Prédication culte du 25 juin 2023 par le pasteur Claude Missidimbazi
« Yahvé, tu es mon Dieu, je t’exalterai, je louerai ton nom, car tu as accompli des merveilles, les desseins de jadis, fidèlement, fermement.
Car tu as fait de la ville un tas de pierres, la cité fortifiée est une ruine, la citadelle des étrangers n’est plus une ville, jamais elle ne sera reconstruite.
C’est pourquoi un peuple fort te glorifie, la cité des nations redoutables te craint.
Car tu as été un refuge pour le faible, un refuge pour le malheureux plongé dans la détresse, un abri contre la pluie, un ombrage contre la chaleur, car le souffle des violents est comme la pluie d’hiver.
Comme la chaleur sur une terre aride, tu apaises le tumulte des étrangers : la chaleur tiédit à l’ombre d’un nuage, le chant des violents se tait.
Yahvé Sabaot prépare pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de bons vins, de viandes moelleuses, de vins dépouillés.
Il a détruit sur cette montagne le voile qui voilait tous les peuples et le tissu tendu sur toutes les nations; il a fait disparaître la mort à jamais. Le Seigneur Yahvé a essuyé les pleurs sur tous les visages, il ôtera l’opprobre de son peuple sur toute la terre, car Yahvé a parlé.
Et on dira, en ce jour-là : Voyez, c’est notre Dieu, en lui nous espérions pour qu’il nous sauve; c’est Yahvé, nous espérions en lui. Exultons, réjouissons-nous du salut qu’il nous a donné. »
Introduction
Il ne faut pas lire les prophètes de la Bible pour apprendre ce qui se passera dans l’avenir, mais pour découvrir ce que Dieu entend être pour l’humanité.
Si on demande au prophète Esaïe : « Prophète, dis moi quel est ton Dieu ? »
Il répondra certainement : « Il est Le Dieu qui sauve, le Dieu Sauveur. »
Toute la Bible parle d’un Dieu qui sauve : le Salut appartient à notre Dieu.
Notre texte d’aujourd’hui est un poème de louange au Dieu Sauveur.
Ce chant parle du caractère de Dieu qui S’est pleinement révélé dans Ses actes de jugement et de salut.
Pour rappel, la véritable louange s’enracine dans l’expérience de Dieu.
Elle est le produit de l’action de Dieu, de la compréhension de qui est Dieu, de ce que Dieu fait et fera.
Ce poème expose le salut offert par Dieu à l’humanité dans la ville forte.
Au cœur de l’action de grâce, de la louange, il y a une promesse de festin : Dieu prépare un banquet.
Le prophète entonne ce chant de louange, d’actions de graces pour le Seigneur, parce qu’il reconnaît la signification de ce que Dieu réalise, il est conscient que Dieu est en train de réaliser quelque chose d’exceptionnel.
Le prophète a fait l’expérience d’un Dieu vivant : qui ne fait pas que parler, mais qui agit.
Il voit en Dieu Celui qui a été le refuge de Son peuple, et qui l’a délivré de ses ennemis.
La louange nous amène toujours à être vrai, à parler de ce que nous avons expérimenter de vrai avec Dieu.
Le motif général de la louange ici c’est : les merveilles inexprimables que le Seigneur a opérées pour sauver les justes et pour établir Son Royaume.
L’identité de Dieu est importante : ici, Il est le Dieu Sauveur, de Lui vient notre Salut. Ce Salut ne dépend pas de nos efforts mais il nous est donné.
Ce Salut que Dieu accorde est un salut complet.
Dieu doit être pour nous notre carte, où nous situons le cas de notre vie.
Dieu est tout et mérite toute notre louange lorsque nous sommes témoins de Son action et expérimentons Sa puissance au quotidien.
La louange
Ce poème s’ouvre avec la louange : « Yahvé, tu es mon Dieu, je t’exalterai, je louerai ton nom, car tu as accompli des merveilles, les desseins de jadis, fidèlement, fermement. »
Pourquoi l’auteur inspiré loue-t’il le Seigneur ?
C’est parce qu’il est impressionné par la puissance absolue des actes du Seigneur.
Ces actes sont étonnants. Ils le sont d’autant plus en raison de leur destination et de leur aspect moral. Ils sont fermes et solides.
