Prédication culte du 16 avril 2023 par Frère Arnold Daya
« Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour une espérance vivante, pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir et qui vous est réservé dans les cieux, à vous qui êtes gardés en la puissance de Dieu, par la foi, pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps. Vous en tressaillez d’allégresse, quoique vous soyez maintenant, pour un peu de temps, puisqu’il le faut, affligés par diverses épreuves, afin que votre foi éprouvée – bien plus précieuse que l’or périssable, cependant éprouvé par le feu – se trouve être un sujet de louange, de gloire et d’honneur, lors de la révélation de Jésus-Christ. »
1 Pierre 1.3-7
Introduction
Parlons un peu de la souffrance ce matin.
Notre passage est tiré de l’épître de Pierre.
Dans le contexte historique, on sait qu’il y a eu une persécution des chrétiens en Asie Mineure en 64 après Jésus-Christ.
Les chrétiens ne voulez pas se mêler à la religion païenne de l’Empire Romain, qui considérait aussi l’Empereur comme une divinité à adorer.
Selon la tradition chrétienne, c’est en amont de cette persécution que L’apôtre Pierre a envoyé des lettres aux chrétiens d’Asie Mineure, pour les avertir que très prochainement ils allaient souffrir. Il leur a écrit pour les encourager, les fortifier, les exhorter à tenir ferme.
Et la persécution est finalement arrivée.
La persécution n’est pas quelque chose d’agréable.
Pourquoi Dieu permet-Il la souffrance ?
On est tous conscient que la souffrance n’est pas éloignée de l’origine du péché :
- Avant le péché, il n’y avait pas de souffrances dans le monde,
- Après la condamnation éternelle du péché, il n’y aura plus de souffrances (Apocalypse 21.4)
1. La raison de l’épreuve
v.6 « Voilà ce qui fait votre joie, même si, actuellement, il faut que vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves… »
L’apôtre Pierre affirme ici « qu’il faut que vous soyez affligés ».
Dans l’expression « il faut » utiliser ici, le verbe en grec évoque l’idée d’une obligation divine : c’est Dieu qui décide.
Pourtant personne n’aime souffrir… Ce n’est jamais une partie de plaisir.
Mais voilà, la souffrance qu’engendre la persécution semble inévitable.
Cependant c’est pour un peu de temps.
L’apôtre Paul affirme aussi : « Du reste, tous ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ seront persécutés… » (2 Timothée 3.12)
Dans une autre version (Parole Vivante) : « Mais c’est une règle générale : tous ceux qui sont décidés à mener une vie d’attachement à Dieu dans la communion avec Jésus-Christ connaîtront la persécution… »
Cela semble donc inévitable pour ceux qui veulent être disciples du Seigneur.
Ce n’est pas une souffrance en rapport avec le péché, une souffrance qui viendrait de ce qu’on aurait péché, de ce qu’on aurait fait des choses mauvaises.
Les chrétiens de Rome à qui écrit l’apôtre Paul étaient persécutés justement parce qu’ils ne voulaient pas se corrompre, car ils aimaient Dieu.
Comme les destinataires de la lettre de l’apôtre Pierre : « Vous l’aimez sans l’avoir vu. Sans le voir encore, vous croyez en lui et vous tressaillez d’une allégresse indicible et glorieuse… » (1 Pierre 1:.8)
Ces souffrances se passent pourtant sous le regard de Dieu. Mais nous savons que Dieu ne Se plait pas à nous voir souffrir.
Alors, est-ce que la souffrance aurait de la valeur pour Dieu ?
A propos des souffrances du Christ, nous lisons dans le livre du prophète Ésaïe : « Il a plu l’Éternel de le briser par la souffrance; Après s’être livré en sacrifice de culpabilité, il verra une descendance Et prolongera ses jours, et la volonté de l’Éternel s’effectuera par lui.
Après les tourments de son âme, il rassasiera ses regards ; par la connaissance qu’ils auront de lui, mon serviteur juste justifiera beaucoup (d’hommes) Et se chargera de leurs fautes. » (Ésaïe 53.10-11)
Et dans l’épître aux Hébreux : « C’est lui qui, dans les jours de sa chair, offrit à grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort. Ayant été exaucé à cause de sa piété, il a appris, bien qu’il fût le Fils, l’obéissance par ce qu’il a souffert. » (Hébreux 5.7)
Même pour le Christ la souffrance a été rude, et le Père a permis cela. Pourquoi ?
Il faut reconnaître que nous sommes le fruit des souffrances du Christ Jésus.
Derrière la souffrance, il y a sans doute la gloire de Dieu qui vient.
2. L’importance de l’épreuve (par le feu)
Les épreuves de la vie servent à valoriser notre foi.
