JEAN 19.25-27  MARIE, MÈRE DE JÉSUS

JEAN 19.25-27  MARIE, MÈRE DE JÉSUS

Prédication culte du 04 Juin 2023 par le pasteur Claude Missidimbazi

« Près de la croix de Jésus, se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie femme de Clopas et Marie de Magdala. Voyant ainsi sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : Femme, voici ton fils. Il dit ensuite au disciple : Voici ta mère. Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui. »

‭‭Jean‬ ‭19.25-27

Introduction

La Bible dit « honore ton père et ta mère afin que tes jours soient prolongés ici bas. » (Exode 20.12; Deutéronome 5.16)

Nous voulons rendre grâce à Dieu pour nos mamans.

L’Évangile du jour nous propose une scène dramatique mais riche de compassion : 

Le Christ élevé, Marie Sa mère, Son disciple bien aimé, et tout autour de La Croix, bien d’autres femmes.

Cette parole que Jésus prononce sur La Croix à ce moment là à le plus souvent été interprétée de la manière suivante : Jésus Se souciait beaucoup de Sa mère. 

Jésus S’est ainsi inquiété de l’avenir de Sa mère et nous sommes invités à prendre soin de nos propres mères.

C’est Saint Augustin au 4ème siècle qui a interprété ainsi cette parole de Jésus.

Mais il y a plus que cette interprétation à découvrir aujourd’hui : du haut de Sa croix, Jésus manifeste Sa Seigneurie sur les siens. En tant que sauveur de l’Église, Il établit Sa nouvelle communauté.

La compassion de Jésus même à l’agonie

On ne peut qu’être ému par la gentillesse, la délicatesse et la tendresse du Christ Jésus, du fait qu’Il S’intéresse à la situation de Sa mère. Et ce malgré le fait qu’Il fusse en proie à une agonie sans précédent.

Souvent quand nous avons très mal, nous ne pouvons plus penser à autre chose qu’à notre propre douleur. Crucifié, le Christ reste pourtant lucide et prend le temps d’accomplir les Écritures, le temps de prendre soin de Sa mère.

Le Christ était en train d’achever Son ministère terrestre, en faisant tout ce que le Père Lui avait demandé. Ce moment était une heure de portée cosmique : Il porte sur La Croix, le poids de nos fautes et nos iniquités, alors qu’Il est innocent. Il le fait pour le pardon de nos péchés et pour nous donner accès au Père.

Pourtant dans ces circonstances dramatiques, Il n’oublie pas la tendresse et voit la détresse de Sa mère.

Alors Il S’adresse à elle avec respect et affection : « Femme, voici ton fils. Il dit ensuite au disciple : Voici ta mère ». 

Portons notre attention sur les trois acteurs principaux de notre passage :

  • Le Christ Jésus, crucifié entre ciel et terre, au milieu de deux brigands,
  • Marie, Sa mère, au milieu des femmes qui Le suivaient dans Son ministère,
  • Le disciple que Jésus aimait.

« Le disciple qu’Il aimait » : cette formule explique à elle seule pourquoi le Christ Jésus a confié Sa mère a ce disciple là, de préférence à tout autre disciple.

Dans les premières paroles que le Christ Jésus prononce sur La Croix, il y a : 

  • « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23.34)
  • Ensuite, Il s’adresse à un des brigands qui Le suppliait de se souvenir de lui : « En verite, je te dis: Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.43)
  • Enfin la troisième parole est ce passage qui est le sujet de notre méditation.

Par ces paroles, Jésus révèle qui Il est : Il est la compassion même dans Sa souffrance.

Jésus et Sa mère, une vie mouvementée

Existe-t-il expérience plus affreuse pour une mère que d’assister à la torture de Son fils ?

Dès le début, la vie de Marie fut mouvementée mais aussi passionnante. 

Nous nous rappelons ainsi, lors de la présentation de Jésus au Temple, peu après Sa naissance, de la prophétie de Siméon 

Luc 2.34-35 : « Cet enfant est destiné à faire tomber et a relevé beaucoup de gens en Israël, et à être un signe contre lequel on parlera, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées. Et s’adressant à Marie : Et une épée te transpercera l’âme… » 

Siméon annonçait-il déjà un chagrin intense pour celle qui est très favorisée par Dieu ? 

Ici, à La Croix nous voyons l’accomplissement des paroles de Siméon. Ces paroles semblaient tellement improbables au moment où il les disait.

Une des leçons que nous tirons de cette scène, est donc la certitude de l’accomplissement des paroles de la Prophétie.

Dieu dit ainsi : « Mon dessein subsistera. Et je ferai tout ce qu’il me plaira. Ce que j’ai dit, je l’accomplirai. » (Ésaïe 46.10-11)

Une autre leçon est que la tristesse, même un chagrin aussi aigu, peut arriver même à ceux qui sont grandement aimés par le Christ Jésus.

Lorsque nous sommes pourtant Ses élus, Il ne nous épargne pas les épreuves et les peines, les situations difficiles mêmes chaotiques.