Cette phrase du premier verset mérite toute notre attention : « …je louerai ton nom, car tu as accompli des merveilles… »
- « Ton Nom ». Nous avons maintes fois parler du « Nom » de Dieu auparavant. Il est Celui qui est.
- « Merveilles ». Ce même mot se retrouve déjà chez le prophète Esaïe (chapitre 9.7) pour parler du Messie. Les « merveilles », ce sont des actes qui portent la marque du surnaturel, au-delà du pouvoir humain et provenant d’un autre monde.
La louange vient du mot hébreux « yadah »qui veut dire aussi « rendre grâces » ou « offrir des remerciements ».
Le prophète est émerveillé, il est dans l’étonnement de ce que Dieu est et fait.
La louange se nourrit de cette manifestation de l’extraordinaire de Dieu.
Dans la Bible, ce mot en hébreu, traduit par « merveille », se rapporte toujours aux actes de Dieu, désignant soit des « merveilles cosmiques », parce que Dieu est grand, soit des « réalisations historiques » en faveur d’Israël.
A chaque fois que le mot « merveille » est utilisé, il doit nous faire comprendre que nos capacités humaines ne peuvent pas pleinement saisir la grandeur et la portée de l’action de Dieu.
Le chrétien doit vivre l’émerveillement au quotidien parce qu’il doit être conscient de la sollicitude et de l’amour de Dieu.
Dieu accomplit des merveilles d’amour.
Dieu impressionne et étonne. Il doit provoquer en nous cette vision de grandeur Le concernant, parce qu’Il n’est comme aucun autre, Il est l’unique Dieu.
A chaque fois que Dieu fait un miracle, Son peuple était bluffé et éclatait en louanges :
- Exode 15.11 « Qui est comme Toi parmi les dieux, Seigneur Yahvé ? Qui est comme Toi, magnifique en sainteté, redoutable et digne de louanges, Toi qui fais des choses étonnantes ? »
- Psaume 77.11-13 : « Je rappellerai les actions du Seigneur (Yah) ; je me souviendrai des actes étonnants que tu as accomplis au temps jadis. Je redirai toute ton action ; je méditerai tes hauts faits. O Dieu, ton chemin n’est que sainteté ; quel dieu est grand comme Dieu ?»
Ici, le prophète ne récite pas une théologie préparée, une doctrine mais il parle des actes réels, visibles de son Dieu.
La louange est une réponse favorable à « l’agir » de De Dieu !
Cinq images qui montrent les qualités de Dieu
Ce poème se poursuit avec cinq images de Dieu, qui sont là pour nous interpeller et pour nous parler des aspects de la personnalité de Dieu.
- Un Dieu qui démolit
v.2-3 « Car tu as fait de la ville un tas de pierres, la cité fortifiée est une ruine, la citadelle des étrangers n’est plus une ville, jamais elle ne sera reconstruite.
C’est pourquoi un peuple fort te glorifie, la cité des nations redoutables te craint. »
Ici Dieu est décrit comme un démolisseur
Il faut lire le chapitre 24 d’Esaïe, les versets 10 à 12, pour comprendre qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle ville choisie arbitrairement.
Il s’agit ici de la cité impie qui s’opposait à Dieu, qui provoquait la grandeur de Dieu.
La ville impie symbole de tous ces systèmes politiques, économiques et financiers, religieux, sociaux qui se bâtissent sur l’exploitation des plus faibles, des plus pauvres, oppriment et méprisent les plus petits.
Mais Dieu jugera le monde. Dieu détruit ces structures impies car Il est toujours juste.
Il jugera avec justice, Il sera toujours du côté des faibles et des pauvres.
- Un abri sûr
v.4-5 «Car tu as été un refuge pour le faible, un refuge pour le malheureux plongé dans la détresse, un abri contre la pluie, un ombrage contre la chaleur, car le souffle des violents est comme la pluie d’hiver.
Comme la chaleur sur une terre aride, tu apaises le tumulte des étrangers : la chaleur tiédit à l’ombre d’un nuage, le chant des violents se tait. »
Pour ceux qui n’ont pas d’autres lieux sûrs, pour les faibles et les malheureux, Dieu est un refuge, un abri.
Il est une véritable citadelle pour les croyants.
