement Jésus n’aura pas toujours des bénédictions matérielles, il aura toujours le nécessaire parce que les Père est fidèle, mais il connaîtra le paradoxe chrétien que Paul a lui-même vécu :« Affligés mais non écrasés, déconcertés mais non désespérés, attristés mais toujours dans la joie, pauvres mais enrichissant beaucoup, n’ayant rien mais possédant tout. » (2 Corinthiens 4.8)

Deux destinations

Ceux qui sont entrés par la grande porte, et marchent maintenant sur un grand boulevard, vont à la destruction. 

A la fin, il faudra rendre les comptes. On ne construit pas son avenir après : il faut obéir dès maintenant. L’obéissance c’est une série de choix que l’on fait l’un après l’autre au quotidien.

Le chemin de La Croix conduit à la maison : c’est un chemin d’abnégation et d’obéissance qui mène à la vie dans son sens plein et eschatologique.

C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faudra rentrer dans le Royaume des Cieux, même si le Christ Jésus a tout accompli. 

Il faut lutter en : 

  • Se battant contre soi-même 
  • En refusant les suggestions de ce monde et de l’esprit du mal
  • Se séparer des mauvaises compagnies qui nous désorientent
  • Savoir dire non même à nos plus proches…
  • Il faut dire « oui » au Christ Jésus, quel qu’en soit le prix.

Conclusion

L’Évangile appelle tout un chacun à la conversion, au changement radical de vie, car le Royaume des Cieux est proche. Il s’agit de suivre le Christ, sachant que ce ne sera pas facile. Mais à la fin c’est la félicité éternelle. Ne pensons pas que nous sommes sur le chemin de la vie si nous ne la poursuivons pas dans l’obéissance au Christ Jésus.

Béni soit Dieu, car le Christ Jésus nous montre le bon chemin. Il est la porte. Il est le chemin.

C’est Lui qui dit dès aujourd’hui : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Matthieu 11.28)

Et aussi : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas. »(Luc 13.24) Nous voulons nous efforcer, agoniser la bonne agonie !

Examinons notre cœur : quel est son état ?

Le réformateur Calvin a écrit : « Il faut bien constater avec Jésus : ceux qui acceptent intégralement l’Évangile sont le petit nombre. Appel à ne pas suivre forcément la masse, il faut parfois aller à contre-courant. »

Calvin insiste sur la nécessité de délaisser le grand nombre, et de rejoindre la minorité de ceux qui ont trouvé le chemin de la vie, sans se laisser égarer par l’attrait de ceux qui aiment mieux entrer rentrer par la porte large et le chemin spacieux que de se ranger au détroit qui mène à la vie.

Tout au long de l’histoire de l’Église, les vrais disciples du Christ ont constitué de petites minorités opposées à la masse des païens ou des chrétiens de nom.

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