Mais ce qui est certain, c’est que Dieu nous aime et derrière tout ce qu’Il fait, il y a toujours une raison.

Quelle parcours de vie pour Marie.

Dès le début tout a été compliqué.

Nous connaissons bien l’histoire.

Tout commence par une « grossesse problématique », son fiancé étant prêt à la répudier, en cachette, pour préserver la réputation de sa fiancée.

Peu après la naissance de Jésus, nous avons vu plus haut l’épisode de la présentation de Jésus au Temple et la prédiction de Siméon. C’était des paroles terribles à entendre pour une jeune maman. 

Ensuite, Marie et Joseph, avec Jésus, ont dû prendre la fuite face au tyran Hérode pour s’exiler en Égypte jusqu’à la mort de ce dernier.

Quel parcours !

Que dire de la fois où, lors d’un voyage à Jérusalem, pour la Pâques, Jésus âgé de douze ans avait disparu pendant quasiment trois jours. Marie pouvait être perplexe face à la réponse de Jésus : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » (Luc 2.49)

Notons quand même que Jésus était un bon garçon, obéissant à Ses parents (Luc 2.51). 

Ne nous y trompons pas, pendant que le Christ Jésus grandissait, Son identité unique de Fils de Dieu et Son ministère unique de Sauveur du monde ont mis à rude épreuve Ses liens familiaux. Le Christ Jésus n’était pas comme les autres enfants.

Quelques années plus tard, lors du mariage de Cana, Marie a suggéré à Jésus de résoudre une situation problématique, elle savait qu’Il pouvait arrangeait la situation. 

Et la réponse de Jésus pouvait semblait dure : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue. » (Jean 2.4).

Il faut comprendre que le moment de Se révéler n’était pas encore arrivé, et que Le Christ Jésus faisait tout, d’abord par rapport à Son Père céleste.

Nous ne pouvons pas comprendre l’angoisse de Marie face à La Croix, une mort terrible, où son fils aîné, Jésus, était assimilé à un brigand, comme sous le coup d’une malédiction car pendu au bois infâme.

En disant « Femme, voici ton fils », le Christ Jésus parle a Marie avec amour, avec une réelle affection.

Il nous enseigne ainsi a aimer nos parents, nos mères, à subvenir aux besoins des membres de notre famille, en particulier quand ils vieillissent.

Bien que le Christ Jésus ne soit plus en mesure de S’occuper Lui-même de Sa mère, Il l’a confié à un de Ses amis en qui Il a le plus confiance.

Il voulait que Sa mère ait un endroit où vivre et de quoi manger. Il voulait aussi qu’elle ait l’amour et le soutien d’une famille.

Le théologien William Barkley a écrit : « Il y a quelque chose d’infiniment émouvant dans le fait que Jésus, dans l’agonie de La Croix, au moment où le salut du monde était en jeu, ait pensé à la solitude de Sa mère, pendant le jour où Il lui avait été enlevé. »

En tant que Sauveur de l’Eglise, Jésus établit une nouvelle communauté

Dans ce passage, il y a plus que la compassion et la tendresse que le Christ Jésus a manifestait envers Sa mère, dans Son agonie.

Le Christ Jésus a fait une chose plus importante : en même temps qu’Il rompait les liens qui L’unissait à Marie en tant que fils, Il établissait une nouvelle relation spirituelle avec elle en tant que Sauveur.

En donnant Sa mère au disciple, Il fait naître une nouvelle relation qui n’existait pas auparavant.

Que devons nous retenir ?

Dans Matthieu 12.46-50, nous avons l’épisode suivant où la famille biologique du Christ, empêchée par une grande foule, voulait s’entretenir avec Lui. Un messager vient dire à Jésus : « Ta mère et tes frères sont dehors et veulent te parler. 

Il répondit : Mais qui est ma mère ? Mais qui sont mes frères ? 

Montrant ses disciples, il dit : voici ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, est mon frère, ma sœur et ma mère. »

Par ces paroles importantes, le Christ Jésus est en train de définir la communauté chrétienne.

Le Christ Jésus redéfinissait ici Sa famille en termes spirituelles, comme étant ceux qui font la volonté de Dieu !

Une fois encore, nous voyons que Jésus nous appelle à une nouvelle relation avec Lui, et les uns avec les autres.

Ce n’est pas qu’il n’y a pas de place pour nos propres familles. Mais Jésus nous montre ici que la famille spirituelle passe avant la famille biologique, sociale.

Ce que nous voyons se produire dans notre passage et les mots du Christ sur La Croix – « Femme, voici ton fils. Disciple : Voici ta mère » – c’est que des mères, des pères, des sœurs, des frères, des cousins, etc. sont nouvellement créés par l’Esprit du Christ, là où il n’y a aucun lien de sang, et parfois aucune ressemblance évidente ou même de l’affection.