Elles servent à découvrir l’authenticité de la foi que nous professons.
Dans l’épreuve, Dieu fait que nous découvrons si nous avons la foi ou non.
Les souffrances ne sont pas là pour nous détruire.
Il faut une chaleur extrême pour fondre de l’or et le débarrasser de toute impureté.
Cette chaleur est nécessaire sinon le résultat serait imparfait et l’or perdrait de sa valeur.
Ainsi lorsque l’apôtre Paul nous dit que notre foi est plus précieuse que l’or, il nous explique que c’est seulement en passant par l’épreuve du feu que nous pourrons réellement voir la valeur de notre foi.
Les difficultés par lesquelles nous passons révèlent la qualité de notre consécration en Jésus Christ, et de notre confiance en Lui.
Pourquoi Dieu permet que nous passions par les épreuves ?
- Pour nous rendre humbles (2 Corinthiens 12.7-10)
L’apôtre Paul affirme : « 7 D’ailleurs, pour me garder de m’enorgueillir indûment de ces révélations extraordinaires, il m’a été donné une épreuve physique, un messager de Satan chargé de me frapper pour que je ne m’élève pas trop haut.
8 J’ai bien prié le Seigneur par trois fois de l’éloigner de moi, 9 mais il m’a répondu : « Ma grâce est suffisante pour toi, c’est dans la faiblesse que ma puissance donne toute sa mesure ». C’est pourquoi je veux mettre ma fierté avant tout dans mes infirmités et mes faiblesses, afin que la puissance du Christ vienne sur moi et fasse sa demeure en moi.
10 Aussi, je trouve ma joie dans les souffrances, les infirmités, les insultes, les détresses, les privations, les persécutions et les angoisses, puisque c’est au service du Christ et pour lui que je les endure. C’est lorsque je me sens faible que je suis réellement fort. » (2 Corinthiens 12.7-10 Parole Vivante)
Lorsque nous sommes dans la souffrance, la détresse, nous nous abandonnons, nous abdiquons et c’est bien plus dans ces moments que nous nous en remettons totalement à Dieu et que nous Le recherchons sincèrement.
- Pour nous détacher des valeurs du monde et nous aider à porter notre attention sur les réalités célestes(Colossiens 3.1-3)
« 1 Du moment donc que, dans la communion avec le Christ, vous êtes ressuscités à une vie nouvelle, recherchez aussi les réalités d’en haut, de là où trône le Christ, à la droite de Dieu.
2 Que toute votre pensée et toute votre affection soient orientées vers ces biens célestes ; ne vous attachez pas aux choses de cette terre.
3 Car, en fait, vous êtes morts à ce monde et votre véritable vie demeure désormais cachée avec le Christ en Dieu. » (Colossiens 3.1-3)
Dieu veut que nous détachions notre regard de notre confort.
Un frère égyptien a témoigné : « Dans la souffrance vous découvrez un Jésus différent de Celui que vous connaissez dans votre aisance. »
- Pour nous apprendre à être compatissant envers ceux qui souffrent(2 Corinthiens 1.3-5)
« 3 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Il est vraiment un Père plein de compassion, un Dieu qui sait consoler dans les situations les plus diverses.
4 Il nous aide et nous encourage dans toutes nos difficultés et nos afflictions, afin que nous soyons nous-mêmes capables de consoler et d’affermir à notre tour tous ceux qui sont dans la peine, en partageant avec eux la consolation que Dieu nous a accordée.
5 Nous avons, certes, beaucoup à souffrir au service du Christ ; parfois la coupe déborde, mais nous portons ces souffrances avec lui et il est toujours pour nous la source d’abondantes consolations. » (2 Corinthiens 1.3-5)
Dieu, même lorsqu’Il permet que nous passions par des souffrances, nous équipe et nous permet de devenir mature dans certains domaines de la vie, afin que nous soyons à notre tour capables d’être là pour nos frères et sœurs.
- Pour forger notre caractère (Romains 5.3-4)
« 3 Mais il y a plus : dès maintenant, nous pouvons être remplis de joie au milieu des épreuves et des souffrances. Oui, malgré nos difficultés et nos détresses, nous triomphons, car nous savons qu’elles contribuent à notre bien : l’épreuve nous apprend à être patients, à porter nos fardeaux sans rechigner.
4 La patience nous affermit et développe notre force de caractère, elle nous aide à faire toujours davantage confiance à Dieu. Lorsque nous avons traversé victorieusement l’épreuve, notre foi et notre espérance acquièrent force et constance. »(Romains 5.3-4)
Le mot éprouver dans ce contexte de la lettre de l’apôtre Pierre signifie « examiner dans le but d’approuver ». C’est un peu le travail que fait inspecteur qualité dans des usines, par exemple.