A Son ombre, nous sommes réellement assurés d’être protégés.
- L’organisateur du plus grand dîner jamais préparé
v.6 « Yahvé Sabaot prépare pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de bons vins, de viandes moelleuses, de vins dépouillés. »
Dieu prépare un banquet céleste pour Ses enfants.
Dans les coutumes des peuples du proche orient qu’on rencontre dans la Bible, le banquet fait partie du rituel d’intronisation des rois.
Souvent la magnificence de la table, la qualité des mets et des vins, étaient les signes de la puissance d’un roi et, en particulier, le moyen de célébrer une victoire.
Pour annoncer les temps messianiques, Dieu annonce qu’Il recevra Lui-même à Sa propre table, une table bien garnie, dans un repas joyeux.
Le Christ Jésus a fait de d’ailleurs du repas, la Cène, le signe de Sa grâce.
Réalisons que dans l’Eucharistie, c’est Dieu qui nous reçoit à Sa table. Est-ce pour nous une fête ?
Dans une autre traduction, nous lisons : « Le Seigneur (YHWH) des Armées, fera pour tous les peuples, dans cette montagne, ,un banquet de mets succulents, ,un banquet de vins vieux, ,de mets succulents, pleins de moelle, ,de vins vieux, clarifiés. »
Quelle merveilleuse perspective ! Il n’y a que de bonne choses de prévues.
De plus, l’invitation est pour tous les peuples : Dieu est universel.
Il annonce le banquet de la fin, lorsque le Christ sera revenu et prendra Son Église.
Ce festin est pour tous ceux qui auront cru au Christ.
Nous goûterons la joie de la présence éternelle de Dieu.
- Un puissant monstre marin
v.7-8 « Il a détruit sur cette montagne le voile qui voilait tous les peuples et le tissu tendu sur toutes les nations; il a fait disparaître la mort à jamais. »
Nous avons là une autre image de Dieu : Il est décrit comme un puissant monstre marin qui « détruira le linceul jeté sur tous les peuples, le drap étendu sur toutes les nations. Il engloutira la mort pour toujours. »
Ici l’action de Dieu est rendu par des verbes qu’on peut traduire par détruire, avaler, engloutir, dévorer…
C’est la plus grande victoire, la victoire sur l’ennemi jurée de tous les hommes : Il a fait disparaître la mort a jamais !
Ici nous avons l’image la plus radicale de toutes les images de ce poème.
Le poème imagine, d’une part, que le monde entier est vêtu d´un linceul funèbre, comme un cadavre, et qu’il se dirige vers la mort.
D’autre part, la mort y est comme une énergie qui traque, qui se faufile avec puissance, et prive les gens d’espoirs, d’espérance, de liberté, de courage, de vitalité. La mort est une menace terrible qui domine continuellement notre vie.
La mort reflète la grande hantise de l’humanité. Le grand échec.
Elle est comme la grande absurdité, le symbole de la fragilité et de la souffrance.
Nous parlons ici de toutes les façons quotidiennes dont toute notre vie est diminuée par ce pouvoir qui veut nous défaire.
Mais notre Dieu enlèvera le voile de deuil qui enveloppait les peuples : telle est la Bonne Nouvelle du Christ Jésus !
Dieu vient ici comme un monstre marin déferlant, qui mange tout sur son passage (poissons, bateaux, etc.). Pareillement, face à Dieu, la mort est impuissante et éliminée.
Il ouvre une porte d’espérance, une opportunité de vie, car Il mâche la mort et la recrache en morceaux, impuissante.
Le festin décrit précédemment est une joyeuse fête parce que notre Dieu détruit la mort.
C’est toute la misère humaine qui va être anéantie.
Ce verset contient l’un des enseignements les plus clairs du Premier Testament sur la résurrection !
En tant que tel, il aborde le plus grand problème du monde moderne : la question de la mort !
Nous n’avons pas été créé pour la mort, mais pour la vie.
Dieu Le Père a vaincu la mort pour toujours, dans la mort et la résurrection du Christ Jésus.