Ce que le Christ Jésus nous dit ici du haut de Sa Croix, c’est la nouvelle alliance établit dans Son propre sang. Le Christ est mort pour Son Église et l’Église c’est tous ceux qui L’ont accueilli comme Sauveur et S.eigneur, 

Puissions nous nous engager de nouveau profondément dans notre vocation et balayer nos différences.

La puissance de l’Esprit de Jésus brise les barrières de « races », de culture… Il nous réunit et fait de nous la maison de Dieu.

Le disciple que Jésus aimait symbolise le vrai croyant

Quand le Christ Jésus dit à Son disciple : « Voici ta mère », quel privilège !

Pourtant le Christ Jésus avait d’autres frères et sœurs, mais Il a confié Sa maman à Son disciple bien aimé.

Le disciple que Jésus aimait symbolise le vrai croyant. Celui qui fait tout ce que Jésus dit. 

Pourtant ce disciple faisait lui aussi parti du groupe qui avait renié le maître et L’avait abandonné lorsqu’Il a été livré au mépris et à la cruauté de Ses adversaires.

Le groupe de disciples avaient pourtant juré qu’ils préféraient mourir plutôt que renier jésus : « Pierre lui répondit : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous les disciples dirent de même. »

‭‭(Matthieu‬ ‭26.35)

Mais notons quand même, que c’est ce disciple, que Jésus aimait, qui s’est retrouvé lui-aussi au pied de La Croix, avec les femmes, alors que les autres disciples restaient cachés.

Il a manifesté ainsi son amour envers Son Maître.

Ce disciple est vraiment aligné sur les paroles que le Christ avait dites auparavant : « Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour comme en observant les commandements de mon Père, je demeure dans son amour. » (Jean 15.10)

Ce disciple, que Jésus aimait, a su demeurer dans l’amour du Père, en restant attaché à Jésus, en gardant Ses paroles.

Ainsi c’est pour ces raisons là, que le Christ Jésus lui confie Sa maman !

Nous avons vu lors de la prédication précédente que l’amour, dont il est question ici, n’est pas un sentiment, mais une chose solide qui se vit au quotidien, dans la prière, dans la louange, dans le travail, dans la recherche de Dieu, en méditant les Écritures, en écoutant la bonne musique, fréquentant les bonnes personnes… 

Un sentiment peut passer, s’effacer… 

Mais Jésus ne nous demande pas des sentiments mais de garder Sa Parole et de la mettre en pratique comme une conséquence de la relation d’amour avec Lui.

Nous avons vu qu’aimer Jésus, c’est accomplir Sa volonté. Et quelle est cette volonté ? C’est de croire en Lui et L’aimer de d’avantage.

L’amour pour Jésus fait que tout tourne autour de Lui et que nous Lui donnons tout. Nos actes démontreront si oui ou non nous aimons le Christ.

Le disciple que Jésus aimait, a été un moment infidèle. Mais il est revenu vers Jésus et Jésus ne l’a pas rejeté. Au contraire, Il lui a donné un privilège incontestable, en lui confiant Sa mère.

N’hésitons pas à revenir vers le Christ quand nous nous sommes éloignés. Il nous accueillera, avec un mot de bienvenue et de réconfort. Et qui sait s’Il n’a pas une mission honorifique à nous confier ?

Jésus manifeste Sa Seigneurie sur les siens

En disant « Voici ton fils », le

Christ dit aussi à Marie « Désormais considère et traite ce disciple comme ton propre fils. Il me remplacera dans ta famille. »

Du haut de Sa Croix, Jésus manifeste Sa Seigneurie sur les Siens.

Le Christ Jésus n’avait aucun bien, aucune propriété à léguer. Même Ses vêtements ont été répartis, tirés au sort, entre les soldats qui L’ont exécuté.

Le Christ nous offre une vie où nous serons bénis en conséquence de la foi en Son œuvre de grâce, et de l’obéissance à Lui.

C’est une vie de sacrifice, de consécration : « Prends ta croix et suis moi » (Matthieu 16.24)

Il est d’ailleurs évidemment de notre devoir d’honorer et d’aider nos parents, nos mères, mais n’oublions jamais qu’ils passent quand même après l’Éternel. Ce ne sont pas nos dieux.

Nous lisons enfin : « Il dit ensuite au disciple : Voici ta mère. Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui. »

Le disciple va accueillir Marie avec joie chez lui, et prendre soin d’elle. Et elle est restée avec lui jusqu’à la fin.

Bénissons Dieu car l’Église, communauté du Christ, famille de Dieu est une belle création du Seigneur ! 

C’est là, parmi les croyants authentiques que l’on peut se sentir réellement aimer. Il n’y a pas que le discours, mais des actes d’amour concret, comme dans l’hymne à l’amour de 1 Corinthiens 13 ! 

Conclusion

« Qui est ma mère ? Et qui sont mes frères ? 

Voyez ma mère et mes frères sont ici. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, est mon frère, ma sœur, ma mère, mon cousin, mon oncle… »

Que le Seigneur soit glorifié, Lui qui construit Son Église !

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