3. Les résultats de l’épreuve
Nous avons parlé de choses difficiles jusqu’ici, mais il y a quand même une espérance : « Christ en nous, l’espérance de la gloire ! » (Colossiens 1.27)
L’épreuve du feu vient pour tester la qualité de notre foi, la purifier.
Et alors que notre foi résiste à l’épreuve du feu, Dieu continue le travail et nous rend tout entier purs et justes.
Nous trouvons dans le livre des Proverbes : « Le creuset éprouve l’argent, le four éprouve l’or ; ainsi l’É ternel éprouve les cœurs. » (Proverbes 17.3)
Lorsque Job est passé par l’épreuve, il a dit : « Cependant, il sait bien quelle voie j’ai suivie, qu’il me passe au creuset, j’en sortirai pur comme l’or. » (Job 23.10)
Nous lisons aussi cette prophétie du livre de Malachie : « Voici que j’enverrai mon messager ; il ouvrira un chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez ; et le messager de l’alliance Que vous désirez, voici qu’il vient, dit l’Éternel des armées. Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Quel est celui qui tiendra debout quand il paraîtra ? Car il est comme le feu du fondeur, Comme la potasse des blanchisseurs. Il siégera, tel celui qui fond et purifie l’argent ; il purifiera les fils de Lévi, il les épurera comme (on épure) l’or et l’argent, et ils seront pour l’Éternel ceux qui amènent l’offrande avec justice. » (Malachie 3.1-3)
Nous croyons que cette prophétie est encore d’actualité et que Dieu est en train de nous purifier pour le jour de la gloire !
Le Christ Jésus avait prévenu à propos des persécutions : « Car l’on vous exclura des synagogues, et même le moment viendra où tous ceux qui vous feront mourir s’imagineront rendre service à Dieu en lui offrant ainsi un culte qui lui soit agréable.
Ils en arriveront là parce qu’ils n’ont jamais vraiment connu ni mon Père ni moi. » (Jean 16.2)
Dieu veut que nous grandissions dans une expérience spirituelle profonde avec Lui et nous connaîtrons Sa gloire.
Tout cela doit nous encourager à garder espoir !
Dieu veut partager Sa gloire avec nous. Voilà l’espérance !
« Christ en vous, l’espérance de la gloire » !
N’oublions pas qu’à la base : « tous, en effet, ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » mais « c’est gratuitement qu’ils sont justifiés par sa grâce, au moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. »(Romains 3.23-24)
Il y a quand même une espérance malgré la souffrance !
Aux disciples sur le chemin d’Emmaüs, le Christ a dit : « Ah ! hommes sans intelligence ! Vous êtes bien lents à croire tout ce que les prophètes ont annoncé. Le Messie ne devait-il pas souffrir toutes ces choses avant d’entrer dans sa gloire ? » (Luc 24.25-26)
« Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons, couronné de gloire et d’honneur, à cause de la mort qu’il a soufferte; ainsi, par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous. » (Hébreux2.9)
Le Christ devait souffrir pour nous avant d’entrer dans Sa gloire.
De même avant d’entrer dans la gloire, le Père permet que nous soyons épurés afin que nous puissions marcher en conformité avec Ses commandements et entrer dans Son Royaume.
Si Dieu permet que nous entrions dans la souffrance voulue par Lui : ne la fuyons pas, mais laissons nous purifier.
« Oui, nos souffrances actuelles sont légères et durent peu de temps, mais elles nous préparent une gloire extraordinaire. Cette gloire dure toujours et elle est beaucoup plus grande que nos souffrances. » (2 Corinthiens 4.17)
Il peut y avoir du désespoir d’un point de vue humain, mais notre espérance céleste nous ne devons pas l’oublier : nous sommes assis dans les lieux célestes, en Jésus-Christ.
L’apôtre Pierre conclut son épître ainsi :
« Le Dieu de toute grâce, qui, en Christ, vous a appelés à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous formera lui-même, vous affirmera, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. A lui la puissance aux siècles des siècles ! Amen ! »(1 Pierre 5.10-11)
La Bible met en lumière la réalité que nous devons souffrir pour un peu de temps, et ces souffrances sont nécessaires afin que nous puissions marcher dans la présence de Dieu.
Conclusion
« Voilà ce qui fait votre joie, même si, actuellement, il faut que vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves : celles-ci servent à éprouver la valeur de votre foi. Le feu du creuset n’éprouve-t-il pas l’or qui pourtant disparaîtra un jour ? Pourtant, votre foi qui a résisté à l’épreuve a une valeur beaucoup plus précieuse. Elle vous vaudra louange, gloire et honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. » (1 Pierre 1.7 BS)
Cela devrait être notre consolation et nous pousser à tenir jusqu’au bout !
Leave a Reply