Toutes les conséquences de la malédiction seront effacées : « Le Seigneur essuie les larmes de tous les visages. »
1 Corinthiens 15 nous parle de la grandeur de la résurrection et de la victoire sur la mort :
- « Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera réduit à rien, c’est la mort.» (1 Corinthiens 15:25-26)
- « Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. Car elle sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Il faut en effet que ce (corps) corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce (corps) mortel revête l’immortalité. Lorsque ce (corps) corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce (corps) mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire . Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Corinthiens 15.51-57)
« Cette grâce a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Christ-Jésus, qui a réduit à l’impuissance la mort et mis en lumière la vie et l’incorruptibilité par l’Évangile. » (2 Timothée 1.10)
- Une douce nourrice
v.8-9 « Le Seigneur Yahvé a essuyé les pleurs sur tous les visages, il ôtera l’opprobre de son peuple sur toute la terre, car Yahvé a parlé.»
Enfin, dans ce poème, notre Dieu est décrit comme une douce nourrice qui adoucit les peines et les chagrins.
Notre Dieu, c’est le Dieu vers lequel viennent les blessés, les meurtris, les humiliés, les honteux, les attristés.
Ce Dieu écoute avec douceur, prend soin, touche, avec une énorme patience jusqu’à ce que la vague de douleur et de tristesse soit surmontée.
Quelle admirable image, Dieu essuiera toutes les larmes sur les visages de tous les hommes.
Le prophète a des raisons de louer
v.9 «Et on dira, en ce jour-là : Voyez, c’est notre Dieu, en lui nous espérions pour qu’il nous sauve; c’est Yahvé, nous espérions en lui. Exultons, réjouissons-nous du salut qu’il nous a donné. »
L’auteur inspiré a vécu, a entendu, il voit les choses qui se passent. Il peut apporter une véritable louange personnelle : « Tu es MON Dieu… » (v.1)
Nous pouvons vivre des choses à titre individuel, voir la main de Dieu à l’œuvre dans la réalité. Et cela engendre une louange authentique issue du fond de nos cœurs.
Ce nous vivons et que nous disons aux autres c’est ça la spiritualité.
C’est cette louange qui touche ensuite le cœur de nos frères et sœurs et
nous pouvons ainsi vivre ces choses tous ensemble.
Après avoir décrit les promesses de Dieu, le prophète peut ainsi dire : « C’est NOTRE Dieu… » (v.9)
Nous pouvons faire confiance à Dieu. Alors que rien ni personne d’autre sur cette terre ne peut nous sauver.
Si nous faisons confiance aux nations humaines, plutôt qu’à Dieu, elles se retourneront contre nous et nous détruiront.
Ne nous appuyons pas sur l’être humain, nous avons besoin de l’intervention de Dieu, parce que Lui, Il agira.
Les nations sont toutes soumises à Dieu et seront jugées devant Lui, car c’est un Dieu juste.
Le prophète termine avec ces paroles fortes « Voici ce qu’a dit Yahvé » (v.8).
Si c’est Dieu qui le dit : c’est du sûr, c’est du solide !
Conclusion
Dans ce poème, Dieu nous parle de Son caractère. Il nous parle de Lui : Il est ce Dieu fiable hors duquel rien ne tient.
Il est digne de louanges parce qu’Il promet et fait :
- En tant que démolisseur du mal => Il élimine l’oppression et laisse venir la liberté;
- En tant que notre refuge sûr => Il arrête la peur et donne une opportunité aux faibles;
- En tant que Celui qui prépare le banquet ultime => Il met fin à la faim et offre l’abondance;
- Comme un monstre marin => Il met fin à la menace de la mort, de toutes les morts au quotidien et nous permet de vivre sans contrainte.
- Comme une nourrice => Il nous fait passer des larmes au bien être. Il nous tend les bras et apporte un peu de douceur dans ce monde de bruts.
Ce sont là toutes les images de Dieu que nous devons accepter.
C’est maintenant que tout se prépare. C’est maintenant qu’il faut faire la paix avec Dieu. C’est maintenant qu’il faut se détourner du péché.
La réalité ultime et éternelle est un banquet, où tout a été prévu, et où pour éviter que quelque chose vienne gâcher notre joie,
toutes les larmes ont été séchées.
Dans le cœur de Dieu, Il y a une bonne fin à toute chose, une fin heureuse pour ceux qui croit en Lui.
La mort n’est pas la fin. Ce qui est la fin c’est l’exultation dans le Salut de Dieu.
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